Elle est drôle sa blague. De la bouteille... Frost, il sait trouver les mots, bien plus que toi. Il a l'esprit vif, parfois un peu trop pour toi. Tu ne comprends pas toujours ce qu'il veut dire, ses sous-entendus, ce que ça implique quand il te dit qu'avec toi il est différent. Tu ne peux que le croire sur parole et tenter de faire au mieux pour ne pas passer à côté d'un élément important. Tu essaies, pas trop quand même non plus. Mais il ne t'en tient pas rigueur, et tu aimes ça chez lui, vos échanges légers et naturels, tu te laisses porter par le flot de vos interactions. C'est simple, c'est tendre, si naturel que ça pourrait être effrayant. Tu sais pas pourquoi ni comment et tu t'en fiches, tu savoures juste chaque instant à ses côtés. Et tu l'embarques pour dormir, tu te plais dans ses bras, dans le contact de vos corps entremêlés, dans son souffle qui s'échoue sur ta peau tannée malgré le manque de soleil. Il répond à ton insistance pour qu'il décore la pièce par l'affirmative et tu lui offres un sourire béat et nigaud, le sourire d'un gosse en découvrant des cadeaux sous le sapin. Sa réponse te fait le même effet, c'est un espoir, celui de continuer à le revoir, ou au moins, de garder un peu de lui près de toi.
Tu te laisses bercer par le son de sa voix, ricanant à ses inepties sur les pommes, ses provocations sourdes, c'est juste un jeu naturel, des perches tendues que personne ne saisit, on se tourne autour, on rit, puis on oublie. Pour toi ça n'a jamais mené à rien de plus, alors tu ne peux pas envisager qu'il y ait autre chose, que ça puisse aboutir à quelque chose. Tu poses tu lui un regard tendre, tes doigts calleux caressant sa joue et quand il te parle de paradis, tu te surprends toi-même à lui demander de rester. T'as jamais été quelqu'un d'avide, t'as jamais cherché à te projeter non plus. Et pourtant là, ton cœur a laissé échapper un désir insoupçonné. Tu ne saurais dire si c'est la peur de perdre à nouveau un être cher ou s'il y a autre chose derrière t'es mots. T'es pas le poney le plus futé du lot, t'as jamais cherché à te comprendre, te contentant d'agir sous l'impulsion du moment. Et il te demande si il peut vraiment rester, comme si tes paroles pouvaient être vaines. Toutes les choses que tu dis, tu les penses et dans ce cas précis, tu es bien plus sérieux que tu ne l'as jamais été. Tu fermes les yeux, un sourire rassuré flottant sur tes lèvres.
- Aussi longtemps qu'tu voudras.
Et même plus encore. Si ça ne tenait qu'à toi, tu ne laisserais plus partir cette main que la tienne vient rejoindre, entremêlant vos doigts avec tendresse. Tu ne veux plus perdre ce qui t'es cher. Tu viens mieux t'installer, le prenant dans tes bras et glissant doucement dans les bras de Morphée. Tu sors de tes songes, y retournes, ton sommeil est erratique mais paisible et Frost reste accroché à toi malgré ton agitation suite à la visite de ton employé. Tu finis enfin par sombrer définitivement, restant accroché à ton ami retrouvé comme s'il pouvait une fois de plus disparaître. Tu ouvres les yeux quelques heures plus tard, entendant la voix de Frost te sortir de ta torpeur, encore coincé entre rêve et réalité. Tu mets un certain temps à réaliser de quoi il parle : ta nudité. Pour toi, c'est devenu une habitude. Tu laisses échapper un ricanement en te redressant, le drap courant vaguement sur ton corps mais dissimulant bien trop peu.
T'as les cheveux en bataille et tu t'y passes une main, tentant de dégager ta vue avant d'essuyer le filet de bave trônant sur ta joue. Tu laisses échapper un bâillement sonore, t'étirant amplement. Frost t'enlace davantage, s'enroulant littéralement autour de toi en te tirant à nouveau dans le lit. Tu laisses échapper un rire, n'opposant pas la moindre résistance, l'enlaçant à nouveau à ton tour. Tu pourrais rester là encore longtemps. Ses jambes ceignant ta taille, tes mains sur les siennes, tu fermes les yeux et savourant son odeur de même que le contact frais de son corps contre ton dos. T'as toujours ce sourire béat ourlant tes lippes et tu écoutes sa voix, savourant le simple fait de l'entendre au réveil sans vraiment te soucier de ses mots.
- J'saurais pas te dire, j'étais trop claqué pour r'marquer hahaha. Mais la prochaine fois, j'pens'rais à surveiller pour te faire un compte rendu au réveil.
Parce qu'il y aura une prochaine fois... et une suivante... et ainsi de suite. Du moins tu l'espères. Tes doigts caressent ses jambes et tu tires doucement dessus pour l'attirer davantage contre toi.
- Mhouais... chui bien là moi !
Tes yeux s'ouvrent à nouveau à sa question, c'est un regard perplexe que tu poses sur lui, tournant légèrement la tête sur le côté. Vous êtes proches, tu sens sa joue contre la tienne, glacée, si délicieusement rafraîchissante.
- Bah ouais ! J'ai jamais vu quelqu'un s'faire foudroyer, mais j'sais qu'c'est déjà arrivé ! Bill il dit qu'ça lui est déjà arrivé, mais franch'ment, j'crois qu'c'est juste pour crâner. Comment la foudre pourrait arriver jusqu'à l'Underland ?
Tu comprends pas. Vraiment pas. T'as pas compris de quoi Bill voulait parler, tu comprends pas ce que Frost tente de te dire. Les expressions imagées, c'est un peu trop complexe pour toi. Il poursuit, te demandant de ne pas le rejeter. Tu comprends pas, te contentant de hocher la tête. Quoiqu'il puisse faire, tu serais incapable de l'éloigner, il est trop précieux pour toi. T'es intrigué, mais pas inquiet. Frost ne ferait jamais rien dans le but de te blesser, même cette histoire de souvenir, t'as du mal à y croire, t'es convaincu qu'il y a eu un malentendu. Il vient poser son front contre le tien, sa main passe de ta nuque à ta mâchoire, de mâchoire à tes lèvres que les siennes viennent sceller d'un baiser avant que tu ne puisses lui demander ce qu'il faisait. Ca te prend un peu de temps pour traiter l'information, plusieurs baisers qui se perdent sur tes lèvres avant que tes yeux se ferment et que ta main ne vienne machinalement se poser sur sa joue, que tes lèvres se pressent sur les siennes pour répondre à ses gestes tendres. Doucement, ton corps bascule, tu te retournes, venant le surplomber, toujours enfermé dans l'étau de ses jambes. Tu te penches sur lui, l'embrassant à nouveau, avec douceur, tes bras encadrant son visage, ton corps écrasant le sien de ta stature. C'est un baiser bref, qui s'interrompt alors que ta main se pose une fois encore sur sa joue, ton regard vient se planter dans le sien, toujours emplit de toute la tendresse dont tu sais faire preuve.
- Pourquoi j'aurais envie de te jeter pour ça Frost ?
Tu souris, venant lui ébouriffer les cheveux plus qu'ils ne le sont déjà.
- Tu te prends trop le chou ! Ca doit turbiner là dedans, fais gaffe à pas surchauffer, tu pourrais fondre mon p'tit glaçon et ce s'rait dommage de priver le monde d'une aussi jolie bouille !
Et tu ris, venant déposer un baiser sur son front. Pour toi c'est juste de la tendresse, des envies partagées. Pour toi il n'y a aucune raison de se questionner. C'est toujours dans la même lancée, c'est naturel, comme une évidence, sans que tu en comprennes les implications. Tu sais pas c'que c'est, t'as jamais connu rien d'autre que l'amitié. Pour toi aimer, c'est aimer et puis c'est tout.
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Je sais. Je sais que tu es comme ça, généreux et altruiste avec tout le monde et que les petites créatures blessées par la vie tu les recueilles sans demander ton reste. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que si tu me proposes de décorer un peu ta chambre c’est parce que tu tiens à avoir une trace de moi là où tu vis la plupart du temps et ça me réchauffe le cœur autant que d’être entre tes bras. Je ne le dis pas, il n’y a pas besoin j’ai assez répété que tu étais spécial pour moi et que je ne me comportais naturellement pas de cette façon avec tout le monde. Pas sûr que tu l’as vraiment saisi, tu ne m’as pas vraiment vue à l’œuvre et tout compte fait je n’ai pas envie que tu le voies. Je voudrais vraiment changer pour toi si j’en ai la possibilité. Comme quoi, il suffit d’un paumé avec sa charrette pour faire fondre la glace. Je me sens stupide pour ça, mais toi et moi c’est particulier. Ça l’a toujours été, pas vrai ? Mah, tu ne peux pas vraiment me répondre, mais c’est pas grave, on se connaissait. Même si tu m’assures que ça va, j’ai vraiment peur de t’avoir fait du mal, alors… pour cette vie, je ferais en sorte que non parce que tu m’encourages à revenir…
Quand j’ouvre les yeux, je sais qu’il a bougé et de toute façon, mes mains toujours contre sa peau me disent que le tissu s’est littéralement barré par l’opération du Saint-Esprit. Je le lui fais savoir, pas que ça me dérange quand on sait qu’il meurt de chaud et que la nudité c’est pas un problème pour lui. Il a raison, pourquoi se prendre la tête de toute façon ? « Je suis curieux de savoir maintenant, c’est malin » j’aurais presque envie de veiller la prochaine fois, mais pas sûr d’y parvenir en ronronnant contre lui comme une moissonneuse-batteuse ! Je lui dis qu’il faudrait se lever, mais je m’accroche plus fort encore à lui et il en fait de même, alors je soupire d’aise à m’enivrer de sa présence, de la vibration quand il parle son corps contre le mien à son odeur, à ses formes, à sa chaleur. Je suis complètement accro et lui il ne voit rien. Même quand je lui demande s’il croit au coup de foudre, c’est à côté de la plaque qu’il répond et j’en ris tellement je suis abasourdi. « Poney t’es incroyable… »
Mais ça me donne une idée et… je ne tiens plus de toute façon, j’ai besoin de savoir. Je déglutis, assez stressé. J’ai l’impression que ma vie défilerait sous mes yeux si ce n’était pas lui et ça m’effraie encore plus parce que je sais qu’il est adorable. Il se rendrait même pas compte qu’il me fout un râteau que ça ne m’étonnerait pas.
Des caresses, puis mes lèvres sur les siennes, parce qu’il allait réagir. C’est pas vraiment facile quand tes yeux sont braqués sur moi, tu sais ? Je panique facilement, moi, monsieur ! Mais tu t’es laissé faire et tu as même surenchéri. C’est mon tour d’être surpris en me retrouvant complètement sur le dos avec un Apple contre moi à caresser ma joue et m’embrasser encore. Je suis en train de rêver, c’est ça ? Me jeter pour ça… bien sûr que j’ai eu peur ! C’est la suite qui me brise… m’ébouriffer, me taquiner et m’embrasser sur le front, je réalise que tu ne comprends pas, alors je t’attrape par le cou pour que tu laisses tout ton poids retomber sur moi. « Je fonds déjà pour toi, idiot… c’est difficile d’avouer certaines choses, vu que c’est assez soudain, mais j’ai choisi de rien te cacher et ne pas te mentir, pas vrai ? »
Je soupire, je ne sais pas comment faire, tu me forces à dire des choses que j’ai peur d’admettre à voix haute. C’est facile quand c’est dans ma tête, mais une fois prononcé, y’a plus rien qui veut sortir. Ah ! Je sais !
« Tout à l’heure je t’ai parlé d’un coup de foudre, c’est pas au sens propre qu’il fallait le prendre. Un coup de foudre c’est… quand tu es accro à une personne, que tu l’aimes. Et… » aimer, c’est quoi ? Je pourrais péter les plombs entre son regard, sa proximité, parce que là, je n’ai rien pour lui échapper et je ne compte pas le faire. « Aimer vite, c’est un coup de foudre. Et aimer… eh bien je saurais pas t’expliquer… c’est avoir de l’attachement… très, très fort pour quelqu’un ? » je m’énerve seul, c’est si bancal ! « Non, alors, y’a plusieurs façons d’aimer… t’as ceux que tu veux protéger, comme tous ces gamins, t’as aimer tes amis, tes potes aussi, puis t’as : aimer… cette personne » toiiii ! Je t’aime ! pourquoi tu ne comprends pas ? « Tu sais ? Celle dans les contes à la noix, le : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ? Le grand amour, RAH FLUTE ! » le nouveau rouge est de retour et j’angoisse à l’idée juste qu’il ne capte pas. « Je t’aime comme ça. Voilà, juste, retiens que… je suis un abruti parce que je crois que je suis… amoureux et pas qu’un peu, je t’ai dans la peau poney ! j’embrasse… personne, j-je… serais pas capable de donner autant à quelqu’un d’autre, tu comprends ça ? » le pire, c'est que je sais pas si c'est réciproque parce qu'il a du mal à saisir et en même temps c'est si compliqué !! Comment je suis censé décrire ?
Mon cœur s’emballe tellement qu’il exploserait ça ne m’étonnerait pas ! « Je réfléchis trop » et lui pas assez, mais c’est pas grave, je reste interdit à caresser son dos de mes doigts, électrisés par le contact de sa peau nue contre moi en me sentant trop habillé pour l’étreindre. J’ai été aimé, on m’a demandé de m’en souvenir, mais tout ce que je veux retenir c’est Apple. Crétin. Je t’aime tellement que ça me fait peur. « Je t'aime comme ça... et c'est pas grave si toi non » aime-moi juste... ?
Son rire léger retentit alors qu'il te dit que t'es incroyable et toi, tu ne comprends pas. Tu te contentes de lui offrir ton éternel sourire débonnaire en réponse à son incrédulité. Tu ne saisit pas, enfin, tu captes que t'as manqué une information, mais de là à savoir laquelle, il y a un monde. A ta plus grange surprise, il vient déposer un baiser sur tes lèvres, puis deux, et bien plus encore. Tu mets un certains temps à traiter l'information, à répondre à sa tendresse avec les mêmes gestes, surenchérissant et venant le surplomber.
Tu ne réalises pas, une fois encore, à quel point la situation est équivoque. Tu ne saisit pas les implications de tes gestes. On ne t'a jamais expliqué que parfois derrière des échanges entre adultes consentants il pouvait se dissimuler plus qu'une simple envie passagère. Alors tu lui ébouriffes les cheveux comme si ça ne représentait rien, tu balayes tous ses espoirs, l'éconduisant sans le vouloir avec cette gentillesse naïve qui t'es propre.
Il ne te laisse pas faire, te rattrapant par le cou, t'attirant à nouveau contre lui, ton corps se pressant à nouveau contre le sien. Vous êtes proches, vos nez se touchent et vos souffles s'entremêlent alors que tu plonges un regard perplexe dans le sien. Il te parle sans que tu ne déchiffres l'information. Frost te parle par énigmes, t'aimerais être plus fûté, saisir le sens des paroles s'écoulant de ses lèvres, mais tu as beau te faire violence, ça reste du chinois pour toi.
Tu te concentres sur chacun de ses mots pour en déceler le sens profond, sans succès, tu trébuches sur un mot et t'as pas le temps de te redresser que le suivant a déjà été prononcé. Il t'explique que les mots ne veulent pas toujours dire ce qu'ils veulent dire et là il t'a déjà perdu. Franchement si le sens change, comment tu pourrais t'y retrouver ? Mais malgré tout, il prend la peine d'entrer dans le détail. Il te parle d'amour, rapide et tu saisis un peu mieux.
Il est fort pour expliquer, Frost, quand il le fait. Même si tu te perds quand même dans les sillons de sa réflexion t'arrives à saisir l'idée. Tu vois toutes les couleurs défiler sur son visage, gêne, agacement, crainte... T'es fasciné par la pièce qui se joue à quelques centimètres de ton visage. Si bien que t'en oublies une partie des mots. Tu entrouvres la bouche, la referme. A l'image d'un poisson ahuri. Tu voudrais lui répondre, mais t'es pas sûr de trouver les bons mots.
Tu le laisses finir le temps de rassembler tes idées. Ses doigts frais glissant le long de ton échine nue t'apaisent, te permettent de retrouver tes esprits et tu lèves le regard vers le plafond, observant un point illusoire perdu dans l'obscurité de la chambre miteuse.
- J'crois pas que ce soit pareil pour moi.
Parce que c'est pas rapide, parce que Frost tu l'as connu bien avant ce jour. Alors t'es perdu dans ses explications.
- Et tu sais, j'crois pas qu'ça soit possible en fait.
De vivre heureux, sans nul doute mais pour le reste...
- Enfin, j'veux dire... tu vois, Granny m'a expliqué que ça ne marchait pas comme ça.
Tu fronces les sourcils, tentant de te rappeler ses mots sur la façon de faire des enfants.
- J'pense pas qu'on puisse s'aimer comme dans les contes de fée.
Et c'est un peu con pour le pays des merveilles quand même, tu sais pas trop s'il y a d'autres façons de s'aimer comme il dit. Tu soupires, frustré baissant les yeux sur Frost. Tu détailles son visage quelques instants. T'aimerais tellement pouvoir lui donner ce qu'il attend de toi, mais tu ne vois pas trop comment. Tu baisses les yeux, évitant son regard, ne voulant pas y voir naître la déception, mais instinctivement, ta main vient rejoindre la sienne, comme s'il pouvait s'évaporer suite à cette révélation.
- Mais c'est pas grave, hein ?
Ta main tremble légèrement sur la sienne, t'as l'impression que ton coeur va exploser.
- On peut pas juste rester comme ça ? On est bien non ?
Même sans enfants, même avec une vieille bicoque en guise de palais... Ca te blesse pour la première fois de ne pas pouvoir lui offrir plus. Tu t'écartes, les larmes au bord des yeux. Ta main se crispe sur la sienne.
- J'suis désolé Frost, j'ai qu'ça à t'offrir, y a que comme ça que je peux t'aimer... J'ai rien d'plus à offrir.
An apple per day... apple jack x jack frost ça part trop loin cette histoire
J’ai craché le morceau en passant par tous mes états dans un temps record. Le silence et son sérieux me glaceraient si je n’étais pas immunisé contre les températures les plus basses. Puis je desserre mon étreinte pour le laisser agir à sa convenance. Il ne m’aime pas. Au fond de moi c’est une épine qui se fraie un chemin là où je ne peux ni l’oublier ni la retirer. Elle finira par faire partie du décor, mais pour l’instant fait pulser un peu plus vite le cœur qui a été transpercé. Je n’ai aucune chance. Nouvelle douleur, tandis que j’encaisse, le bleu de mes iris étincelant dans le froid que je maîtrise à peine en soustrayant mon contact. Il ne croit pas aux contes de fées. Un peu d’air échappe à mon nez dans un souffle amusé. Au moins, pour ça nous sommes deux. Je ne me fais pas d’illusion sur cette vie, moins encore sur le bonheur parfait, je veux juste essayer de vivre bien et je pensais avoir trouvé un petit bout de soleil. Oui, un soleil qui ne brille pas pour moi et qui n’a certainement pas besoin d’un fardeau de plus.
D’une pupille à l’autre, je cherche dans ses yeux noirs la moindre étincelle comme dans une boule magique, un oui, un non un peut-être. Il fuit, mais retient une main givrée contre la paume rêche de la sienne. Je déglutis, je peine à contenir ce que je pensais si fort entre nous. Même si je le voulais, les mots resteraient coincés dans un étau qui me rend muet. Je voudrais pouvoir te consoler, Apple, te dire que ce n’est pas grave. Je te jure que je meurs d’envie de rire et de te sourire pour te dire que je t’ai bien eu, que ça va, qu’on peut rester bon pote, mais je t’ai promis que je ne mentirais pas et je veux essayer d’être meilleur pour toi. Qui est-ce que je serais si je trahissais ma parole en quelques minutes à peine ? J’inspire profondément pour rassembler mon courage et faire sortir cette voix qui refuse d’obéir. « Tu… pleures ? » il n’y a pas qu’en ayant froid que l’on peut attraper un rhume et c’est bien la première fois que j’en ai un et que mes paroles s’éteignent.
Il est empathique, par contagion et parce que c’est lui je me sens terriblement mal. Être aimé, peu importe la manière, c’est suffisant non ? Non. Mais il n’a pas besoin de le savoir. Je tire doucement sur sa main, l’étreins pour me convaincre qu’il n’a pas disparu et ne le fera pas. Il a promis lui aussi, je n’ai qu’à m’en contenter, m’y habituer et crever en fondant encore jusqu’à l’évaporation. C’est une belle fin, non ? Mourir d’amour, plutôt que de solitude et d’ignorance ? Je ne saurais peut-être pas qui j’étais, mais j’aurais été capable de ça et grâce à lui d’être un minimum plus respectable. Je lui dois bien ça. Alors… pourquoi je tremble et pourquoi mes dents sont tellement serrées que j’en ai mal. Ça couvre un peu celle qui s’alourdit sous les côtes. « Je… je suis désolé, je ne peux pas m’en empêcher… je serais là même si » c’est pathétique. Je m’en rends bien compte, j’admets l’être pour lui et personne d’autre, parce qu’il le mérite. « Même si tu ne m’aimes pas » pas comme je le voudrais. Est-ce que ça passera ? Au bout de quelques siècles peut-être si je suis assez vivant et motivé pour évoluer dans ce sens. La maturité, ça n’a jamais été mon fort, tu m’agaces tellement et je ne peux même pas t’en vouloir de me rendre moins con. C’est une qualité qui te sert de passe partout, même dans les recoins où tu n’es pas censé avoir accès dans ma tête, mon cœur.
« T’es là et… c’est déjà ça » j’ai pas le droit de te demander plus, ça s’il y a bien une chose que je n’ai jamais faite c’est d’exiger des autres. En oubliant que c’est principalement parce que je n’attends rien de personne et surtout pas compassion et gentillesse, j’aurais pu tout prendre seulement parce que tu me le donnais. Je ne le fais pas, par fierté autant que par culpabilité parce que ça ne m’était jamais arrivé d’y être confronté si sincèrement.
« Ça va aller, j’suis un grand garçon, c’est comme ça… puis je n'espérais déjà pas tant de la vie » te rencontrer, poney c’est aussi exaltant que douloureux. Mais tu sais quoi ? Je préfère mille vies à souffrir de ne pas être aimé de toi et t’avoir près de moi qu’une sans te voir toi et ton sourire.
Il te libère de son étreinte, laissant le vide t'enlacer. Tu te sens éconduit dans son regard déçu, c'est un échec, visiblement ce que tu lui propose n'est pas assez. Vos mains restent jointes, tu savoures la fraîcheur de son étreinte comme si cette sensation viendrait bien vite à manquer, disparaître encore de tes souvenirs et que tu viendras trahir ta promesse. Il te demande si tu pleures et tu ne peux que confirmer d'un faible hochement de tête avant de retrouver ses azures.
Tes émotions coulent au bord de tes yeux, ce sentiment qui te met en détresse, celui de ne pas être assez. Tu t'efforces de rire, retrouvant ton sourire, posant ton front contre le sien, venant embrasser sa joue. Ta main se referme sur la sienne, sa froideur imprégnant ton épiderme. Il tire, t'attire à nouveau contre lui, ton corps se repaît de la fraîcheur du sien. Tu fermes les yeux, l'enlaçant à ton tour. Tu fermes les yeux, laissant sa voix te bercer malgré sa détresse que tu ne peux ignorer. Tu l'écoutes avec attention, même si ses mots te fendent le cœur. Il te dit qu'il saura s'en contenter mais tu sens dans ses expirations qu'il se force pour ne pas t'inquiéter.
Pourquoi se donne-t-il autant de mal alors que tu es fautif de ne pouvoir le combler ? Ta main libre vient se poser sur sa joue, de tes doigts calleux tu trace sa mâchoire, tu l'observes du coin de l'œil sans vraiment déchiffrer ses paroles. Ta main quitte la sienne pour enfermer ses joues dans l'étau de tes mains alors que tu lui fais face, les sourcils froncés.
- J'trouverais un moyen, alors n'abandonne pas. J't'aime, Frost, n'en doutes pas. Et si je dois changer de sexe pour porter tes enfants et acheter un château, je le ferais !
Tes iris sombres, brûlent de détermination à cette déclaration.
- Tout pour que tu sois heureux! Plus que n'importe qui, tu mérites d'être content. J't'ai promis que tu aurais toujours une place à côté d'moi, je ferais en sorte que tu la veuilles et que tu ne la quittes plus. J'f'rais tout pour qu'elle te convienne et qu'tu restes avec moi.
Tes mots sont maladroits mais tout autant passionnés. Il a su combler la solitude qui t'habite depuis trop longtemps et tu ne peux accepter qu'il t'abandonne encore. Tes lèvres viennent se plaquer sur les siennes avec passion pour sceller ton serment. Plus jamais tu ne le laisseras partir, tu te le promets, même au péril de ta vie. Tu viens l'enlacer, te presser contre lui, imprégner sa peau de tous tes sentiments pour qu'il ne puisse plus les ignorer. Tu trembles légèrement, rendu fébrile à l'idée de le perdre.
- Laisses moi encore un peu de temps… s'il te plaît, j'trouvr'rais comment faire, pour toi.
Et pour toi aussi, car désormais c'est dans son sourire que tu trouves tes souffles et la force d'avancer. Ça ne fait qu'un jour mais ça semble une éternité, comme si vos âmes jumelles n'avaient cessé de se chercher. Tu enroules tes membres autour de lui à l'image d'un koala pour l'empêcher de disparaitre à nouveau.
An apple per day... apple jack x jack frost JPP D'EUX !!! bndhfjbhfdg
Ça fait si mal que je n'ai pas les mots et les seuls qui veulent bien sortir ne sont pas assez convaincants pour que ses larmes cessent. Je déglutis, lutte pour ne pas autoriser les miennes à rouler sur mes joues quand il me regarde. Je suis con et c'est de ma faute s'il est dans cet état. ça fait deux fois. Les deux fois de trop. J'inspire profondément, comprimant au fond de moi les émotions trop denses qui s'obstinent à piquer comme un millier d'aiguilles les endroits les moins accessibles de mon organisme. Ceux invisibles d'où découle cette essence, ce qui fait de moi celui que je suis et me rend un peu plus humain.
Ses mains encadrent mon visage, forçant ma rétine à imprégner la détresse de ses traits quand il m'annonce que- … Q-quoi ?
Mes yeux s'humidifient à la seconde même où je baisse ma garde, laissant le flot salé se frayer un chemin pour goutter à mon menton. Je mérite d'être heureux, il me l'a déjà dit, mais je refuse de l'entendre de cette manière. Je suis abasourdie. Je suis en état de mort cérébrale à le dévisager pour déchiffrer le moindre de ses mots et suivre la logique de son raisonnement. Comment est-ce que tu as pu comprendre que je voulais une femme et un château quand je te dis que je t'aime ? Qu'est-ce qui a dérapé ?
"A-Apple je…" n'ai pas le temps de te répondre. Il me rend dingue, ses lèvres contre les miennes, cet échange des plus intense, cette fougue. Je frissonne de tout mon long à en perdre la raison. J'ai la tête qui tourne alors qu'il me supplie et s'accroche à moi… je me sens si stupide. Mais… APPLE !
"APPLE JACK !" laisse-moi parler !! Poney… Poney d'amour, arrête de me faire passer les montagnes russes en boucles ou pas dans ces circonstances-là ! Son front contre le mien, son sourire forcé. Je me hais, mais je ne saisis toujours pas ce qui a mal tour…né.
Je mords l'intérieur de ma joue, tente de me calmer, passe la fraîcheur de mes mains de son cou à sa mâchoire. "Ok, je crois qu'on s'est pas compris, écoute bien" vraiment… je suis une tanche pour les déclarations, pire qu'un iceberg, tu sais ? On ne voit qu'une si fine partie et pourtant tout ce que je ressens est d'une immensité que tu ne soupçonnes pas.
"Apple Jack. Je t'aime comme tu es, je n'ai pas besoin que tu changes de sexe. Encore moins d'un château. Je t'aime ! JE T'AIME ! Je t'aime, je t'aime, je t'aime !" c'est plus clair s'il n'y a pas de tournures pour dissiper le joli gruyère qui te sert de cerveau ? Je t'aime… tu imprimes ? Mais qu'est-ce que c'est difficile de te l'expliquer ! Non, en fait. C'est entièrement de ma faute, je n'ai pas su te le dire de la manière la plus simple qui soit. "Les contes de fées, on s'en fout, c'était une image, parce que… t'es parfait pour moi, t'as rien besoin de changer, sauf si c'est ce que TU veux." Par tous les flocons de neige… la boule qui s'était formée est maintenant douloureuse puisque ma tête va exploser et parce qu'à tout retenir, j'ai comme des courbatures, mais tu sais quoi ? Je m'en fiche. Tu m'aimes au point de sacrifier qui tu es, ce que je ne te demanderais jamais. Tout ce que je veux c'est ça !
"Je suis… le mec le plus chanceux de l'univers de t'avoir" et je ne t'embrouillerais pas à en dire plus, mais ce n'est pas l'envie qui manque. Je préfère parler un langage que tu connais, celui qui consiste à ne plus accepter que tes lèvres s'échappent trop loin des miennes tant que l'air ne vient pas à s'amoindrir. Qu'est-ce que tu dis de ça hm ? Un homme d'action, je vois, je vois, je commence à comprendre comment tu fonctionnes, ça va être compliqué, je sens qu'on va avoir beaucoup de ce genre de quiproquos. Tu finiras par avoir ma peau, mais ça tombe bien, je ne vois pas de fin meilleure que celle-là pour moi. Juste, être à tes côtés. Être aimé en retour.
Visiblement t’as encore loupé un épisode. Frost tente de parler mais tu es bien trop pris par la peur de voir ton glaçon s’évaporer pour écouter. Tes lèvres s’emparent des siennes, encore et encore, sans s’arrêter pour souffler, jusqu’à t'étouffer de lui. Sa voix fini par retentir, plus forte et tu t’écartes enfin pour le laisser s’exprimer. Il t’indique qu’il y a eu une erreur de communication. Frost s’exprime si bien en général, peut-être que sa subtilité t’a encore échappé, que t’as pas compris une image. Il te demande d’écouter et tu lui accorde toute ton attention, avide de ses explications, tu pourrais l’écouter des heures sans jamais te lasser.
Il t’indique qu’il n’a pas besoin que tu changes, qu’il t’aime comme t’es, répétant ces mots magiques à répétition. Tu restes interdit quand il te dit qu’il se fiche des contes, qu’il s’agissait encore d’une image. Comme le coup de foudre, ça t’as retenu, c’est pas vraiment que la foudre l’a frappé. Ça ne fait pas vraiment mal. Alors pourquoi est-ce qu’il a l’air aussi troublé ? Tu ne saisis toujours pas, décidant juste de te fier à son exposé obscur pour ta petite tête. Mais il semble heureux, alors ça te convient.
Ses lèvres retrouvent les tiennes et tu abandonnes tes incompréhensions sur le pas de la porte de ton refus de le quitter. Au bout de tes doigts s’écoulent tes sentiments, traçant des arabesques comme un enchantement pour chasser ses peines. Tes mains glissent sur ses hanches, caressant avec tendresse sa peau fraîche, venant se poser sur ses cuisses, l’attirant davantage contre toi. Tes lèvres quittent les siennes alors que tu place ses cuisses autour de ta taille. Une main s’engouffre sous son haut, effleure sa peau nue tandis que l’autre s’aventure sur sa jambe, la couvrant de douces attentions.
Tu viens nicher ta tête dans le creux de son cou, mordant faiblement son épiderme, y glissant un coup de langue avant de laisser un léger rire t’échapper alors que tu soulèves son haut pour mieux savourer sa douce froideur. Tu te perds sur son corps comme si tu voulais t’y fondre, l’imprimer de la sensation de tes mains pour qu’il n’oublie plus jamais. Nulle parole ne quitte tes lèvres, juste ton souffle erratique qui s’écrase contre sa peau blême.
An apple per day... apple jack x jack frost Okayp, alors là, c'est fichu ! Apple est plus hot que le soleil dans la tête de Frost o/ byyye
Bon sang, Apple, tes connexions parfois laissent à désirer, mais tu sais quoi ? Je m'en fous, c'est justement parce que tu es quelqu'un de sincère et de très naturel que je me sens bien avec toi. Il t'a suffi d'un rien pour me rafistoler. Enfin, je préfère ne pas y penser trop et rabattre mon embarras en épuisant mes lèvres contre les siennes. Ce qu'il apprécie et comprend bien plus que toutes mes tentatives de confidences. Elles ont au moins eu le mérite de te faire sortir ces mots qui me sont si chers, même si c'est au prix d'un quiproquo et de quelques larmes. Je ferais plus attention à l'avenir. Je…
Ses mains, sur ma peau. Il me fait perdre complètement le fil de mes pensées. Je le laisse mener cette danse, râle quand il rompt nos baisers, même s'il a raison de le faire pour réduire l'espace entre nos corps et nos souffles. Ses doigts brûlent mon épiderme par envie. Je finis par dégager mon haut pour en profiter le plus possible. Je suis Jack Frost et je sème la fraîcheur, mais je n'ai jamais autant apprécié la chaleur qu'entre ses bras.
"SBVDHFJ" dans une interjection, je meurs de honte à sentir sa langue mutine s’apposer sur mon cou. Hey ! C'était pas du tout prévu et ça le fait rire. Ah ouais ? Moi aussi je peux faire ça et je ne me gêne pas pour y laisser une empreinte rougie. Je dois l'être également tant je ressens sur mon visage se poser le poids du sang qui m'est monté d'un coup à en barrer la moitié.
An apple per day... apple jack x jack frost too cute for your own good little applepie ~
S'enivrer de l'autre, passer un moment agréable, c'est du déjà vu. Pas avec Apple, lui, il est carrément au-delà du besoin de chaleur et mon petit cœur glacé s'en retrouve à ronronner comme une machine à vapeur.
j'assume tellement pas sa débilité mdr