Sad connait l'Underland il ne devrait pas se perdre
Sad ne connait pas bien l'Underland il s'est très clairement perdu
Le plus cocasse doit être qu'il ne s'en rend pas compte. Tournant en rond depuis plus d'une demi-heure, le chapelier triste ne reconnait pas grand-chose des environs. Ne reconnait pas qu'il dépasse cette boutique pour la 3e fois. Ce coin de rue pour la 5e. Ne réalise pas qu'il n'avance pas du tout vers sa destination.
quelque-part, ça vaut peut-être mieux au moins ne panique-t-il pas (pas encore ?)
S'il continue sur sa lancée l'apothicaire ne le verra pas avant le prochain effondrement de dôme. (ne le verra pas tout court) Mais Sad est perdu dans sa tête, dans d'épais nuages chargés d'une pluie acide. Le voyage vaut-il bien la peine ? Les poisons ne lui font rien de durable, alors qu'est-ce que des somnifères pourraient bien changer ? Si Morphée lui en veut, il doute que le produit les réconcilie, aussi puissant soit-il..
il devrait refaire une tentative ça pourrait marcher, cette fois..
il est si fatigué prêt à abandonner
Au lieu de suivre les alentours avec l'attention nécessaire, ses yeux dépareillés ne cessent de retomber sur le pavé. Ca n'a pas l'air confortable. Mais il pourrait s'allonger, ne plus bouger, et attendre la noyade. Qui sait, s'il se noie plusieurs fois de suite, peut-être finira-t-il par ne pas revenir ? Ca en s'annonce pas agréable mais..
« Désolé. » marmonne-t-il lorsqu'un passant l'évite de justesse
pas de réponse mérité, sans doute
Un air coupable passe brièvement sur son visage avant qu'il ne remarque la rue où il se trouve, tiré des nuages par la presque-collision. Il n'est.. pas là où il devrait être. Il est déjà passé par ici. Sad fonce les sourcils, contrarié.
Plic ploc. Gouttes qui s'échappent, qui gouttent entre les lattes de bois et viennent s'écraser sur le parquet. Elle s'agglutinent, s'entassent, se mélangent dans une petite bassine fendue. L'endroit ne paie pas de mine.
Plic ploc. Sur le parquet humide de l'"Auberge du poney qui tousse". C'est ce que dit l'écriteau de mauvais goût qui pend à l'entrée, illuminé par quelques néons grésillants même en journée. De toute façon toutes les journées sont sombres dans l'Underland. Le soleil ne brille pas ici bas. Alors tu le remplaces par des paradis artificiels. Faisant de ce rade une oasis dans les ténèbres humides des dômes sous-marins. Une lueur vers laquelle les papillons de nuit affluent. Ils chantent en chœur des chansons de mineurs, les pintes tintent à quelques centimètres de ton oreille alors que tu les déposes sans délicatesse sur le comptoir, offrant ta tournée au comptoir. Tu écoutes d'une oreille distraite le vieil Oscar, qui râle après sa femme. Parce qu'il l'a encore frappée. Parce qu'elle l'avait bien cherché cette salope. Parce qu'elle est conne. Tu te crispes. Tes muscles se dessinent sous la sueur, étirant les nombreuses arabesques noires ornant ton buste d'Apollon.
D'un geste habile tu troques sa boisson par du jus de pommes pétillant. Il bois trop. Comme tous ici bas. Mais l'alcool semble être son seul problème. Tu le raccompagneras plus tard dans la soirée, tu diras encore une fois à sa femme qu'elle est la bienvenue à l'auberge... Et elle refusera encore une fois. Au réveil il la fera danser, contre les murs, au rythme de son emportement. Jusqu'à ce que sa peau devienne bleue, comme à la lueur de la lune. Ça te fend le cœur. Alors t'essaies de panser leurs plaies avec tes mots, de réduire habilement et précautionneusement son alcoolémie. Tu t'improviserais bien justicier si cela pouvait changer quelque chose. Mais tu restes convaincu que la gentillesse est la clef.
Mais t'as rien de gentil à dire. Alors tu dis rien. Tu restes en spectateur impuissant de leur histoire, à te blanchir les phalanges; à te ronger les sangs. Tu lui avais mis un coup, la première fois. Cela n'avait fait qu'empirer les choses. Alors t'as pris sur toi, fermé ta gueule, servi à boire avec ton éternel rire communicatif. Et plus il riait, moins il buvait. Alors tu continues à faire le pitre. Clown triste de ton histoire, de ces histoires qui défilent sous tes yeux sans que tu puisses y prendre part.
Au moins, de là où tu es, tu peux les surveiller. Comme un putain de père pour tous ces gosses égarés dans les mines du royaume blanc. Oscar quitte les lieux avec quelques habitués. Tes phalanges restent rosies par la colère. Tu te mords la lèvre. Soupire. Quitte la taverne pour prendre l'air. La blague. Tu t'allumes une clope, là où l'air vient à manquer, tu l'étouffes sous une épaisse chape de goudron. Tu observes distraitement les existences défiler sous ton regard absent. Il se perd sur les cheveux bruns, blonds, blancs, blancs, et re-blancs. Tu hausses un sourcil. Cette tête elle est déjà passée dans ton champ de vision. Tu dévisages l'inconnu en écrasant ta troisième clope sur un petit autel érigé en l'honneur du cancer.
Il a pas l'air bien. Alors forcément, ça t'attire. Tu t'approches, un large sourire avenant étirant tes lèvres.
- Salut mon gars! Ça va? T'as l'air paumé!
Sans la moindre cérémonie tu viens passer ton bras autour du cou du jeune homme, l'entraînant sur le côté de la ruelle pour éviter de gêner le passage.
- Tu dois crever d'froid! Viens à l'intérieur pour t'réchauffer!
On dirait une putain de racoleuse. Mais t'es juste inquiet pour lui, puis 'ya des gens peu recommandables qui traînent dans l'Underland, un p'tit mignonnet comme lui, ils en f'raient qu'une bouchée.
Sad n'est pas où il devrait être, ça n'a rien de nouveau, mais peut-être est-ce d'autant plus évident dans l'Underland. Ca doit se voir. Négligé sans être miséreux, avec ses grands yeux vides et sa démarche hésitante, n'importe-qui peut deviner qu'il n'est pas dans son quartier. Dans son monde. Il ignore ce que ça peut bien faire aux gens, mais ça ne serait pas la première fois qu'on l'importune pour délit de faciès.
l'homme écrase sa cigarette il n'a pas assez dormi pour ça..
Lorsqu'il s'approche, Sad tente de fuir, insensible à la gentillesse irradiant de son sourire. Pas farouche de nature, il préfère cependant éviter les gens qui le fixent. C'est perturbant. (que cherchent-ils à voir ?) Répondant un nerveux 'bonjour' au salut enthousiaste de l'inconnu, il grimace nerveusement et commence à se détourner. Mais pour aller où ?
il hésite un instant (il hésite trop longtemps)
La question s'abat sur lui presque en même temps qu'un bras le maintient où il est. Est-ce que ça va ? Non, sans doute pas. Il se laisse maladroitement entraîner, trébuchant presque sur ses pieds tandis qu'on l'éloigne du milieu du chemin. Une bonne initiative, s'imagine Sad.
« Hn. » finit-il par confirmer, hochant la tête
paumé, c'est le terme où a-t-il atterri ?
Levant les yeux du pavé, il parcoure une fois de plus les environs sans y comprendre quoi que ce soit. C'est l'Underland, pas de doute. Autre que ça ? Aucune idée. Il a quitté l'itinéraire à suivre depuis bien longtemps. Son regard monte vers l'inconnu tandis qu'il reprend la parole. Puis monte encore. Il est.. grand. Plus que Mad, évalue-t-il rapidement. Ca serait intimidant s'il n'avait pas cette expression de bienveillance légèrement demeurée.
« Si seulement. » marmonne Sad, nullement sur le point de mourir d'hypothermie
Il n'a pas froid. Ou du moins, il a si souvent eu plus froid que son cerveau n'enregistre pas vraiment l'information. Pour lui, il fait tiède. Ce n'est rien, comparé aux bras éphémères de la mort. Comparé à la glace qu'il sent courir dans ses veines au réveil d'une énième tentative.
il essaye de se remettre en marche ne parvient qu'à tituber ah, c'est vrai son bras
Avec la stature de cet inconnu, ce n'est pas comme ça que Sad pourra reprendre son chemin. Il se mord brièvement la lèvre, contrarié. Vraiment, il n'y a pas de temps à perdre avec lui. Ses cigarettes méritent certainement plus d'attention. Hélas, cet homme semble convaincu du contraire. Le chapelier soupire presque. Argumenter (parler en général) n'a jamais été un talent chez lui, mais il va falloir essayer.
« Vous êtes.. bien aimable de proposer, mais ça ira. Je me retrouverai. » suffisamment pour repartir, en tout cas
Tu continues d'afficher ton sourire de vieille dame attendrie en observant le jeune homme. Il n'a pas l'air de venir d'ici, trop propre, trop paumé... Trop candide. Tu n'as pas pu t'empêcher de voler à son secours de cette brebis égarée. Elle s'écarte de toi, titubante. Il te fend un peu le cœur, te rappelle les jeunes que tu recueilles pour leur éviter la mine. La même tendance à refuser l'aide apportée pour ne pas déranger. Tu esquisses un sourire bienveillant avant de poursuivre et d'insister de ton éternel ton enjoué.
- Pourquoi voudrais-tu mourir de froid? Il y a de plus belles façon de mourir, encore davantage de vivre! T'es pas d'ici, j'me trompe? C'est un véritable labyrinthe! Sans compter les mauvaises rencontres que tu pourrais faire en ch'min. Laisses moi au moins t'accompagner, tu allais où?
Tu le relâches, le scrutant, inquiet. La boutique attendra, elle se gère bien toute seule, contrairement au p'tit gars qui se tient face à toi. T'as toujours eu du mal à lire les signaux, encore plus lorsque tu cherches à aider, souvent maladroit en pensant bien faire. Oh Jack! Que tu es niais. Tendre à en faire vomir des arc-en-ciels au Roi Rouge... T'as rien à faire là, comme ce p'tit gars. L'Underland est fait pour les durs, les vrais.
- J'm'appelle Jack, et toi? C'est rare de voir des types dans ton genre dans les parages, ça m'inquiète de te laisser déambuler seul, je serais plus rassuré si tu me laissais t'accompagner.
T'insistes lourdement. Ça part d'une bonne intention. Tu jettes des œillades aux passants dont le regard intrigué s'attarde sur cette jolie fleur poussant en plein milieu aride.
- T'sais, j'connais cet endroit comme ma poche, tu pourras pas trouver meilleur guide. Puis j'm'ennuie, tu m'rendrais service en acceptant.
Tu l'observes, le sourire aux lèvres et le regard implorant.
De plus belles façons de mourir. Voilà qui arrache un sourire en coin au chapelier: vous lui en direz tant. Ce n'est pas faute d'avoir essayé. Il tend à faire dans l'efficace plutôt que l'esthétique, mais il lui est arrivé d'expérimenter d'autres choses. L'hypothermie n'était pas bien amusante. Au début. Les tremblements disparus, l'esprit glissant vers le délire, l'enivrante euphorie, la douce inconscience.. la paix. Une mort des plus agréables.
c'est hélas chronophage il n'a pas recommencé
Pour autant, il ne répond pas. Ses yeux s'embrument alors qu'il rêve au froid mais reviennent bien vite au présent. A cet insistant inconnu. Curieux parler, est-ce habituel en Underland ? Sad n'a jamais fait attention. Il en oublie presque de regarder son interlocuteur. Où allait-il ? Il rechigne à répondre: c'est son problème. Inutile de s'embarquer là-dedans, sans doute y a-t-il plus important à faire. Pas un instant ne s'arrête-t-il sur la mention de mauvaises rencontres: rien ne l'effraye plus que la vie éternelle.
son lot, en somme quelle chance il a
« Je ne crains rien, ne vous en faites pas. » assure-t-il mollement
Peut-être trop mollement. (ou peut-être ne l'a-t-on pas entendu) S'il retire son bras des épaules de Sad, l'inconnu ne l'abandonne pas à son sort pour autant. Il reprend la parole. Plus trop un inconnu. Un Jack, qui s'inquiète pour ceux qu'il ne connait pas.
Sad penche légèrement la tête sur le côté, au moins surpris. Des types dans son genre ..? Des anomalies ? Inutile de formuler aussi délicatement, les mots non plus ne l'effrayent pas. Pas ceux-ci, du moins. Plus il reste là, plus la gentillesse de l'inconnu lui crève l'oeil. Le coeur, aussi, un peu. Les regards inquisiteurs brûlent dans son dos. Ses épaules. Sa nuque. Mais cette fois-ci, ce sont ses propres jambes qui le retiennent sur place. Il.. ne serait pas décent de fuir sans mot dire.
pas de meilleur guide il s'ennuie, en plus
Il doit bien s'ennuyer comme un rat vivant, pour lui proposer son assistance. Les épaules de Sad se décrispent dans un long soupir tandis qu'il ferme les yeux un moment. Une ou deux longues secondes. Il est fatigué. Le monde tourne sous l'absence de repères, si bien que lorsqu'il les rouvre il lui faut encore adapter. Pourquoi doit-on être debout pour marcher, déjà ? Sa tête est bien lourde. Mais parler au sol n'est pas acceptable. Alors s'il recule d'un pas pour se faciliter la tâche, le chapelier triste lève néanmoins les yeux sur Jack.
« Sad Hatter. Je cherchais une apothicaire du nom d'Azurias. » cède-t-il
résister ne lui ressemble pas pourquoi a-t-il même essayé ?
Ses cheveux bicolores lui tombent devant les yeux et Sad se demande s'il ne serait pas le temps de les couper. Un jour, il sera motivé. En attendant, il se contente de les écarter. Balayant la rue du regard, il se dandine d'une jambe sur l'autre avant d'en revenir à Jack.
« Et ce- c'est vous qui me rendriez service. Si c'est trop loin, ne vous dérangez pas. Je- passerai une autre fois. Rien d'urgent. » assure-t-il, lui donnant l'option de rétracter son aide
Option qu'il préférerait voir choisie. Par pur embarras. Il baisse vite les yeux, triturant nerveusement l'anse de son sac en bandoulière.
Houlà! Il a l'air tendu, le petiot. Avec son apparence si pâle et frêle qu'on dirait un fantôme. Il donne l'impression qu'un simple souffle pourrait le balayer. Alors forcément, tu ne peux t'empêcher de t'inquiéter pour lui. Toi, le papa gâteau des Underlands, celui qui tente d'apporter de la lumière là où il n'y en a pas. Tu as toujours été un garçon serviable, et tu n'as jamais su quand t'arrêter pour éviter de mettre les autres mal à l'aise. Les barrières définissant l'espace personnel des uns et des autres sont une notion qui t'es étrangère. Il se présente enfin, t'expliquant les raisons de sa présence. Ça t'arrache un large sourire satisfait et chaleureux.
- Enchanté Sad ! Quel drôle de nom !
Dixit celui qui a littéralement le nom d'un fruit. Tu viens t'emparer de sa main pour la secouer vivement. Il a encore ce parler trop poli, peur de déranger. Tu esquisses un sourire amusé. Il est mignon. A se soucier ainsi des autres, probablement trop. Sad... Quel drôle de nom quand même. Il tourne dans ta caboche. Faut dire que c'est étrange de se présenter comme étant triste... C'est comme si c'est la seule chose qui le définissait, en dehors de son rôle de Chapelier. Ha! Tu tiques enfin sur la deuxième partie du nom, affichant une mine surprise et excitée, celle d'un enfant qui ouvre son premier booster Pokémon.
- Ha mais ! Tu es l'un des Chap'liers de l'Uperland ! La classe ! Vous êtes connus jusqu'ici ! Dis, tu veux bien me raconter ton histoire ? On a pas grand chose à se mettre sous la dent ici bas, héhé !
Tu parles, toujours trop. Tu en as oublié la raison de sa présence ici. Tu t'excites d'autant plus en le réalisant.
- Ha oui ! Azurias ! C'est par là, désolé ! C'est pas très loin !
Tu t'empares de sa main et lui fait signe de te suivre, abandonnant ta taverne et tes clients pour nouer une nouvelle amitié, du moins tu l'espères.
Drôle de nom, dit-il. Sad hausse les épaules: pas plus que ça, pour les Otherlands. Pas plus qu'un autre. Il n'a jamais jugé bien intéressant d'y réfléchir.. hormis peut-être avec Mad. L'ombre d'un sourire tente (sans succès) d'étirer ses lèvres à l'idée de son frère. Mad a tendance à faire ça: amener des sujets qui ne lui effleurent même pas l'esprit d'ordinaire.
il ne serait pas le seul le voilà presque curieux
Il regarde Jack s'éclairer de ses yeux délavés, ressentant presque le besoin de les fermer face à tant de lumière. Pourquoi raconte-t-on que l'Underland est une zone plus sombre du royaume ? Les gens n'ont vraiment pas idée de ce (ceux) qu'on y trouve, se dit le chapelier. Il sursaute alors que Jack lui serre énergiquement la main, incapable de lui rendre la pareille. Sad chancelle face à tant d'énergie. Son bras pend comme un spaghetti, secoué jusqu'à l'épaule sans qu'il ne parvienne à réagir. Quelle vigueur. Il papillonne des yeux.
c'est un peu contagieux, se dit-il il semble que des couleurs lui reviennent l'Underland possède un soleil qu'ils n'ont pas là haut
Quelques secondes passent en silence alors qu'il se demande si les gens mesurent leur chance. Si Jack a mesure de ce qu'il est. Alléger l'atmosphère par sa simple présence est pour lui admirable. Sad en est bien incapable. Il n'est.. pas capable de grand-chose.
alors forcément, il est surpris d'être reconnu il s'empourpre même, embarrassé par l'attention
La classe ? Pas lui, non. Il y a une raison à ce que son frère soit reconnu au premier coup d'oeil tandis que lui se complait dans l'anonymat. Alors forcément, Sad regarde ailleurs, secouant doucement la tête. Il n'y a.. pas de quoi tant s'enthousiasmer. D'autant qu'un poids s'installe au creux de son estomac à la mention de son 'histoire'. Un malaise glacé à la perpective de devoir parler. Sad n'est pas exactement timide. Mais il n'a rien d'un orateur et moins il parle, mieux il se porte, comptant généralement sur le non verbal pour faire passez le message. Nerveux, il parcoure les alentours du regard.
n'a-t-il pas permission de fuir, dans cette situation ? est-il vraiment important d'accéder à sa requête ?
..mais soudainement, la formulation lui revient à l'esprit des choses à "se mettre sous la dent" ?
Sad regarde Jack comme il examinerait un suicide raté autre que lui-même, interloqué. Se nourrirait-il d'histoires ? C'est possible, non ? Misère ! Alors ça doit être important ! Lui qui ne sait pas parler, c'est bien sa veine. Que peut-il bien lui dire, pour ne pas l'affamer ? L'histoire doit-elle être jolie pour ne pas avoir mauvais goût ? Faut-il bien la raconter ? Les variables s'entrechoquent dans son esprit paniqué. Il ne connait pas de belles histoires.
Modilllant nerveusement sa lèvre inférieure, Sad se dit qu'il lui lirait volontiers un livre, si ça pouvait le rassasier. La moindre des choses, pour l'aide qu'il lui propose ! Hélas, il est question de 'son' histoire, ce qui ne lui évoque qu'un vide sidéral. Ses yeux le piquent. Le rouge, surtout. Mêlé à ses turbulentes émotions, l'air humide de l'Underland y fait grimper des larmes. Il aurait dû mettre un cache-oeil. (mais il échoue aux plus simples des tâches) Sad s'essuie la paupière du dos de la main lorsque son interlocuteur en revient à Azurias, lui assurant qu'elle est à proximité.
« Oh. » il est donc moins perdu qu'il ne le craignait
Son esprit s'allège mais retombe tout aussi vite: et lui qui ne peut pas fournir d'histoire pour récompenser la bonté de Jack. Il a une excuse au bord des lèvres lorsqu'un contact le surprend. Du contact, encore. Venant d'un inconnu, c'est très inhabituel, mais il est bien incapable de chercher à lui échapper. Sa main est chaude. C'est agréable. Sad ne pensait pas avoir si froid. Un 'hm' d'appréciation remonte dans sa gorge avant qu'il ne puisse penser à être décent.
ridicule embarrassant
Décidément, Sad es au sommet du désastre, aujourd'hui ! La culpabilité revient bien vite tandis qu'il emboîte le pas à Jack. Reconnaissant d'être guidé, il ne peut néanmoins ignorer les sifflements de son subconscient. Il ne peut accepter son aide sans rien offrir en retour. Ce serait rustre. Alors il ne peut pas le laisser faire sans rien dire. Lorsque sa voix s'élève, elle sonne bien coupable.
« E-excusez moi, Jack, j'ignore quoi vous raconter. J'ai.. je n'ai rien accompli d'intéressant. Mad raconte mieux les histoires que- que moi.. » admet-il, honteux
Son oeil rouge pleure sans discontinuer à présent et il abandonne l'idée de l'essuyer. Ca ne devrait pas se voir. Sans être longs, ses cheveux bicolores tombent sur assez de son visage pour détourner l'attention, s'imagine-t-il. Il laisse les gouttes salées couler sur sa joue avant de tomber à l'angle du menton.
« N'y a-t-il rien d'au- d'autre qui puisse vous rassasier ? Un- un aliment plus.. classique ? » suggère-t-il, hésitant
Sans doute peut-il acheter de la nourriture quelque-part par ici. Sad a peut-être des bonbons aussi, quelque-part dans une poche. Ramenés par Lapin, pour certains. L'ennui c'est que les autres viennent du magasin des suicides. Sad lui-même les mange peut-être sans distinction, mais pour un autre, la confusion serait fâcheuse. Il sait que dans certaines vestes, il n'en a que des inoffensifs.. mais pas dans celle-là, non. Autant ne pas prendre le risque.
« Je- je dois bien vous remercier pour votre aide. » justifie-t-il piteusement
Il aimerait pouvoir jauger la réaction de Jack (sera-t-il en colère devant son inaptitude ?), mais n'ose pas tourner la tête. Son oeil gauche pleure toujours sans discontinuer. Inutile de le troubler davantage. Ca s'arrêtera tout seul, Sad n'en doute pas, il suffit de patienter.
Tu l'observes, ton éternel sourire avenant plaqué sur les lèvres évitant les passants par habitude. Tu t'arrêtes soudainement en lui lâchant la main pour venir plaquer les tiennes sur ses joues, tentant d'étirer avec douceur ses lèvres en un sourire.
- Cessez donc de vous excuser et d'avoir une mine si grave ! Je vous aide de bon coeur ! Je vous l'ai dit, je m'ennuyais ! Vous d'vriez sourire vous savez ! Vous avez un si joli minois, c'est dommage de le cacher sous cette montagne de cheveux ! Quant aux histoires, je suis convaincu qu'elles sont aussi passionnantes que celles de votre frère, ayez un peu plus confiance en vous !
Tu observes les alentours pensif. A manger ? C'est vrai que tu n'as pas pris le temps de prendre une part de tarte avant de partir mais...
- Je doute que vous trouviez quoique ce soit d'apétissant dans les parages, si ça n'est... Du poisson... Vous savez, les Underlands ne sont pas réputés pour la bonne bouffe qu'on y trouve !
Tu libères ses joues tendres, pensif.
- Si vous voulez, j'vous emmènerais manger la meilleure tarte aux pommes de votre vie ! Ça m'suffira amplement comme remerciement !
Tu indiques une petite échoppe du doigt.
- Et voici l'échoppe d'Azurias mon p'tit !
Tu t'engouffres dans la boutique sans lui laisser le temps de rétorquer, l'entraînant à ta suite.
- B'jour par ici ! J'vous ai ramené un client ! Et j'ai plus de cannelle, tu peux m'en mettre un lot, plus c'que tu sais!
Tu adresses un clin d'oeil entendu à l'apothicaire qui lance une œillade à ton accompagnant avant de vous demander d'attendre et d'aller chercher de la Moontorne dans l'arrière boutique, ingrédient principal de la gnôle que tu fabriques dans la cale de ta taverne. Elle revient, te tendant le petit sachet avant de se tourner vers le plus jeune en lui demandant ce qu'il voulait.
Sad trébuche lorsqu'il s'arrête puis se fige, dépité
Jack en a-t-il finalement assez de lui ? C'était à prévoir. Sad est une telle déception, à bien des égards. A vrai dire, il s'étonne de voir que ça aie pris autant de temps.. (pourtant, impossible de ne pas s'en attrister) Jack lui étire les joues jusqu'à ce que ses lèvres forment une ligne. Puis une sorte de sourire. Est-ce que.. c'est supposé lui faire mal ? Il va falloir y aller plus fort. Etudiant son interlocuteur d'un air confus, Sad se dit qu'il n'a jamais vu personne s'énerver avec tant de douceur.
enfin, si c'est bien ce qui se passe ce que lui dit Jack ne colle pas trop
A défaut d'avoir l'air morose, le chapelier gris est maintenant très désorienté. Doit il comprendre que demander un service à cette personne est lui rendre service ? Il papillonne des yeux. S'empourpre sous ce qu'il ne peut que voir comme des compliments. (qu'il les mérite ou non) D'autant qu'avec Jack le regardant en face, impossible de se cacher. Quel embarras..
Sad pense à autre-chose. Au reste de ce qu'il vient d'entendre. S'il a remboursé sa dette en même temps qu'il l'a contractée alors.. alors peut-être que ça va. Peut-être que ce n'est pas grave, s'il ne sait pas parler. S'il ne sait pas raconter d'histoires. (quoi qu'en dise Jack) Son oeil le pique toujours, mais peut-être s'arrêtera-t-il plus vite.
il tente un sourire hésitant hoche la tête sans répondre (la proximité le court-circuite un peu)
Sad n'y connait pas grand-chose à la gastronomie Underlandlienne. Ou la gastronomie en général. Poisson, poison.. il mange sans distinction. (quand il mange) Mais Jack doit s'y connaitre. Jack a l'air d'un personne qui se nourrit plus souvent que tous les quand-il-défaille. D'autant qu'il vit ici. Si à son avis, on ne trouve rien d'approprié dans l'Underland, inutile de le contredire.
« Ah.. euh, bredouille-t-il à la mention d'une tarte aux pommes, d'accord. »
Parler n'est plus tant un défi maintenant que ses joues sont libres, mais ça ne le rend pas plus bavard. Il n'a pas vraiment faim. Mais Jack est tellement enthousiaste qu'il se voit mal refuser. De toutes façons, ils sont arrivés. Son hésitation passe au second plan tant il est soulagé d'effectivement avoir trouvé l'apothicaire. Avec de l'aide, bien entendu. Un sourire hésitant lui vient tandis qu'il hoche la tête, entrainé à l'intérieur par un Jack toujours aussi dynamique.
« Bonjour. » salue-t-il poliment
Il tâche de ne pas s'écraser sous le regard d'Azurias. Sans doute n'est-elle pas hostile, son visage rond lui donne même l'air doux, mais c'est une inconnue. Donc par défaut, elle le rend nerveux.
Sa brève disparition lui laisse néanmoins le temps de rassembler ses idées, approchant davantage du comptoir pour être entendu. Lorsqu'elle est de retour, le chapelier lui demande nerveusement ce qu'elle a comme somnifères puissants. Passe complètement à côté de ce que l'on peut voir de moins innocent dans sa requête.
« J-je euh.. dormir ..? » bredouille, pris au dépourvu lorsqu'elle demande ce qu'il compte en faire
L'apothicaire hausse un sourcil sceptique. Jette un coup d'oeil en direction d'Apple Jack, comme si elle se demandait quel genre de client il venait de lui amener. Il y a certes des businesses douteux dans l'Underland, mais elle n'a jamais vu ce gris personnage. L'intéressé se mord la lèvre inférieure, embarrassé. Dormir est si simple, pour certains, il ne serait pas vraiment surpris qu'elle le trouve ridicule. Il l'est. (ça, et bien pire encore) Mais ce n'est pas comme si ça l'amusait.
« La.. la mort ne dure.. jamais. Alors au- autant essayer le sommeil. » ajoute-t-il, se frottant nerveusement la nuque
Sad n'a pas l'habitude de devoir argumenter. Il n'aime pas. D'ordinaire, sans doute aurait-il déjà capitulé, s'excusant d'avoir dérangé Azurias pour si peu. La mort, ce n'est pas si mal. Il a longtemps fait avec et il peut continuer. Puis Morphée vient le voir, parfois, ce n'est pas non plus comme s'il dormait jamais ! Vraiment, il pourrait se résigner. Mais puisque Jack a fait l'effort de l'emmener jusqu'ici.. il va essayer de faire les choses bien.
Tu affiches un sourire radieux lorsqu'il accepte ta proposition de déguster une tarte aux pommes. La tarte de Granny c'est une merveille que tu te dois de faire découvrir au monde, sans compter qu'elle ne peut que chasser la mine morose du chapelier, tu en a l'intime conviction, il n'y a nulle affliction qui ne peut être balayée par la douce odeur du caramel et de la cannelle de ta grand-mère d'adoption. Ta vie est si simple, Apple. Une tarte aux pommes et c'est reparti. T'arrives pas à envisager qu'il existe un autre mode de fonctionnement. Et si ça ne fonctionne pas, c'est juste qu'il faut plus de tartes aux pommes, plus de sourires, plus de câlins, plus de bières. T'as trouvé le putain de secret du bonheur, mec, t'es un génie...
Génial dans ta connerie naïve. Tu t'empares du paquet tendu par l'apothicaire, l'accrochant maladroitement à ta ceinture. Tu viens t'accouder au comptoir comme s'il s'agissait d'un bar, observant Sad avec attention, à l'écoute de sa requête. Tu peux pas t'en empêcher, t'es un curieux par nature, sans compter qu'à force de traîner avec les pochtrons de la taverne qui te racontent toujours leur vie, t'as perdu toute notion de vie privée, non pas que tu en aie eu un jour... Au grand désespoir de Granny et de Biggy, c'est juste que ça t'a conforté dans ton idée. Tu te tournes vers Azurias, haussant les épaules. Il a pas l'air à l'aise, tu décides de prendre la parole pour l'aider un peu, ça ne t'as jamais déranger de causer, au contraire.
- J'suppose qu'c'est plus sain qu'd'tenter d'se foutre en l'air, non ? T'veux pas avoir ça sur la conscience. Pis c'est pas par c'que les mineurs préfèrent ma bière à tes remèdes qu'c'est l'cas d'tout l'monde ! Tu d'vrais l'remercier d'faire tourner ton commerce la vieille !
Elle te lance un regard mauvais avant de soupirer et de s'écarter du comptoir en grommelant. Et t'as un éclair de génie. Tu te penches par dessus le comptoir pour lui attraper le bras, l'attirant contre toi pour lui glisser une nouvelle requête à l'oreille. Elle fronce les sourcils, t'observe d'un air dubitatif avant de soupirer. Elle sait que quand t'as une idée en tête il est inutile de tenter de t'en faire démordre. Tu lances un clin d'oeil à Sad par dessus ton épaule avant de lever un pouce en l'air pour lui indiquer qu'il n'a pas à s'en faire.
- J'ai p'tête une idée pour t'aider à résoudre ton problème. J'espère juste qu't'es pas trop à cran sur c'qui est illégal. Mais si c'était l'cas, j'suppose qu'tu s'rais pas là.
Et il avait déjà accepté la tarte aux pommes, aliment illégal dans ce pays de tarés psychorigides. Y a tellement de trucs qui sont hors la loi qu't'as arrêté de t'en soucier. Azurias revient avec un panier qu'elle te tend, lançant une œillade méfiante à l'égard de Sad. Forcément, on apprécie pas trop les habitants de l'Uperland ici bas. Surtout quand on fait dans l'illégalité. Tu salues l'apothicaire d'un geste de tête avant de lui indiquer de mettre ça sur ta note et de passer à nouveau ton bras autour de l'épaule du chapelier pour l'entraîner à l'extérieur. C'est fini, vous êtes amis pour la vie maintenant qu'il a accepté la tarte. Tu reviens sur tes pas, le ramenant à la taverne devant laquelle vous vous étiez rencontrés. Tu salues quelques connaissances au passage. T'es comme un poisson dans l'eau. Tu jettes un regard en coin à ton accompagnateur avant de reprendre la parole.
- T'as pas l'air d'avoir déjà bu de l'alcool de ta vie... J'me trompe ? Ca risque d'être un peu fort, mais ça devrait faire l'affaire pour c'que t'as. La vieille avait pas l'air motivée à l'idée d's'en occuper elle-même et quand tu m'parles d'autre chose que de gnôle ou de pommes, chui paumé.
A peine vous franchissez le pas de la porte de l'auberge, y a une chaise qui vole au dessus de vos têtes et tu l'esquives de justesse, poussant Sad un peu trop brutalement pour qu'il esquive le meuble, heureusement qu't'es là pour l'attraper et amortir sa chute avec ton corps. Tu te redresses presque aussitôt pour t'emparer de la chaise et venir la remettre à sa place avec violence, arrachant un cri au parquet usé. Jouer les gros bras, ça tu sais faire, et c'est le seul moyen de te faire entendre dans cet endroit.
- 'tain, j'peux pas vous lâcher deux secondes... vous faites chier ! Allez vous passer de l'eau sur le visage pour dégriser ou j'vous sors de ce putain de dôme ! J'vous l'ai déjà dit, les meubles ça coûte la peau du cul. La baston c'est ok, mais dehors.
Tu soupires, mettant des coups sur les épaules des habitués pour les motiver à bouger avant de te tourner vers ton invité.
- Ca va mec ? T'as rien de cassé ? Désolé, ils sont un peu cons, mais pas méchants.
Faut dire que comparé aux mecs que tu fréquentes, il a l'air d'une brindille.
