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 All this time wasted and all this time gone

Jackalope
Nouveau-thé
Icône : All this time wasted and all this time gone - Page 3 Gmo7r8E
Citation : Entre un lièvre (jackrabbit) et une antilope (antelope).
Messages : 10
Âge : (~16-20 ans) 13 ans
Race : Nouveau'thé
Métier : animateur de la galerie des glaces
Avatar : OC par Evermace
Origine : Folklore Americain
Pouvoir : Lecture et manipulation des souvenirs
https://otherlands.forumactif.com/
Jackalope
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Nouveau-thé

Ce faciès… Il n’aime pas ce qu’il y voit. Une peinture de couleurs et d’émotions bien trop positives coloriant le visage de son ami-d’alice… Jackalope n’aime pas ça. C’est trop d’espoir, trop brillant pour être lui être adressé. Des yeux qui ne devraient jamais le regarder avec autant d’étoiles filantes auprès desquelles on formule mille vœux que l’on souhaite exaucés. La gorge de la chimère se sert en se demandant si le choix était le bon. Donner de l’espoir pour le voir piétiné n’est ce pas pire que de vivre dans des illusions d’un esprit espérant un lendemain ?
Oh, oui, les opportunités, lui il les a saisis. Quelques-unes lui ont apporté du réconfort. Mais n’était-ce pas un destin clément qui, après tant de souffrance, acceptait de lui laisser un peu de répit ? Comment se porterait son cœur si palpitant d’espoir, si de rejet, il s’était arrêté face au non de son merveilleux reflet ?
Miettes, balayées par le vent, il ne resterait rien de lui. Sans doute ne serait-il plus, délaissé dans un nouveau caniveau avec nulle pomme pour le sauver cette fois-ci. Jackalope a tout abandonné pour saisir une chance qui lui a souri.

N’est-il pas en train de trop la provoquer avec cette fois ce statut avantageux d’être étranger à tous ces drames ? Si les choses cassent, il n’en sera pas les brisures.
Quelle chance ! Quelle veine !
Quelle vie triste réserve-t-il à son ami.

N’est-ce pas une erreur, ne faut-il pas reculer ? Se figer pour ne pas se laisser entraîner, expliquer qu’encore une fois, il avait tord, que ça semble être son fort, et qu’il faut tout laisser tomber.
*Vient avec moi au parc, vient avec nous manger de la barbe-à-papa.*

Il a promis de lui faire découvrir plus tard les sucreries et les pop-corn mais si tout se passe mal, y aura-t-il un après ?

Il a déjà tant envie de pleurer.

Son cœur est si jeune, peu habitué à tant d'émotions, tant de contradictions. Un saut de la foi qui lui donne la nausée d’angoisse. Il se rassure, se dit qu’il pourra sonder les souvenirs des mères pour connaître le flot de pensées, savoir si une marée de regrets les a emportées. Et si non, comment expliquer ?
L’air manque à passer dans sa gorge nouée. Emmène-t-il cet ami tout juste retrouvé vers un destin enclin à la tristesse du rejet ?

Et comment lui dire ? Qu'évidemment que si, il va partir ? Sa vie n’est plus ici, dans les dômes chantant de pluie marine. Sortir des absurdités ? Dans ton cœur, à jamais ?
Il ne dit rien, sert tout juste la main un peu plus fort pour se souvenir une dernière fois de ce réconfort. Et il suit sans mot dire.

Il connaît le chemin. Combien de fois l’a-t-il suivi, le jeune pissenlit, espéré être remarqué et peut-être adopté ? Sans doute l’enviait-il un peu déjà d’avoir un foyer quand lui avait froid, et commençait déjà à construire son ressentiment à l’égard de l’enfant. Mais se serait-il laissé approcher, lui alors si sauvage ? Sans doute que non, se convint-il, alors il n’y a pas de regrets à avoir, conclut-il. Si bien qu'il se laisse guider comme si c’était la première fois qu’il faisait ces pas.

Arrivé devant la bâtisse, tout un bateau éventré et drapé pour être pansé, Jackalope stoppe le pas, murmure un “attend” qui peine à frayer un pas à travers son gosier et laisse flotter ses pensées. Son esprit est déjà confus, ses souvenirs se mélangent avec d’autres rêvées, d'autres données mais il faut qu’il essaye. Amortir le pot qu’il a lancé et qu’il espère non brisé à l’arrivée.
Y’a-t-il une porte d’entrée pour son intrusion ? Une Mère l’a-t-elle assez vu pour laisser un lapin cornu dans le paysage de sa mémoire ? Sa tête cogne comme un marteau mais fermant les yeux, la main serrée dans des doigts légers comme des gaines volant aux vent, il cherche.

Un souvenir, une pensée, un regret, l’envie de retrouver l’enfant prodigue…

Tout est bon pour éviter les tessons.
Quelque part en 591 Ap.A
Dandelion
Cutie & Bully
Icône : All this time wasted and all this time gone - Page 3 65pv
Citation : forth from its sunny nook of shelter’d grass — innocent, golden, calm as the dawn
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Âge : 17 hivers
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Origine : Monde réel [fiction]
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Dandelion
Icône : All this time wasted and all this time gone - Page 3 65pv
Citation : forth from its sunny nook of shelter’d grass — innocent, golden, calm as the dawn
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Tap tap tap sur le granit humide, tap tap tap en écho derrière toi, les pas de Jackalope battent le contretemps des tiens et tu l’écoutes, tu écoutes tous les bruits de sa présence, sa respiration comme une ancre, le froissi qu’imprime la course sur ses vêtements, écoutes les cordes enfouies de ces pouls qui palpitent à l’unisson dans l’épiderme collé de vos deux mains, jusqu’à atteindre la coque renversée de ce lupanar fleuri — Le Bouquet, lit-on toujours sur l’enseigne à demi écaillée — et que la voix de la Chimère soudain vient rompre votre lancée. Tu obéis, malgré l’impatience. Malgré la fébrilité qui te gagne à la vue de cette bâtisse inchangée, peut-être un brin plus élimée qu’avant, faute d’avoir repeint la façade. Tu attends, sans le regarder, ton attention tout entière rivée à cette double porte qui en scelle l’entrée, s’ouvrira, s’ouvrira pas, et sur qui ou pour quoi ?

Dedans, des dix prostituées qui s’y fanent doucement au gré des ans, seules trois ont réellement aperçu ton compagnon du temps où vous traîniez ensemble, à la faveur d’une rencontre fortuite dans la rue ou parce que, curieuses, elles avaient laissé leur regard dans ton sillage quand tu revenais ébouriffé d’une après-midi à chasser l’étal et l’achalandage. Lilas, qui fut la plus investie dans ton éducation « scolaire » et t’appris à écrire ; Lavande, dont la capacité à ne jamais se plaindre ainsi que l’étrange goût pour le nettoyage l’assimilait souvent aux corvées de balai ; Primevère, qui toujours fumait ses racines de coquelicot alanguie sur le rebord des hublots. Si Lilas voyait d’un mauvais œil cette mauvaise fréquentation pour un adolescent encore incapable d’intellectualiser la moindre distinction éthique, ses deux collègues jugeaient à l’inverse qu’il était bon pour lui de connaître d’autres relations que celles avec une poignée de femmes plus âgées — de crainte, peut-être, qu’il n’assimilât auprès d’elles une vision biaisée du monde ou n’en copiât des traits ou des manières qu’elles auraient trouvées inconvenues chez un garçon. Et puis, que leur Dandelion se soit fait un ami, aussi répréhensible fût-il, n’était-ce pas le signe qu’il parvenait finalement à s’ouvrir de lui-même aux autres et à s’en faire aimer ? Comment, dès lors, envisager que ce fût un problème ?
D’ailleurs, après cette année de vagabondage, les sentiments de ces Mères à l’égard du meurtre d’Amaryllis ainsi que de ta responsabilité ont évolué, tant par usure naturelle qu’au gré des réflexions de celles qui ont bien voulu reconsidérer l’affaire sous d’autres angles. Même Jasmin, qui de par sa proximité avec la défunte avait été de celles qui avaient souhaité te mettre dehors sans délai, avait depuis amorcé un deuil réparateur et, ayant rééquilibré ses émotions, si elle te voyait maintenant, n’aurait pu te refuser un morceau de sa fameuse tarte aux pommes. De toutes, seules Orchidée et Volubilis te jugeaient toujours coupable, trop coupable pour redevenir l’innocent bouton jaune qu’elles avaient jadis accueilli sous leur giron, quand bien même, dans le cas de Volubilis, sa phase de lune ascendante était en mesure de rebattre les cartes — mais tu ignores à cette heure ce qu’il peut en être. Pivoine et Lilas, elles, n’ont jamais désiré se séparer de toi, un acte bien trop cruel à l’aune de ta jeunesse, sauf qu’elles n’ont pu s’opposer assez fort aux assauts angoissés, la panique à fleur de peau, qui avaient ravagé votre bateau à ce moment-là. Quant à Colchique et Muguet, peu à même de prendre une décision aussi radicale d’elles-mêmes, se souviennent surtout de la neige soyeuse de tes cheveux et combien elles ont détesté te voir arraché à la dépouille de leur sœur d’infortune.

Pourquoi Jackalope t’a dit d’attendre ? Aucune idée. Tu guettes la levée d’ordre puisque ce doit être important. Pourtant, en comparaison de l’émoi qui enfle dans ta cage thoracique lorsque tu vois la porte s’entrouvrir, à quelques mètres seulement de vous, ce n’est qu’une information trop vite submergée. Et tu pourrais être désolé pour sa main que tu serres soudain à en trembler, à en avoir mal toi aussi, quand tu distingues apparaître sur le perron la silhouette longiligne, un peu trop grande disent certains, trop plate pour une putain pensent les autres, élancée tel un roseau drapé de parme, de Lavande et sa pelle à poussière. Indifférente aux flots de la rue, elle va pour en jeter le contenu dans la rigole, son regard bas vers le sol. Mais tu dois la regarder si fort, avec autant d’intensité que tu tiens ton ami contre toi, qu’elle s’interrompt, l’âme sur le qui-vive, relève le menton puis accroche votre présence de l’autre côté de l’allée. Ses paupières sont deux bleuets qu’agite un vent imaginaire. Elle cligne. Cligne de nouveau. Feux d’artifice dans ton cœur. La pelle pique du nez et déverse son petit nuage à ses pieds, quoiqu’elle la garde toujours dans sa paume — essaierait-elle de signer quelques mots ? — non, elle n’y pense même pas. Feux d’artifices dans son cœur. Tu te retiens à grand-peine de sauter en avant, car en une seconde elle pourrait choisir de faire volte-face et refermer la porte en prétextant ne pas t’avoir vu. Il ne te manque que cette seconde pour sentir si, oui ou non, tu as l’autorisation d’y aller, si elle te la donne, parce que tu hésites encore — Jackalope a dit attends — et Lavande ne dit rien, elle ne peut rien dire de toute manière, c’est à toi de l’appeler

« MAMAN !! »

et tant pis si le monde entier t’entend.
Jackalope
Nouveau-thé
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Jackalope
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Nouveau-thé

Comment ça fonctionne ?

Il n’en sait rien. Chercher un souvenir, et deux puis trois et les coudre en joli patchwork dans la tête d’un de ses “clients” ; vraiment, il n’en sait rien. Jamais n’a-t-il pu bien expliquer comment ça fonctionne, même pas à lui-même. Il y a ses rares moments où Jackalope se projette que rien n’est tout à fait acquis -après tout, sa voix ne l’est pas- et il se demande, s’il devait enseigner à un autre lui comment se déplie la toile du passé, comment ajuster puis lier… Et bien, sa réponse serait tout au juste maladroitement imagée.

C’est comme de la peinture. Tu cherches une tonalité précise, glisse ta vue et le bout des doigts dessus, à la légère sans t’y fixer, jusqu’à trouver l’idéal de ton tableau. Certaines fois tu déambules dedans distraitement, sans idée quoi chercher et un tube trop abîmé te blesse en accrochant ta peau. Par moment, des gouaches trop agressives te sautent si soudainement à la rétine que c’en est aveuglant. Même en frottant, tu restes coloré et meurtri. Alors, il faut se poser avant d’être dépassé et que tout aggloméré ne fasse trop mal. Prendre le temps de redevenir au mieux blanc de neige, au pire gris neutre.

Incompréhensible.

Aujourd’hui, il aurait dû s'arrêter. La tête amalgamée d’histoires qui ne sont pas les siennes, parasitant ses pensées et cauchemars, le lièvre-antilope sait qu’il aurait dû se terrer chez lui et taire cette migraine mémorielle. Mais il n’a jamais réussi à écouter sa raison le bercer jusqu’à l’endormissement et soulagement. Le crâne comme un fruit trop mûr prêt à exploser, Jackalope s’en est allé affronter des pigments éclatants et indésirables de ses démons passés.
Qu’il est maintenant apaisé, qu’il regrette amèrement.

Il a laissé ses phalanges mentales errer, flotter et les sent à présent écorchés. Le tube froissé qui abîme. Ses iris agressés d’un trop plein de douleurs et de couleurs, encore et encore, certaines plus ternes, d’autres beaucoup trop vives. Tout s’embourbe dans sa tête en une pâte de nuances informes, ce kaki que personne ne désire. Pas de ça, sur aucun canevas. Mais cet instant, dans sa vue qui s’étrique comme on regarde à travers une paille, les décors s'effacent sous cette bouillie infâme et bientôt il est noyé dans cette affreuse teinte dégueulasse.

Des Mères l’ont bien remarqué et il y lit à présent tout et rien, entre acceptation et colère, mais n’arrive pas à discerner une quelconque frontière entre les regrets des unes et le ressentiment des autres. Qui pense quoi ? Et comment, et quand ? Tout est brouillon.
Une mer de réminiscence ferme son rouleau sur lui, l’avalant entièrement. Seuls des doigts endoloris à être serrés trop fort lui servent d’heureuse bouée à garder le nez tout juste hors de l’eau.

Et puis.
Cet appel résonnant.

Qui le fait tanguer un instant, tant cet éclat traverse trop soudainement ses tympans bouchés de cotons. Il lève des yeux un peu trop embrumés -accusons l’humidité des lieux-, la mine un peu trop pâle -blâmons la lumière blafarde- et comprend. Oh. Ils ont été aperçus. Il regarde une seconde, comme un lièvre engloutit par les phares d’une voiture, résigné à la fatalité du choc à venir. Plus de marche arrière possible, hein ? Comme s’il y en avait eu une dès le départ, quand il avait prononcé ces mots idiots.

Tu veux les voir. Allons les voir. Ça, c’est simple.

Rien n’est simple. Et ça le rend malade de peur de ne s’en rendre compte que maintenant.
Mais plus question de rebrousser chemin. Plus le choix. Assumer d’avoir commis une nouvelle faute. Il ne semble bon qu’à ça.
Chancelant encore un peu sur ses pattes, Jackalope fait un premier pas, puis un autre, entraînant le pissenlit à sa suite, entremêlant leurs doigts en un encouragement silencieux.

Viens. Mais reste avec moi, OK ? Je…” Te protègerai ? Devant l’orage qui attend sans doute, Jackalope souhaiterai se faire paratonnerre, mais est-ce possible ?
Je…” me tiendrai quoi qu'il advienne à tes côtés ? Menteur, il rentrera à Mêmeland, les oreilles basses de chagrin une fois tout terminé.
Reste près de moi.” Car je suis là, et c’est tout ce qu’il peut offrir.

Quelques enjambées en avant, le cœur débordant, les paumes pressées l’une contre l’autre. Il aimerait dire bonjour, j’ai trouvé ça, ou bien ne l’abandonnez pas. Mais sous un brouhaha de silence, seuls leurs pas à l’unisson font un bruit, étouffé par le cri de ses pensées.
Quelque part en 591 Ap.A
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