Un passé dépassé. Un souvenir regretté. Protégé. Un instant égaré. Retrouvé en une pensée. Replonger dans vos mémoires trépassées. Déterrer la beauté des récits achevés. Ressasser ces moments oubliés. Ces images aux couleurs délavées. Guidez vos personnages dans leurs pèlerinages. En quête d’un ancien âge. Quelques phrases pour revenir aux bases. D’un passé dépassé.
Écrivez en slam une introspection de votre personnage sur ses souvenirs (ou un souvenir en particulier).
Contrainte
Slam!: Dans son texte, le champion devra utiliser la répétition, soit de sons (assonance, allitération) ou de mots de même famille(figure dérivative). Le joueur peut utiliser la même répétition tout au long du texte, ou changer de son ou de famille de mot à chaque paragraphe.
exemple: Allitération (répétition d’une consonne): Si les salauds s’allient; si les missiles s’élancent; si nos soeurs sont salies; c’est la faute au silence (La faute au silence - David Goudreault) Assonance (répétition d’un son vocalique): Je mens énormément; j’ai un certain talent apparemment; souvent les gens croient en mes boniments; c’est étonnant. (Je mens - Bernard Friot) Figure dérivative: “Ton bras est invaincu, mais non pas invincible “ (Corneille, Le Cid)
Rappels importants:
Cette épreuve est d’une durée de 24h. (Du dimanche 26 mars à 00:01 au dimanche 26 mars à 23h59.) Il s’agit d’un solo en 1 post d’un maximum de 1500 mots. Indiquez les trigger warnings (TW) en début de post s’il y en a et évitez les sujets sensibles. Si cela est impossible ou en cas de doute, utilisez notre code pour y insérer les passages plus délicats.
Code:
<div class="TW">Le texte</div>
Si vous ne voulez pas être commenté, indiquez-le de manière visible au début de votre post. Les description de votre forum ou personnage en spoiler sont autorisées.
Pour la faire courte, l'Esquisse est un monde fantasmagorique blindé de trucs absurdes à chaque virage (dont un biome entièrement composé de matières textiles, que vous verrez dans ce texte), dans lequel des gens comme vous et moi se retrouvent projetés du jour au lendemain sans raison apparente, parfois avec des corps altérés ou, comme c'est le cas pour Easel, des mentalités altérées.
Easel, justement, est une jeune femme persuadée d'être la fille d'une prétendue divinité créatrice qui aurait créé ce monde, et d'y avoir toujours vécu. Elle s'en est faite la gardienne autorevendiquée - enfin, revendiquée par sa prétendue divinité créatrice, disons -, et mène un combat acharné pour convaincre les gens d'accepter et de respecter l'Esquisse. Et elle y arrive pas.
Aussi, petit détail, vous pouvez considérer ce texte comme un préambule à ma participation de l'épreuve 3 avec Elmae de NRP.
Bonne lecture à tous ! o/
Des voix, des vents, des vies
Il y avait des voix, des vents, des vies qui valsaient dans ces vallées vierges De velventines libertines, où convergent désormais Des rangs de riants arrogants s’arrogeant sans arrangement L’herbe et les arbres éplorés d’affourager tant de tyrans ; Les velours volaient vivement à la faveur des vents nouveaux Et leurs volutes veloutées virevoltaient sous les bravos Des voûtes inviolées d’Esquisse où volaient sans qu’on ne les vît Les yeux bienveillants et ravis de Mère veillant sur ses fils. Les Vêtus étaient envoûtants et s’élevaient avec vigueur Loin au-dessus des indécents desseins d’une vaine rigueur, On y vaguait et divaguait et vagabondait en rêvant Lovés d’invraisemblables airs dont venaient nous bercer les vents, Et l’on n’avait de vues que pour les valérianes de velours, Les sureaux feuillés de sari, les camélias de cachemire Ou les dandelions dentelés que l’on observait reverdir D’un vague à l’âme délivrant où les vices n’avaient plus cours.
Il y avait des voix, des vents, des vies qui ventaient dans mon ventre vide Quand vacillait au fond de moi la foi de vaincre l’invincible, Et je m’évertuais à vivre avinée de merveilles telles Qu’on m’eût donnée pour immortelle avant que la mort ne m’enivre ; Je voyageais de val en val et vallonnais les yeux rivés Sur les amonts et les avals que la rivière avait cavés Sans réveiller les vers à soie qui végétaient au fond des fleurs Des mûriers moirés mûrissant de leurs murmurantes couleurs, Et vers ces vergers verdelets aux verquelures vermillon Errait souvent lascivement un aventureux compagnon Venu s’émerveiller devant l’oisiveté des oisillons Qui voletaient dans les sillons volages évadés du vent ; Je l’invitais à visiter les invisibles cavités Que les Vêtus voilent à qui les voit avec avidité, Et je louvoyais avec lui qui s’avouait par monts et vaux Ivre d’un vertige nouveau de volontés inassouvies.
Il y avait des voix, des vents, des vies avant qu’il revînt ravager Vilement vallons et vergers en les ouvrant aux avanies D’un avenir envenimé d’évanescentes vanités Dont pèse à présent le grand prix que partout paye la vallée. La flore floquée flotte au fond des bassins bouffis et blanchis De couturiers aux cœurs taris les cautérisant au poinçon ; Un pieu délétère déterre impatiemment tous les mystères Que vainement terre la terre entre ses taies de molleton ; Des vaux sont dévastés entiers et des sentiers sont dessinés Sur des flanelles enflammées ou des satins assassinés En attendant que prétendants et contendants de toutes parts S’en accaparent une part et s’en repartent bassinés. Je me révolte évidemment, mais d’une voix qui s’évertue À ne pas s’avouer vaincue quand on la vainc si violemment ; J’ai vu ces vallées asservies et la vaillance en moi s’est tue, Privée des voix, des vents, des vies dont m’avivaient les Monts Vêtus.