C'est l'histoire d'une Barbie sous la peau d'un âne - EN COURS

« Ma précieuse Barbie,
Quand tu es loin de moi... Je suffoque. Tes grands yeux azurins déversant des sanglots à n'en plus finir ne cessent de me hanter depuis ton départ. Tu étais si belle dans ta peine lors de nos adieux. Je peux encore entendre le rythme frénétique de tes talons et celui de ton cœur à l'autre bout du couloir. Je sais que je ne dois pas te retrouver, je le sais.... Mais je ne peux m'arrêter de penser à ta beauté, ta perfection même dans la plus grande des frayeurs... Je ne dois pas me l'avouer, pourtant j'aimerais t'admirer en train de trembler. J'aimerais ressentir et contempler ta peur, ta peine et ta capitulation éternelle. Quel délice pour mon esprit détraqué de t'imaginer ainsi brisée et docile à mes pieds pour l’éternité. Dire qu’au début, j’aurais tout fait pour toi, oui j’aurais donné ma vie pour te protéger... Mais je suis cassé, contaminé, condamné pour t'avoir un jour rencontrer, Barbie. Je veux sentir l'horreur se mêler à ta douce fragrance sucrée et fleurie. Vraiment... c'est une extase perverse qui me rendrait hystérique, extatique.

Déjà à l'époque, je ne pouvais pas y résister, te résister. Caché pour ne pas me faire remarquer. Trop timide pour oser t'aborder. Je t'ai tant observé en secret, pourtant c'est toi qui est venu me trouver, c'est toi qui m'a charmé. C'est de ta faute si aujourd'hui encore mon esprit n'arrive pas à oublier ton buste au galbe parfait. Ton corps élancé et ravissant avec tes courbes divines. Une taille fine et des hanches fertiles... J'aimerais y poser mes mains une nouvelle fois. Je peux sentir monter en moi le plus horrible des vices. Te posséder. T'enlever et te dévorer... Mais tu as fait le choix de me repousser.  Aujourd’hui j’ai compris. Tu ne les pensais pas, n'est-ce pas ? Toutes ces atrocités que tu m’as lancé… Tu voulais juste m'obliger à te détester, Barbie.

Je le sais.

Même si tu me répétais que c'était faux, je continue de me dire que tu n’as pas choisi cette vie, tu es depuis toujours, arrachée au monde réel pour assouvir les caprices de ces Rois sans limite. Je ne peux tolérer cette réalité et je sais que tu as voulu me protéger... Je le sais Barbie ! Arrêtes de mentir, c'est pour ça que tu ne disais ne plus vouloir de moi. Oui Ah ah ah… c’est ça, tu n'as pas le choix car tu leur appartiendras pour l'éternité. Tu es leur jouet, leur objet… Tu devrais être le mien.

Attends-moi Barbie ! Un jour je viendrais te libérer, je te rendrais ta liberté et nous pourrons nous aimer... Car même si tu me disais sans arrêt que c'est impossible, que je te fais peur et que tu ne m'aimeras jamais. Aujourd’hui tout est limpide, j’ai compris la vérité cachée. Oui Barbie arrête de te cacher car je sais que tu mens. Tu te mens et tu es trop belle pour ces mensonges, Barbie. Je suis ta destinée, je suis ta moitié, crois-moi... Crois-en moi. Je viendrais et je risquerais ma vie pour mieux t'admirer. Et ce jour-là, je pourrais à nouveau caresser ton visage tout en ovale et retrouver tes joues roses. J'aime tellement ton petit nez fin et légèrement relevé. Je veux retrouver tes lèvres pulpeuses, j'aimerais les voir sourire comme dans nos jeunes années. Arrête de pleurer mon absence, je t'en prie. Arrêtes de pleurer Barbie...

J’ai mal d’imaginer tes longs cheveux d'or ondulants sous la brise putride de ses terres damnées où tu es enfermée. Je pleure de ne pas pouvoir contempler ton allure contrôlée, tes tenues distinguées… Ton air parfait. Parfois je m’égare en pensant à tes mains fines et délicates qui s'activent et ordonnent à ces incapables, ces ignorants de la chance qu’ils ont de t'avoir pour maîtresse... En vérité, ça n'a jamais été de moi dont tu avais peur, mais c'est de lui, n'est-ce-pas ? Tu avais peur de ce qu’il pouvait me faire si je venais lui retirer son jouet. Oui, c’est ça, tout est de sa faute à lui. Un jour, je le tuerais. Tu seras libre et à moi. Ainsi si tes longues jambes se dérobent et que tu manques de tomber, je pourrais te rattraper. Je pourrais caresser ton dos jusqu'à ta chute de reins naturellement cambrée, redécouvrir ton ventre plat et la fermeté de ta cuisse. Oui, je veux faire rougir ta peau d'albâtre sans pudeur... Je veux serrer ton cou à l’en faire craquer…

Je ne peux plus le supporter... Un jour, je finirais par te libérer.

Oh douce Barbie, tu es belle à en crever.
S’ils ont le malheur de l'ébruiter,
Ils verront leurs langues coupées.
S’ils ont  le malheur de te regarder,
Ils verront leurs yeux percés.
S’ils ont le malheur de t'aimer,
Ils verront leurs cœurs arrachés.
Ne m’oublie jamais, Ma Barbie
Ton Ken »