le soleil se lève tôt en Antère mais pas aussi tôt que Fleur
Assise à la petite table du balcon, enveloppée d'un vaste kimono, elle regarde le ciel se colorer. La brume se teinte de vapeurs rosées. D'oranges chatoyants. De jolis éclats d'or. Autour d'elle, leurs nombreuses plantes murmurent. Leurs feuilles bruissent. Leurs jolis pétales viennent la chercher. Fleur les laisse effleurer son poignet, se dégageant avec douceur pour porter son thé à ses lèvres. Elle esquisse un sourire fatigué. Répond à leurs salutations. (se félicite de n'avoir ici aucune capricieuse rose) Reporte ses yeux sur le carnet en face d'elle.
des noms griffonnés des points d'interrogation plusieurs adresses rayées d'un trait
« Ca colle pas.. » soupire-t-elle, rejetant sa tête en arrière
Le kimono glisse un peu de son épaule. (ses cheveux la chatouillent) Fleur n'est.. pas très couverte, en dessous. Elle ne le porte que pour éviter les regards confus si jamais des passants la voient sur le balcon. Il ne fait pas si froid, de toutes façons. Pas comme en Choc'hola, ou sous les vents turbulents d'Haven'tur
Fleur s'étire dans un soupir. Son oreille tressaille lorsqu'une tige l'effleure en voulant se tendre vers le soleil de plus en plus haut. Elle repousse le cahier. Rapproche son thé. Un parfum sucré de fruits rouges vient alléger sa fatigue. Elle y goûte sans se brûler la langue, ses yeux noisette absorbant le feu du ciel. Ce quartier a toujours une météo si lugubre, qu'il est curieux de le voir s'animer. Qu'il est rafraîchissant, de le voir se colorer.
elle souffle sur son thé décide d'arrêter de penser (puisque ça ne mène à rien)
Se dégageant sans violence de la verdure, Fleur s'étire longuement. Son dos craque. Ses manches retombent dans un bruissement de tissu. Elle ferme le carnet, ramassant sa tasse pour retourner dans l'appartement. Les tiges n'en finissent pas de s'attacher à ce qu'elles peuvent atteindre. Chevilles, poignets, mèches de cheveux, Fleur trébuche presque sur une racine envahissante. Ses yeux foudroient ce qui s'apparente davantage à une forêt qu'aux fleurs de leur appartement tandis qu'elle se perche sur la table de la cuisine.
« Vous êtes collantes, fait-elle en haussant un sourcil, c'est quoi l'étape suivante ? Vous poussez dans mes cheveux ? » le ton est plus moqueur qu'agacé
Fleur aime bien l'Antère. Si ça la rend vulnérables aux jeux de mots ridicules sur son nom (elle considère parfois mentir dessus, ça lui éviterait de s'énerver), ça donne également de petites voix à quelques végétaux. Leur conscience se développe davantage. Leur taille aussi. C'est la saison qui lui rappelle le plus la maison, à vrai dire, tant les Otherlands se couvrent de verdure. L'air est meilleur.
plus léger plus pur
« Allez embêter Panpan plutôt, ça lui fera les pattes. » rit-elle doucement
Contrairement à ce que ses airs stoïques peuvent laisser croire, Panpan n'est pas dénué d'humour. Ce n'est pas un humour.. lumineux, au goût de Fleur, mais c'en est un néanmoins. Un humour qui joue avec son nom. Voilà qui mérite bien de se faire réveiller par des lavandes ne tenant pas en place !
electric bird.
Panpan
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Le bout d'une oreille claque contre le drap au rythme des chatouillements que provoque une plante. Durant la saison, le plancher craque sous leur nombre et se voit couvert de mousse, de quelques champignons, racines et autres verdures fleurant bon la nature de chez nous. C'est un sourire qui vient ourler mes lèvres lorsque je m'étire de tout mon long sous la cabane de coton et de plumes de synthèses.
Du bout de la pièce, je l'entends rouspéter, vociférer les menaces qu'elle veut bien diriger sur moi. Je sens la délicieuse odeur du thé de fruits et de baies qui m'ouvrent l'appétit. Mes os craquent enfin et j'ouvre un œil pour observer les tiges minuscules d'une petite fleur qui m'observe quand je gratte enfin la fine fourrure qu'elle s'obstinait à garder.
"Tu viens faire un tour avec moi pour la peine" elle s'y accroche, petite carnivore insoupçonnée bien utile "Si tu es sage, on fera des merveilles dehors, tu auras… de quoi te sustenter" rien qu'un petit peu, elle se satisfera de quelques imprudents, elle est bien trop petite pour que ça dégénère et lorsqu'elle sera trop grande, ce ne sera déjà plus nos oignons.
Un sous-vêtement enfilé, je me joins à Fleur dans la cuisine, récupérant le thé en gardant quelques morceaux des fruits séchés pour les grignoter.
"Bien dormi, jolie Fleur ?" de mon sourire, on ne retient que les mots sur lesquels je jouerais sans la moindre subtilité. Pourquoi s'en soucier ? Je pose mes yeux sur les documents qu'elle a repoussés. Ces noms, chacun d'eux, je les retiendrais. Je vois certains visages qui me sont familiers, d'autres que j'ai simplement aperçus. Certains sont les pleurs de parents ou de proches qui nous ont contactés sans avoir d'autres indices sur les disparitions. "Ouais… ça colle pas. Fait ch-flûte."
Les feuilles craquent sous la dent, je m'indigne en silence, accompagné du chant des fleurs sournoises qui entourent la mouffette. Au moins, il y en a qui s'amusent, certainement pas nous quand on doit retrouver un habitant de la forêt, pire encore quand il s'agit de faire l'annonce. On épargne généralement les détails sordides qui sont à jamais ancrés dans mon esprit et très sûrement celui de Fleur. Les cauchemars sont un quotidien dont on se serait passé tous les deux. Les chasseurs sont humains, mais je ne vois rien en eux qui s'y apparente. Les monstres ne ressemblent pas à l'image qu'on se fait d'eux. Ils marchent sur deux pattes, ont une fourrure éparse et font de larges sourires quand ils ne tiennent pas directement leurs outils de mort.
"Tu te fais pas de scarabées aujourd'hui ? Mange mieux si tu veux garder un teint frais toute la journée" elle n'en a pas besoin, elle est très bien comme elle est. Je change de sujet pour éviter de démarrer en castagne. J'accompagne le geste à la parole, mes mains en coupe autour de mon visage aux cernes prononcés. "Va falloir s'occuper du chat perdu de la voisine, elle nous harcèle. Il est encore allé s'empiffrer au saloon. Il profite trop d'elle, elle va finir par s'en douter."
Fleur
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Son doux sourire ne saurait dissimuler cette langue de vipère et si Fleur ne l'avait pas en affection, elle l'aurait sans doute envoyé raser les pâquerettes. Ou du moins, l'abondante mousse qui colonise leur parquet craquant depuis l'avènement de l'Antère. Oui, elle aurait certainement fait ça. (plus les années passent, plus sa tolérance aux jeux de mots s'amenuise) Mais ses yeux noir triste glissent sur les feuilles qu'elle a négligé de ranger et bien vite, sent ses épines s'émousser. Non, elle l'épargnera. Cette étrange lavande à dents n'est pas la seule fleur qu'il aie dans sa poche.
Puis son attention part vite ailleurs. Tandis que Panpan croque dans des feuilles, les reines de l'Antère semblent se ravir de prendre ses mots à la racine. Les voilà qui lui tournent autour en murmurant des compliment. Leurs tiges s'enroulent dans ses mèches, leurs pétales chatouillent sa mâchoire. Elle secoue la tête en s'efforçant de rester digne face à leurs chants ravissants et parfums sucrés.
jolie fleur bien joué
elle en est encerclée !
« V-vous.. allons, assez. soupire-t-elle, tâchant de ne point se changer en pivoine, Le soleil m'a réveillée, mais j'étais bien. » jusqu'à ce qu'elle commence à réfléchir
Jusqu'à ce qu'elle se lève pour remuer la vase de ses angoisses, pensant à tort y trouver un indice. Mais à faire fausse piste sur fausse piste, elle aurait presque senti son thé tourner amer sur sa langue si les fleurs ne l'en avaient pas distraite. Fleur secoue la tête. (inutile de se morfondre) Ce dont Panpan se doute, elle n'en dira rien.
Fleur bat plutôt l'air de ses mains, achevant de repousser ses feuillues admiratrices. C'est vrai qu'elle n'a pas mangé. Il ne fait pas bon partir enquêter avec rien de plus qu'une tasse de thé un soupçon d'angoisse sur l'estomac. Surtout quand on risque d'avoir affaire à des situations promptes à le retourner. Fleur secoue la tête face aux clowneries de Panpan, tapotant le bout de son nez avec une grimace avant de le contourner.
les scarabées tintent au fond de son bol elle les enterre sous des pissenlits puis les noie de lait d'amande
« Che matou n'est pas auchi futé qu'il ch'imagine.., grommelle-t-elle, une carapace craquant sous sa dent, Les gens parlent.. et Michelle n'est pas sourde. » complète Fleur après avoir avalé
Ca, et elle avouera que le saloon n'est certes pas inconfortable, mais s'y rendre pour récupérer ce maudit chat commence à devenir répétitif. (on lui a un jour dit que les blagues les plus courtes étaient les meilleures) Posant son bol sur la table, Fleur jette un oeil à celui de Panpan avant de froncer le museau. Pas une seule protéine là-dedans ! Tout le monde ne peut pas aimer les insectes, certes, mais juste des feuilles.. La prend-t-il pour une dinde ? (ou se prend-t-il pour une chenille ?) Oreilles aplaties dans sa désapprobation, la moufette vient donner un petit coup de museau au coin de sa mâchoire.
elle fait la moue désigne son repas
« Et toi, tu te laisses mourir de faim ? Croque au moins quelques fruits secs, comme un lapin qui se respecte. » grimace-t-elle
De nouveau assise sur la table, Fleur s'étire avant de reprendre une bouchée de ses scarabées. Il lui faudra au moins ça pour supporter le miaulements de ce maudit chat et l'inquiétude de Michelle. Sans compter.. ses iris glissent sur le meilleur-pire colocataire qu'elle aie eu. (le seul, mais un détail) Si Panpan continue sur sa lancée, elle ne donne pas cher de sa patience. La moufette passe son agacement sur un scarabée, croquant avec plus d'énergie que nécessaire.
« Continue comme ça et tu vas t'effondrer avant même qu'on puisse ramener cette vermine par la peau du cou. » lance-t-elle, regard piquant à l'appui
Ce n'est pas que Fleur s'inquiète. C'est surtout qu'elle aime à reprendre Panpan, sans doute. Ca et.. et elle aimerait effectivement qu'il se nourrisse décemment. Il faut bien que quelqu'un y pense.
electric bird.
Panpan
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Ce n'est pas la première fois que je la complimente durant la saison la plus prolifique de l'année. Je le pense vraiment, qu'elle est belle Fleur et qu'elle mérite mieux que mes violentes impulsions lorsqu'un chasseur croise notre chemin. Elle est bien pire que moi et ne lésine aucunement sur les moyens, j'ai tendance à vouloir qu'elle soit en forme et à lui servir de protecteur quand elle pourrait m'en coller une, ou deux, ou trois sans la moindre peine. Je m'y plierais volontiers, contrairement aux bipèdes de naissance. Un homme, une femme, il y en a qui font des différences, d'autres pas. Je ne comprendrais jamais quel est l'outil de mesure juste pour définir ce qu'ils appellent virilité. Fleur, elle est plus virile qu'eux tous.
Je n'ai jamais eu peur d'elle ni elle de moi, on est du genre à s'inquiéter de la santé et du bien-être de l'autre plus que des coups que nous pouvons recevoir nous-mêmes. C'est bien ça le problème, ça nourrit nos inquiétudes. Elle récupère des scarabées, du lait d'amande et me répond. Je flâne devant mon repas végétarien qui manque de saveur. J'ai oublié les baies. Je sais ce que veut dire son regard, ses oreilles plaquées à sa toison rousse.
"J'ai oublié, la tête dans le… coton, littéral" je lui offre un sourire pour toute réponse, essuie mes yeux d'un revers de manche en baillant de toute mon soûle. "Dire qu'il fricote avec lustucru, leur business est lucratif et ne fait de mal à personne je dirais. Reste à savoir de quel côté on est" elle ne mérite pas ça la pauvre vieille, mais elle a ses mauvais côtés, comme tout le monde. J'ai appris qu'il y avait de bons humains comme de mauvais, un peu comme tout en fait.
Coup de museau dans la mâchoire. "Oui, oui, ça vient" melon, pamplemousse, cerises, fruits secs. J'imite les gestes vifs de la doucette et croque à pleines dents les extra dans mon bol. Je prends place à ses côtés. On nous a appris pourtant que les tables n'étaient pas faites pour s'asseoir, mais on s'en fout, une fois encore. Les conventions, on s'y adapte en temps voulu. Entre nous, ça n'est pas nécessaire et j'emmerde le premier qui me crachera le contraire.
Jus de goyave pour faire passer le tout, je repose le verre et gigote légèrement, un bout de mon pompon coincé sous mon séant. Bordel que c'est chiant. "Putain de vêtements"
J'ai dû faire des trous. Pourquoi faut-il que la norme, même ici ce soit ces animaux imberbes et cruels ? Qu'importe. Mon museau contre son épaule dénudée, je pose une main près de sa hanche. "Puis merde, on a mieux à faire, même si faut entretenir le réseau de ce connard de chat pour avoir des infos, il en donne pas assez pour qu'on lui sauve les miches. Son problème."
On a une affaire bien plus juteuse qui nous rapprocherait d'un taxidermiste. Je promets de le rembourrer vivant celui-là. "C'est pas normal, y'a des disparitions, mais à son palmarès c'est pas les bons qui sont exposés. Je soupçonne qu'il ait une collection privée ou qu'il revende à bon prix pour un salaire sous la table. Faut qu'on aille jeter un œil discrètement sinon il va changer ses méthodes, mais plus on attend et plus il a de chance de faire d'autres victimes. Pas lui… mais son fournisseur. Faut qu'on les chope tous les deux."
Fleur
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Sa tête cotonneuse a le mérite de tirer un petit rire à Fleur. C’est qu’elle ne s’imaginait pas un jour voir ses cheveux ressembler au petit pompom qu’est sa queue. Panpan est adorable comme ça. Elle aurait presque envie de le câliner. (de lui faire un bisou sur la joue) Oui, elle en aurait envie s’il n’avait pas réveillé en elle une humeur un peu épineuse récemment. Alors elle le regarde bâiller longuement en parlant de l’affaire. Hausse les épaules quant au côté duquel ils se placent.
deux faces d’une même pièce, pour elle Fleur est du côté de qui la paye et Michelle paye
Des fruits s’ajoutent au bol de Panpan, et de la satisfaction au visage de Fleur. Voilà qui est mieux. Plus d’eau, plus de sucres, on progresse ! Pas de céréales pour l’instant mais elle peut l’y amener plus tard. Il reste des barres céréales-chocolat un peu bancales qu’elle s’était essayée à confectionner plus tôt dans la semaine, sans doute pourront-ils emmener ça en partant. Fleur pique une gorgée de jus de goyave au lapin, pointe de sucré dans son craquant petit-déjeuner.
« Pas le plus pratique, leurs bails.. » jusqu'à ce qu'elle commence à réfléchir
Elle aussi s’est trouvée à devoir modifier jupes et pantalons pour être en mesure d’être.. elle-même. Curieux que le bipède sans plumes soit la norme dans un royaume aussi divers que Mêmeland, mais les choses sont ce qu’elles sont. Fleur note dans un coin de son esprit de s’intéresser à la couture. Ses mains dépourvues de griffes n’étaient pas suffisamment agiles pour manier fils et aiguilles à l’origine. (d’où leurs vêtements maladroitement adaptés avec des déchirures stratégiques) Elle se sent désormais plus confiante, cela dit. Si ce n’est pas elle, personne ne le fera.
Le museau de Panpan sur son épaule dévie le cours de ses pensées un moment. Fleur répond au contact d’un fredonnement. S’appuie contre lui en retour, le trouvant toujours largement confortable malgré l’absence de fourrure. (sans doute parce que c’est lui) Elle hoche la tête en finissant ses scarabées: le chat est un bon départ, mais certainement pas leur unique option. Ou la meilleure ! Désormais largement plus à leur aise dans la société bipède, les habitants de la forêt sans le concours de ce matou malotru. Ils n’ont pas à faire de courbettes devant lui, ou lui faciliter la vie. C’est un chat, non ? Alors Fleur demande à voir comment il retombera sur ses pattes, cette fois-ci.
puis vient l’affaire qui glace le sang dans ses veines et même la sève dans la tige de leurs amies fleuries
Fleur gronde, un son bas et profond qui vient de sa gorge. On la croirait presque molosse si on ne la savait pas mustélidée. Tuer passe encore. Mangeant elle-même des insectes, Fleur pourrait comprendre que l’on tue pour se nourrir. Tuer pour exposer le cadavre dans une pantomime tordue de vie, en revanche.. si c’est culturel, elle propose de trouver mieux à cultiver. Des tomates pour les mûrir à la pourriture et les jeter sur les dégénérés qui ont eu une telle idée, par exemple ! Voilà qui aurait du sens ! Hérissée de colère, elle doit se concentrer pour écouter Panpan.
après tout, lui aussi doit bouillir le ton de sa voix en dit long
« Il ne peut pas exposer les plus récents,, souffle-t-elle, ça serait trop suspect. Peut-être des enchères secrètes pour les plus tordus ? Ca me surprendrait à peine. »
Quand certains boivent de l’eau, comme elle pour faire passer les restes de scarabée sur sa langue, d’autres s’abreuvent des larmes des innocents, il semblerait. Un peu salé pense-t-elle, mais chacun ses choix. Et les choix ont des conséquences. Fleur s’impatiente de voir s’ils les assumeront, quand à leur porte frappera la rétribution.
« On pourrait.. vouloir visiter sa boutique, en tant que clients humains., suggère-t-elle avec une grimace dégoûtée, Pas incroyable mais une couverture raisonnable. Ou bien.. »
Fleur se redresse, l’étincelle d’une idée à l’esprit
C’est qu’ils l’ont observé, le monstre qui remplit les cadavres de paille pour en faire des trophées. Laborieusement, malgré les pirouettes de terreur, de rage et d’impuissance réalisées par leurs estomacs, ils l’ont suivi. Pisté. (chassé ?) Étudié. Ses rencontres avec son fournisseur sont plutôt régulières, contrairement à celles avec des clients. Elles n’amènent pas toujours une nouvelle victime, mais elles amènent parfois des commandes particulières.
Fleur frotte sa joue contre celle de Panpan avant de descendre de la table, amenant son bol à l’évier. Dans sa tête, les rouages d’une idée tournent toujours. Risqué et répugnant. Peut être réalisable pour autant. Fleur se retourne vers son ami.
« Un client avec une requête. Un taré avec une envie spécifique. Quelqu’un qui devrait rencontrer le fournisseur, pour s’assurer que c’est possible, pour jauger s’il a suffisamment confiance pour payer d’avance. »
suggère la moufette, fronçant les sourcils
Les deux au même endroit. Deux tiges fauchées d’un seul mouvement. Ni l’un ni l’autre ne pourraient s’échapper, s’ils préparent bien leur coup. Deux fois plus de risque, bien entendu, mais Fleur n’a jamais eu peur de se faire mal. Il y a eu trop de morts pour qu’elle aie peur. Pour qu’elle hésite, pour qu’elle recule. Elle accepterait toute idée avec moins de potentiels accrocs ( ne pas craindre le danger est une chose, voir Panpan en danger en est une autre); mais les risques du métiers sont.. ce qu’ils sont. Quoiqu’en dise son prénom, ils n’ont hélas pas choisi le chemin fleuri.
