Origine: Bambi
Ame : il l'a toujours
Particularités : Deux longues oreilles noires et un pompon très encombrant depuis qu’il est bipède. Il a développé cette capacité de changement en apprenant des autres.
Pouvoir : Hypermnésie : capacité à se remémorer des éléments vu, entendu, vécu depuis la petite enfance à maintenant comme s’il l’avait vécu la veille. C’est bien plus contraignant que ça en à l’air, même si utile pour son boulot, sa rancune n’en est que plus tenace.
Classe sociale: Moyenne pour ainsi dire, il lui arrive plus d’accepter des cas faciles pour se nourrir que de résoudre les affaires complexes qu’il n’abandonnera jamais.
Panpan
J’avais peur et j’étais ignorant, mais j’étais heureux. Aujourd’hui, je dirais qu’avoir appris du monde a définitivement enterré le lapin insouciant et s’il m’arrive de faire dans l’extravagance, ça n’est que pour atteindre les objectifs que je me suis fixés et rien d’autre. Je n’y prends aucun plaisir.
Je suis peut-être rabat-joie, impulsif dans mes pensées, cela peut déborder sur une fourchette entre léger et à fuir. Si vous me voyez sourire de toutes mes dents, courez. Cet état reste minoritaire, c’est un aspect assez restreint de moi que j’essaie de réprimer. Mes nerfs, je préfère les passer sur des enquêtes et les critiques culinaires que je rédige lorsqu’on me sort qu’une salade ce n’est que de l’herbe assaisonnée. Je ne mens même pas, je suis très sérieux et si mon esprit vagabonde parfois dans des chemins sinueux et incongrus, ma tête reste bien sur mes épaules et mes pieds sur la terre ferme. On dit que je suis terre à terre. Encore heureux ?
Les hommes trouvent normal de tout comprendre, que tout leur tombe sous la main s’ils y mettent du cœur, mais ils n’écoutent jamais la petite voix de notre mère Nature. Elle est pourtant essentielle à tous, si on oublie que certains voient leur temps suspendu. Évidemment la vie n’a pas la même valeur pour un presque immortel que pour les imbéciles qui savourent jusqu’à la dernière heure, mains fripées et cheveux blancs les accompagnants. Puis, c’est faux, ils ne savent pas tout, ils se comportent juste comme si c’était le cas. Qu’est-ce qu’il y a de mal à ignorer certaines choses ? Je me pose beaucoup de questions, par curiosité notamment et je me suis surpris à les imiter dans cet entêtement à vouloir approfondir ses connaissances. Mais je ne me rendrais pas fou pour autant et je n’ai de mauvaise foi que pour admettre me sentiments.
Quelques anecdotes :
Je suis végétarien, mais ça coule de source. J’aime les salades et je connais les noms que les humains leur donnent. Ce qui est croquant sous la dent est un régal pour moi.
J’ai la sale manie de ronger mes ongles quand je réfléchis, ça m’arrive aussi quand je lis et je le fais souvent. Particulièrement le journal.
J’aime le confort des couvertures synthétiques très douces, il m’arrive de faire une vraie cabane de coussins et autre pour m’isoler, c’est ma bulle secrète, il est interdit d’y entrer.
Les fleurs, pour certaines, je les préfère dans mon plat que dans un vase… c’est bizarre et c’est aussi cruel que d’avoir un animal domestique. Deux c’est déjà mieux, mais ça reste un intérêt personnel que je ne comprends pas.
Je maîtrise parfaitement ma transformation, mais allez savoir pour quelle raison, certains attributs refusent de disparaître, sans doute parce que je ne suis pas humain. Mes longues oreilles sont noires et mon pompon blanc est conservé lors de la transformation.
Je suis plutôt fière de mon apparence, ma corpulence est robuste, environ un mètre quatre-vingt-deux pour soixante-seize kilos, des épaules larges, une musculature qui va de pair avec mes années d’exercice à courir d’un endroit à un autre sur de longs sauts et des distances énormes pour de si petites pattes. Je ne suis pas le plus grand des lapins et je ne le serais jamais, je n’aurais jamais échappé à la vigilance des hommes si je n’avais pas conscience du moindre mouvement. Je suis assez agile, mais très peu lorsque je troque mes longues incisives contre de toutes petites parfaitement alignées.
Il y a tout un tas de choses que je ne peux pas me permettre en étant un homme et ça me dépasse que ces choses aient subsistés jusque-là. J’admets qu’il leur a fallu être rusés comme des renards pour parvenir à contrer ce que la nature ne leur offrait pas, à savoir un pelage pour tenir l’hiver. Mais de là à se vêtir constamment, ça me dépasse. Peu importe, je mets ce qui passe en ayant quelques réserves. J’aime quand les vêtements sont un peu larges, quand la matière ne gratte pas et reste synthétique. Il m’arrive de me déguiser selon la mission attribuée, alors je porte un peu de tout, mais je n’envie pas les gens qui portent des talons aiguille. Comment font-ils ?!
Mes traits sont assez fins, pourtant le tout donne un caractère patibulaire, où alors c’est juste parce que je n’ai aucune envie de me forcer à sourire pour dire bonjour. Ces règles de bienséances sont aussi désuètes que de se passer une brosse dans les cheveux.
Soul
Je me souviens avoir été un lapin inoffensif et vivant sans la moindre conscience de ce qui m’entourait. Je voyais les hommes comme des monstres et les monstres n’étaient bien souvent pas ce qu’ils dépeignaient. Dans leurs yeux il y avait l’horreur que la différence leur faisait éprouver et la bêtise de réagir en conséquence comme s’ils pouvaient s’en réclamer raisonnables.
Dans les miens, à cette époque où je me régalais des baies et des pignons de pin lorsque les écureuils étaient d’humeur partageuse, il y avait la peur de cette odeur et des coups de feu trop fort. Du métal qui se referme sur les pelages immaculés en venant blesser de l’amarante couleur et s’engluer sur les membres. Mais je ne les avais jamais vu d’aussi près.
Nous vivions en paix, le petit prince, la forêt et moi. Mes nombreux frères et sœurs, cousins, aïeuls. Nous vivions heureux et nous ne demandions rien de plus que ces journées prolongées à sentir l’herbe fraîche, coupée, grignotée sous nos pas. La terre humide ou la neige froide, les brindilles sèches ou la pluie diluvienne. Tous les temps me convenaient dans cet univers enchanteur.
Mais ils ont tout détruit. On nous avait caché les disparitions, jusqu’à ce qu’elles se multiplient et jusqu’à ce que les museaux téméraires s’aventurent trop loin pour faire demi-tour. C’est un coup qui a retenti et les oiseaux qui ont fui. C’est une peur panique qui m’a prise et que j’ai poursuivi. Alors, je l’ai vu morte. Lui le chasseur emportait Bambi et sa défunte mère loin de moi. Gibiers que je ne voulais pas voir détruits, dépouillés de leur nature si fragile et mystique à mes yeux. Cette forêt, c’était toute ma vie.
Je suis devenu fou et je les ai suivis sur ces sentiers où la terre faisait place au goudron, où les êtres qui se cachaient sous des montagnes de tissu avaient battis leur domaine. J’ai bien failli y rester, moi petite bête, si je n’avais pas joué de rapidité, j’aurais fini en civet.
Je suis rentré, mais je n’ai jamais oublié et j’ai vu d’autres de mes semblables changer leurs pelages pour cette insanité humaine. Je les ais imités, j’ai posé des questions, tout un tas et j’ai appris avec le temps. Mais jamais je n’ai trouvé leur trace. Je n’abandonnerais pas.
Aujourd’hui, j’ai fait de ma carrière d’homme mon principal revenu. De ces petites histoires de couples à prendre des photos pour prouver la culpabilité d’un imbécile en plein adultère ou pour retrouver la peluche perdue d’une enfant crédule, je suis un chef. Mais dans l’ombre, ce sont les disparitions de mes semblables qui m’inquiètent et que je chasse à la façon d’un justicier. Je les retrouverais.
Il m’est arrivé d’annoncer de mauvaises nouvelles, d’en prendre la responsabilité et de sentir sous mes poings rougis de sang les mâchoires se briser de ces horribles meurtriers. On ne les condamne pas. Pourquoi ? Parce qu’il faut bien manger. Dure réalité, reçue comme une gifle, on se nourrissait de viande, on élevait même des animaux en appelant ça bétail afin de les tuer plus tard. Pour se nourrir. C’est une excuse, que je n’ai jamais supporté. Je ne peux condamner ceux qui s’abreuvent dans nos clairières, ceux qui effectivement n’ont d’autre choix, mais pas ceux qui gaspillent les précieuses vies sous cet unique prétexte.