The otherlands
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 Épreuve 2 || SNK Rebirth - Elysion

Père Castor
Conteur d'histoires
Icône : Épreuve 2 || SNK Rebirth - Elysion K5OhCv3
Citation : “I'm not strange, weird, off, nor crazy, my reality is just different from yours.”
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Père Castor
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Epreuve 2

La corde raide
SNK Rebirth - Elysion

Énoncé:

Tic tac. Tic tac. Le temps file et plus il s’écoule, plus les soucis s'accumulent. Vous devez trouver une solution à votre souci avant que la situation ne soit irrécupérable. Remuez-vous le popotin!

C’est une course contre la montre. Fuyez un temple avant qu’il ne s’écroule, réparez la théière préférée de maman avant qu’elle ne revienne, sauvez le monde d’une pluie de boulettes géantes, c’est à vous de choisir votre défi et de vous en sortir (ou non).

Contrainte:

En duo choisissez un champ lexical que vous annoncerez avant le premier post de votre mini-rp. Tout au long de votre rp, intégrez le plus de mots possible de ce champ lexical.

exemple d’un champ lexical :
Le cirque: acrobate, chapiteau, spectacle, amusement, fauves, dresseur, mime, art, funambule, Dumbo, comédie, clown, scène, trapèze, jongleur, voltige, etc.  

Rappels importants:

Cette épreuve est d’une durée de 72h. (Du vendredi 24 mars à 00:01 au dimanche 26 mars à 23h59.)
Il s’agit d’un mini-rp en 10 posts (5 par champion) d’un maximum de 350 mots.
Indiquez les trigger warnings (TW) en début de post s’il y en a et évitez les sujets sensibles. Si cela est impossible ou en cas de doute, utilisez notre code pour y insérer les passages plus délicats.
Code:
<div class="TW">Le texte</div>

Si vous ne voulez pas être commenté, indiquez-le de manière visible au début de votre post.
Les description de votre forum ou personnage en spoiler sont autorisées.



Invité
Invité
Anonymous
Champ lexical : la digestion

Chuter sans filet, c'est un peu l'impression qu'avait Wilhermine. Une chute sombre et moite vers une fin inéluctable et violente. Le sol rouge qui allait briser ses os, la broyer méticuleusement avant de se faire ronger par l'acide. Il aurait certainement était plus clément que sa fin se soit décidée contre les ivoires du Titan, l'agonie ne ce serait pas poursuivie en coulisse.

La soie de sa tenue collait déjà contre sa peau, la bave du Titan en faisait un justaucorps moulant et brillant, à défaut d'être élégant et confortable. Au moins n'y avait-il personne pour constater la déchéance finale de Wilhermine Iselfried Weber, c'était un bien maigre réconfort. Mais pour l'orgueil de la jeune femme il s'agissait d'une assurance sans pareille. Personne ne se souviendrait d'elle dans un tel costume de scène, elle resterait la délicate poupée blonde aux yeux d'azur toujours apprêtée à la perfection. Être avalée toute ronde, était une expérience incroyablement intime d'une certaine manière.

Rouler d'abord sur le tapis rouge de la langue, alors que les dernières lumières du monde s'effacent avec le le mouvement lent et inexorable de la mâchoire du monstre. La bave comme la nouvelle onction d'un deuxième baptême prodigué par un prêtre un peu trop zélé. Ou bien par un clown ayant pour gag préféré celui de la fleur arroseuse et aucun self control. Ensuite c'était l'obscurité et la moiteur totale de la chair, l'envie de vomir était insupportable et la chaleur constante. Combien de temps pris cette chute dans ce couloir ? Un aller simple vers l'Enfer, sans doute pas plus de quelques secondes les muscles du Titan étaient efficaces. Mais pour la jeune femme ce fut une éternité dont chaque minuscule seconde n'était que trop douloureusement inscrite en elle.

S'il y avait eu un jour un dieu à prier, une quelconque divinité à implorer, elle avait désormais l'intime conviction qu'il s'agissait d'un être sourd et impotent. Ou bien alors d'une cruelle indifférence. Il n'y avait que l'obscurité moite, les relents acides de plus en plus forts. L'odeur de bile, l'enfer ne sentait pas le soufre en fin de compte.
Melkus
Invité
Anonymous
Melkus

La fin, c’était avant tout un craquement terrible.

 Melkus n’avait pu empêcher cette pensée de traverser son esprit tandis que le monstre refermait ses mâchoires sur son équipage. Les incisives tranchèrent en deux, les frères Phème et Poly, qui au moins, demeurèrent unis, au moment où les canines empalaient le jeune et déjà ventru petit mousse, le gentil Saillon. Les molaires quant à elles ne s’attaquèrent pas aux vivants, mais à l’âme du groupe, le navire. Un si beau monument qui finissait en cure-dents…

 Pataugeant dans ce marécage de salive et de chair, Melkus cria pour essayer de rassembler ses compagnons. Mais le chaos était complet. La bouche s’était refermée, il ne distinguait plus rien ; mais il pouvait entendre leurs hurlements. Tout se mit ensuite à trembler et il fut projeté violemment en arrière. Il atterrit sur l’épiglotte qui le chassa d’un claquement vers le bon conduit. Monstre peut-être, mais avec un système digestif fonctionnel.  

 Il plongea dans l’œsophage. Un réflexe qu’il pensa miraculeux lui permit d’y planter son sabre. Erreur. Les muscles se mirent à remuer pris d’une frénésie diabolique. Le tissu externe des muqueuses se collait contre lui et le pressait, prêt à le broyer comme une miette d’aliment récalcitrant. Comme si Charybde ne suffisait pas, Scylla s’incarna en une pluie de débris. Le bateau revenait à son propriétaire, mais Melkus s’en serait bien passé. Un violent choc au crâne mit un terme à sa panique.

 À son réveil, il eut d’abord du mal à se lever. La chute avait été rude et son corps collait horriblement. D’un geste mécanique, Melkus brûla une allumette et enflamma un reste de bougie, qui enfonçait dans l’épaisseur d’une de ses poches, n’était ni humide, ni trop déformée. Il commença à parcourir les lieux et grimaça au son de succion détestable que produisaient ses bottes sur ce « sol ».
Pas le moindre bruit. Tous ses hommes devaient être morts. Lui-même se demandait pourquoi continuer. C’est alors qu’il la vit. Elle n’était qu’évanouie, il pouvait voir sa poitrine se soulevait. Il la remua doucement.  
« Je m’appelle Melkus. Je me suis fait gober comme vous. Bougeons au plus vite avant la digestion."

Ne plus être seul arrêta les pensées funestes qui commençaient à apparaitre. Puisqu’ils avaient survécu, c’était leur devoir de tout tenter pour s’en sortir.
Wilhermine [SNKR]
Invité
Anonymous

On avait dit toute son enfance à Wilhermine de se méfier des inconnus, de ne pas les suivre en particulier s'ils lui promettaient des sucreries. Combien d'histoires de petits enfants finissant dans le ventre d'un loup, d'un ogre ou bien d'un Titan parce qu'ils avaient été trop confiants et naïfs ? Maintenant elle était réellement à la place du poupon blond des contes, amuse-bouche enfermé dans une caverne de chair après avoir été englouti tout cru, et plus l'enfant réfugié dans ses couvertures effrayé par l'ombre des longues dents dans les flammes tamisées de sa veilleuse. Et la perspective d'accorder immédiatement sa confiance à un parfait inconnu était soudainement nettement moins horrifique. Après tout que pouvait-il lui faire qui rendrait cet instant encore plus cauchemardesque ? Rien du tout.

- Wilhermine.

Elle ne rajouta rien pour le moment, leur temps était précieux et elle ne tenait pas à gâcher de précieuses minutes qui pourraient leur être essentielles plus tard. Il y avait cependant un profond réconfort à ne pas être seule dans l'obscurité moite de l'estomac, à sentir la pulsation des veines et le mouvement de contractions lentes sous ses pieds, d'avoir un compagnon d'infortune et une maigre chandelle. Il leur fallait sortir d'ici, au plus vite. Il y avait deux options pour cela : remonter ou bien descendre. Descendre n'était pas une véritable option, le chemin du reflux gastrique ce serait plutôt que la descente digestive. Mais d'abord il fallait parvenir à se déplacer dans cette caverne et son terrain sans cesse mouvant sous les contractions musculaires. Un massage mortel en perspective s'ils se laissaient entraîner par le mouvement. Ils avancaient comme ils le pouvaient, cherchant à tout pris d'éviter de chuter ou de se retrouver pris dans l'étreinte estomacal qui cherchait à les malaxer et les attendirent pour le grand bain prévus à la suite de la carte.
Melkus
Invité
Anonymous
Melkus

Wilhermine n’était pas complètement en état de choc et avait compris l’urgence de la situation. Melkus se dit que pour au moins une seconde, il pouvait être satisfait de quelque chose. La seconde passée, il commença à marcher suivi par sa nouvelle alliée.

Le terrain, si on pouvait dire, devenait de plus en plus instable. De plus, il ne savait pas pour le moment si c’était son imagination ou un effet réel, mais il avait l’impression que les enzymes de l’estomac dévoraient lentement mais surement le cuir de ses bottes. Il n’avait pas le temps de s’en soucier, il fallait au plus vite débuter l’ascension, s’ils voulaient une chance de ne pas être digérés.

 Au fil des contractions des couches musculaires, Melkus perdit l’équilibre plusieurs fois, mais l’une de ses chutes lui rendit un fier service. Il venait de trébucher non pas à cause des tremblements, mais d’un trou. En effet, la paroi externe de la muqueuse était à cet endroit percée. S’il n’avait plus son sabre, il lui restait plusieurs couteaux. Profitant de cette entrée, Melkus commença à tailler dans la chair. Le travail était pénible, l’ensemble étant gorgé de liquide, la lame devenait vite poisseuse et il devait la nettoyer sans cesse. Il parvint tout de même à obtenir plusieurs mètres d’une « corde » qu’il jugea suffisamment solide malgré son élasticité. De toute manière, les alternatives manquaient et les gouttes d’acides pleuvaient de plus en plus, même si pour le moment, elles n’étaient pas assez concentrées pour les brûler vraiment.

 Attachant l’un de ses couteaux au bout, il jeta sa création comme un grappin et au bout de quelques essais, réussit à la fixer en hauteur. Il l’entoura autour de sa taille et commença son ascension. Grimper n’était pas facile, notamment à cause de la bougie qu’il était obligé de tenir pour voir un minimum ce qu’il faisait. Et pourtant, il finit par atteindre de nouveau l’œsophage. Mais alors qu’il s’apprêtait à aller chercher Wilhermine, un torrent guttural déboula brusquement et emporta l’alpiniste en herbe vers son point de départ et même au-delà ! Quelle était cette nouvelle descente vers laquelle, il se dirigeait ?
Wilhermine [SNK R]
Invité
Anonymous
Si leur travail acharné, Wilhermine n'était pas en reste dans la confection de la corde, même si c'était effectivement Melkus qui avait la tâche de trancher dans le vif c'était elle qui s'activait pour nouer les lambeaux de chair ensemble afin d'en faire une corde solide. Elastique, poisseuse de sang et d'autres liquides dont la jeune femme ne tenait pas à explorer plus en avant la nature, mais une précieuse corde tout de même. Leur sésame pour sortir de cette antre acidifiante.

L'espoir pris un sursaut énorme en voyant Melkus parvenir à s'élever vers les hauteurs de l'oesophage, pour aussi vite s'écraser à nouveau au sol dans une chute aussi spectaculaire que celle de Melkus. La voie la plus sûre leur était définitivement fermée, Wilhermine se précipita pour retrouver son camarade, emporté plus loin dans les profondeurs de l'estomac. Et elle s'enfonçait dans une zone nettement moins sèche, maintenant ses pas s'enfoncaient non seulement dans la chair molle du Titan, mais aussi dans un liquide gluant et épais. Des morceaux de… nourriture, il ne valait mieux ne pas trop penser à la nature exacte des choses, flottaient à la surface, lentement digéré dans les sucs gastriques. Il était cependant compliqué de ne pas s'inquiéter quand un morceau un peu trop facilement identifiable venait flotter à la surface et croiser sa route.

Elle retrouva Melkus aussi rapidement qu'elle put, sentant bien que leur temps était bien entamé.

- Rien de cassé ? L'option de remonter n'est clairement pas viable. Il va nous falloir… descendre.

Une grimace plus acide encore que le pH des sucs de l'endroit qui brûlait leurs vêtements et commençaient à sérieusement irriter leurs peaux plissa son visage alors qu'elle prononçait ces mots.
Melkus
Invité
Anonymous
Melkus

« Si les hauteurs nous sont interdites, va pour les profondeurs alors ! »

Alors que le taux d’acidité ne cessait de monter. Melkus et Wilhermine pénétrèrent dans ce qui devait être l’intestin grêle de la bête, vraiment pas frêle, tant le parquet spongieux semblait se poursuivre à l’infini. Tout à coup d’étranges bruits commencèrent à se développer autour d’eux.
« Qu’est-ce qui va encore nous gicler à la figure… »

La réponse à l’interrogation de Melkus fit bientôt son apparition. Ou plutôt firent leur apparition. Des créatures, étrangement similaires à celle qui les avait gobés, sortirent des villosités du boyau. Le monstre avait donc des défenses immunitaires, et si elles étaient évidemment d’une taille bien inférieure à lui, elles possédaient tout de même plusieurs têtes d’avance sur eux.

« Il ne me reste plus qu’un couteau et je doute qu’on ait la moindre chance. Ils sont déjà trois et j’ai l’impression que d’autres sont en train d'émerger derrière. La pente est par là, filons ! »

Une course effrénée débuta. Les anticorps titanesques étaient à leurs trousses et projetaient sur eux des salves de sucs pancréatiques. À ce rythme, Melkus sentait bien que la situation allait vite tourner en leur défaveur. Le souffle commençait à lui manquer et la terreur peu à peu lui sciait les jambes plus rapidement encore que l’effort. L’adrénaline a bien des vertus, mais elle n’est pas éternelle…

Son cerveau en revanche semblait lui toujours convenablement irrigué. Il sut alors ce qu’il devait ou du moins ce qu’il pouvait tenter. Il s’immobilisa un bref instant et agita les bras. L’acide fusa immédiatement sur sa position. Il sauta juste à temps en arrière, perdant les extrémités de son manteau au passage. Mais tant pis pour ce fidèle compagnon, l’objectif avait été atteint, le sol était perforé. Les créatures commencèrent à se tordre de douleur après cette automutilation.

Sans réfléchir, Melkus ôta pour la dernière fois ce qu’il restait de son vêtement et repoussa comme il le put la flaque corrosive avant de plonger au travers de l’étroite faille. Qu’importe la direction, tant que c’est loin d’eux et vers le bas songea-t-il !
Wilhermine [SNK R]
Invité
Anonymous
Courir pour sa vie le long des entrailles du Titan, dans les entrailles du Titan. Un vrai scénario de cauchemar rendu encore plus atrocement absurde par l'allure de leurs poursuivants. Anticorps difformes et affamés, en plus d'être très énervés, au moins durant cette course qui la laissait à bout de souffle Wilhermine avait la satisfaction de se dire qu'elle était la cause d'une belle indigestion pour le Titan. Ou en tous cas de désagréables sensations dans les tripes.

Au moins ne se laissaient-ils pas dévorer vivants bien gentiment, cela valait bien la course désespérée. Puis de nouveau une chute, nouveau boyau moite et poisseux, la brûlure de l'acide sur sa peau désormais beaucoup trop exposée à son environnement. Les sucs gastriques avaient eu raison d'une bonne portion de la soie et des dentelles de sa robe. Le cuir de ses chaussures n'était pas en meilleur état. Melkus était d'une aide providentielle, sans lui et son épée, ainsi que son ingéniosité frappante dans une situation si désespérée et chaotique, Wilhermine n'aurait pas donné cher de sa peau sans lui.

Elle s'enfonça à sa suite dans la faille étroite et sanglante, cette aventure était décidément bien trop corporelle et pleine de fluides à son goût. Toujours plus bas, toujours plus sombre, toujours plus loin dans l'absurdité. Sonnée encore une fois sur le tapis de chair, il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits et analyser la situation et réaliser une chose : jusqu'ici leur avancée avait été une relative partie de plaisir, maintenant qu'ils se trouvaient dans l'intestin grêle de la Bête leur parcours allait prendre une dimension alpiniste à répétition. Sysyphe randonneur en somme, monter des sommets pour redescendre des pentes aussi sec et ce de manière indéfinie.

Et c'est Everest après Everest que le duo continua sa route, avec dans leurs tripes à eux la violente volonté de vivre qui venait balayer la fatigue et la peur avec l'efficacité exceptionnelle du désespoir dénié. Tant qu'ils avançaient, ils avaient une chance, chaque accroche dans leur escale, au moins facilitée par la grâce de l'Anatomie, les rapprochaient d'une sortie salvatrice. Monter pour mieux descendre, descendre pour mieux survivre.
Melkus
Invité
Anonymous
Melkus

Devant eux s’étendait une chaine montagneuse. Du moins, c’était la comparaison qui vint immédiatement à l’esprit de Melkus. La réalité était certainement moins lyrique, et l’odeur et la texture des monts ne manquaient pas de rappeler la nature fécale du massif.

Toutefois, dans les profondeurs de cette merde noire, l’espoir renaissait peut-être pour la première fois. Ils approchaient inévitablement d’une sortie. Pas la plus glorieuse certes, mais mieux vaut l’issue de l’anus que l’impasse du pancréas. Mètre après mètre, ils allaient gagner leur liberté.

Malheureusement l’air, en plus de son odeur, était de plus en plus difficile à respirer. Sa lourdeur malgré la situation était étrange. Melkus sentait sa gorge s’irritait et ses poumons le bruler. Sa vision également devenait floue. Un bourdonnement grésillait et déchirait ses oreilles. Il s’arrêta un bref instant pour reprendre son souffle.

« Capitaine, où allez-vous ? Pourquoi partez-vous sans nous ? »

Il se tourna brusquement. Marino le fixait en contrebas. Ses yeux n’avaient plus la lueur dorée et espiègle de celui qui a toujours un coup d’avance ; ils étaient vides. La différence était flagrante, mais la voix était si proche de l’originale…

Melkus sentit les larmes affluaient sur ses joues. Sa voix rendue rauque par la déshydratation s’écorchait encore davantage à la vue de son compagnon.

« Je n’ai pas pu faire autrement… ô, Marino, mon frère, jamais je n’ai voulu ton trépas. Si, je survis, mon ami, pas un jour ne passera, sans que ta figure et ton souffle viennent à mon esprit rappeler leurs souvenirs.

— Et nous, capitaine, sommes-nous dans un abîme si profond que de nous tu ne parles ? »

Ils étaient désormais tous présents dans ce paysage désolé. Tous chantaient la complainte des marins. Melkus étendit les bras pour tous les couvrir une ultime fois. Une délicate fraîcheur vint fouetter ses tempes. L’air s’allégeait et au loin l’équipage peu à peu s’effaçait. La sortie était proche, Melkus hurla un dernier adieu alors que du lieu de son éventuel salut, il voyait enfin la porte.
Wilhermine [SNK R]
Invité
Anonymous
La fin était proche, cela se sentait dans l'air, ce qui d'une certaine manière était déplorable mais l'odeur de merde n'avait jamais été aussi rassurante et porteuse d'un vent de bonnes nouvelles. Mais les vapeurs se peuplaient aussi de fantômes abandonnés, qui à mesure que l'on se rapprochait de la sortie tant désirée se faisaient amer d'être ainsi délaissés et rejetés. Il leur faudrait bouder dans leur coin, Wilhermine comptait bien envoyer chier tout ce petit monde afin de rester en vie et de pouvoir prendre à nouveau une grande bouffée d'air frais. Et un bain brûlant, assorti avec un récurage avec de l'alcool pur aussi. Plusieurs de tout ça en fait.

Si Melkus affrontait ses hantises avec la force de sa voix, Wilhermine elle c'était par son silence et chaque pas qu'elle effectuait de plus en plus difficilement sur ses jambes éprouvées. Physiquement, elle était en fin de course, mentalement elle brûlait encore d'une volonté de vivre et de hargne, rien que pour donner tort à l’étrange fatalité qui aurait pu s’abattre sur eux. Elle s’obstinait à avancer le nez pincé de ses odeurs en fermentation, priant pour qu’il ne s’agisse pas d’une trop grande constipation et que les monts merdiques s’arrêtent très bientôt. Son souhait fut entendu. La porte était droit devant. Néanmoins, sa limite n’était guère loin et elle ne pût contenir quelques haut-le-cœur : l’enfer était pavé de bonnes attentions, le sien l’était d’une double dose de merde.

Wilhermine prit son courage et ses tripes à deux mains et dans un dernier effort de poussée, s’extirpa vers la lumière du tube. L’air salvateur emplit ses poumons d’un parfum encore plein d’aigreur et elle se retint de justesse de perdre la face et le contenu de son estomac.
Là sur le sol, elle reprit ses esprits. Elle ne rêvait que d’une chose, ne pensait qu’à une chose, un besoin irrépressiblement pressant : un bain… ou plusieurs.
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