Nyan Cat

Cher ami, connaissez-vous Murphy ?
Plus précisément l’Américain Edward Aloysius Murphy, né en janvier 1918, ingénieur en aérospatial. Oui ? Non ? Peu importe. Dans notre histoire, il n’est pas si important. Seul le principe qui porte son nom l’est : La loi de Murphy. Si cela ne vous dit rien, cette affirmation vous y aidera peut-être : « Tout ce qui est susceptible d’aller mal ira mal ». Et si cela ne vous dit toujours rien alors vous avez quand même à un moment ou à un autre de votre vie fait l’expérience de cette loi. N’avez-vous jamais eu de problèmes qui entraînent des problèmes encore plus gros ? Ne vous êtes-vous jamais réveillé en retard et eu toutes les peines du monde à essayer de le rattraper, car comme par hasard votre grille-pain fait sauter le disjoncteur, que votre café est tombé sur votre chemise, que le chien du voisin est venu déféquer devant votre porte ? N’avez-vous donc jamais beurré et tartiné une tranche de pain qui vous aurait échappé des mains ? Je vois des sourires en coin et des hochements de tête dans l’assistance. Très bien. Alors selon cette fameuse loi de Murphy, votre fameuse tartine, si elle doit tomber, ce sera toujours du côté beurré.

Ce concept, dans le monde des Alices, a donné naissance à une petite Loi DeMurphy. Demoiselle malchanceuse qui n’a jamais pu goûter une délicieuse tartine beurrée, s’est intéressée aux autres principes physiques très connus. Comme la loi disant qu’un chat retombe toujours sur ses pattes. Certains jeunes chercheurs s’étant renseignés sur ces deux principes, celui de la loi de l’emmerdement maximal et celui du chat qui retombe sur ses pattes, ont décrété qu’en attachant une tartine de confiture sur le dos d’un chat, les deux lois s’opposent et s’équilibrent pour atteindre un état de gravité zéro. Le chat et la tartine flottent. De ce fait, Loi DeMurphy en a conclu que ce sont les chats qui défient les lois de la physique par leur simple existence et s’est mise en tête de trouver le compagnon idéal pour partager sa vie. Et elle l'a trouvé en la personne du Maneki-Neko, le chat le plus chanceux du monde. Ce n’est qu’après l’avoir rencontré qu’elle s’est souvenu à quel point ils sont indépendants… Quoi qu’il en soit, de leur Amour est né Nyan Cat.

La pomme ne tombant jamais très loin de l’arbre, Nyan a hérité de nombreux traits de ses parents. Nyan est maladroit, attire la malchance, mais s’en tire toujours relativement bien ! Petit être parfaitement équilibré, qui ferait se retourner Newton dans sa tombe. En effet, il a été montré et démontré très tôt durant son enfance que sous certaines conditions il n’est plus soumis à l’attraction. Pouvoir qu’il met vite au service de sa mère, puis de ses voisins, appliquant ainsi la vérité d’expérience suivante: « Quand on rend service aux autres, c’est se rendre service à soi. » Après tout, porter les courses de sa maman, c’est s’assurer ne rien perdre en chemin et pouvoir manger à sa faim. Quant à faire sa vaisselle, cela permet de faire des économies sur le mobilier et de pouvoir demander plus de jouets. Tondre la pelouse, gérer la croissance prolifique des dinautomnes dans les jardins d’à côté, c’est s’assurer d’avoir toujours un petit goûter chez les mémés.

Serviable, polyvalent, désireux de toujours mieux faire pour les autres et pour lui, persuadé, grâce à son expérience et au principe de réflexion de la lumière, que la bienveillance peut se propager et influer les autres, il s’engage dans l’armée et participe à la révolte de l’Ombre. A peine âgé de vingt-deux ans, déjà adulte, mais encore adolescent, naïf et des rêves chevaleresques pleins la tête, il n’était pas préparé à l’horreur de la guerre. En plein transport de blessés du champ de bataille vers les tentes de soin, il a paniqué et s’est figé en plein ciel. Soumis au principe de l’inertie, c’est un projectile ennemi qui l’a heurté pour qu’il soit décroché.

Autant vous dire qu’il n’a pas fait long feu. Triste fin n’est-ce-pas ? Et notre histoire pourrait bien s’arrêter là. Mais ! Oui, il y a un mais, sinon raconter cette histoire n’aurait plus aucun sens. Il est bien connu de tous que les chats ont plusieurs vies. Sept à Neuf en fonction des régions. Après la sixième mort, rares sont les minets prêts à risquer leur vie pour savoir combien il leur en reste encore. Dans le cas de Nyan, sept ou neuf, il a encore de la marge. Au moins, cela me direz-vous ! Mais selon les lois qui régissent les retours à la vie dans les Otherlands et selon le principe de l’équilibre, chaque action entraîne une réaction équivalente et opposée. Nyan, en revenant, à la vie, peut toujours « flotter » mais a perdu sa capacité de « voler », pour la compenser. Surement, n’est-il plus capable de rester assez concentré et que sa lumière s’est totalement dispersée. Adieu les arcs-en-ciel, bonjour le ballon de baudruche décoratif. Et de même, en considérant qu’un système ordonné tend toujours au désordre, dans les Otherlands plus qu’ailleurs, Nyan en a fait les frais et sa mémoire pris un sérieux contre-coup.

Aujourd’hui, traumatisé par la guerre et ses horreurs, il tend à vouloir vivre une petite vie paisible et confortable. Valhaland offrant cette perspective, il s’y est installé.