Crachez dans les airs et ça vous retombera au visage. Ensemble, vous avez fait un choix et ça se retourne contre vous.
Le thème est laissé très libre, car nous considérons que la contrainte est plutôt difficile en plus d’être une contrainte narrative.
Contrainte épicée
Cadavre exquis: À l’aide d’un générateur de cadavre exquis, les maîtres du jeu créent une phrase sans queue ni tête. Vous devez utiliser cette phrase afin d’inspirer la narration de votre rp. Vous pouvez utiliser la phrase entière comme référence ou chaque mot individuellement. Si un mot a plusieurs sens, vous pouvez utiliser celui qui vous convient le mieux. Les mots peuvent prendre un sens plus figuré et peuvent changer de genre ou de nombre.
exemple: Le cadavre pourchassa la console de jeux ravissante.
Utiliser la phrase en entier: Les champions choisissent de créer une histoire où un personnage transformé en zombie, tente désespérément de récupérer la console d’un second personnage. Utiliser les mots individuellement: Un cadavre est découvert en pleine ville. Une équipe d’enquêteurs doit pourchasser leur suspect potentiel. Ils suivent sa trace jusqu’à une boutique de consoles de jeux. Ils découvrent que le coupable est un vendeur ravissant, mais ô combien dangereux! Utilisations figurées: Un personnage n’ayant pas dormi depuis plusieurs jours ou le personnage de La Mort pourraient être comparés à un cadavre.
Votre cadavre exquis :
Un sorcier triste suspectait une table.
Rappels importants:
Cette épreuve est d’une durée de 72h.(Du vendredi 24 mars à 00:01 au dimanche 26 mars à 23h59.) Il s’agit d’un mini-rp en 10 posts (5 par champion) d’un maximum de 350 mots. Indiquez les trigger warnings (TW) en début de post s’il y en a et évitez les sujets sensibles. Si cela est impossible ou en cas de doute, utilisez notre code pour y insérer les passages plus délicats.
Code:
<div class="TW">Le texte</div>
Si vous ne voulez pas être commenté, indiquez-le de manière visible au début de votre post. Les description de votre forum ou personnage en spoiler sont autorisées.
Le Docteur, originaire de Teyvat, le monde de Genshin Impact, est un pragmatique et curieux savant. Accompagné d'Aramudra, une créature de la forêt, il fait des recherches sur les domaines du rêve et de la mécanique.
Cruel et prêt à tout pour ses expériences, il n'en reste pas moins un scientifique doué de raison. Croyant fermement au principe d'équité, il apprécie particulièrement les marchés honnêtes.
Certains disent qu'il n'a pas de cœur... Le cliquetis dans sa poitrine prouve le contraire.
Shadock
À propos
Shadock, aussi appelé Lord Phantom ou encore Renard, est un noble qui a construit sa richesse en partant du plus bas, au sein de la cité sous-terraine territoire de la pauvreté et de la violence.
Evoluant dans l'univers de Shingeki No Kyojin, c'est un homme égoïste et égocentrique, qui n'a plus rien à perdre.
Dirigeant de la Cour des Miracles, officiellement saltimbanques, officieusement assassins de luxe, il joue de son influence pour obtenir ce qu'il désire au gré de ses lubies.
Le Sorcier et les Fous passent à Table
Bien que la curiosité mène aux plus grandes découvertes scientifiques, parfois on récolte bien plus que ce que l'on sème... Et là, pour le coup, la récolte est macabre.
Bien que le soleil se couchait à l'horizon dans ce village pittoresque, le Docteur se promenait, mains dans les poches, avec Aramudra sur ses épaules. Il avait pu soigner une vieille peau dont le fils maudissait sans doute la santé quand il fouilla dans l'héritage pour payer le bon vieux médecin itinérant... quel stupide insecte. Quoi qu'il en soit, ravi de se trouver une fois de plus sur la piste d'une nouvelle découverte, il marcha en direction de ce qui semblait être une vieille bicoque abîmée, encerclée par des ignares en colère, armés de fourches et de torches. Ils braillaient, que c'était pénible.
En arrivant à l'intérieur, non sans avoir bousculé deux ou trois vieillards ne comprenant pas le sens des mots "excusez-moi", il vit un homme accablé au sol, vêtu d'une grande robe sombre, en train de geindre tout en pointant du doigt l'autre côté de la pièce. À ses côtés, un autre, qui n'avait visiblement pas l'air d'être du coin, lui non plus.
Vous, là. Que se passe-t-il ?
Un pécore sale et répugnant s'approcha du Docteur, qui eut un mouvement de recul. L'homme hurlait contre celui au sol. D'après lui, il aurait tué une femme, dont le cadavre a été trouvé peu loin d'ici. Le bougre était en état de choc, semble-t-il, pointant du doigt avec le peu de force qu'il lui restait.
C'est... C'est pas moi, je le jure ! C'est cette TABLE qui l'a tuée ! DEVANT MOI !!
Une table ? Mais, quelle idée... Les villageois précisèrent que l'autre personne avec le sorcier était de mèche. Ils souhaitaient un procès ici et maintenant. Ma foi, ça peut être amusant. Le Docteur aida l'homme à se relever et prit la parole.
Du calme, je suis médecin. Vous voulez un procès ? Alors je vais au moins analyser les faits.
Aramudra partit fouiller et le Docteur soupira... Quelle connerie. Défendre une table et accuser un idiot : plutôt facile, non ?
Ce Sorcier était venu quérir son expertise concernant un sombre sujet. Sa femme, meurtrie, avait acheté un sceau de sa Cour il y avait de cela quelques mois, sentant surement le roussi. Protégée dans sa mort par la promesse d’une vengeance assurée, la voici éternelle au teint d’albâtre, immobile et froide dans sa chaumière en haut du village. Le sorcier lui avait fait promettre de ne pas piper mot de cette histoire, mais c’était sans compter sur la superbe prestance de Renard… A peine entrés au village, que tout le monde les avait suivis en haut de la colline, pour découvrir la scène. Alors que le soleil sombrait dans les bras la nuit, c’était les torches et les fourches qui le remplaçaient pour éclairer le Lord et le Sorcier.
Il n’en fallut pas plus à la foule pour les pointer du doigt et les accuser de ce sombre méfait. « Assassins ! » leur criait-on, et Shadock ne pouvait pas les contredire. Du sang sur les mains, il en avait beaucoup, mais certainement pas celui de cette femme qui lui avait acheté ses propres services. Un sceau de la Cour et vous étiez assuré d’être vengé une fois mort. Voilà le genre de service qu’il proposait.
Debout au milieu de la chaumière dont on avait attaqué le toit de paille, il se tenait entre le Sorcier qui priait la foule de le laisser vivre et le cadavre à moitié camouflé sous un vieux tapis. Tout le monde hurlait à la justice et à la pendaison, pointant le Sorcier et son accompagnateur. Troublantes circonstances, mais le voici dans de beaux draps, entre les griffes des villageois.
Un homme, pourtant, fendit la foule. Un adversaire à sa taille… Et dans le mot procès qui retentit, ce fut duel que Renard entendit résonner à ses oreilles. Bien qu’il devait respecter son contrat, il souhaitait aussi sauver sa peau.
« Le crime semble simple et son auteur tout désigné. Mais cet homme ne serait pas idiot au point de revenir de lui-même dans ce village après avoir commis son pêché. » prit-il alors la parole, dardant ses prunelles sur celle de l’étranger à la même dégaine que lui. « La table, quant à elle, est une réponse absurde… trop peut-être, et à toute histoire rocambolesque il y a un peu de vérité, ne croyez-vous pas ? »
Désormais contraint de défendre une table dans un procès de village, le Docteur a un plan pour se sortir de là : vite fait, bien fait.
L'autre homme parlait bien, pour sûr. En posant cette question, il avait amené les villageois à s'énerver les uns contre les autres, réfléchissant aux pours et aux contres, sans jamais avancer vers un verdict clair et définitif. C'est quand l'un d'eux s'excita un peu plus que les autres que les choses se gâtèrent. Il affirmait avoir vu le sorcier utiliser une magie impie en sacrifiant l'une de ses bêtes. Très vite, il fut rejoint par une femme qui, elle, affirmait qu'il lui avait déjà demandé des plantes dans son marché, qu'elle sait mortelles ! Tss, vue la description de la plante, pas du tout.
Bon, on se calme. La magie, sans preuve, on réfute. Cette plante, le pissenlit, sérieusement ? Un peu de sérieux, ce n'est pas mortel du tout.
Sa voix grave et sèche réussit tant bien que mal à calmer l'assemblée, mais il n'avait pas le même effet que son vis-à-vis : il ne les rassemblait pas autour de son argumentaire. Il réfléchit, rapidement. Du bétail acharné, voilà ce qu'ils étaient, il fallait les faire taire. Il se tourna vers l'autre et haussa le ton.
Bien, apportez-nous donc une preuve concrète que la table est "vivante". Ridiculisez-vous, si vous le souhaitez. Moi, je n'ai pas de temps à perdre, alors...
Il mit un grand chassé dans la table qui se décala mais ne montra aucun signe de vie. Normal : c'était une table ! Il savait qu'il avait raison, évidemment. Il croisa les bras derrière son dos, relevant le menton, l'air toujours aussi sérieux.
Voilà, elle ne réagit pas, elle est inerte, votre fichue table. Vous pouvez crever et me laisser partir. Vous n'avez aucune preuve scientifique. Vous êtes un pitre et vous deux pourrez bien pourrir ici. Ah ! Je veux bien la voir, moi, votre table vivante.
Malheureusement, un villageois avait alerté les gardes, qui arrivèrent. "Complices". Le Docteur se tourna vivement. La plèbe voulait un mort, peu importe qui avait raison. Merde, cela prenait une ampleur non souhaitable...!
La foule ne penchait toujours pas en sa faveur et à raison : qui pourrait réellement croire le sorcier qui accusait la table d’un tel crime ? Une simple table… Renard n’y croyait pas et pourtant, de toutes les leçons qu’il avait apprises dans sa vie, il savait qu’il devait d’abord se persuader lui-même avant de persuader les autres. Il n’avait pas d’autre choix que de rendre cette table vivante, sinon les choses prendraient une tournure encore plus critique qu’elle ne l’était déjà. Il n’était pas venu pour ceci, et il comptait bien faire éclater la vérité pour remplir son contrat.
Voici que son adversaire le prenait de haut, s’attirant un regard amusé de la part de Shadock qui le regarda l’enfoncer dans sa pauvre situation. Mais Renard avait quelques tours dans son sac et alors que l’autre dédaignait une verve propre et lisse faisant crisser les oreilles du Lord, il se plaça bien en face du docteur pour dégainer à son tour et porter un coup d’estoc.
« Il est aisé de régner par la peur et la violence, en démontre votre comportement d’agitateur, répondit-il à son tour guettant du coin de l’œil l’arrivée de la milice, les injures sont une voie de facilité et vous essayez, autrement que d'apporter des preuves, de nous ridiculiser pour vous attirer la sympathie de ces gens ! »
Shadock fit volte-face et balaya la foule d’un regard afin d’appuyer ses propos. Il marchait d’un pas lent et appuyé, et ne laissait nulle place à l’incertitude dans son attitude.
« Regardez comme il essaye de vous prendre pour de pauvres idiots, relança-t-il la voix plus forte à son tour, plus agressive alors qu’il plantait son regard malicieux sur le visage du docteur, mais nous savons la vérité, mon client et moi-même. Cette table... et d’un geste la pointa du doigt, est bel et bien vivante et coupable ! »
Le silence accueillit ses propos, les deux hommes se fixant sans ciller. Quand d’un coup d’un seul… La table bougea d’un pas, faisant éclater la surprise de la foule et un sourire intéressé sur le visage de Shadock.
Le Docteur serra les dents pendant que l'autre jouait la carte du bluff. Comment pouvait-on en arriver à un tel pétrin ? S'il avait ses segments, tout ceci aurait été plié en moins de deux, mais non, il fallait que sa seule arme actuelle soit du sang de Cafardus Horribilis en seringue. Les endormir... non, ils sont trop nombreux. L'autre pointa du doigt la table et le Docteur esquissa un sourire moqueur, avant... qu'elle ne bouge.
Quoi ?!
Personne n'était à côté, tout le monde s'écartait, même. Ils hurlaient, demandant à ce que la tête de "l'homme masqué", le "charlatan", tombe. Analyse de la situation : Plusieurs dizaines d'idiots trop captivés par la joute verbale, des gardes qui veillent au grain, attestant l'avoir vue bouger sans que quiconque ne la touche. Le sorcier ? Non, il est encore en train de larmoyer, à moins que ce soit une diversion... une diversion...? Le Docteur jeta un œil sous la table et vit Aramudra se tenir la tête. Il sourit, reprenant sa posture.
Bien, vous avez vu une table bouger, donc... Magie ? Ou coup du sort ?
Il s'accroupit un instant, afin de faire signe à son compagnon de venir dans ses bras, puis de le placer sur son épaule. Après une petite inspiration, il se tourna vivement vers son adversaire et le pointa du doigt, haussant le ton, ses cheveux et son manteau dansant gracieusement dans ce nouveau volte-face !
OBJECTION !
L'assemblée fut frappée d'un éclair de silence. Mais avant que le vrombissement du tonnerre n'éclate, il brandit Aramudra qui criait de joie, cet idiot.
VOUS trompez ces braves gens ! C'est cette créature qui a tapé dans la table, voyez-vous. Rendez-vous à l'évidence, sombre crétin, c'est un meuble ! Je ne sais combien l'on vous paye, mais votre vie ne veut-elle pas plus que vos mensonges ?
Il faut partir de cet endroit avant que cela n'escalade plus encore...!
Le mouvement de la table eut l’effet d’une bombe, renversant la situation en faveur de Renard. La foule complètement en délire hurlait à présent contre le docteur qui, comme le Lord, n’en croyait pas encore ses yeux. Shadock jubilait de ce coup du sort qui semblait le tirer d’affaire. Il réfléchissait au meilleur moment de s’extirper d’ici et pensait prendre la poudre d’escampette lorsque son adversaire reprit du poil de la bête.
Brandissant une créature étrange, il criait victoire et retournait une nouvelle fois la plèbe contre Shadock. Renard retint l’insulte et la grava dans un coin de son esprit, bien décidé à faire ravaler cette langue grossière à ce docteur sorti de nulle part. Il ne se laissa pas décontenancer et improvisa au fil des mots, ne perdant rien de sa superbe ni de sa prestance devant l’homme qui le pointait du doigt et l’insultait.
« Mensonges, dites-vous ? Mais vous avez l’air de bien connaître ce monstre, un ami à vous très cher ? attaqua-t-il à son tour, sourire carnassier étirant son visage. La situation était excitante. Un homme inconnu qui se promène avec un diable sur son épaule sur les lieux du crime, qui n’a visiblement rien à voir dans cette histoire et qui m’accuse sans aucune preuve ? »
Renard laissa en suspend son argumentaire, se déplaçant comme son adversaire et chacun découvrait les dents comme deux loups se disputant du gibier frais. Les deux hommes avaient un égo surdimensionné et aucun ne voulait plier devant l’autre. Avait-il vraiment envie d’en finir ici avec lui ? Ne serait-il pas plus intéressant de se mettre ce docteur dans la poche ? Ce n’était pas tous les jours qu’il avait l’occasion de rencontrer son propre reflet.
« Mensonges, dites-vous… Mais le premier qui a empoisonné nos esprits, et d’un geste pointa maintenant le sorcier à terre, terrifié, c’est cet homme ! La foule grognait fort, réclamant son repas. Je suis venu vengeur au nom de cette pauvre femme, et vous avez essayé de me duper ! »
Terrible Renard claquait des dents devant le sorcier apeuré, s’amusant très fort de cette situation.
Le silence avait laissé place à un brouhaha des plus intenses. Quel retournement de situation, cet homme cachait bien son jeu... Le sourire du Docteur se fit plus large, ses yeux devenaient rouges sous son masque, il tremblait d'excitation, ses dents devenant aussi tranchantes que des lames de rasoir. Tel un requin qui venait de sentir le sang frais de sa future victime, il fut attiré par le cliquetis d'une fiole : Aramudra avait réussi sa mission. Le sang de la victime ? Non, évidemment que non. Mais qui le saurait ? Il se dressa face au sorcier et plaqua sa chaussure contre son torse, avant de regarder son "adversaire" qui semblait avoir trouvé la faille pour fuir.
Ah, voilà qui est excitant ! Vous aussi, vous avez remarqué, mon cher ? Il nous a dupé... J'ai ici un échantillon de sang qui était sur le mur, près de la victime... C'était sous vos yeux depuis le début !
Ils hurlaient, tous. Les gardes en frappaient certains trop véhéments, puis s'approchèrent. Ils sortaient leurs armes, précisant que mentir lors d'un procès était passible de peine de mort. Qu'à cela ne tienne : ils étaient dedans jusqu'au cou, maintenant.
Le sorcier a tué la femme, mais... il avait une complice !
Il esquiva un coup de hache, de justesse, on l'insultait, on les traitait de menteurs, de manipulateurs. Mais c'était quoi, leur problème, à la fin ? Il prit le sorcier par le col, qui commença à incanter un sortilège. Avant qu'il ne puisse finir, le Docteur balança de toutes ses forces ce vieux roublard contre la table. Après tout, autant bluffer jusqu'au bout, non ?
La TABLE !!
Le sorcier se fracassa contre la table, mais celle-ci, au lieu de se détruire, resta presque stoïque... A-t-elle... bougé un peu... ? Quel bois permet cela ? Le Docteur envoya Aramudra récupérer un échantillon d'écharde avant de poursuivre.
C'est une évidence, elle est renforcée par sa magie impie ! Regardez-le ! Laissez-moi annoncer l'assassin... C'est le sorcier ! Il a tué la femme dans cette pièce... Avec la table !
Partenaire d'infortune, trouve un échappatoire... vite !
La foule n’en put plus et s’annonça à eux l’ombre d’un tsunami dont les premières écumes étaient déjà sur eux. Shadock dégaina sa lame fine et para un coup lourdaud, repoussant son assaillant sans la moindre délicatesse, écoutant d’une oreille son vis-à-vis parler. Il tentait d’amadouer l’océan de colère qui s’abattait sur eux, mais la maisonnée prenait déjà feu. Renard n’avait pas d’autre choix que de lui prêter main forte à présent, sinon s’en était fini pour tous les deux et il n’aurait aucunement l’occasion de faire ravaler ses vilains mots au docteur.
« Ainsi donc Sorcier, la vérité éclate ! cria-t-il en repoussant une seconde attaque à son encontre, Entendez-moi mes gens, car je suis le vengeur ! »
Shadock se fit plus agressif et fit mine d’attaquer à son tour, sa lame sifflant pour faire reculer les fourches et les haches, annonciatrice de son courroux. Il profita d’un temps mort infime pour brandir son sceau à la vue de tous, comme le Graal.
« Et par ce sceau qui est le mien, je juge coupable cet homme, gronda-t-il terrible Renard, en plaquant le sceau sur le front du sorcier, et j’assène la vengeance de cette femme et de ces villageois ici et maintenant ! »
Terrible Renard, terrible, fit traverser sa lame le sceau puis le front, jusqu’à ressortir de l’autre côté du crâne. Tout s’était passé très vite et il ne laissa pas l’occasion à la foule de réagir ni de décider quoi faire. Il retira sa lame du sorcier baragouinant dans son sang, attrapa la table par un pied, pria pour qu’elle soit effectivement bien vivante et la lança en une volée tournante de toutes ses forces dans le flot de pauvres âmes en délire.
« A vous la justice à présent, et puisse le sort vous être favorable ! » leur cria-t-il alors, encore sous le coup de l’émotion et de l’excitation.
Un regard vers le docteur : c’était maintenant ou jamais de prendre ses jambes à son cou. Shadock vit volte-face et s’évacua par l’arrière, profitant de la cohue et de l’agitation générale pour disparaitre dans la nuit.
Plus de place pour le doute, plus de place pour la réflexion : le mal était fait. Des morts, de précieux spécimens partis en fumée... Mais deux découvertes passionnantes !
Le Docteur eut un rictus incontrôlé devant l'absurdité de cette scène. Tout partait d'une curiosité, d'une décision. Ils vont tous pourrir dans ces flammes et rien ni personne n'a été assez intelligent pour l'empêcher dans leur troupeau d'ahuris. Fascinant, en un sens. Peine de mort, ou pire, peut-être ? Voilà ce qui les attendait, d'après les gardes. Il riait, déblatérant une injure dans son langage bien à lui semblable à une sorte de démon. Voyaient-ils en lui une espèce de monstre, dans ce décor qui s'enflammait ? La table, cette précieuse table, elle fuyait les flammes, agressant celles et ceux sur son passage... ou était-ce sa lubie qui le faisait halluciner ? Soudain, il se fit rattraper par une poutre qui tomba au sol et la fuite de son partenaire.
J'arrive.
Fuyant à travers les débris, ils durent sauter et rouler à l'atterrissage, tant la pente était raide. Tenant fermement Aramudra, il releva la tête et commença à courir, sautant les obstacles, glissant sous les débris qui chutaient et s'arrêtant si nécessaire devant les gerbes de flammes causées par ces ignares qui tentaient de briser les fenêtres.
Aramudra beaucoup amuser, mais chaudes les flammes, un peu peur...
L'homme le rassura d'un sourire, du moins il essaya, tant l'excitation lui donnait une tête de requin monstrueux. Le trio arriva alors à s'extirper jusqu'à une sorte de moulin, dont ils grimpèrent l'échelle pour avoir un magnifique panorama sur l'implacable tempête récoltée par les graines qu'ils ont semées plus tôt. Le Docteur regarda son "adversaire", haletant encore de la course.
Appelez-moi tout simplement "Le Docteur". Belle performance là-bas. Au final, le Sorcier avait bien tué cette femme, vous le saviez depuis le début, hm ?
Il soupira longuement. Là, sur ce point de hauteur, ils dominaient ce village de par leur grandeur.
J'aime l'équité. L'échange... était fructueux. J'irai récupérer cette table plus tard. Et vous ?
Après tout, il était bon orateur. Il serait utile au Docteur, tôt ou tard...
