| Et hop! Tu évites une savate perdue d’un pied quelconque. Et hop! Tu dépasses un croque-en-jambe qui te bloquait le passage. Et hop! Tu tends ton bras derrière toi pour demander silencieusement la boite de ton valeureux partenair afin que tu puisses l’amener plus promptement à la caisse. Et hop! Trois battements de cils plus tard, vous voilà arrivés devant une caisse où un commis est en train de contenir ses larmes. Désolée de son état, tu sors un mouchoir de ton petit sac à dos tandis qu’il te remercie et qu’il scanne la boite que tu lui as donnée.
Et c’est à ce moment que tes sourcils se hissent jusqu’au haut de ton front. Ta personne d’intérêt cuirassée a bravé vents et marées, a vaincu ses agresseurs, est couronnée championne de ce vendredi fou, fou, fou, tout ça pour…un gaufrier?! Pendant que celui-ci est en train de payer, tes yeux deviennent ronds et ton cerveau s’éteint. Puis, ton estomac débute une protestation audible. Tu déposes ta main sur ton ventre et tu réfléchis aux gaufres que tu n’auras peut-être jamais accès grâce à ce modèle dernier cri qui peut accueillir n’importe quel moule et qui peut même régler sa température interne pour ne pas trop faire fondre les pépites de chocolat intégrés dans le mélange!
Vous contournez un dernier affrontement entre deux personnes, qui est surtout une série de jurons, et vous réussissez à sortir du magasin. Vous vous assoyez sur un banc situé tout près et tu essayes du mieux que tu peux de retenir le petit filet de bave qui veut s’échapper de tes lèvres. L’homme te suggère alors d’aller tester le gaufrier dès maintenant. Tu reprends tes esprits, tu redeviens la Poppy que tout le monde connait et tu rigoles tout en applaudissant frénétiquement. Tu acceptes avec une telle ferveur qu’il ne pourra pas comprendre l’inverse. Après s’être battus contre le temps, contre les autres, contre l’univers, une pause est de mise, et elle sera bien méritée.
Finalement, ce vendredi n’est pas aussi noir qu’il était supposé l’être. |
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