Crachez dans les airs et ça vous retombera au visage. Ensemble, vous avez fait un choix et ça se retourne contre vous.
Le thème est laissé très libre, car nous considérons que la contrainte est plutôt difficile en plus d’être une contrainte narrative.
Contrainte épicée
Cadavre exquis: À l’aide d’un générateur de cadavre exquis, les maîtres du jeu créent une phrase sans queue ni tête. Vous devez utiliser cette phrase afin d’inspirer la narration de votre rp. Vous pouvez utiliser la phrase entière comme référence ou chaque mot individuellement. Si un mot a plusieurs sens, vous pouvez utiliser celui qui vous convient le mieux. Les mots peuvent prendre un sens plus figuré et peuvent changer de genre ou de nombre.
exemple: Le cadavre pourchassa la console de jeux ravissante.
Utiliser la phrase en entier: Les champions choisissent de créer une histoire où un personnage transformé en zombie, tente désespérément de récupérer la console d’un second personnage. Utiliser les mots individuellement: Un cadavre est découvert en pleine ville. Une équipe d’enquêteurs doit pourchasser leur suspect potentiel. Ils suivent sa trace jusqu’à une boutique de consoles de jeux. Ils découvrent que le coupable est un vendeur ravissant, mais ô combien dangereux! Utilisations figurées: Un personnage n’ayant pas dormi depuis plusieurs jours ou le personnage de La Mort pourraient être comparés à un cadavre.
Votre cadavre exquis :
Un neurone rigolo perdit la poudre de perlimpinpin.
Rappels importants:
Cette épreuve est d’une durée de 72h.(Du vendredi 24 mars à 00:01 au dimanche 26 mars à 23h59.) Il s’agit d’un mini-rp en 10 posts (5 par champion) d’un maximum de 350 mots. Indiquez les trigger warnings (TW) en début de post s’il y en a et évitez les sujets sensibles. Si cela est impossible ou en cas de doute, utilisez notre code pour y insérer les passages plus délicats.
Code:
<div class="TW">Le texte</div>
Si vous ne voulez pas être commenté, indiquez-le de manière visible au début de votre post. Les description de votre forum ou personnage en spoiler sont autorisées.
Kobe High School a un contexte à tendance réaliste school life qui se passe au Japon, en 2018, dans la ville de Kobe. Le lycée et l'université (situés sur le même campus) sont de renommée internationale, la culture japonaise se mêle donc aux cultures des autres pays via les différentes nationalités présentes sur le campus. Le slogan de 'université de Kobe ? Faire naitre le meilleur en chacun de nous !
description Mathéo:
Mathéo est un jeune étudiant en Littérature. Il participe activement aux clubs de natation, de littérature et de traditions japonaises. Plus tard, il souhaite devenir professeur de français - langue qu'il affectionne particulièrement car il a grandit avec - ou écrire des romans. C'est un garçon sérieux et travailleur, aux valeurs traditionnelles, qui a tendance à fuir les conflits et cherche à apparaitre sympathique aux yeux de tous. En réalité, il se ment souvent à lui-même sur qui il est. Il souhaitait poursuivre ses études en France mais ses parents lui ont demandé d'aller à Kobe pour veiller sur ses deux soeurs : Lou et Anna (qui n'attend que quelqu'un pour la jouer o/) (je vous invite à aller voir sa présentation sur le discord pour plus d'infos~)
Epreuve 1 : l'arroseur arrosé
346 mots
Mathéo observa les alentours avec précaution, plissant ses yeux fatigués par la lecture, dans l’espoir de voir plus nettement son environnement. Il s’était encore perdu. Les devantures de magasins ne lui disaient rien, il ne reconnaissait pas les rues qui l’entouraient non plus et son téléphone portable avait décidé de le priver d’internet. Cela s’annonçait mal.
Il erra quelques minutes encore, changeant de rue pour s’élancer dans une allée pleine de monde à questionner, avant qu’on ne l’arrête subitement dans son épopée. « Vous ! OuOUouIIIhihihi Vous ! » s’écria un drôle d’homme en sautillant jusqu’à lui. Il était vêtu d’un étrange costume d’arlequin, teinté de rouge, blanc et noir, mais qui avait été rafistolé avec ce qui semblait être un déguisement de Coq. Chacun de ses pas semblait être sur rebond et dégageait une telle impression de légèreté que Mathéo se demanda si la gravité avait eu pitié de cet homme. « Bonjour, jeune homme ! OH ! Et Vouuuuuhouhouuu ! » le salua-t-il tout en invitant les gens derrière lui à se joindre à leur compagnie.
« Je suis le grand HILARO ! Magicien à plein temps ! Créateur de rêves, ingénieur du grand pouvoir ET inventeur de la fameuse – célébrissime – Friandise magique ! Me feriez-vous l’honneur d’une démonstration pour le peuple, valeureux ?! » s’égosilla-t-il dans une théâtralité qui aurait fait frémir les meilleurs dramaturges. Mathéo tenta de lui répondre qu’il n’était pas intéressé mais Hilaro le priva de cette possibilité « Tout ce que vous avez à faire, c’est de goûter l’une de mes merveilles et vos rêves les plus fous s’exerceront ! Chacune révèle vos compétences à leur paroxysme ! C’est gratuit ! Du moins, pour la première ! Et en cas d’allergie, j’ai une potion qui annule tous les effets ! Que du BENEFICE ! » déclara-t-il en attrapant Mathéo et une autre personne au pif pour les tirer jusqu’à son stand. Différentes tartes et boissons sucrées y trônaient. « Je… D’accord ? » répondit dubidativement Mathéo, meurtri par la honte. Quelle affiche.
D'un côté, l'Indarë Reformatory School, une école conçue pour les jeunes ayant commis des délits ou des crimes, ou les élèves ayant des problèmes psychiatriques. C'est une école de réinsertion et de réhabilitation pour mineurs, encadrée par une équipe psychiatrique et policière. L'uniforme bleu. De l'autre, l'Indarë Secondary School, un collège-lycée classique disposant d'un programme spécial pour jeunes talentueux, séparé de l'IRS par des grilles en fer forgé et un parc qui n'a plus de frontière que le nom. L'uniforme rouge.
Et ma microbe en bref:
Ariana est du côté bleu, incarcérée dans le programme Forge pour incendie volontaire dans son ancien collège. C'est une petite collégienne de 12 ans toute choupi (c'est pas moi qui le dit, c'est mes membres). Elle aime dessiner (même si elle dessine très mal), les fleurs, les polly pockets, le feu. Elle a aussi un manque assez flagrant d'empathie envers les autres qui, malgré son côté hypersociable, peut parfois donner l'impression qu'elle est très froide, surtout que ce sont généralement les émotions négatives qu'elle a du mal à assimiler. Mais sinon la plupart du temps elle est mignonne, je disais donc. Tenez-la loin des briquets et tout ira bien *tousse*
Interforum
Epreuve 1 : L'arroseur arrosé
Mathéo Takahashi
Un peu de temps libre. C'était l'occasion pour trouver quelque chose à acheter, ou essayer de rencontrer des gens, ou n'importe quoi. Normalement, elle n'avait pas le droit d'aller en ville toute seule. Ils avaient peur qu'elle s'achète des allumettes ou qu'elle fasse une bêtise. Mais aujourd'hui, elle était dehors et elle avait bien l'intention d'en profiter. Elle aimait bien l'extérieur. Les murs de son école devenaient étouffants quand elle se souvenait – même si c'était rare – qu'il s'agissait d'une prison.
Un tapage attira son attention et elle dévia de sa trajectoire pour s'en rapprocher. Un type en costume étrange semblait donner un spectacle de... magie ? Sa tenue était difficile à expliquer, son attitude aussi. Elle se dit qu'elle avait plus urgent à faire que d'essayer de comprendre pendant ses quelques heures de liberté. Le fait qu'il la saisisse par le bras quand il remarqua sa présence ne l'aida pas à concrétiser cette pensée.
Entraînée bien malgré elle en compagnie d'un garçon qu'elle n'avait jamais vu, elle se retrouva plantée face à un stand de gâteaux et de boissons. Censé exaucer les vœux. Mouais. D'un côté, ses parents n'avaient toujours pas accepté de lui acheter son tamagotchi. Elle était sociable, non ? C'était une compétence ? Donc si ça améliorait les compétences, peut-être qu'elle serait encore plus douée en communication et qu'elle réussirait à les convaincre. Ou à convaincre l'école de la laisser avoir un briquet pour jouer tant qu'elle promettait de ne pas mettre le feu aux bâtiments. Elle ne croyait pas vraiment à la magie, mais ça se tentait. Dans le pire des cas, c'était une boisson gratuite. Ça ne pouvait pas faire de mal. Elle prit une des bouteilles pour goûter.
- Il faut la boire en ENTIER si vous voulez que ça fonctionne !
Hm. Ça faisait beaucoup. Et est-ce qu'il était obligé de leur crier dans les oreilles ? Enfin bon, d'accord. Pourquoi pas.
Sur leur chemin, les passants les dévisageaient. Sans doute se demandait-on comment ce drôle de phénomène avait bien pu les appâter. Mathéo jeta un œil discret sur l’enfant à ses côtés, elle ne lui semblait pas bien vieille. Etait-ce seulement légal d’embarquer une mineure dans ses entreprises commerciales douteuses ? Rien n’était moins sûr. Malheureusement, l’enfant fut plus rapide que lui et il n’eut le temps de l’en dissuader. Elle attrapa l’une des boissons pour la siroter. « Merrrrveilleux ! » s’exclama le magicien. « N’êtes-vous pas déjà plus SENSATIONNELLE ?! ».
Au delà de son extravagance outrancière quelque chose dans le comportement d’Hilaro chagrinait Mathéo. Plus il l’observait et plus une sensation de malaise l’envahissait, sans qu’il ne puisse mettre le doigt dessus. « Je vais prendre celle-ci » annonça-t-il pour attirer son attention loin de l’enfant et lui laisser ainsi l’occasion de partir. S’il avait été seul, l’étudiant aurait certainement choisi l’une des douceurs à grignoter mais puisqu’il n’avait aucune confiance en l’énergumène et que la fillette était toujours vivante après avoir descendu une bouteille, il jugea préférable de rester sur la boisson. Il attrapa donc l’une d’elles et en bu le contenu cul sec. Plus vite il terminerait et plus vite il pourrait filer.
« Merci » ajouta-t-il poliment après avoir sifflé sa dernière goutte. Le breuvage, chocolaté avec quelques notes de coco, n’était pas mauvais. Le sourire d’Hilaro, en revanche, le lui sembla davantage. « Fabuleux ! Un petit gâteau, maintenant ?? » insista-t-il. Mathéo positionna sa main devant la fillette pour l’en dissuader et alors qu’il allait refuser, son attention fût attirée par un cri. Une femme s’époumonait derrière eux. A mesure que celle-ci avançait, son corps se recouvrait de poils.
« Oupsie » fût le dernier mot de l’incriminé qui d’un coup franc sur la nappe de son stand remballa le tout en baluchon et prit ses jambes à son cou. Mathéo échangea un regard catastrophé avec l’enfant.
Peut-être que c'était une erreur, mais c'était trop tard pour se poser la question, elle avait déjà fini sa bouteille. La curiosité, le côté influençable. Le pauvre garçon qui s'était fait entraîner avec elle ne tarda pas lui aussi à boire sa propre bouteille, et le clown bizarre semblait très satisfait de lui-même. Un cri derrière eux les empêcha de prononcer un mot de plus. Est-ce que cette femme avait bu la même chose qu'eux ?
- Eh, c'était pas dans le..!
Trop tard, il était déjà parti. Ariana ouvrit de grand yeux terrifiés. Est-ce qu'ils allaient aussi se couvrir de poils ? Ou est-ce qu'il allait leur arriver autre chose ?
- Il a dit… Il a dit qu'il y avait un remède. Il faut qu'on le rattrape pour avoir le remède !
C'était urgent, important, essentiel avant de réfléchir à quoi que ce soit d'autre. Ils devaient à tout prix le retrouver.
- Il est parti par où ? Tu l'as vu ?
Oui, il s'était enfui dans cette direction. Par là ! Elle saisit la main de son compagnon d'infortune pour s'élancer à la poursuite du marchand-clown avant qu'il ne prenne trop de distance avec eux. Il avait un remède, c'était leur seul espoir avant qu'ils se transforment en monstres comme cette pauvre femme.
Elle était trop focalisée sur son objectif pour voir que le décor autour d'eux avait… changé. Mais ! Le marchand-clown était là, juste devant ! Assez loin, mais elle pouvait le voir, donc s'ils courraient plus vite… ils avaient une chance de le rattraper.
- Il est là ! On doit…
On doit… quoi… Le mot lui échappait… Courir ! Oui, courir plus vite pour réussir à lui mettre la main dessus et récupérer le… le… le remède !
« Le remède ! » rappela Mathéo qui se retrouvait soudainement pris dans une course effrénée. Il ne comprenait absolument rien à ce qui se passait mais la seule idée de se transformer en Chewbacca l’encourageait à suivre la fillette. Hilaro avait de l’avance mais il était toujours dans leur champ de mire, il leur fallait agir ! C’était peut-être même une question de vie ou de mort, qui savait ce qui leur arriverait ? Tel l’athlète qu’il était, Mathéo poussa sur ses jambes pour taper un sprint, prenant la tête de la course, la fillette s’envolant à moitié derrière lui. Dans sa précipitation, il ne remarqua pas le décor changeant, les visages différents et l’ambiance devenue soudainement bien plus festive. Il n’avait qu’un objectif : Hilaro.
« Mes valeureux, vous êtes encore là ! » ricana le vil personnage tandis qu’ils s’en approchaient. Il se stoppa net, les obligeant à en faire de même. « Huhuhu, cherchez-vous ceci, peut-être ? » se moqua-t-il en agitant une fiole remplie de poudre verte. « Vous disiez que c’était sans danger ! Qu’est-ce que vous nous avez donné ?! » s’indigna Mathéo. « Hm ? J’ai dit ça ? Oulalah, il s’énerve ! » fanfaronna Hilaro avant de se lancer dans un plouf-plouf. « Un, deux, trois nous irons aux boiiis » chantonna-t-il. « Quatre, cinq, six, cueillir des cerises ! » se surprit à compléter Mathéo, tout en applaudissant la performance. « Bien dit, l’ami ! Tiens, une récompense ! » ironisa le magicien. « Oh... une balle ! Ça fait tic-tac, merci ! » s’enthousiasma alors Mathéo, montrant fièrement sa balle à son acolyte. Celle-ci leur explosa à la figure, les aspergeant de slim. Protégé du déluge par un couvercle de poubelle emprunté à la ville, Hilaro reprit joyeusement sa route. « Beurk » commenta l’étudiant en passant ses mains sur son visage pour se dégager les yeux. Dans un élan de génie, il se tourna vers la fillette, un sourire idiot sur la face : « on dirait des crottes de nez ! ». Il donna un coup de langue sur l’une de ses mains. « Pas bon, ça ».
Pourquoi un garçon plus vieux qu'elle courait en la tirant par la main ? Il courrait vite, en plus. Est-ce qu'elle était en train de se faire kidnapper ? Elle essaya de dégager son bras, mais il la tenait trop fort et il courait tellement vite qu'elle avait peur de tomber s'il la lâchait. Déjà qu'elle avait du mal à suivre sans trébucher…
Un ricanement et l'interruption brutale de leur course la secoua un peu. Lui, elle le connaissait. C'était le marchand-clown avec sa bouteille. Il se moquait d'elle… non, d'eux. Mais oui ! Le garçon qui la tirait derrière lui était… c'était… en toute logique c'était celui qui avait dû boire aussi un truc. Ils étaient bien deux, non ? En tout cas il avait l'air un peu bête avec sa chanson et sa balle, pas étonnant qu'il se soit fait avoir par le marchand-clown. Alors qu'elle… Dans quelles circonstances avait-elle bu son machin, déjà ?
Quelque chose lui explosa au visage avant qu'elle ait le temps de creuser dans sa mémoire et elle secoua la tête, sans savoir où elle était choquée ou dégoûtée. ... L'autre s'enfuyait !
- Non ! Reviens et donne-nous le… le… ça !
Mince, c'était quoi le mot ? Elle l'avait sur le bout de la langue mais elle n'arrivait pas à le faire remonter à la surface. Son compagnon d'infortune lécha l'espèce de produit qu'il avait sur la main. Non ! Il ne fallait pas manger les trucs du marchand-clown. Ça pouvait… elle était sûre que c'était dangereux… presque sûre…
- Euh… ça va ?
C'était empoisonné ? Ça allait lui jeter un sort ? Soudain prise d'un doute, elle se mit à regarder autour d'elle.
- Pourquoi… on est là, déjà ?
Elle était sortie pour prendre l'air, et ensuite… il s'était passé quelque chose… et maintenant ils étaient là. Ah, beurk ! C'était quoi ce truc gluant sur elle ? D'où ça sortait ? C'était pas là tout à l'heure !
Mathéo riait aux éclats. Ah, si elle voyait sa tête ! Il s’abaissa de quelques centimètres pour se mettre à son niveau et la recoiffa, lui figeant une partie des cheveux en l’air à l’aide du slim qui s’y logeait. Son rire retentit de plus belle, le faisant tomber à la renverse. Quelle était drôle avec son air benêt et ses cheveux en pagaille ! Néanmoins, sa question lui coupa l’envie de s’amuser davantage. « Tu ne te souviens pas ? On court après lui » répondit-il en s’asseyant sur les fesses, pointant la silhouette du magicien au loin. « Il a notre remède » se rappela-t-il en se remettant sur ses pieds.
Il regarda plus attentivement l’enfant en face de lui, celle-ci semblait véritablement perdue. « Mathéo » se pointa-t-il avant de la désigner du menton. « Toi ? » demanda-t-il alors, surprit lui-même par son manque de vocabulaire soudain. Si la petite perdait la mémoire et que lui perdait ses capacités cognitives… alors, cela voulait dire que… « Oh ! » s’étonna-t-il en voyant passer un couple de dindes qui se tenait par les ailes. Il ne savait pas qu’une dinde sortie du four pouvait se balader et encore moins avec une amie. Non. Attendez. Cela n’avait aucun sens !
Il attrapa la fillette sous le bras, calant celle-ci contre son flanc, et reprit leur course poursuite. Il ne fut pas bien difficile de rattraper Hilaro cela dit. Ce dernier s’était arrêté pour un concours de claquettes improvisé avec un homme qui dansait sur les mains au lieu des pieds. « Remède ! » ne put que crier Mathéo. Il attira ainsi l’attention des danseurs. « Oh ! Encore là ? Vous êtes coriaces vous deux ! » s’en amusa le magicien. « Venez danser ! » les invita le second en les tirant avec ses jambes sur la piste. Un large sourire s’étira sur les lèvres de Mathéo. Il commença à se secouer les puces en rythme. « Voudriez-vous une tasse de thé ? » proposa Hilaro à la petite, coincée contre le flanc de l’étudiant.
Ah, oui. Le remède. Oui, bien sûr ! Pour la potion qu'ils avaient bue ! La potion qui avait un effet néfaste. C'est à cause de ça qu'elle a l'impression d'avoir la tête pleine de trous ?
- Euh, moi c'est…
Elle s'interrompit en clignant des yeux. Euh, oui, c'était une bonne question, ça. C'était quoi son prénom ? Personne n'oubliait son prénom comme ça ! Pourtant, elle n'arrivait pas à s'en souvenir.
- Je sais plus.
Elle se mordilla l'intérieur de la joue, mais l'information ne lui revenait pas. Elle ne pouvait pas perdre son prénom, quand même ! Elle regarda autour d'elle. Tout était vraiment bizarre, ici. Ou peut-être que c'était juste parce qu'elle ne se rappelait pas de l'endroit ? Non, quand même. Ah !
Le garçon – Mathis, Matt, Matthew ? – l'attrapa pour se remettre à courir. Il avait quand même beaucoup de force pour réussir à la porter comme ça. Mais au moins, ça leur avait permis d'arriver très vite au niveau du concours de claquettes. Ah, ils étaient là pour regarder ça ? C'était quand même pas très intéressant. Non, le remède !
- Donne-le nous !
Son compagnon d'infortune fut entraîné sur la piste de danse. C'est vrai, il n'était pas bien malin. Ou peut-être que c'était aussi l'effet de sa boisson ? Il en avait pris une, au moins ? Elle gigota pour essayer de se dégager du bras qui portait toujours.
- Mais non je veux pas de… thé…
Elle pencha la tête en le voyant faire chauffer un petit réchaud pour faire bouillir de l'eau. Oh, c'était joli, ça. C'était quoi ? Elle tendit la main vers les flammes et la retira aussitôt avec une grimace. C'était super joli, mais ça faisait un peu mal, d'accord, noté.
- Donne-nous le remède ! Sinon je… je prends ça et je te fais mal avec.
Elle pointa le réchaud en essayant de l'attraper. Elle voulait savoir comment s'appelaient les jolies lumières, il lui fallait le remède !
« Le remède ? Qui l’eut cru qui croyait prendre ! » déclara Hilaro avec malice. « Comme dirait l’autre, qui s’y tac s’y toc ! » ajouta-t-il en enchaînant quelques pas endiablés. Mathéo s’arrêta un instant pour réfléchir. Il n’avait absolument rien compris mais il hocha la tête avec entrain pour le soutenir. L’enfant sous son bras gesticulait, se tortillant comme un asticot cherchant à fuir l’hameçon qui l’attendait. Il l’observa un instant, cherchant à comprendre ce qui lui arrivait. Celle-ci tendait la main vers le charlatan et son thé, alors, dans un élan de gentillesse, il exauça son vœu. Il prit un peu d’élan et l’envoya dans les airs pour un aller simple sur Hilaro.
« Mais qu’est-ce ?! » s’étonna ce dernier, ayant à peine le temps de réceptionner la petite avant de s’échouer misérablement sur le sol. L’autre danseur, dérangé dans sa performance, pesta contre eux et s’en alla trouver une autre piste de danse. Mathéo chercha à l’imiter, sautillant tout en entrechoquant ses pieds mais il ne fit que s’emmêler les guibolles et tomba sur Hilaro qui était sur le point de se relever. « Ouille » cracha-t-il en réalisant le choc que ses genoux venaient de subir. La seconde chute du magicien découvrit une fiole verte qui détourna néanmoins son attention de la douleur. Dans un dernier élan de survie, il l’arracha des poches du vilain et ouvrit celle-ci pour la boire. Malheureusement, il eut à en recracher aussitôt le contenu, toussant à s’en décrocher les poumons.
« Ma pouuudre de Perliiinpinpin ! » se plaignit exagérément Hilaro. Mathéo lâcha la fiole sur le sol, laissant celle-ci rouler jusqu’à la fillette. Un vide s’installa dans son esprit. Le désespoir envahit son coeur. Le remède ne fonctionnait pas, il sentait sa conscience s’éteindre.
« NON ! » s’écria-t-il en se réveillant, dégoulinant d’angoisse. Il lui fallut quelques minutes pour réaliser qu’il était dans sa chambre. Ce n’était qu’un rêve ?