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 i could only hope we meet || ft. Dandelion

Parthenópe
Déjan-thé
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Citation : “I'm not strange, weird, off, nor crazy, my reality is just different from yours.”
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Origine : L'Odyssée // Mythes grecs
Pouvoir : Chant enchanteur
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Parthenópe
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Déjan-thé
I could only hope we meet
'Till in the stillness of one dawn
The muse she went down to the lake

▼▲▼

L’aurore tisse le jour de ses doigts de rose, et de son berceau de brume émerge une silhouette au tendre giron, aux chevilles délicates égarées dans l’eau, ombre toute en courbes dévoilées par les plis de soie, voilages drapés comme autant de corolles noires. Oh te voilà, Parthenópē, reine des drames qui se complait dans la solitude et la cruelle beauté amère de la nature sauvage. Si tu as bâti ton nid tout de branches et de bric-à-brac aussi loin du chahut de la civilisation, ce n’est pas tant pour te cacher que pour profiter. Car ô combien est-il plaisant de t’alanguir ainsi au bord de l’immensité des flots, le soleil timide dessinant des étoiles sur ta peau, éclats qui s’étalent et, goutte à goutte, envahissent tout ton visage.

Peu le savent mais tu aimes ces instants plus que tout - l’aube qui imbibe le ciel, le colore et l’illumine, éveille lentement le monde à la cadence de sa lumière qui dessine des créatures échappées des rêves sur le calme plat de la mer encore froide. C’est beau et surtout, surtout, ça te rappelle tant de souvenirs, de l’époque où tu vivais encore sur l’Île, où rien d’autre que les circonvolutions de l’astre brûlant ne rythmait tes journées et celles de tes soeurs. Ah, comme ce temps se fait lointain, comme cette mémoire t’adoucit le cœur.

Tu es de bonne humeur, Parthenópē, et quand tu es de bonne humeur, que fais-tu ? Tu chantes.

Il serait de toute façon mentir que dire de toi que toute émotion n’est pas prétexte à pousser la chansonnette ou à minima fredonner la maladie des mots qui court sous ta peau, gronde dans tes veines. Parfois, tu te dis que ce sont les poèmes et couplets qui  te tiennent lieu et place de sang, puis tu te rappelles de cette fois où tu t’es jetée sur le récif et où ce ne sont pas des mots qui se sont échappés de tes membres brisés, mais bien des flots carmins.

Les sourcils froncés, tu penches un peu la tête sur la vaste étendue salée, t’interrogeant sur ce que tu vas bien pouvoir entonner en cette si belle journée. Tu hésites, tergiverses un temps, puis un autre. Enfin, tes lèvres purpurines s’entrouvrent, font pleuvoir des merveilles comme un rêve, un songe, racontent un conte de fée, une histoire heureuse où les destinées s’accomplissent sans tragédie, où les gens se trouvent et s’aiment à ne plus s’en quitter. Et alors que ta voix s’élève, limpide et claire dans le matin encore assoupi, tu déroules de ton front des boucles de cheveux où la nuit court et y passe ton peigne favori, celui que tu as soigneusement sculpté dans une côte et des phalanges avant de le dorer à la feuille d’or la plus fine. Que tu aimes la sensation des doigts froids glissant sur tes tempes, le long de la cascade sombre qui couvre tes épaules et s’étale sur tes primaires.

Les cicatrices, les fêlures, les brisures, toutes les écorchures sur ton cœur, dans ton cœur, disparaissent le temps de quelques couplets, et le monde lui-même se fait discret. C’est un moment bien à toi, intime dans chacune de ses nuances, et ton timbre se fait plus chaud, coulant, s’enrobe de lascivité quand le refrain t’emporte, te porte. Pour une fois, tu n'attends pas de spectateur à cette performance inopinée.

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Dandelion
Cutie & Bully
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Dandelion
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C’est la première fois que tu t’aventures si loin dans les ruines de Lostland. Jusqu’à présent tu n’en as qu’effleuré la frontière, sinuant simplement à l’orée de ce territoire lugubre et décati sans jamais y pénétrer plus avant, pas même poussé par l’envie d’attraper l’un de ces artefacts en suspension dans l’éther. L’endroit ne t’attire guère, il faut dire. Il y rôde tant de rumeurs d’âmes égarées dans le labyrinthe cerclant la tour sombre que tu aperçois à l’horizon — y ajouterais-tu la tienne ? Pour une fois, néanmoins, ton intuition a joué les prudentes en préférant longer la côte ; le bleu des flots se veut un repère auquel tu fais confiance, par réminiscence de l’Atlantide autant que par indice livré par Panpan quant à l’éventuelle résidence de la personne que tu recherches. Ce n’est pas comme s’il avait eu beaucoup plus de renseignements à te donner, cela dir, et d’ailleurs ceux-ci relèvent davantage d’une déduction astucieuse que d’une réelle enquête, mais qu’importe ? Pour lui, il fait peu de doutes que tu sois d’abord arrivé sur une île. Il en existe deux majeures dans les Otherlands, rattachées respectivement aux deux autres contrées qui jouxtent Wonderland ; la plus plausible pour accueillir tes origines se situe plutôt du côté du Royaume noir, sauf que tu ignores encore comment la rejoindre. De là où tu marches sur la rive continentale, tu en distingues à peine le trait de crayon à la surface des vagues. Alors tu as continué à longer le littoral, longtemps, tu es remonté vers le nord en traçant le périmètre du dédale sombre qui vient par endroits baver jusqu’aux flots turquins, encore et encore, funambule partagé entre à ta gauche ce bleu d’un gris infini et, à ta droite, ces cendres subtilement azurées qui sculptent ces escaliers colossaux dépourvus d’issue.
La nuit, tu te cherches de vieilles souches où caler tes hanches à l’abri. Le jour, tu guettes les pêcheurs et leur échanges contre démêlage de filets ou nettoyage de coques un des poissons qu’ils se feront griller pendant leur déjeuner, avant de t’éclipser dès que ton estomac se trouve rassasié. Peut-être qu’eux sont capables de se rendre sur l’île. Mais tu n’oses pas leur demander, tant leur visage buriné d’embruns ne t’inspire que naufrage ou perdition. Il n’y en a pas un pour te rassurer. Et c’est ainsi qu’après quelques jours à ce rythme délité que, t’éveillant de nouveau dans les lueurs rosâtres de l’aurore, tu l’entends.

Tu n’as jamais écouté semblable mélodie. Pour sûr, car quelle hérésie ce serait de ne pas se souvenir d’une telle merveille ! Les étoiles elles-mêmes ne pardonneraient guère que l’on oublie leur litanie, même s’il faut avouer que, familières ou non, ces notes surgies de la gorge d’une Grâce ne tardent pas à te dérober toute la mémoire dont tu disposes. Ta volonté, ton nom, ta raison d’être ici — disparus. Tu n’y songes plus. Rien n’importe plus que ces accents suaves qui se frayent un chemin entre tes tympans, roulant leurs trémolos languides sur les parois de ton crâne pour y nidifier en échos doucereux, pour te bercer plus chaleureusement que la mer, te cajoler plus délicatement que tes mères.
Qui ?
Qui pleure de la sorte avec tant de joie au cœur ? Qui rit au fil de si charmants sanglots ? Si le sens des paroles t’échappe, tu en retiens cependant l’inhumaine harmonie, la mélopée divine qui t’emporte vers sa source sans que ton corps ne s’y oppose. Car rien de toi ne saurait s’y opposer. Au contraire. Il y a, au fond de tes viscères, la première des doubles-croches plantée dans ta chair comme un hameçon, et chaque ronde, chaque soupir, chaque vibration que la créature relâche tire un peu plus sur le fil de nylon au bout duquel tu ne te débats même pas, poisson stupide, inconscient de ta fin. À la seconde où tu discernes l’artiste céleste, tu n’es déjà plus en mesure de percevoir le danger. Tu sens ton ventre palpiter, une anguille ramper sous ton nombril en y traînant ce qu’il subsiste de ton entendement ; tout est là, nœud de têtards coincé entre l’ilion et l’ischion, tout y pulse en désordre, sans chef d’orchestre, tu ne comprends rien, n’as jamais rien compris, tu t’approches sur deux tiges de coton, instable sur la mousse qui te sert de chevilles, avec ta calotte enserrée dans un étau de sons, do ré mi fa et ensuite ? tu t’approches encore sol la si — lui a-t-on déjà dit qu’elle ressemblait à ta mère, cette chanteuse solitaire ?
Peut-être, mais laquelle ?
Tu ne sais plus.
Non, elle ne ressemble à rien de connu. Les têtards s’affolent, gigotent, comme cette fois-là où Lilas avait pouffé en te traitant de « petit homme », ce n’est pas aussi puissant qu’alors mais la sensation est presque identique, puis elle avait caché sa risette derrière sa paume avant d’appeler les autres qui se précipitant en canon avaient bientôt repris « petit homme » et, sans même savoir ce que signifiait cette appellation, tu avais enfoncé ta gêne entre tes jambes dans l’espoir de la faire disparaître — les têtards ont continué de remuer — tu les as détestés si fort — do ré mi fa — tu les détestes encore, même s’ils ne débordent pas. Même si ce n’est pas à eux que tu penses à l’instant, ivre de ce chant comme d’un Moonka frelaté, ré mi fa, est-ce que tu pourrais dans ce gigantesque nid grimper ?
Oh, tu ne sais plus rien.
Parthenópe
Déjan-thé
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Déjan-thé
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'Till in the stillness of one dawn
The muse she went down to the lake

▼▲▼

Tu ne l’attendais pas.
Tu te contentais de rêver.

Ta voix haute et claire transperce la brume se répandant sur le monde comme une colère sourde, muette, sans rien laisser derrière elle qu’un voile de mystère et une chape d’humidité, écrin de coton ouaté autour de ta silhouette en creux et en courbes. Elle est belle ta voix, forte aussi, puissante et délicate, frêle et acérée. Elle enrobe les mots de douceur, les porte d’ailleurs. On dirait que le chant est un art inventé pour toi, et tu ne manques pas de faire honneur à ta réputation, alors même qu’il ne s’agit en rien de l’une de ces représentations ou spectacles dont tu es si fière, juste l’esquisse de ta bonne humeur, l’expression de ton bonheur.

Egarée dans tes pensées, tu ne prêtes qu’une oreille distraite au reste du monde. Il n’y a pas de place dans ton imaginaire pour les troubles du quotidien alors, forcément, au début, tu ne saisis pas, bien trop occupée à faire glisser le peigne dans tes boucles dénouées, à laisser les mots couler entre tes lèvres purpurines, ricocher à la surface des flots agités. Tu rêves de chevaliers à dos de dragons, de princes étincelants, d’étreintes délicates au sommet d’un rocher, d’un ballet enflammé dans les nuages. Tu rêves la vie que tu n’auras jamais. Tu rêves de rêves. Et tu le chantes, fragile esquisse gravée en lettres d’or sur ton cœur las.

Entre le murmure des vagues, le parfum marin, le monde que tu tisses, peut-être bien qu’il te faut plus qu’un moment pour réaliser, oui, que tu n’es plus seule, qu’il y a un intrus.

Tu ne le sens pas.
Tu ne l’entends pas.

Puis il suffit d’une seconde, du craquement d’une branche sous un pied, d’un souffle un peu trop appuyé, d’un bruit, pour que tu tournes la tête, pivotant ton cou à un angle humainement impossible. Tes yeux jaunes, trop jaunes, papillonnent et s’égarent, fouillent le silence, transpercent la brume, accrochent une silhouette.

Dans ta bulle, une anomalie.

Fragile fleur à la tige vacillante, aux corolles d’un blanc trop pur se confondant avec les embruns qui ont menacé de t’engloutir plus d’une fois. Oisillon égaré et muet, inconscient qu’il risque de perdre plus que quelques plumes à s’écraser ainsi près de ton nid.

Tu n’ignores en rien les effets que ton chant peut avoir sur autrui, te dis qu’il a dû t’entendre de loin et être attiré tel un papillon par la lumière - comme tu le comprends, sur cette terre désolée et abîmée, t’écouter est comme contempler une fleur s’épanouissant dans les craquelures du bitume défoncé, là où l’espoir même s’est fané.

Tu as interrompu tes gestes, figé le peigne dans tes cheveux. Ton corps tout entier ne bouge plus, seul ton visage est tourné vers l’intrus. Il n’y a pas de menace, que le silence et l’attente, bruyants, bruyants, si bruyants.

Peut-être est-ce parce qu’il fait doux, que la brume t’enveloppe comme les bras de la mère que tu as perdue, que le vent embrasse ta peau dorée, que les oiseaux se rient du temps là, haut dans le ciel, que le monde à cette heure sent bon le sel marin, que les résidus de ton chant résonnent encore à tes oreilles. Peut-être est-ce à cause de tout ça, oui, ou de rien du tout, mais tu n'es finalement pas en colère et même prête à accepter qu’il s’en aille sans le croquer pour lui apprendre à rester éloigné. Après tout, c’est tout naturel qu’il se soit approché pour mieux profiter de ta voix, chanceux qu’il était. Alors, comme tu n’as pas le cœur à une représentation aujourd’hui, pas plus qu’à un festin de petit garçon, tu choisis de lever le bras, agiter la main en un signe universellement connu et reconnu.

Va-t’en, murmure le geste que tu répètes, laisse-moi, crient ton regard piquant et ton sourire inachevé.

Va-t’en, oui va-t’en
Avant qu’elle te croque
Va-t’en, profites-en

Le chant est mort au coin de tes lèvres, les mots se sont évanouis dans la torpeur trompeuse du matin, ne reste que le fredonnement inconscient de la mélodie qui rythme tes pensées.

Et de tes yeux, tu le fixes.

Ne t'approche pas plus
Ne t'approche surtout pas plus

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Dandelion
Cutie & Bully
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Plus tu t’approches et plus elle te subjugue.
Plus elle te transcende et plus tu voudrais la rejoindre là-haut dans son temple céleste, partager les innocentes voluptés promises par sa mélodie d’un autre règne, hymne d’un monde où ne pré-existe ni la faim ni la douleur, ni le chagrin ni le froid, où tu te sentirais enfin un peu plus chez toi ? Elle a beau s’être interrompue — trop ébaudi pour te rendre compte que c’est ta faute —, la rumeur de son chant persiste à tes tympans ravis, continue de t’attirer plus près, toujours plus près, inconscient du fait que la naïade aux si langoureux sanglots appartient en vérité aux ténèbres. Que discernes-tu parmi les brumes sur ta rétine embuée par la torpeur matutinale ? Trônant sur ces tresses de branches savamment nouées, pareille à une reine sauvage au cœur de son royaume de légende, elle t’apparaît dans une splendeur obscure à travers laquelle luit, fragile, un éclat d’or plus radieux que celui de tes yeux et qu’il te plairait de contempler encore encore, voire de t’en emparer pour le glisser à ton tour dans l’onyx soyeux de sa chevelure — oh, si elle te permettait — puisque tu ne songes même pas à mal, ne songes à rien qu’à cette voix évanouie dont l’absence se veut supplice — oh, si elle t’autorisait — tu donnerais tout ce que tu possèdes pour l’écouter un instant de plus.

Sauf que tu ne possèdes rien. Toi, le dernier des humains, le plus dérisoire des mortels, que pourrais-tu déposer comme offrande aux pieds de la déesse ? Elle qui tend la main dans ta direction, l’agite en un geste qui tout à coup ne t’est plus intelligible, s’il l’aurait seulement été un jour ? On dirait, ah, s’il t’était possible de te rappeler sans t’incendier les synapses, ce petit signe d’adieu que l’on esquisse avec tendresse. Jasmin le dessinait si bien, qu’elle fût sincère ou se moquât de quelque client rustaud, oui, tu t’en souviens. Tout ce qui vient de tes mères est un trésor plus précieux que le butin des trois caravelles. Et la belle Dame sans merci qui darde sur toi ses prunelles d’oiselle, qu’en est-il ?
Lentement, quoique sans trembler, tu lèves un bras vers elle. Tends tes phalanges vers le bord de son nid, une lueur morne au fond de ton œil envouté. Car si elle te laisse l’effleurer, alors à l’évidence tu deviendras le plus fortuné des hommes, riche d’un miracle comme ils sont peu à en avoir été témoins.
Si elle te laisse.
Parthenópe
Déjan-thé
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Il s’est égaré, petit oisillon tombé du nid, et c’en est presque grotesque tant c’est flagrant - un triste mélange de désespoir et de désespérant se tisse et s’esquisse sur ses traits, à travers ses yeux. Tout raisonnement s’est brisé au sol, à l’habitude de ton chant entêtant et le voilà qui s’avance malgré tout, malgré toi, comme si rien n’avait d’importance.

Tu lui as pourtant fait signe de s’en aller, une fois, deux fois, trois fois, et le geste que tu intimes à nouveau de ta main pour la quatrième fois devient nerveux, agité comme ton regard, trahissant la frustration qui se déverse en cascade au creux de tes veines. Tu deviens tendue, Parthenópē. Une silhouette tout en nerfs à vif incisés à chaque pas de plus qu’il fait. Et tes doigts libres bagués d’os et d’or se crispent sur les pans de ta robe en voiles noirs. Et tes lèvres purpurines se pincent sur ces crocs qui te démangent, tapis dans l’ombre. Il y a quelque chose qui se fait sauvage dans ton attitude, ton maintien. Peut-être est-ce ta tête fièrement relevée qui semble défier le garçonnet d’avancer. Peut-être est-ce tes talons nus qui fouettent le branchage de ton nid comme un tremblement furieux. Peut-être est-ce tes yeux fauves qui le fixent intensément, sans vraiment ciller.

Tu aimes cet endroit, les rochers qui filent à pic vers les flots, le silence dans le vent. Tu aimes ce moment, l’ombre de la nuit qui étreint furtivement l’aube, refuse de la quitter. Tu aimes par-dessus tout ta tranquillité, et surtout la solitude de ta nichée. Alors quand les doigts menus se tendent, désespérés, effleurent dans leur entêtement stupide la mousse qui borde ce cocon que tu as bâti, tu te laisses aller aux instincts insurgés qui grondent dans ton ventre.

Tes sourcils se froncent. Tes narines frémissent.
L’espace d’un instant, tout se fige dans la lumière cruelle du matin.

Puis le peigne doré quitte les méandres obscurs de ta chevelure, chute sans un bruit, éclat vif qui se reflète tel un éclair sur l’émail un peu trop blanc de tes canines acérées, dans le mouvement vif, serpentin, de ton attaque.

Tes mains froides étranglent le collier de ses poignets, fleurissent des bleus sur sa peau pâle en les tirant à toi, alors que ton sourire carnassier se referme sur une menotte. La chair se déchire comme une fragile feuille de papier, réveille ton insatiabilité. Le même parfum, capiteux, pernicieux, que tous ceux s’étant aventurés trop près, ce savant mélange de fer et de vie, flot carmin qui te prend aux tripes, te donne presque faim.
Presque.

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Dandelion
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Elle ne t’a pas laissé.
Oh que non. Comment pourrais-tu croire qu’elle daigne t’octroyer ce privilège, toi qui t’imposes sur son territoire en faisant fi de ses avertissements — une fois, deux fois, trois fois — alors ne viens pas pleurer qu’au quatrième elle en ait eu assez de les répéter. Pourtant tu barbotes toujours dans les limbes, plus sensible qu’un autre quidam à ces notes tues depuis un moment, tu continues de patauger dans cet embrouillamini de textures veloutées qui dansent sur les parois de ton crâne, jusqu’à sentir tes poignets tirés un soupçon au-dessus de ton visage sans plus avoir la volonté d’y résister. As-tu outrepassé ton droit ? Peut-être. Elle ne te laisse pas.
Et la douleur qui implose dans ton encéphale t’arrache un cri ainsi qu’à ta confusion. De stupeur et de souffrance mêlées, tu bondis en arrière, couinant trop aigu, redescends sur terre en une fraction de seconde, ta main perforée serrée par sa consœur contre ton thorax. Sur le petit coussinet de chair à la base de l’auriculaire et jusqu’à l’excroissance du poignet, des pointillés sanguinolents exposent ta culpabilité en un sourire morbide, mais sans t’avoir avalé un morceau entier. Le mal irradie au flot écarlate qui ruisselle chaud sur ton articulation puis imbibe ta manche, sauf que tu ne t’en préoccupes guère, préférant déguerpir sur-le-champ en oubliant de prononcer ne serait-ce qu’une excuse.

Tu détales, maladroit sur la grève de galets, les yeux déjà détrempés par réflexe, tu détales à quelques dizaines de mètres comme si tu craignais qu’elle te poursuivre, pour ne t’arrête que lorsque tes bottes s’enfoncent dans l’onde agitée des vagues venues mourir sur le rivage. Ta blessure te lance, ta gorge aussi à cause de cette brève course dans les brumes du matin, quand ta vision cesse peu à peu de s’embuer et que tu dénoues, fil après fil, la pelote affolée de ta conscience. À quoi viens-tu de réchapper, là-bas près du nid ? Tes doigts tremblent tandis que le sang pulse à l’endroit où la morsure t’a baptisé, délicate. Cruelle. De même que te l’ont appris tes mères chaque fois que tu t’égratignais, tu te penches alors pour tremper ta plaie et la nettoyer — avant de grimacer dès que le sel l’attaque et de la retirer d’un geste vif, inquiet de penser que la méthode de tes mamans ne fonctionne pas sur ce type d’entailles. Néanmoins, ton attention néglige bien vite ta main à l’instant où tu discernes, sous la surface entre tes semelles, un éclat d’or qui n’est pas sans te rappeler celui qui étincelait dans la chevelure de l’Oiselle à la gueule lupine.
Tu tends la main, te ravises, tends l’autre main, celle intacte, et ramasses parmi les gravillons un débris de nacre à la timide brillance. Aussitôt la douleur reflue sous la beauté et tu oublies momentanément les palpitations tièdes qui constellent ta paume. C’est là un trésor à rapporter à Kaa, songes-tu, cela pourrait lui faire plaisir, lui qui ne jure que par les cailloux scintillants. En même temps, la dernière fois que tu lui en as ramenés il a eu cette moue mécontente, alors peut-être qu’il vaut mieux que tu le gardes pour toi. Oui mais. À quoi te servirait-il d’amasser pareil butin quand tu n’as rien à troquer ? Les pêcheurs rencontrés durant les jours précédents ont été clairs : ils n’ont que faire de ces vieilles coques ainsi qu’ils les surnomment, tu ne pourras jamais les échanger contre un poisson grillé. Du gâchis. Tu admires les reflets iridescents que le soleil fait valser sur le morceau poli entre ton pouce et ton index — pourquoi personne ne partage-t-il ton émotion face à si anodine splendeur ? Si quelqu’un t’offrait de ces bris d’étoile, pour sûr tu les chérirais.
Ah.
Et la Dame solitaire qui chantait à en envoûter la Voie Lactée, est-ce qu’elle les aimerait ? Est-ce qu’elle saurait pardonner ta bêtise, puisqu’il ne fait aucun doute que tu as récolté les crocs de ta faute, à l’instar de cet enfant téméraire qui ne comprend que trop tard qu’on n’insiste pas pour jouer avec un chat qui vous feule dessus. Tu ignores ce qui t’a pris, ne sais donner un nom à ce vertige qui t’a soudain happé pour te recracher plusieurs minutes après, l’incendie au creux de la main et les larmes au coin des cils. Ne cherche pas la faute ailleurs qu’en toi. Tu as dû être vilain pour que l’on te châtie de la sorte, ton comportement a été puni. Et comme tu aurais aussi l’idée de t’excuser auprès du félin que tu as contrarié, germe dans ton esprit celle d’agir de même auprès de la créature. Nacres à l’appui, pour preuves de ta sincérité.

Tes bottes rejetées plus en amont sur la rive, tu demeures donc chevilles dans l’eau à pêcher, le pantalon remonté en gros ourlet sur tes genoux et la pèlerine en guise de panier où, une par une, tu récoltes les poussières d’arc-en-ciel et les dents de lune qui capturent ton œil. Ta chair écorchée, auparavant pressée à l’intérieur de ta poche pendant plusieurs minutes, a fini par se tarir au prix d’une large tache rougeâtre qui s’est mis à baver sur ta cuisse et se dilue un brin avec les éclaboussures, tandis que tu veilles à ne pas replonger la blessure dans l’océan. Une chance qu’il n’y ait pas de requin aussi près du bord — tu ferais un mets de choix.
Combien de temps passes-tu à barboter ainsi le long de la côte, le nez rivé sur les graviers lisses que foulent tes semelles nues ? Longtemps. Trop, certainement. Car lorsque tu constates que ton butin ne tiendrait plus dans tes deux mains et que tu redresses le museau, le zénith s’annonce là-haut comme il s’est prélassé sur tes joues cramoisies. Dans ton panier improvisé chatoie une centaine de coquillages aux couleurs des constellations. Brisés pour la plupart mais qu’importe ? Tu les trouves beaux, tous ensemble, aussi radieux que le peigne utilisé par la chatte aux yeux de vipère. Et quand tu t’en retournes vers son nid, tu as presque oublié qu’elle ne veut pas de toi ici. Tu te retiens cependant de trop t’approcher — t’assures d’abord que sa silhouette bouge à l’intérieur de son palais à ciel ouvert, sursautes qu’elle surprenne ton curieux manège — puis déposes ton vêtement lourd de ton trésor à une poignée de mètres avant de faire marche arrière jusqu’au couvert d’un arbre. Dissimulé sans discrétion derrière son tronc, tu scrutes sa réaction. Daignera-t-elle s’approcher de ces paillettes marines ou niera-t-elle tes efforts pour te racheter ?
Au fond, tu n’as pas fait tout cela pour qu’elle te pardonne, non.
Tu te fiches même qu’elle t’ait remarqué. Tu veux juste, oh, s’il t’était permis, tu veux juste l’entendre encore chanter.
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