- Contexte et personnage:
L’Esquisse, c’est un univers complètement absurde où le ciel est rose et les terres peuplées d’Objets vivants, dans lequel des personnages de notre monde se réveillent sans savoir pourquoi, avec parfois des altérations physiques (comme un corps animal) ou mentales (comme une amnésie). Pour cet IF, vous avez pas grand chose de plus à savoir, si ce n’est que la Ville est le centre de l’activité humaine dans l’Esquisse et qu’elle est occupée par plusieurs organisations/milices, dont les Hussards Azur (des genres de mercenaires en cravate bleue), les Magendarmes (des mousquetaires improvisés policiers) et d’autres qui apparaîtront pas ici.
Parmi les lieux qui entourent la Ville, les Monts Vêtus sont un massif montagneux qui a la particularité d’être recouvert de tissus en tout genre, et d’être donc le lieu où plein d’explorateurs viennent chasser des vêtements malgré les dangers environnants.
Sydonia, comme un certain nombre d’habitants de l’Esquisse, n’a aucun souvenir de qui elle était avant. Et en plus de ça, elle s’est réveillée avec la conviction d’être le PNJ qui s’occupe de l’Hôtel, une sorte d’auberge qui accueille les nouveaux arrivants, et qu’elle tient depuis, certaine qu’elle l’a toujours fait. C’est un perso un peu spécial qui a l’air profondément normal mais passe son temps à être convaincue de savoir plein de choses sur l’Esquisse alors que c’est pas tout à fait le cas. Ah et puis elle a un canard géant de compagnie nommé Daisy.
Enfin, sinon, tous les persos mentionnés sont des persos du forum ou des PNJ. Mais normalement on a pas besoin de les connaître. Et le Whisquisse mentionné est un des nombreux alcools esquisséens servis dans les bars de la Ville.
— Le monde se divise en deux catégories…Le cow-boy aux longs cheveux roux pose d'un coup sec son bras droit sur le comptoir de l’Esquirol.
— Ceux qui ont un pistolet chargé…Puis se retourne brutalement vers la serveuse, sort son Remington et le pointe vers elle avec un sourire carnassier.
— Et ceux qui m’servent un Whisquisse. Toi, tu m’sers un Whisquisse.— Bien zzzzûr… Vous réglez comment…Un cliquetis évocateur répond à la timide question. De sa main qui n'est pas occupée à menacer quelqu’un, Syd sort une petite bourse, de laquelle elle extirpe quelques piécettes.
— Seulement si c’est du bon.Pendant que la caméra est fixée sur le remplissage de son verre, un chat en smoking fait glisser son verre jusqu’à elle. L’objectif pivote lentement pour détailler ses contours.
— Qu’est-ce que tu fous ici, Alix ?— Je vous retourne la question. Sortir un revolver dans un bar, ce n’est pas très civilisé.— C’est pour les dissuader de m’servir de la piquette. Et toi, tu viens m’en proposer, ou t’as quelque chose d’intéressant à m’dire ? J’cherche des gens louches qui seraient passés par ici.— Des gens louches, y’a que de ça dans cette ville. Mais si vous cherchez l'inspiration, vous devriez lever le nez, le patron a mis quelques dessins sur le mur.Syd attend que son verre soit posé en face d’elle, en avale une demi-gorgée, puis relâche la détente de son arme et balance sèchement le paiement derrière le comptoir. Pendant que le patron et son employée commencent à ramper pour ramasser la moindre miette, elle fait tourner son Remington en ricanant, puis le range à sa ceinture.
Avant de profiter du champ de vision libéré pour jeter un coup d’oeil aux fameux portraits, qu’elle parcoure un à un. Après un travelling horizontal, la caméra s’arrête sur l'image d’une frite encapuchonnée et de son acolyte au crâne d’oiseau.
— Hey.Syd, sur qui l’attention était de nouveau focalisée, tape du poing sur le comptoir pour que la serveuse se relève.
— Où j’peux les trouver, ces deux-là ?— Zzze zais pas, allez demander aux Mazendarmes ? Ils les zerzent auzzi.*
— Shérif.— Personne ne m’appelle comme ça. Accompagné par un plan américain, Lissandre Jénie Dupuis-Delamarche fait quelques pas larges pour montrer au spectateur toute sa distinction.
— Mais je vous écoute. Après une ellipse sur les explications de Syd, qui tient en main les portraits redessinés depuis ceux de l’Esquirol, la caméra se fixe sur le regard plissé de Lissandre, qui semble réfléchir quelques instants avant de répondre.
— Vous ne les trouverez pas en Ville. D’après mes hommes, elles se planquent dans les Monts Vêtus depuis cinq jours. Sans prendre la peine de lui répondre, Syd range ses papiers et se retourne. Alors que la caméra est toujours fixée sur lui, le shérif est alpagué par l’un de ses adjoints, qui lui tend un petit papier. Au moment où Lissandre le consulte, un gros plan met en évidence qu’il s’agit du portrait de quelqu'un. Quand relève les yeux, Syd a disparu.
— On a de la lessive à faire. Aux Monts. *
Plan large sur les Vêtus. Un essaim de chapeaux à plumes fend l'air, passe juste devant une silhouette dont l'unique oeil contemple les alentours tout de tissus couverts. Celle qui s'avère être une frite géante aux pieds en forme de compas laisse passer une autre nuée, qui la frôle avant de s'élever dans les airs.
La frite lève légèrement le pied.
Lorsque les chapeaux s'en vont, l'un d'eux - noir de jais - se détâche soudainement de son convoi, pour venir s'échouer calmement sur la tête d'Ekithée, qui marque un instant de pose en gros plan, puis continue d'avancer vers les sommets.
*
La caméra coupe vers Syd, en pleine rue, qui prépare son canard de compagnie pour le voyage.
— C’est vous, Syd ?Le pied à moitié à l’étrier, la chasseuse de prime se retourne, puis attend silencieusement que le panoramique se centre sur le lézard qui vient de l’aborder.
— Si vous allez aux Monts, je suis votre homme. Je les connais comme ma poche.Gros plan sur son bonnet bleu caractéristique. Puis sur le visage de la rousse. Et sur son revolver, qu’elle pointe sur le saurien.
— Je vous connais, les Hussards, vous dites que vous savez tout faire, puis dès qu’on vous paye, vous fuyez la queue entre les jambes.— Donc vous avez bien besoin d'un guide. — Hmpf.— Vous pouvez me payer 50% maintenant, les autres 50 à la fin.— 20% maintenant. — 40.Silence.
— C'est quoi ton nom, blanc-bec ?— Appelez-moi Curt Connors.— T'as tué qui, pour utiliser un faux nom ?— Allez savoir.— Je monterai pas plus haut que 30. *
Plan d'ensemble sur les plaines qui longent les Vêtus. Syd est de dos sur son canard, suivie par le lézard en mobylette. Plusieurs plans les montrent braver en se chamaillant les premières étapes des monts, suivis à quelques kilomètres près par Lissandre et trois mousquetaires. Une sorte de petit village finit par se dessiner dans le brouillard.
— Attends-moi ici, le saurien.La caméra coupe sur un plan du bar, où s'agitent les Traqueurs de fringues, les natifs des Monts Vêtus, et des explorateurs en tout genre venus picoler. Quand Syd passe les portes, l'objectif suit son avancée vers les comptoirs. Petit à petit, les jeux de cartes et autres beuveries s'interrompent pour la dévisager. Sans leur prêter attention, la rousse s'approche du comptoir, où elle est immédiatement approchée par une femme à la peau étoilée.
— Je peux vous aider ?— Ça dépend, vous savez où elles sont ?Syd montre les papiers.
— Qu'est-ce que vous voulez à Ekithée et sa bande ?La femme mystérieuse recule d'un pas et jette un coup d'oeil entendu derrière elle.
— Ecoutez, c'est pas une menace. — Vous croyez vraiment qu'on placarderait partout le portrait de quelqu'un qui n'est pas une menace ? — Alors oui. Tous les gens portés disparus, tous les candidats à la mairie de la Ville, tous ceux qui organisent des specta…Syd sort d'un coup son Remington et le pointe à quelques centimètres de la tête de la femme.
— Où je peux la trouver ?Une main sombre vient se poser sur l'épaule de Syd. Lorsque la rousse se retourne, c'est pour faire face à une silhouette crayonnée et mutique, qui semble la fixer de ses yeux inexistants. Alors qu'elle tente de se libérer de cette étreinte inquiétante, elle percute un homme aux longs cheveux blancs, tout aussi silencieux.
— Je vois…Au même moment, la porte du bar est ouverte en trombe.
— Syd ! Les keufs ! Y t'cherchent !— Tsss…Syd baisse lentement son revolver.
Pour le pointer d'un coup vers le plafond et tirer un grappin qui lui permet aussitôt de s'envoler à travers le bar.
— Prépare le canard ! J'te rejoins !Alors qu'elle esquive approximativement les coups de chaises et autres projectiles lancés par les clients, elle parvient à s'appuyer sur un mur pour se balancer vers une fenêtre. Au dernier moment, elle lâche son arme et traverse la vitre, pieds les premier, dans un fracas tonitruant, pour atterrir directement sur son canard et partir au galop, alors que la caméra bascule vers les mousquetaires, qui accourent en jetant des "Halte là !" désespérés.
— Fallait prendre autre chose que des épées !Accroché tant bien que mal à l'arrière, le garçon-lézard regarde leurs poursuivants s'essoufler alors qu'ils fuient vers l'horizon.
— Sympa le grappin ! Mais t'as plus de flingue ?Syd entrouvre sa veste. Juste assez pour laisser la caméra faire un gros plan sur un Colt caché dans sa poche intérieure, puis vers son air narquois.
— J'allais pas finir à poil, quand même.— Stylé.L'image suggère qu'il décrivait surtout la bourse juste à côté.
— Par contre, ils ont rien craché… Quoi qui s'passe ici, personne est de notre côté.*
— Msieur, on fait quoi maintenant ? C'est grand les Monts…Lissandre Jénie Dupuis-Delamarche fait quelques pas. Son regard prend la forme d'un plan large sur les hauteurs des Vêtus.
— Attendons son retour en Ville, ça n'en vaut pas la peine. À la base, nous devions juste l'interroger parce qu'elle menace des personnes au hasard avec son arme depuis ce matin. — Mais si elle rentre demain, elle aura tout oublié, et elle se prendra sûrement pour la héroïne d'un autre film. Vous vous souvenez pas, la semaine dernière, quand elle a pillé tous les riches de la Ville pour redistribuer aux gelées des bois alentours ? Le lendemain, elle est allée empaler quelqu'un pour sauver une princesse qui n'était même pas enfermée dans le Palais, et ne reconnaissait plus ceux qu'elle avait cambriolé. — Vous dites donc que la seule chose que l'on puisse faire, c'est essayer de sauver la personne qu'elle poursuit aujourd'hui… Le maître de l'ordre des Magendarmes met le pied à l'étrier de son étalon blanc.
— Vous savez où elles sont ?— Je ne sais même pas de qui il s'agit, mais l'important est que Sydonia croie qu'elle sont là-bas. Ce serait une sacré coïncidence qu'une destination au hasard soit la bonne. — À ce propos, on a interrogé quelques personnes…Sur le plan suivant, une troupe de mousquetaires paniquée se précipite au galop vers les hauteurs du Kilébômonchapô.
To be continued…
- Mot de la fin:
Merci à vous d'avoir lu, en espérant que vous vous êtes amusés à la lecture de ce grand n'importe quoi (moi en tout cas je me suis marrée). J'avais clairement envie de me lancer dans un enchaînement de retournements stupides qui se terminerait sur une grande fusillade et un duel de cow-boys entre Ekithée et Syd, mais la limite de mots m'oblige à terminer assez tôt hélas.