because I fear your questions more than your judgment.
Il y avait quelque chose de réconfortant dans l'air électisant de New HongKinawa. Peut-être était-ce du vrombissement constant qui tenait davantage du bruit de fond que du vacarme ambiant, à moins qu'il ne s'agisse du parfum omniprésent d'épices et d'huile de moteur... Tommelise avait du mal à mettre le doigt dessus mais, il supposait que c'était un mélange des deux. Même lorsqu'il pleuvait, les fumées blanches qui étaient recrachées par l'arrière des bâtiments faisaient presque penser que la chaleur n'était jamais loin.
Heureusement, lorsque Tommelise avait pointé le bout de son nez dehors, il n'y avait pas une seule goutte dans le ciel. Quelques nuages roulaient au gré du vent et le jeune homme espérait qu'ils ne cachaient pas un ou deux retardataires des grandes migrations aquatiques. Par précaution, il avait rabattu sa capuche sur ses cheveux magenta avant de s'enfoncer dans la foule de passants.
L'Odelà arrivait bientôt à sa fin et la courte période entre les deux saisons lui laissaient peu de temps pour profiter de l'extérieur. L'Antère était les pires mois pour la plantation de théine. Pendant douze semaines Tommelise allait devoir batailler avec des plantes qui cherchaient par tous les moyens de s'enfuir de la cave ! A chaque fois, il en ressortait avec des hématomes et un nombre incalculable de coupures. Désespérant déjà en imaginant les terribles journées qui l'attendaient, le jeune homme en avait l'estomac noué... Il espérait qu'un bon repas arriverait à reposer son esprit mais, il ne se faisait pas d'illusion.
Ce jour-là, l'alphalte était encore trempé par le passage des dernières baleines. De larges flaques parsemaient les trottoirs, servant de baignoire à quelques lapins de poussières qui s'amusaient à asperger les passants. Étant plus que familier avec ces créatures farceuses, Tommelise les évita prestement. Il avait suffisamment les frais de leurs plaisanteries pour les fuir comme la peste. Malheureusement, ces bestioles à grandes oreilles étaient beaucoup plus malignes qu'on pouvait penser... Lorsqu'une le remarqua, elle fonça sur lui, les yeux brillants d'une lueur de malice. Puis, elle prit son élan... Sans hésiter, Poucelina attrapa la première chose à portée de main : les épaules d'un pauvre bougre qui n'avait rien demandé, se servant de lui comme bouclier humain pour se protéger de la gerbe d'eau.
Le jeune homme ne put s'empêcher d'éclater de rire en voyant le passant trempé de la tête aux pieds. Puis, la personne se retourna et, l'amusement se changea en pur malaise dès qu'il vit ce visage familier.
Perdant toutes les couleurs de son visage, Tommelise se retourna, prêt à fuir.
