The otherlands
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 Escapade onirique... Enfin, pas tant que ça {PV Morphée}

Escapade onirique...

Enfin, pas tant que ça

feat Morphée - The caves - 591 ap. Alice

Cette journée à chercher quelques vivres, autour de l’entrée de cette cave, n’avait pas été aussi fluctuante que tu ne l’avais espéré. Ce sac que tu tenais par-dessus l'épaule te paraissait bien vide. Trop vide à tes yeux. Bien qu’à moitié rempli. Tu avais vu pires récoltes, mais aussi de bien meilleures. Vagabonder à des kilomètres à la ronde sous forme féline n’avait guère porté ses fruits. De toute manière, chaque expédition ressemblait à une loterie… Y aurait-il quelques oiseaux égarés sur le chemin ? Des rongeurs ? des belettes ? Quelque chose de comestible à défaut de s’attaquer aux terrifiantes créatures qui logeaient dans les caves ?

Qu’est-ce que ce sac te dépitait… Mais il fallait bien rentrer à Tree Town. Sous forme humaine et armée d’une lampe à huile, tu évitais de glisser sur les parois humides de ces grandes grottes. Tu te frayais un chemin entre les stalagmites, gardant en tête la route à emprunter jusqu’à ta destination. Heureusement que ton sens de l’orientation ne te faisait pas défaut. Tu avançais prudemment, un pas après l’autre et les oreilles féline à l’affut du moindre bruit.

Et du bruit… Tu venais tout juste d’en entendre. Tu t’arrêtas net, ne bougeant plus d’une moustache. Telles des paraboles, tes oreilles détectèrent rapidement la provenance du bruit. Tu tournas la tête, plissant les yeux, pour mieux en discerner la source. Cela ne semblait pas être une créature, mais plutôt un humain… Tu n’avais pas l’habitude de croiser le chemin d’une âme qui déambulait dans les caves avec autant… D’insouciance ?

La curiosité te poussa à t’approcher, toujours équipé de son sac usé, mais lanterne éteinte de ton côté. Tu reconnus une chevelure bleutées dans les couleurs ternes des lieux. Tu haussais un sourcil. Tu ne l’avais jamais vu et pourtant, cette personne te paraissait terriblement familière… Surtout ces cheveux électriques.

Continuant de te faire discret, tu te posais quelques questions. Etait-elle perdue ? Avait-elle conscience qu’elle se dirigeait tout droit vers un endroit assez… dangereux ?... Puis pourquoi tu avais cette impression persistante de l’avoir déjà vu.

Ton bon sens et ton égoïsme t'auraient poussé à continuer ton chemin sans te rajouter plus de maux sur la conscience, comme si de rien n’était… Mais honnêtement, en étais-tu réellement capable ? Sans compter qu'elle semblait quelque peu maladroite, peut-être même empotée.

Jamais elle ne s’en sortira” songeais-tu, même si cette pensée relevait principalement du préjugé que de la logique. Tu te décidas finalement de la suivre, le pas léger, observant le moindre de ses mouvements de tes yeux perçants pendant cinq bonnes minutes.

Tu n’avais pas vraiment envie de l'interpeller, encore moins d'engager la conversation… Ce qui était totalement stupide… Rester planquer et attendre que le drame ne se produise ne t'apporterait rien - autant poursuivre ton chemin jusqu'à Tree Town plutôt que de faire semblant de te soucier de sa sécurité. Lorsque tu réalisas l'absurdité de cette filature, tu grinças des dents.

Décidément, ce qu’il ne fallait pas faire… Tu sortis de son ombre, sans annoncer ta présence. Comme ça. De nulle part. Au moins, tu avais la décence de ne plus cacher dans l'obscurité… dira-t-on…

- Vous ne devriez pas aller dans cette direction.

Aller… Un petit effort, Bagheera….

(c) Snow
Bagheera & Morphée591Ap.A
Voyage presque onirique

Oh, douce Morphée. Tu t’es perdue.

Encore.

Tu ne sais pas où avancent tes pas, tu n’es même plus sûre si tu es dans la réalité ou dans un rêve. Ça t'arrive souvent de t’égarer dans l’un comme dans l’autre ou dans l’un, puis dans l’autre. Tu marches comme une somnambule funambule, une main délicate suivant la paroie de la cave, l’autre tenant une lumière qui vacille à chaque gorgée d’air que la grotte prend. Tu espères tant que la flamèche tiendra, car s’il t’arrive de parfois supporter l’obscurité, tu dois avouer que depuis ton réveil, les ténèbres ont tant tôt fait de t’effrayer.

Tu ne sais plus pourquoi tu es entrée là. Sans doute lors de l’une de tes déambulations la pluie t’a surprise et tu as cherché le réconfort du sec d’un intérieur de cave. Et puis, plutôt que d’attendre l'accalmie passée, pourquoi ne pas juste explorer ? Sans doute l’idée t’a semblé logique à défaut de prudente. De toute façon, ce n’est pas cette dernière qui guide ta voie. Tu arpentes ce monde à la recherche de sens, de souvenir, de réponses. Tu es comme une âme en peine trop effrayée pour rejoindre les tiens et qui cherche à comprendre plutôt que de te blottir de nouveau dans les bras de ton père adoré en fermant les yeux sur ce monde.
Tu ne sais plus depuis combien de temps tu erres ici-bas.
Peux-tu vraiment le décompter ? Depuis que tu t’es réveillée, tu as l’impression que c’est tout ce que tu arrives à faire. Marcher à droite et à gauche, constater que du monde que tu avais construit, il ne reste presque plus rien, à peine quelques ruines douloureuses pour toi. Les contes de fée que tu avais fait se sont défait.
Et comme d’habitude, tu n’as pas été là pour empêcher quoi que ce soit.

C’est un peu une philosophie de vie qui t’as été apposée sans ton accord : tu arriveras toujours en retard à tous les rendez-vous importants de ta vie. Tu auras toujours la tête détournée aux tumultes qu’il te faudrait pourtant affronter.
Tu essayes de rattraper les retards que ton long sommeil t’as engendré mais tu es lentes, imprudente, tu ne comprends que la moitié, t’endors même parfois lors d’une explication. Que tu as hontes de ce que tu es, de ce que tu as fait, tu aimerais te racheter mais sans pouvoir à part celui de faire fleurir l’onirique, tu es bien incapable de quoi que ce soit.

Comment regarder ta famille bien aimée dans les yeux quand tout ce qui t’entourent à présent, c’est quelques pavots impuissants ? Quelle aînée pitoyable.

Tu soupires tandis qu’une lame de roche écorche un doigt qui l’éffleurait d’un peu trop près. Ça t’arrache une petite exclamation peinée tandis que tu marmonnes pour toi-même et pour le rocher.

Si tu n’aimes pas être touché, il ne fallait pas être la solution à tout labyrinthes, tu sais ?

La coupure est peu profonde mais saigne avec la fertilité d’un robinet mal rebouché. Tant pis, tu laisseras dans ton sillage une fine ligne de sang, en espérant que ça n’attire pas les animaux sauvages.
Ce n’est pas comme si tu avais de quoi te soigner de toute façon.

Tu te laisserais bien porter par tes songes si sortant de leurs ombres une silhouette n’était pas apparue devant toi, sauvage.
Or, on peut te reprocher bien des choses Morphée, de ta lenteur à ton air rêveur, mais tu sais reconnaître un esprit que tu as visité en rêve.

Tu lui souris, ravie de rencontrer une âme qui vive ici.

D’accord, pas par ici.” Ta voix se casse en lui répondant, tu es si peu habituée à parler. Elle est pourtant chaude et accueillante “Par où alors ?

Tu caches tes mains dans ton dos. Ta lanterne fait comme un halos autour de ta silhouette tandis que tes cheveux passent de bleu à châtain dans leur auréole sainte de lumière. Ta vue est un rêve Morphée et tu ne t’en rends pas compte.

Je me suis perdue” offre-t-elle en guise d’explication, comme s’il y en avait besoin d’une “Qu’y a-t-il par là ?
Escapade onirique...

Enfin, pas tant que ça

feat Morphée - The caves - 591 ap. Alice

Tu restais immobile. Impassible. Silencieux. Les yeux fixes.

Tu observais la jeune femme avec attention, te demandant si tu n’avais pas rêver sa chevelure bleutée quelques minutes plus tôt. En regardant d’un peu plus près, tu ne constatais qu’un simple châtain criant de banalité. Étais-tu déjà si fatigué pour confondre les couleurs ? Tu mis cette réflexion sur le coup de l’obscurité des caves.

Quoi qu’il en fut, la couleur de cheveux de cette inconnue aux traits familiers n’était pas la priorité du moment.  Tu appréciais grandement son honnêteté et sa compréhension. Visiblement, tu ne croiserais pas une forte tête comme toi aujourd’hui, ce qui aidait la situation.

Tes iris ambrés, qui reflétaient subtilement la lumière de la lanternes, pointaient un point dans l’obscurité, derrière la demoiselle. Comme pour déceler une présence…

- Des golems.

Tu n’apportais guère plus d’explication à ces mots. Ce n’était pas les plus terrifiantes créatures des caves, mais il serait bien idiot de foncer dans l’un d’eux tête baissée. Tu pivotais un peu sur ta droite pointant une direction à travers la roche. Tu répétas ce geste par deux fois, les accompagnant de quelques paroles.

- A deux kilomètres, dort un un grand basilic. Il y a des aqrabuamelus et quelques ogres là-bas. Méfiez-vous des gobelins aussi.

Tu soupirais longuement. Le mieux aurait été qu’elle se perde ailleurs, loin des caves grouillantes de monstres et de créatures obscures que tu ne souhaitais pas connaître.

En reposant ton attention sur elle, tu remarquas que la jeune femme tenait ses mains dans son dos, telle une enfant dissimulant une bêtise à ses parents. Louche. Tu fronçais légèrement les sourcils. Tu t’approchais avec précaution avant de tendre une main dans sa direction.

Si tu pouvais sentir cette fragrance métallique, n'importe quelle autre bestiole à la ronde en était tout autant capable.

- Je ne sais pas ce que vous cachez dans votre dos, mais cette odeur de sang risque de vous apporter bon nombre de problèmes. J’ai de quoi faire un bandage dans mon sac, si besoin. De quoi faire le trajet jusqu'à Tree Town ou la surface...

C’était fou. Pourquoi ce visage te paraissait si familier. Il te rappelait une sensation de légèreté ainsi que des fleurs bleutées. Comme dans un rêve oublié… Tu affichais une mine préoccupée, n’arrivant pas à sortir un seul mot ou une seule question. Tu remuais le nez, frustré par ton incompétence, comme si tu allais éternuer.

- Est-ce que l’on s’est déjà vu… Quelque part ?

Qu’il était difficile de se sortir les mots de la bouche par soi-même.

(c) Snow
Bagheera & Morphée591Ap.A
Voyage presque onirique

Que tu es sage Morphée. Tu bois les paroles de ton compagnons de route (car s’il ne le sait pas encore, pour toi, c’est déjà une évidence) qui sympathiquement (car s’il ne fait pourtant pas beaucoup d’effort, pour toi, c’est certain qu’il l’est) répond à tes questions avec patience (...ton point de vu est bien trop doux). Tu lui offres un sourire chaleureux et plein d’affection que tu sais si bien faire. Car tu es si pleine d’amour, Morphée, que tu souhaites le partager à tous ceux qui veulent bien se laisser approcher par toi.
Et lui, il a l’avantage de la douce familiarité et tu humes un parfum rêvé que tu connais qui flotte autour de lui, tu *le* connais, mais sans l’avoir trop approché. Car si des fois tu vas parler aux rêveurs, il y a d’autre fois où tu observes juste. ça dépend de ton humeur, ça dépend… de toi, en fait. Il n’y a pas de règles.
Car aucune règles ne semble pouvoir avoir de prise sur toi.
Pas même les règles sociales.

Ton regard suit ses mains et tes paupières papillonnent avec innocence tandis qu’il indiquent ce qui, pour tes yeux éveillés, semble juste être du noir à perte de vue, comme un cauchemar sans fin.
Tu ne connais pas la moitié des noms donnés. Et très franchement, ça pique ta curiosité, tu es sûre de voir toujours pire dans les mauvais songes, mais tu connais aussi tes limites et si tu peux t’enfuir d’un coup d’aile, il suffit d’une créature un peu rapide et ta fragilité sera déchirée si facilement. Et puis, tu préfères largement sa compagnie à des créatures possiblement cauchemardesques. Alors tu hoches la tête, tu essayes de prendre un air grave malgré ton sourire qui flâne.

Oh, oui. J’imagine que tout ça, c’est dangereux.” C’est tout ce que tu trouves intéressant à dire avant de finalement ajouter “Je suis nouvelle, j’essaye d’apprendre.”

C’est un demi-mensonge. Nouvellement réveillée, après avoir dormi quelques centaines d’années, ce n’est pas quelque chose qui intéresse grand monde as-tu remarquée. Mais, la nouveauté attire une certaine compassion et de la patience. Tu reportes sur lui ton sourire tandis que sur la pointe de tes pieds, tu te balances d’avant en arrière, sagement, silencieusement. D’habitude, tu observes plus patiemment mais là, ton coeur est en joie de croiser une âme qui vive. Alors, quand il te reproche de cacher des choses derrière ton dos, docilement, tu t’étonnes et lui montre :

Quoi, ma lanterne ?

Et quand il te tend la main, c’est avec plaisir que tu la saisis et la serre de tes doigts fins.

Oh mais quelle bonne idée, oui, si on se tient la main, on ne se perdra pas !

La sensation poisseuse et le claquement humide te rappelle ta blessure.

Oh, oui, oups. Je me suis coupée tout à l’heure, j’espère que je ne t’ai pas souillé tes vêtements.

Morphée, il te propose de te soigner.

Oh, tu ferais ça ? Tu es vraiment très gentil.

En attendant, non. Tu ne lui a pas lâché la main. Tu lui souris un peu d’avantage, si c’était possible, quand il te demande si vous vous êtes rencontrés.

Peut-être ? C’est comme dans la chanson." Tu t’éclaircis la gorge “J’en aiii rêêvéééé ! ♪” Puis tu ries dans la main encore libre, celle qui tient ta lanterne. “Tu vois maintenant ?

En attendant, comme pour provoquer la panthère, une mèche repasse au bleu.
Escapade onirique...

Enfin, pas tant que ça

feat Morphée - The caves - 591 ap. Alice

Cette inconnue brillait autant qu’un rayon de soleil et t'aveugler d’une candeur inhabituelle. L’auréole de lumière qui dessinait sa fine silhouette lui donnait presque une allure angélique.

Autant se le dire, tu n’avais pas croisé grand monde d’aussi souriant et bien intentionné ces derniers temps. Et la simple présence de cette femme dans les caves te semblait impossible, irréel. Était-ce un mirage ? Pourtant il n’y en avait aucun par ici. Comment un être aussi optimiste et insouciant avait-il pu atterrir dans les bas fond de Lostland ? Question assez rhétorique, quand on y pense… Elle ne semblait pas mesurer le danger tapis dans l’ombre et restait en décalage avec la réalité.

Tu ne pus t’empêcher de rester sur tes gardes. C’était louche. Tu étais sceptique.

Juste un peu.

Même si l’expression perplexe, collée à ton visage, n’était pas convaincante. Pas du tout.

Bien que tu t’attendais à ce qu’elle pose sa main dans la tienne pour que tu puisses inspecter la moindre blessure, tu ne t’attendais clairement pas à ce qu’elle serre les doigts. Tu eus un léger sursaut de surprise avant de la regarder avec de grands yeux étonnés. Heureusement, elle percuta finalement ton intention.

- Vous n’avez rien tâché. Il faudrait juste recouvrir la plaie.

Tu jetas un coup d'œil avisé à cette dernière. Elle était superficielle, mais le sang ne coagulait pas. Embêtant. Très embêtant. Il allait falloir doubler de vigilance, d’autant plus si vous vous éternisiez au même endroit. Gardant sa main dans la tienne, tu allas récupérer un rouleau de bandage dans ton sac avec ton autre main. Tu enroulas le doigt grossièrement. Un bout de scotch. Rien d’incroyable.

Tu levas les yeux à nouveau vers la demoiselle, sûrement pour t’assurer que ce bandage ne la dérangeait pas. Tu haussas un sourcil en voyant que l’une de ses mèches venait allègrement de virer au bleu.

Ooooooh, qu’est-ce que tu restais perplexe…

- Non. Cette musique ne me dit rien… Et je ne connais personne ayant la capacité de changer la couleur de ses cheveux. Pas de souvenir… Peut-être un nom ?

Malgré tes paroles, tu ne peux t'empêcher de la dévisager une énième fois. Mais c’était tout bonnement impossible que tu l’ais croisé. Nouvelle. Pas de coin. Paumée. Aucune chance. Et pourtant tu penchais un peu la tête sur le côté, pensif, continuant de creuser dans ta mémoire pour trouver la réponse à cette énigme - d’autant plus que ton interlocutrice ne semblait pas décidé à répondre clairement…

Tu n’osais pas vraiment l’avouer de vive voix. Cela sonnait bizarre. Embarrassant. Allez savoir quelle étiquette on irait te coller au front, après cela. Tu avais, peut-être, et tu insistais bien sur le peut-être, rêvé de cette personne.

Rien d’étrange. Une simple entrevue. Peut-être même un échange de conversation, tu ne t’en souvenais plus.

Tu fronçais les sourcils en constatant que deux paires d’yeux brillaient dans l’obscurité, semblant vous observer. Tu n’avais pas lâcher cette main, préférant même y rester agrippé.

- Ce que je vois, surtout, c’est que nous ne sommes pas seuls. Ils ne semblent pas dangereux, mais nous devrions bouger d’ici. Suivez-moi.

Tu serras la main, oubliant quelques instants que ta camarade de mésaventure était blessée. La nervosité, tout ça. Tu tirais doucement sur son bras pour l’inciter à te suivre.

(c) Snow
Bagheera & Morphée591Ap.A
Voyage presque onirique

Il te prend la main, Morphée, et ça te fait sourire encore de plus belle. L’absence de contact humain depuis ton réveil te rend dépendante et tu savoures cette gentillesse dans ses gestes. Tu l’observes fixement tandis que tes doigts serrent les siens et tu peux y lire un scepticisme qui t’amuse et te fait davantage sourire. Ton innocence dénote avec le lugubre des lieux, ton amour ricoche sur les parois des caves. On pourrait dire que tu n’es pas à ta place, mais les lieux te correspondent pourtant. Ils t’ont perdue autant que tu l’es au plus profond de ton être. Avoir quelqu’un qui te guide, même si c’est juste vers la sortie, est une perspective qui t’enchante.  

Ton guide nouvellement attitré te soigne. Rien de bien glorieux, tu observes de ses gestes un résultat grossier exécuté néanmoins rapidement et précisément. Ce serait plus facile s’il te lâchait, notes-tu mais tu ne fais aucun effort pour l’y aider et te contente de faire preuve de patience et à ton habitude : d’observer.
Merci” souffles-tu tandis que tu emmêles tes doigts aux siens, vu qu’il ne semble pas disposés à te lâcher. ça te rappelle tant de choses que tu ne peux t’empêcher d’avoir un sourire nostalgique, tandis que des souvenirs refont surface. Ton père, tes frères… Ils sont si peu nombreux, ces souvenirs, malgré ton grand âge. Ta vie a été stupide. Si longue pour si peu de vécu. Mais tu ne vas pas te laisser abattre pour si peu.

Alors Morphée, sors de tes pensées tandis qu’il s’adresse à toi. Attrape de ta main libre la mèche devenue bleue et fixe-la un moment avant d’expliquer doucement.
Ils font ça tout seul.” Comme si ça suffisait à répondre à tout. “C’est comme toi en panthère, c’est… dans ma nature, je crois qu’on peut dire ?
Tu ris sans te moquer devant sa perplexité. Il cherche tant à se souvenir de toi, tu trouves ça adorable. Tu ne cherches pourtant pas à être cryptique. Il ne te semble pas du moins, ne viens-tu pas juste de dire que tu l’as croisé en rêve ? Mais docile, tu continues à répondre à ses questions. Tu as l’impression que ça fait bien trop longtemps que tu n’as pas utilisé tes cordes vocales.
Je suis Morphée. Mais ça ne va pas t’aider, c’est la première fois qu’on se parle.
Tu as surtout passé du temps à l’observer quand tu le croisais en contrée onirique.

Comme là, où tu le regardes observer un point que tes yeux ne prennent pas la peine de suivre. Tu es bien plus intéressée à observer le passeur s’inquiéter et commencer à marcher. Tu es docile, Morphée alors tu lui fais un petit oui de la tête et te laisse être emmenée comme si on t’avait promis mille récompenses pour ton obéissance. À vrai dire, la chaleur de cette main dans la tienne te fait oublier une quelconque douleur car tu es ravie, Morphée, de te sentir ainsi entraînée.

Je ne sais pas me battre.” indiques-tu spontanément avant qu’il ne pose la question. “Et mon pouvoir ne servira à rien.” Tu avoues ton inutilité et tu attends d’observer si ce sera suffisant pour qu’il te lâche cette main.
Toi, tu ne le souhaites pas. Tu as senti qu’il s’est davantage agrippé. Malgré l’inconfort de la douleur, tu ne peux t’empêcher un peu de réciprocité.
Et ton sourire, éternel, flâne sur tes lèvres et tu te dis que c’est une bonne journée.
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