The otherlands
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 Running in circles || Pomme

Red Queen
Déjan-thé
Icône : Running in circles || Pomme 6ee1ef820e41284e22acee18b9664739
Citation : “I'm an accident. I'm a lie. And my life depends on maintaining the illusion.”
Messages : 302
Âge : 19 physiquement, plus de cinquante en réalité
Race : Déjan'thé
Métier : Princesse
Avatar : Orihara Izaya - Durarara !!!
Origine : Blanche neige et Alice in Wonderland
Pouvoir : Baiser volant la vie et ronces empoisonnées
https://otherlands.forumactif.com/
Red Queen
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Déjan-thé
#1 | 27.04.23 12:36 | Running in circles || Pomme

Running in circles

Merry goes round and round
feat Pomme
Le jour se meurt dans un Turner haut en couleurs. Elles éclatent, rougeoient sur les vitraux de sang, sous l’horizon encore flambant. Les couloirs sont pourtant noirs, rideaux tirés de parts en parts, refusant à ton regard le spectacle des rivages arénacés. Voilà l’astre enflammé abandonné au détriment de nombreuses bougies, comme une veillée funèbre pour ce pays endeuillé du règne révolu.

Le temps a passé et ne t’attend plus, il trace sa route, te met en déroute; te fais crever à petit feu. Tu toises tes sujets de ton port altier, te tenant debout dans ta carapace de perfection; en dedans c’est l’hémorragie, l’horreur dessinée à même l’esprit. Aujourd’hui ne ressemble à rien, aujourd’hui te rappelle un peu hier, ressemble au lendemain; c’est ce qu’on appelle le quotidien où tout se reproduit en permanence à l’identique, sans le moindre clinamen possible.

Tous tes vices sont démesurés, des passions si ardentes qu’elles ne laissent qu’un goût de cendres. Tu as beau te démener pour être le pire, tu ressembles à une caricature tant tu t’évertues à être l’opposé de sa précédente Majesté passée.

Et tu continues ta route, Snow, le vague à l’âme, foulant les tapis de soie ouvragée. Plus tu avances, plus ton sang tape dans tes veines, plus ton cœur se rapproche de tes lèvres; les crocs s'enfonçant avec avidité sur ta langue comme pour faire taire de futures supplications.

Tes rubis glissent sur les murs en quête de ta prochaine victime, celle sur laquelle tu pourras marquer tes afflictions pour leur donner un semblant de tangibilité; de légitimité. Élever ton drame au rang de réalité, c’est ce que tu n’as eu de cesse de faire. Car malgré tout, tu as besoin de l’approbation des autres; besoin d’exister aux travers de leurs pupilles pourvoyeuses et leurs sourires compatissants. Écoeurants.

Par dessus tout, tu énumères les échelons qui te permettront d’atteindre ton idéal sybillin; les regards approbateurs et les têtes qui acquiescent en chœur.

C’est pas toi, c’est eux.

Eux qui te poussent à dépasser les limites, dans les démesures, pour leur tirer une quelconque réaction et te prouver que tu existes.

Ton enfance a été solitaire, jusqu’à LUI. Avant qu’il ne te chasse, ne t’efface de sa réalité ne laissant de toi qu’une traînée d’écume teintée de sang avant de disparaître à son tour, te laissant dans l’incapacité de te graver en lui de manière plus durable. Il est si fascinant de constater à quel point un besoin peut nous manquer. Si fascinant de ressentir cette absence lorsque sa présence même nous ignorions.

C’est ta tragédie, celle du vide qui te hante et de ce bref instant où il a su le combler te faisant réaliser à quel point tout était vide et sans saveur.

Les besoins poussent l’Homme au bord de ravins sans fond, à l’obscurité mugissante. Il suffit d’une poussée pour laisser un être sans ailes chercher ce sol sans le trouver, dans un désespoir ignoré, voilé par la bave d’un besoin à nourrir. L'abîme sans fond dans lequel tu te perds. Ô, le besoin de survivre, le besoin d’avoir, le besoin d’aimer, le besoin de haïr. Les siècles ont passé, et ces besoins n'ont pas changé. Le fantôme du Lapin Blanc caresse ta nuque, amusé de cette vérité impossible à détruire, de son parfum dont tu ne parviens à te défaire.

Une épaule effleure la tienne et te sort de tes rêveries morbides, des excuses retentissent sous forme d’un babillage irritant. Il est déjà trop tard, le serviteur à beau trembler comme une feuille, comme si la personnification du diable ou le maître des enfers se trouvait en face de lui. Et tu sais très bien pourquoi il réagit comme ça; parce que ta colère transpire par tous les pores de ta peau, que c'est ancré dans tes pupilles, dans tes gestes, jusque dans ta démarche. C’est ton œuvre, cette bête immonde qu’on ne peut ignorer, aux caprices destructeurs et aux réactions immodérées.

Un fauve sans laisse qui n’est que voracité avide d’excès.

Piégé dans sa cage thoracique, le cœur de ton vis-à-vis compose la symphonie de ta monstruosité; mélodie d'une âme effrayée, le sol vibrant sous ses pieds qui semble accompagner la cadence des battements affolés.

Tu le fixes et il ne voit plus que toi - ô doux moments d’extase, que celle d’un cœur qui s’écrase - le monde autour de vous se retrouve réduit à un brouhaha sans pareil. Les lèvres se pincent, il déglutit, tu peux déjà sentir sa peau se perler de sueur; qui se fera bientôt sang. Ta langue passe machinalement sur tes lippes à cette idée. Si tu ne peux être leur rêve, autant devenir leur pire cauchemar.

Tes doigts fins se posent sans délicatesse sous le menton du jeune homme, le relèvent alors que tu le toises du haut de tes talons.

Et la tête vient à rouler, sans que nulle goutte de sang vienne maculer ta robe aux roses écarlates.

Tu viens caresser ton collier de rubis, un sourire serein flottant sur tes lèvres purpurines; celui qui succède un bon repas.

Car c’est un peu ça, tu te repais d’atrocité.

Tu reprends ta route comme si de rien n’était, qu’il s’agissait d’un simple gravier sur le pavé. Tu viens prendre place dans la salle à manger, t’installant nonchalamment sur ton trône. A peine installé, tes doigts martèlent la table. Tu l’attends. Cette jeune femme dont tu ne sais que penser, elle est ton parfait reflet dans sa gracile vénusté. Venue de nulle part, cela fait quelques jours qu’elle s’est retrouvée enfermée dans le Palais, dans ta merveilleuse prison dorée.

Pomme.

C’est ironique comme nom étant donné l’histoire qui t’a engendrée, mais de tous les poisons que tu as ingurgités, celui-ci est l’un des plus terribles. L’espoir donné par un sentiment d’appartenance, un sentiment que tu pensais perdu à jamais.

Tu contemples la cheminée ignivome, savourant ce semblant de chaleur contrastant avec les nuits glaciales placées sous le signe du délire. Tout est si différent que c’en est effrayant, tu tentes de te montrer plus à ton aise que tu ne l’es réellement face à ta nouvelle situation et l’apparition de cette part de toi te donne l’impression qu’elle pourrait tout ébranler. Quelque part elle est un vestige de votre histoire, ton écharde au fond du coeur, la dernière cicatrice laissée par le Lapin Blanc.

Elle t’effraie un peu, comme si elle pouvait te rendre ce qu’il t’a pris, combler cette éternelle vacuité et faire disparaître son absence; la seule chose à laquelle tu parviennes à te raccrocher pour te donner un peu de consistance.

Les serviteurs s’affairent autour de toi, bien que ton hôte ne soit pas présente, il serait inapproprié de faire attendre la Reine ne serait-ce qu’un instant. Lorsque la porte principale s’ouvre et qu’on l’annonce tu te contentes d’une phrase que tu as trop souvent prononcée :

_ Tu es en retard.

Il était le seul à pouvoir l’être, les autres se contentaient de se retrouver dans l’incapacité d’arriver à destination. Ces mots t’écorchent la langue d’une amertume que tu tentes d’effacer en portant ton verre à tes lèvres. L’alcool vient rubéfier tes lèvres alors que tes iris écarlates scrutent de bas en haut cette étrange reproduction.

Que vas-tu faire d’elle ?

C’est une question qui ne trouve pas de réponse dans ton esprit embrumé.
(c) Snow
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