590 ap.A. C'est une nouvelle famille qui laisse les larmes couler en attendant sagement. C'est une nouvelle personne que tu te dois de remettre à ses proches, meurtris par le deuil. La vérité est que même si tu es réputée pour être douce, pour avoir du tact, tu ne sais jamais quoi dire. La peine est si visible, si palpable, que tu la ressens et elle te vole les mots. Tu dis ce qui te viens, ce que le cœur te dicte. Ca a l'air d'être assez, la plupart du temps. Les flammes s'éteignent, tu reprends ton travail. Avec dextérité. Avec respect.
Ils passent le pas de la porte, repartent les yeux toujours mouillés, le cœur toujours souillé. Mais le temps ici on ne l'évite pas. Le deuil se fera. Un jour. C'est toujours avec un pincement au cœur que tu les vois partir. Tu fermes ton agenda, tu n'auras plus personne aujourd'hui. Le soleil est aux aguets, il menace de sa descente, laisse place à la lune, celle que tu aimes tant. Tu songes à sortir et offrir tes ailes au ciel. Il parait que c'est une pleine lune cette nuit. Les plus belles à ton humble avis. Mais l'esprit se ravise, le corps se relâche. Peut-être que simplement rentrer et lire en buvant une bonne boisson chaude me fera du bien pour ce soir. C'était sans compter le cloche, sans compter le bruit de la porte qui s'ouvre sans s'annoncer. Tu descends de l'étage, là où toutes tes affaires sont et où tu vas généralement te réfugier quelque temps avant de rentrer à la maison, lors des fins de journées. Et tu le vois, sur le pas de la porte.
Ainsi donc à l’intérieur un corps finissait de partir en fumée. Littéralement. Morty connaissait un peu le défunt, il faisait partie des (nombreux) morts que le squelette avait rencontrées pendant ses derniers instants. C’était le hasard ou le destin, l’un des deux, qui mettait les mourants sur sa route. Et c’était son devoir, en tant que Mort, de les conforter, de rendre leur dernier voyage plus agréable à viv... mour... à effectuer.
Par principe, Morty observait parfois la suite des évènements (bien qu’elle ne le concernait pas). Celui-ci avait décidé de passer par la crémation, sa dépouille offerte aux flammes. Une pratique comme une autre, qui rendit Morty curieux. Alors, une fois que la famille était partie, il s’introduisit. Bien évidemment une porte ne retenait si le squelette (surtout un passeur) ni la mort, mais il était important de s’annoncer.
"Non. J’ai la mauvaise tendance de débarquer à l’improviste et sans prévenir."
C’était souvent le cas pour la mort. C’était la chose de dernière minute, après tout.
"Rassurez-vous, je ne viens pas pour vous."
Un squelette avec une robe noire, une voix sans vie et des orbites vides brillant d’une lueur bleutée presque malsaine avait la tendance à repousser les autres.
"Vous êtes la responsable de ce bâtiment et de cette machine, oui ?"
Il enchaina sans vraiment attendre la réponse.
"J’aimerai discuter avec vous. En toute sympathie, bien évidemment."
Il ne savait pas mentir. Il ne mentait jamais. Il était curieux, tout simplement.
Jabberwocky
Déjan-thé
Icône :
Citation : " I will bring justice to the dead, and love to the dying ones. "
Messages : 29
Âge : 400 ans par là
Race : Déjan'thé
Métier : Opératrice de crémation
Avatar : A2 - NieR Automata
Origine : Jabberwocky de Lewis Carroll
Pouvoir : Se transformer en dragon
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L'air funeste, il ne fut pas surpris de ta question, mais la balaya rapidement d'une réponse simple. Comme si tout était normal, comme s'il n'avait pas fait irruption dans tes pensées et ton temps, cet homme. Enfin, si tant est que je puisse le qualifier ainsi. Passons. Un pas en arrière et tu longea ses courbes saillantes du regard. Non, il n'était pas un homme. Et cela ne te disait rien qui vaille, un squelette en robe qui venait te voir par surprise. Mais ça aussi, il le balaya, précisant qu'il ne venait pas pour toi. C'est vrai que l'apparence peut-être trompeuse, il devait se douter que l'incompréhension se bousculait dans ton cerveau.
❝ En effet. Vous êtes à mon travail, et tout ceci me sert à l'exercer. ❞
Tu n'avais pas l'impression que la réponse lui importait plus que cela, soit. Tu étais curieuse de savoir ce qu'il venait faire ici, alors avoir cette réponse rapidement n'était pas une mauvaise chose à tes yeux. Un sourcil décontenancé, un sourire à demi mot, tu ne savais pas quoi répondre, mais ta curiosité ne fut qu'encensée.
❝ Très bien, je n'attends plus personne, ça ne me dérange pas. ❞
Dans la pièce principale se trouvait un sofa, vieux certes, mais toujours confortable et qui ferait l'affaire. Tu fis un signe de tête à celui qui était en quête de discutions de t'y rejoindre.
Son lieu de travail. Voilà qui était… non, ça n'était pas imprévu, vu la situation. Mais pour Morty, quel était son lieu… ses lieux de travail ? D'autre monde ? Son bureau ? Mais également dehors, quand il voyageait pour écrire son guide touristique. Et rassurer les mourants était… une occupation, non un métier. Pour lui, du moins, contrairement à la demoiselle. Au moins il ne l'effrayait pas.
"Merci."
Il la suivit, poliment. Il est important d'être respectueux quand on envahit l'espace d'une autre personne. Surtout quand on est aussi effrayant qu'un squelette.
"Je me nomme Morty."
Simple et efficace. Pas de perte de temps à ce sujet.
"Vous semblez vous occuper des mourants également, je me trompe ? "
Ou de ce qui a arrêté de mourir également. Les choses pas très sympathique, mais nécessaire. La fin de vie n'est pas amusante, c'est certain.
"Je ne pensais pas rencontrer un autre être avec une occupation similaire."
Savoir que l'on n’est pas seul sur cette Terre est toujours rassurant, même pour un être aussi froid que Morty.
Jabberwocky
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Le jeune homme, ou plutôt, les jeunes os, s'appelaient donc Morty. Simple, soit.
❝ ━ Enchantée Morty, je suis Jab. Et oui en effet, c'est bien mon travail que de m'occuper des morts. Je ne les y envoie pas pour ma part néanmoins. Je les accompagne juste de l'autre côté. ❞
Tu ne voulais pas être désagréable ni irrespectueuse envers ce Morty, car il fallait bien que quelqu'un s'y colle, au final, mais tu voulais rester clair sur ton rôle dans ton métier. Toi, tu es dans le respect de la famille et du défunt, ainsi que de la profession. Tu ne pouvais en dire autant de celui que tu avais en face de toi, puisqu'au final, tu ne le connaissais pas.
❝ ━ Dites moi, si vous êtes bien qui je pense que vous êtes, est-ce vous qui décidez de comment on meurt ? ❞
La question peut sembler tranchante, accusatrice. C'est car elle l'est bel est bien. Tu ne répondis pas à sa question, attendant qu'il réponde à la tienne. Surtout que tu ne comprenais pas bien où il venait en venir. Car s'il parlait vraiment de quelqu'un qui s'occupe des morts, il y en avait plein, il y en avait toujours eu. Par contre s'il parle de quelqu'un comme lui, effectivement, il n'y avait que lui. Car tu n'étais pas la mort, pas la faucheuse. Tu étais bien plus douce, nombre de personne ayant connue des morts bien trop violentes n'avait pas eue cette chance, de connaitre la douceur.
Son... comment les humains appelez ceci ? Son intuition était juste. Elle et Morty étaient bien plus similaires qu’elle le pensait. D’un autre côté, qui aimerait avoir des points communs avec un squelette viv... mor... avec un squelette ? Très bonne question.
"C’est une noble cause."
Peu sympathique d’après les vivants. Le départ n’est simple que pour une poignée d’entre eux, et le préparer est difficile.
"Je suis celui-ci. Du moins, une partie."
C’était compliqué. Même la mort a de multiples facettes. Il y en avait d’autres comme lui. Ainsi était la vi... l’existence. C’était important pour l’ordre de l’univers.
"Toutefois, non, je ne décide de rien. Tout comme vous, je ne fais qu’accompagner. Les raisons pour lesquelles la vie quitte un être m’importent peu."
Le fait restait le même : une âme partait. Il n’était jamais responsable, et pourtant Morty était un bouc émissaire parfait. Le cas classique ou l’on abat le porteur du message...
