La barque tangue, s'agite et râle. Tu aperçois une silhouette connue sur une barque voisine, le Chapelier. Un élan de soulagement te gagne alors que tu vois enfin un faciès familier. Il vous somme de le rejoindre, mais l'étrange vampire vient vous enrouler dans un cordage de foulards. Tu n'as pas le temps de comprendre ce qu'il se passe qu'il vous entraîne dans sa chute et que tu te retrouves écrasé par les deux amants. L'eau monte et gagne ton costume. Il fait froid. Terriblement froid, si tu restes là c'est le meilleur moyen d'attraper une pneumonie.
- Que... ? A l'aide ?
Ton regard se pose sur l'araignée transformée en lapin cornu qui s'agite en direction du fantôme. Tu ne suis pas tout, tu veux juste qu'on te libère. Ce que l'araignée fait. Une fois libre, tu te redresses, remerciant la jeune araignée-lapin remettant en ordre tes habits avant de t'embarquer sur la barque la plus proche, celle où Superman fricotait avec le Joker. Drôle d'association. Tu viens t'asseoir dans un coin de la barque, légèrement intimidé par l'éloquence du super héros.
- Merci pour votre aide... Je m'appelle Sucre, enchanté.
Il ne s’était pas imaginé une seule seconde qu’il y rencontrerait enfin l’amour de sa vie. Finalement, il en remercie presque ce castor d’être un sacré farceur. Il y a du monde avec eux et ils devraient peut-être faire preuve d’un peu de tenue, mais non, le chat ne voit personne d’autre que son amour. Dans leur bulle, à rester dans les bras de l’autre, à se câliner, à se chercher. Le chat n’a qu’une envie, c’est d’embrasser son bien-aimé. Fermant les yeux, son cœur bat fort alors qu’il attend. Finalement, c’est un petit coup de tête qu’il se prend alors qu’un bruit provenant d’un canard en plastique attire son attention. C’est quoi ça ? Le chat ne s’en soucie pas plus que ça lorsqu’il sent la main de son diable roux sur sa joue. Il s’apprête de nouveau à l’embrasser mais encore une fois, ils sont vite interrompus. Le brun ne peut s’empêcher de lâcher une plainte de frustration. Ils auraient mieux fait de se retrouver dans une barque en tête à tête.
Tout se passe vite à un tel point qu’il ne comprend plus rien. Y a des foulards partout. Un son si particulier lui parvient à l’oreille, étrange il n’a pourtant rien fait encore. Et là, il voit son ami Jack en train de mordre son grand amour. Cheshire sort les crocs et s’apprête à l’engueuler mais le voilà embarquer dans une chute. Il reste ainsi blotti contre le corps musclé du rouquin, les mots de ce dernier le font ronronner et immédiatement, il a désespérément envie de l’embrasser. Sa main s’accroche vivement au col de son amour, il s’approche et s’apprête à le faire mais tout à coup, le chat remarque l’eau inonder avec lenteur la barque. Son pelage en serait tout hérissé. « Bordel, on va vivre ! » qu’il en chiale presque. Non mourir, ce qu’il veut dire c’est qu’ils vont tous mourir. Au moins, ce sera dans les bras de son amour.
Une voix autoritaire s’élève et le chat comprend alors que des héros sont là pour les aider. Encore faut-il qu’ils réussissent à se sortir de ces filets. Par miracle, des mains viennent le libérer et Cheshire ne peut s’empêcher de délaisser son amour un court instant. « Lope ! » qu’il s’exclame avec enthousiasme, venant tout naturellement le serrer contre lui. « Quel déplaisir de te voir, tu m’as tellement pas manqué ! » Non, non, c’est pas ça qu’il veut dire. « Je veux dire, j’étais bien sans toi. » Et merde ! Comment se rattraper ?
Pas le temps de traîner, Cheshire attrape le bras de son amour et l’incite à monter sur l’une des barques peu occupées. « Vite, mon amour ! » qu’il lui dit de façon dramatique, comme s’ils étaient sur le titanic en train de sombrer. Il le suit et grimpe à son tour. Forcément, de toutes les barques il fallait qu’il tombe sur celle du chapelier. Comme chaque fois où ils se disputent ou qu’il est de mauvaise humeur, Cheshire choisit de l’ignorer pour le moment, ne voulant pas aggraver son cas en disant n’importe quoi. Il tend une main en direction de l’autre barque et c’est avec un sourire qu’il lance à l’attention de Lope « Surtout, ne me suis pas ! » Bon sang, pourquoi n’arrive-t-il pas à dire ce qu’il pense…
Il se marre bien, Little, la soirée s’annonce intéressante. Lui qui, d’ordinaire, se plait tant à observer son âme-sœur embarrassée par son attitude… Ce soir, elle s’embarrasse toute seule. Oui, il a bien fait de venir, même s’il n’a pas vraiment eu le choix. Le blondinet aux cheveux verts compte bien profiter de la soirée pour passer du temps avec son superhéros, mais voilà qu’il se met à faire l’idiot. Il cherche à s’excuser, mais au lieu de ça, il en rigole. Vraiment, quel clown.
Little s’attend à se faire réprimander, toutefois c’est une blague que lui offre la demoiselle. Une blague vraiment très mauvaise. Il la regarde, surpris, ne comprenant pas pourquoi elle agit de cette façon. Il cligne des yeux alors qu’elle s’éloigne pour cacher sa honte et de nouveau, il se met à rire. « C’était vraiment nul ! » qu’il lui lance tout de même. Vite, elle revient vers lui et l’embarque avec elle sans lui laisser le choix. Il est impressionné de voir avec quelle facilité elle le porte sur son bras. Wolfie a l’air encore plus forte que d’habitude. Il la laisse faire, non sans se plaindre lorsqu’elle le balance sur une barque. « Hey doucement ! » Il s’accroche au rebord, manquant de tomber plus d’une fois tant elle est rapide. Il a même peur qu’elle percute l’une des barques.
Là, le jeune homme l’observe avec admiration, restant silencieux. Il l’aide pas, non, elle s’en sort très bien toute seule. Il aurait même voulu la prendre en photo tant elle est dans son personnage. Alors qu’elle revient s’asseoir près de lui, le clown l’applaudit. « Quel charisme ~ » Hochement de tête, il comprend mieux pourquoi son comportement est si différent. « Mais j’ai pas l’impression d’avoir beaucoup changé, moi. » Oh, wait… Il grogne, sentant la pique arriver. « J’ai rien dit. » Lorsqu’il tourne la tête vers sa louve, il la regarde surpris, voire même un peu intimidé. Il en déglutit. « Ce ne serait pas très drôle à voir, ça… » qu’il dit en se massant la nuque. Les premiers rescapés arrivent et Little ne peut s’empêcher de mettre un petit coup de coude à son héros. « Oh, ma superwolfie, regarde tu as déjà des fans. » Il en est tout content. Sortant un ballon rouge de sa poche qu’il gonfle aussitôt avant de le tendre à la fée. « Bienvenue à bord. Ici nous flotterons tous ! » Quelle conneries raconte-t-il encore… Il y peut rien, il a envie de voir tout le monde de bonne humeur. Et puis, vu le costume des invités, le clown est sûr qu’il va beaucoup rire ce soir. Alors qu’il s’occupe d’aider les nouveaux arrivants à monter à bord, le clown se tourne vers son héros et lui demande « Tu pourrais pas nous faire arriver plus vite ? »
Oh ce sourire, crispé, si crispé que tu m'offres... Je me délecte des expressions qui défilent sur ton visage d'ange et le tiraillent... Oh White, que tu es beau quand tes tourments remontent à la surface, quand ton corps ne te répond plus, contraint d'entrer dans mon jeu, de te faire marionnette entre mes mains habiles. Oh White... Mon tendre White, laisses toi aller, sombre un peu plus dans la démence que nos folies s'épousent et se complètent pour enfin nous réunir. Qu'elle est délicieuse, cette voix aiguë qui déforme ton timbre et fait trembler ton bras de rage fébrile. Mes pupilles glissent sur ta guimauve meringuée, délicieuse offrande du Père Castor. Il ne pouvait m'offrir plus délicieuse extase que celle de ton coeur qui s'écrase, de honte et de rage. Tu bous n'est-ce pas ? Intérieurement l'orage gronde, sous ce sourire niais que tu offres à mon regard. Avec une tendresse malsaine, mes doigts viennent enfermer les tiens, gantés, caressent le satin blanc et se délectent de l'entrelacs de nos membres. Je t'attire délicatement vers moi, approchant mes lèvres mutines de ton oreille virginale, te glissant quelques mots sur un ton mieilleux.
_ Ma mie, ma tendre, ma vie.... Me permettrez-vous de vous porter jusqu'à notre barque ? Je ne voudrais pas que vos délicats souliers ne se souillent en foulant ce sol crasseux...
Mon genoux ploie sous l'emportement, me voici prince charmant d'un soir, dévoué à ma belle, corps et âme. Doucement, mon pouce court sur ta paume... Alors White, te jetteras-tu dans mes bras ? Où m'écraseras-tu ? Te reste-t-il seulement suffisamment de raison pour lutter contre l'envie de te jeter sur moi ? Ta rage envolée, as-tu seulement la force de me résister ? En as-tu seulement réellement envie ? Ne serait-il pas plus simple de te laisser aller dans mes bras, d'être mien comme autrefois et d'oublier le reste du monde ? Ne vois-tu pas, que je n'ai d'yeux que pour toi ? Que je continue de te suivre malgré les rejets... Parce que tu te sentirais bien seul si un jour tu venais à te retourner et que tu ne me voyais pas. Tu as beau le nier, tu es aussi dépendant de moi que je le suis de toi.
Impatient, sous le coup de l'émotion, je t'attire à nouveau contre moi, mon corps frémissant au contact du tien. Je viens glisser mes doigts derrière tes genoux et te soulève telle une princesse. Il est hors que question que je te laisse fuir... Pas ce soir, où tu te fais toujours un peu plus mien. D'un pas vif et assuré, je m'élance à la suite de l'angelot impertinent, t'embarquant sur la barque et te déposant avec douceur dans un coin. Je m'installe à tes côtés, te dévorant du regard.
_ Veuillez à nouveau excuser mon emportement... Je ne voudrais priver cette petite sauterie de votre éclatante présence.
Le magicien avait abandonné la troupe sur le bord de la rive, pour gagner une barque et sauver des griffes d’un mauvais tour le chat qui ne se laissera pas faire. Il tentera au moins et prend soin d’éviter tout contact un peu trop rapproché entre un inconnu et le voleur, parvenant à gagner leur attention et peut-être les sauver tous. Ou bien… en voyant la barque se disloquer, en laisser « accidentellement » couler quelques-uns. Même si l’idée le traverse et lui semble amusante, le chapelier a conscience de l’aspect précieux d’une vie et ne voudrait pour rien au monde être à blâmer en cas de perte. Le tout était de savoir si tout le monde pourrait atteindre la barque et ne pas la faire couler. Fort heureusement, une super héroïne avait fait son apparition en le fusillant du regard, brisant le lien qui avait été attaché autour des convives pour une raison qui lui échappait. Son regard surpris, ses mains se lève dans un geste innocent avant que les naufragés ne se réfugient sur les deux barques.
La petite voix maléfique de l’ange de l’amour l’avait bien évidemment titillée. Une fois assuré de ne pas se faire lyncher, Mad se permet une réponse. « La jalousie n’est pas ce qui m’a motivé ~ j’ai besoin d’un assistant pour effectuer mes tours » … ou pas, ce n’était pas tout à fait ce qu’il voulait, mais son élan précipité avait bel et bien été motivé pour quelques raisons. Savoir avec exactitude ce qui traverse l’esprit du chapelier en revanche était aux risques et périls de ceux qui voulaient s’y frotter. « Charmant costume » dit-il d’un petit air amusé, bien qu’assez suspicieux sur les derniers évènements. Elle n’était pas en reste et il lui restait surement des flèches, promesse de beaucoup plus de troubles étant donné le caractère malicieux de la détentrice du costume.
Le petit monstre aux cornes avait gagné son transport et les mots qui lui échappent sont d’autant plus étrange qu’il gratte son bouc avec ferveur dans un « hmmm…. » son but dorénavant était d’éclaircir le mystère qui entourait ces déguisements. Mais… avant, un petit tour de magie ! Son chapeau s’agite sur son crâne, comme pour l’inviter à l’y déloger, ce qu’il fait aussitôt pour en sortir une peluche lapin étrangement ressemblante à son ami. La tenue est une copie conforme, provoquant un léger rire avant qu’il n’agite son gain en l’air pour essayer d’attirer l’attention des invités encore loin. Lorsque son bras s’abaisse et que les barques sont enfin plaines, le voilà qui s’élance dans un « Nous arriverons en un clin d’œil mes amis, ainsi pourra commencer le spectacle »
Oh White, je sens ta raison qui s'effiloche, se tire, se tord, s'abîme. Joie ! Tu seras à moi, tu seras à Snow, car enfin tu ne seras plus.
Quelles sont longues les minutes de son agonie ! Lui qui est si obsédé par le temps qui passe, celui qu’il n’a jamais réussi à contrôler -ni même approcher !- il se fait maltraiter par lui, tué à petit feu dans son étirement infini. Il va céder, usé ! Mais cette saloperie d’instinct de survie arrive, comme une petite voix qui lui mrumure “Partir, Partir !” et ses yeux glissent enfin sur le sol, meut par il ne sait quoi, son esprit est blanc. Mais il doit partir ! Faire un terrier sous tes pieds et fuir, fuir fuir loin d’ici. Mais rien ne se passe, le gouffre, il n’est que dans sa tête. Les vertiges, c’est son mal-être qui en est responsable. Son envie de vomir, c’est la vie qui se rit de lui. C’est tant de ses sentiments -sa rage, sa détresse, sa frustration, les autres !- qui tentent de déborder de lui, qui lui détruisent les organes, qui l’étouffent, le suffoquent. Crache ton coeur, tu n’en as plus besoin. Il a un ricanement, un qui lui vient du fond de la gorge, un complètement flippé, complètement fou. C’est moi qui parle, moi, enfin, enfin !
DeviEnt enfIN toQUé, PutAiN de LAPin !
Qu’il ferme les yeux, car la Princesse est conquise par le Prince Citrouille, empêche à White toute lutte. Il est pâle, plus blanc que blanc, tu mérites bien ton prénom, joli petit Lapin Blanc. Il a des sueurs froides, laisse toi aller, laisse toi aller ! Snow White, Snow White, je gagne ! Qu’il ouvre les yeux car après une courte absence, le temps perd son sens, il se voit dans la barque. Ses yeux se lèvent avec lenteur sur l’angelot. Il lui semblait si sympathique il y a peu, maintenant, il n’est que le témoin de sa défaite, comme tous les autres. Familles, Amis, où sont-ils là ? Nulle part, White, tu les as tous rejeté, ils t’ont abandonné, et au fond, ne trouves-tu pas qu’ils ont bien fait ? Etait-ce par crainte de les voir partir que tu les as fait fuir, ou parce que tu ne voulais pas qu’ils voient ta déchéance ? Ton inéluctable perte ?
Quel glorieux jour, car White est assit à côté de Snow white, sans possibilité de fuir, comme avant, comme toujours, comme cela doit être. Snow qui joue son rôle à la perfection, la princesse rougit avec le corps de White, minaude et glousse. Même, poussée par un esprit coquin, lance le visage de White sur le visage du prince citrouille et dépose un frais baiser dessus. Partir, partir, qu’importe comment, juste partir. Le lac. D’une façon, d’une autre. Ah. Ses pensées sont confuses, éparses, volent avec le vent.
Mais il s’encre de nouveau à la réalité, avec brutalité dans un soupir étranglé. Je me prends un coup de couperet sur la nuque car je ne m’attendais pas à ça. Où es-tu ma Merveilleuse Snow ? Qu’es-tu devenue ? Ne me dis pas que tu es cette grotesque grenouille qui siège là où jadis tes merveilleuses fesses de citrouille se trouvaient ! La princesse lâche un cri dégouté “Ah non, quelle horreur !” et s’agite pour se coller contre le bord de la barque.
Et White se réveille.
“Ha…” Sa voix sort enfin de sa gorge, tellement serrée que s’en est presque douloureux. “une… grenouille.” Merde, Snow, il comprend ! Non, non, non, laisse toi aller, laisse moi gagner ! “Je suis une princesse… et je transforme mon prince en grenouille si je l’embrasse… comme dans un conte pourrit.” Un sourire carnassier vient se poser sur ses lèvres sèches. Il comprends, il n’aura pas besoin de fuir ce soir, il a le pouvoir de faire disparaître sa hantise. Snow Grenouille, White ne le craint pas. Il est fébrile alors qu’il reprend le contrôle de son corps. Son coeur bats si vite qu’il semble frapper sa cage thoracique, il tremble tant le lapin, d’avoir été à ça se tout lâcher.
“Fuis moi, mon beau prince” articule-t-il avec une lenteur malsaine, les dents serrées pour ne pas les entendre claquer “Il est possible que ce soir, c’est moi qui ait envie de te couvrir de baiser.”
Je me suis dit que c'était un soir comme les autres, je me suis fourré le doigt dans l'oeil. Moi qui ne reçois jamais de lettre et encore moins de colis, j'ai devant moi une boîte avec une invitation. Black Castle... C'est tout près d'ici mais je ne me vois pas aller dans ce genre de fête.
Ma curiosité est cependant assez forte pour que j'ouvre le dit paquet. Un costume de mime avec du maquillage, ah ! C'est vraiment mon genre ça... Je souffle du nez avant de me poser une question somme toute existentielle.
Pourquoi j'irai mettre ce truc ?
Pourtant une pensée me traversa l'esprit : pourquoi pas l'enfiler après tout ? Comme une envie irrépressible de mettre ce costume et ce maquillage ... On dirait un tour de Lucifer. J'enfile le tout pour ressembler au plus beau des mimes, je me regarde dans une glace et en essayant de m’esclaffer de mon ridicule aucun son ne sort de ma foutue bouche.
Merde. Sérieusement ?
J'essaie d'enlever ce foutu costume avant de comprendre que j'étais en train de marcher vers Black Castle. Je pense qu'une sorte de sort est incrusté, peut-être dans le tissu. Je me gratte la tête avant d'arriver devant Black Castle et son lac si singulier. Il y a déjà des barques en route vers le château et par chance il reste une place dans une barque libre. Enfin libre... Il y a une citrouille, une sorte d'ange et quelqu'un avec une sorte de froufrou rose... Une princesse ? J'aimerais demander si je peux m'incruster sur ce navire de fortune mais je ne peux que leur faire signe avec un sourire gêné. Je leur indique en croisant mes mains devant ma bouche que je ne peux pas parler, en espérant qu'ils l'aient compris.
Je m'installe avant de regarder le reste de mes comparses de cette nuit. L'un d'eux m'est familier et c'est qu'en plissant les yeux que je remarque que ce n'est autre que mon petit frère. Cela faisait des années que je ne l'avais pas vu, il n'a pas l'air d'avoir trop changé, au moins il a l'air en bonne santé... En repensant à ce qu'il s'est passé entre nous je suis mal à l'aise, je préfère me coller un peu plus à cette sorte d'ange... Il ne faut SURTOUT pas qu'il me reconnaisse.
Un léger ricanement quitte tes lèvres purpurines alors que le chapelier toqué nie la jalousie et plaide le besoin d'un assistant. Oh, qu'il est adorable ! Un sourire flotte sur tes lèvres alors qu'il complimente l'hideux costume dont le castor t'a affublé. Tu le remercies d'un signe de tête, te tenant droite et observant les événements.
Les gens se répartissent sagement sur les deux barques, les amoureux rejoignant la votre, ce qui t'arrache un glapissement de contentement. Tu es aux premières loges pour savourer les délicieuses conséquences de tes actes. Et ce pauvre diable qui semble ne pouvoir que mentir et rejette son ami... Oh quelle délicieuse soirée en perspective !
Bien installée, dans ton coin de barque, tu observes la scène entre tes longs cils. Comme toujours tu ne fais que regarder, bousculant un peu l'ordre établis des choses pour te délecter des délicieuses conséquences, sans jamais réellement prendre part aux événements. Rien ne t'atteint, pas même ce costume d'angelot. Tu n'es rien de ce que tu subis.
Charlie Unicorn
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Citation : “I'm not strange, weird, off, nor crazy, my reality is just different from yours.”
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Lap(r)incesse et son princitrouille me rejoignent, continuant leur cinéma de duo tragi-comique. C'est triste à en pleurer, j'ai mal pour le lapin coincé dans ces frusques absurdes. Et voilà que d'un baiser, le prince se transforme en grenouill...
De bénitier ! T'étais pas obligé de la faire cette blague... Enfin, passons. Grenouille, citrouille, au moins le Castor avait le sens des rimes. J'observe leur petit cinéma, un léger sourire en coin.
Ils sont mignons. Shaaaa fais gaffe, t'es en train de te transformer en guimauve. Ouais, ça doit être ça.
_ Ta soirée semble s'être illuminée d'un coup...
Tant de joie qui vient déformer son faciès, c'est beau à voir. Un nouveau convive vient se joindre à la petite sauterie, se collant à toi comme prit d'un désir soudain de fusionner. C'est ta soirée, vieux ! Profites en c'est rare que les borgnes soient à la mode ! Ta gueule pour voir ? Je m'empare des rames et les plonge dans l'eau avant de lancer une magnifique tirage au petit groupe.
_ Mes oilles, vous voici enfin rassemblées ! Laissez-moi vous guider vers la lumière!
Trop théâtral, trop enjoué, trop biblique à mon goût. Un spasme vomitif parcourt mon corps alors que je fais mine de gerbe. Ce costume aura ma peau... Ou ma raison.
_ Enchanté ! Je m'appelle Charlie, je serais votre ange gardien lors de cette traversée !
A l'aide. Et v'là un clin d’œil qui part alors que je déploie mes ailes et que je les agite de contentement. Et tu commences à ramer, te faisant gondolier des étranges amoureux et de la quatrième roue du tricycle, visiblement muette.
En général, tu as une bonne descente... Et tu tiens plutôt bien l'alcool. Ce qui, visiblement, n'était pas le cas du sang. Alors que tout ce petit monde s'agite autour de toi, tu restes, évanouit, dans la barque où l'eau, ou du moins le liquide, monte et menace de t'avaler. Vas-tu mourir ici, mon petit poney ? Sous les yeux de ton p'tit loup ? Ou viendra-t-elle à ton secours ?
