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 all on that day || ft. Troll

Gali
Tick Tock the Croc
Icône : all on that day || ft. Troll K5OhCv3
Citation : “I'm not strange, weird, off, nor crazy, my reality is just different from yours.”
Messages : 26
Race : Déjan'thé
Métier : Animal domestique ;; Bénévole au Magasin des Suicides
Avatar : Amaimon (Blue Exorcist)
Origine : Peter Pan
Pouvoir : Transformation (croco/humain)
https://otherlands.forumactif.com/t234-i-want-it-all-but-i-want-you-more-gali-l-alligator
Gali
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Tick Tock the Croc
#1 | 20.05.21 22:17 | all on that day || ft. Troll
All on that day
I can’t escape the sound of you. I hear your voices bleeding through. You’ve become my heroin, nothing but a sick addiction.

▼▲▼

C’est la troisième fois.
Que tu te réveilles en sursaut.

T’es étalé au milieu d’une ruelle qui ressemble à toutes les autres et le monde te paraît étrange - étouffé, tordu. T’entends les bruits de loin, très loin, comme si t’étais planqué derrière une bulle. La vérité, c’est que t’as du mal à t’habituer. A ce corps. A ce nouveau toi.

Alors tu te recroquevilles sur les pavés gelés, drôle de silhouette en bâtons.

Tu ressembles à un môme, un adolescent pas bien fini, et toutes tes côtes saillent sous ta peau blafarde, malade, souillée par la crasse. Faut dire que la nudité protège de pas grand-chose, Gali. Encore moins du froid qui t’assaille de partout et te fait trembler comme une poupée dont on a coupé les fils. Donc tu te lèves, le visage crispé par la concentration. Tes jambes maigres tremblent, tes bras agrippent la poubelle d’à côté pour te soutenir et te hisser bien droit sur la terre ferme. Tu luttes. Passer de quatre pattes à deux pieds, c’est déconcertant, plus que tu ne le pensais. En fait, tu ne pensais à rien du tout en allant La voir, Gali, avoue-le.

Soupir, grognement, grincement de dents, t’as le front suant quand tu parviens enfin à te stabiliser.

Un peu hésitant, tu lèves une main pour toucher ton visage. Tes doigts se prennent par mégarde dans tes cheveux en pagaille et tu tires pour t’en défaire - mais ça marche pas alors tu tires plus fort, encore plus fort. Aïe. Lèvres retroussées sur des crocs trop aiguisés. Un drôle de bruit sourd qui vient de loin, de sous tes côtes, d’au fond de tes tripes, alors que tu t’arraches quelques mèches au passage et te griffes le front. Mais au moins t’es libéré, c’est bon.

Et maintenant ?

T’es peut-être humain depuis moins de deux jours mais tu comprends que tu peux pas rester nu.

▼▲▼

Il fait froid, beaucoup trop froid.

Heureusement, t’as déniché - volé serait le terme exact, si t’en connaissais la signification - de quoi te couvrir.

Un pantalon violet avec des étoiles dorées. Un t-shirt vert puis un pull aussi. Même un manteau trop grand, usé jusqu’à la trame, troué, troué et re-troué, dans lequel tu t’es enroulé. Pas de chaussures par contre mais t’es bien, pieds nus sur le bitume. C’est quand même mieux avec tout ça. Bon, t’as toujours froid, mais tu ne trembles presque plus et tu n’as pas envie de retourner te rouler en boule et dormir, donc ça va.

Tu te grattes le visage de l’index, là où des écailles se fondent dans ta peau et te démangent, oubliant que t’as des griffes à la place des ongles. Du coup tu siffles et le sang perle, goutte jusque sur tes lèvres gercées. Tu lèches. C’est bon. Pas autant que la viande des Grands Deux Pattes, mais quand même. T’as presque envie de croquer ta main pour goûter puis tu te rappelles que tu dois rentrer, parce que ça fait bientôt cinq jours que t’as quitté Troll. C’est la première fois. C’est bizarre. T’aimes pas ça. Mais t’es tout excité à l’idée de lui montrer ce que t’es devenu.

Alors tu te mets en route, tes pieds froids sur les pavés rugueux, tes jambes encore vacillantes, peinant à supporter ton poids. Oh, oui, t’as hâte qu’il te voit.

▼▲▼

Le carillon est si familier que tu l’entends à peine quand tu pousses la porte.

T’avances au rythme de la marche funèbre, qui couvre le bruit de tes pas hésitants, un peu trop lourds peut-être, à la recherche d’une odeur, d’une chaleur, d’une voix, quelque chose que tu reconnaîtrais. Où est-il ? Que fait-il ?

Tes sourcils se froncent, tu remontes les rayons, trébuches une ou deux fois sur le vide, et finalement ça y est.

Tu le vois.
Il est là, juste devant toi.

« T-Tr... » Que tu grognes, voix irritée, pas habituée. Ah, ça te gratte, là, dans la gorge. Tu secoues la tête et recommences : « T-Troll. » Sourire victorieux, un peu bancal, qui se peint sur tes lèvres, et un tu-ne-sais-quoi qui s’excite dans ta poitrine. T’as une main agrippée à un rayonnage, l’autre qui se tend vers lui pour attraper une épaule, un bout de chemise, juste de quoi t’aider à te tenir - et le sentir, enfin, tout près.

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Troll
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Citation : “And you might try and hide and you might try and pray, but we all end up the remains of the day”
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TW : Troll 8D Non, plus sérieusement ça parle de drogues et de suicide ~

All on that day
The pain too pure to hide, bridges of sighs
Il y a toutes ces addictions qui te font oublier tes afflictions, tous ces rires grinçants et euphoriques qui viennent recouvrir tes cris, et toutes ces larmes invisibles qui se meurent dans les commissures de tes lèvres, bien trop tirées. Il y a tes nuits agitées qui s’étirent sur des jours entiers, ton esprit toujours vaporeux et tes souvenirs évanescents qui se perdent dans le brouillard hilare des vogues hallucinogènes qui hantent tes poumons. T’as de brefs élans de lucidité qui se retrouvent toujours bien vite ravalés par l’inconsciente ivresse qui t’anime. Et tu ne sais plus, qui tu es, où tu es, ni avec qui. Tous ces jours sans fin qui se succèdent et qui écorchent ta langue d’un goût de cendres.

Elles sont confuses ces journées, mais elles gardent une même constante, le tic tac régulier provenant de ton compagnon d’éternité, ton animal domestique qui a contemplé tes hauts comme tes bas, mais soyons honnêtes, surtout tes bas. Tu lui as tout donné à voir, tu n’as pas le moindre secret pour lui, le visage odieux du monstre tapis derrière ses verres sombres, il ne le connaît que trop bien. Gali, c’est cette ancre qui te rattache à la réalité, celui qui t’empêche de couler dans tes éclaircies douloureuses où tu te sens encore respirer. Ca fait des années qu’il est la seule constante dans ton monde et pourtant… Tu ne l’as pas remarqué, le tic tac s’éloigner, tu n’as pas entendu son absence et tu ne t’en es pas inquiété.

Ça fait combien de temps que tu n’as pas entendu le son rassurant de ses rouages, Troll ? Des heures ? Des jours ? Ca pourrait être des semaines, que tu as passé à boire jusqu’à te vomir dans la cuvette des chiottes, t'anesthésiant au point de ne même plus ressentir ses crocs sur ton bras lorsqu’il tentait de te tirer de ton agonie. Tu t’es rendu si hermétique au monde que même lui il t’a quitté, comme Elle l’a fait malgré elle il y a tant de bouteilles de cela. Tu te réveilles dans un hoquet brutal suivi d’une légère éructation. T’es poisseux, t’es en nage. T’as encore rêvé d’Elle, son nom à jamais gravé sur ton âme, comme une épitaphe pour celle qui en est dépourvue et dont la dépouille n’a jamais été retrouvée.

- Wendy...

Un rire amer quitte le seuil de tes lèvres alors que tu constates ta sobriété, cherchant nerveusement de quoi te faire un fix de ta main tremblante. A défaut d’injection tu te trouves un joint, l’allumes pour te calmer les nerfs et tenter d’apaiser, en vain, les spasmes parcourant tes membres. Tu viens entamer une bouteille de plus cherchant derrière tes verres teintés des cachets, ou n’importe quoi qui fera office de substitut à la drogue qui manque dans tes veines. Tu viens t’emparer d’une fiole de sève de Poneyville que tu vides sur ta langue, laissant tes papilles s’éveiller au goût amer du liquide épais avant d’avaler difficilement. Un soupir de soulagement quitte tes lèvres alors que tu fermes les yeux et vient t’adosser contre le mur crasseux de ton habitation de fortune.

Bientôt tu ne seras plus toi, bientôt tu ne seras plus rien, juste une vague fumisterie. Juste de la poudre de fée illusoire que tu vends à qui veut bien la gober, un soupçon d’épices et de paillettes dans leur vie au moins aussi morose que la tienne.

Ah ! Voilà. C’est bon. L’autre enfoiré dépressif a enfin fermé sa grande gueule. Mes sens enfin retrouvés, je me redresse, m’étire dans un grognement inutilement bruyant. Je balaye la couverture de bouteilles jonchant le sol d’un mouvement de pied peu convaincu. Je me retrouve à tendre l’oreille - et non autre chose, je vous vois venir -, surpris par l’absence de l’alligator de six mètres me sautant au cou pour me faire la fête - once more, pas de ce genre, je ne mange pas de ce pain là, même moi, j’ai des limites. Ma voix enrouée retentit dans la pièce alors que je l’appelle, une, deux, trois fois, sans résultat - vous avez vu, ça rime ! - rien à faire, Gali n’est pas là. C’est pas le genre d’animal à s’éloigner de lui-même, plutôt du genre à crever la gueule ouverte ou à me bouffer un bras si j’oublie de le nourrir.

Pendant un instant je songe à un kid… non, un allignapping, mais franchement, qu’est-ce qu’on pourrait foutre d’un sac-à-mains de six mètres? A part un groupe de fétichistes qui voudrait s’en faire des combis pour sa prochaine soirée cuir moustache, mais franchement, qui ne rêverait pas d’une fin pareille ? Je décide de ne pas m’inquiéter outre mesure pour mon animal domestique, il finira bien par revenir, puis j’entends déjà le carillon de l’entrée sonner et me frotte les mains à l’idée d’une nouvelle entrée d’argent. Adieu les inquiétudes, bonjour les piécettes.

Sans prendre la peine de réajuster ma tenue ou de me rafraîchir, je viens coincer mon joint entre mes lèvres et me précipite dans la boutique. J’affiche un large rictus et faisant une pirouette sur moi-même pour me rattraper pile devant mon nouveau client et lui offrir ma plus belle révérence, laissant derrière moi un sillon de fumée à l’odeur sucrée. C’est un numéro peaufiné au fil des décennies bien que dépourvu du lézard géant ce soit moins impressionnant. Je ne laisse rien paraître de ma frustration à cette pensée, relevant la tête, mes lèvres fendant mon visage d’une demi-lune éclatante. And now it’s Show Time baby.


Tu ne le vois pas, tu ne le reconnais pas, tu ne le regardes même pas vraiment, il n’est qu’une ombre qui sera bien vite oubliée, comme toutes les autres. C’est plus facile comme ça hein Troll ?

Tu veux bien me laisser raconter ? Personne ne veut t’entendre. Donc je disais, le gamin prononce difficilement mon nom, je pose sur lui un regard intrigué à travers mes lunettes. Il a un je-ne-sais quoi d’attendrissant dans ce sourire fier qu’il affiche. Ouais, il est mignon. Un peu trop dans le genre zombie mal défraîchi… Un peu trop mon genre en fait. C’est con qu’il doive repartir avec ce qu’il faut pour se foutre en l’air - peut-être devrais-je lui proposer une autre façon d’atteindre les cieux… STOP. L’argent avant tout.

Je me redresse, ajustant mon chapeau au sommet de mon crâne observant le cadavre en devenir avec une attention particulière. Il y a un truc qui me dérange. C’est peut-être son allure fébrile, ou encore cette main suppliante qu’il tend vers moi et qui se pose sur mon épaule. Mon cœur en rate un battement et je donnerai cher pour que Gali soit présent pour me mordre le mollet et me rendre mes sens. Merde, j’en ai oublié ma phrase d’accroche. Tant pis, j’improvise.


- Bienvenue au magasin des suicides ! Vous avez une mine affreuse mon cher, vous m'avez tout l'air de quelqu'un qui a raté sa vie ! - Je claque des mains en laissant échapper un de mes rires grinçants caractéristiques avant de tendre les bras pour lui présenter mon royaume. - Ne vous faites pas de bile, nous avons tout pour que vous réussissiez votre mort ! Dites m'en plus, quel est votre budget ? Et surtout, qu'est-ce qui vous ferait envie ? Attendez ! Ne dites rien ! - Je viens m'emparer de la main posée sur mon épaule pour l'attirer contre moi, posant un de mes doigts peinturlurés de violet sur ses lèvres, plongeant mon regard dans le sien, l'air faussement pensif.  - Vous m'avez tout l'air d'être un artiste ! Me trompe-je ? Nous venons de recevoir un magnifique article ! Une pomme empoisonnée dans laquelle il faut croquer avant de la... croquer sur une toile, exhibant au monde votre dernière et tragique œuvre, pour laisser votre marque et montrer ce dont vous êtes capable même à l'agonie!

Je lui adresse un petit clin d'oeil, lui laissant enfin prendre la parole sans me soucier de notre proximité. Je retire le doigt de ses lèvres pour venir replacer une mèche de cheveux et ainsi dégager son beau minois.  

- Un vrai gâchis...

Wah... je viens de dire ça à un client? C'est vraiment la pire approche, j'ai rarement été aussi perché je crois. Encore la faute à ce maudit reptile... Putain, il est passé où ? C'est pas que je m'inquiète... Mais j'arrive clairement pas à me concentrer quand il n'est pas là.
Ciaran
Gali
Tick Tock the Croc
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#3 | 28.06.22 20:10 | Re: all on that day || ft. Troll
All on that day
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▼▲▼


Tu ne pensais pas.

Que t’aurais mal partout.
Que ça se passerait comme ça.
Que t’arriverais pas à parler correctement.
Qu’il te reconnaîtrait pas.

Mais n’est-ce pas normal, finalement ? La dernière fois encore, t’étais un croco, sac à main ambulant et envahissant. Et maintenant ? Oh, maintenant t’es un genre d’humain pas bien fini. Il te reste peut-être des écailles, des crocs et des griffes mais où est passé le reste, hein ?

Ça te frappe, d’un coup.

Ah, ça fait mal. Tellement qu’il y a quelque chose qui brûle, sous tes côtes. Comme s’il t’avait frappé pour de vrai. T’as l’impression que quelque chose déborde, à l’intérieur, que quelque chose se tord aussi, à t'en froisser le cœur et le visage, et c’est pas agréable du tout. Puis pourquoi est-ce qu’il pleut en intérieur, hein ? Tu lèves la tête à la recherche d’un trou mais rien, il n’y a rien, et tu ne vois même pas d’orage dehors alors pourquoi est-ce qu’il pleut ?

Ah, stupide, stupide Gali qui ne sait rien, qui ignore même ce que c’est de pleurer. Peut-être que ç’aurait été mieux, si t’étais resté un croco pour le restant de tes jours, finalement.

T’as tellement mal que tu tiens pas bien droit sur tes jambes toutes tremblantes et tu serais sûrement tombé s’il ne t’avait pas saisi par l’épaule, rapproché de lui. Ah, il sent bon ton Troll, quand même. Odeur fraîche, rassurante. Souvenirs qui se précipitent, comme une étreinte fantasmagorique dans laquelle tu te perds un moment, rien qu’un instant.

Tes narines se dilatent, se gorgent de ce parfum si familier.
Ta bouche s’entrouvre, cherche à capter un peu plus de sa présence.
Ta langue sort, presque timide, à la recherche du doigt déjà enfui vers tes cheveux.

Troll. Troll, Troll, Troll. C’est Troll. Même s’il ne te reconnaît pas, même s’il te propose la pomme empoisonnée dont il est si fier, même s’il essaie de te tuer. C’est Troll et ça te rassure un peu, beaucoup, passionnément, à la folie.

Ton cœur, qui se préparait pour une course dont il se savait perdant, se calme.
Ton esprit, qui se noyait dans le tumulte de tes propres incompréhensions, se vide.

Parce que c’est Troll.

Alors tout va bien, tout ira bien.

Mais je veux pas mourir.

Pas alors que tu découvres tout juste ce que c’est de vivre.

Et t’es prêt à le mordre au mollet pour lui rappeler qui tu es, et à quel point il ne peut pas se passer de toi, te dis-tu en retroussant les babines sur les crocs qui ne t’ont pas quitté, même sous ce déguisement d’homme.

Pourquoi tu veux me tuer ? T’as dit que je servirais à rien, mort. Tu veux me manger finalement ?

Les mots sont compliqués. Ils s’emmêlent, trébuchent sur tes lèvres fendues, tombent à tes pieds dans un fracas de gorge irritée et de voix comme brisée par un millier d’éclats de verre. Les mots sont compliqués, oui, mais ils sortent quand même.

Pourquoi tu veux me tuer, Troll ?

Tout serait plus simple si seulement il pouvait s'arrêter de pleuvoir.
Parce que tu commences à y voir flou.

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All on that day
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Un souffle pourrait le balayer. C’est comme une présence évanescente, le songe d’une nuit d'anthère qu’on voudrait qui s’étire tout au long du bonfire. Un fantasme qui se débat contre la réalité, la silhouette tremblante, flamme d’un mirage bientôt consumé. Tes doigts arachnéens empoignent cette peau si fine qu’une simple caresse pourrait écorcher, laisser la chair s’écarter pour en dévoiler les os. Il est si fin, gracile… fragile poupée de porcelaine qui se désarticule dans tes bras, comme un cri désespéré et criminel qui ferait du moindre badaud un bourreau. Mais tu n’es pas un badaud, un clochard tout au plus, un pêcheur, surtout. Toi, ton amour il tâche, salit, avilit. Il recherche toujours la pureté pour la souiller, il cherche les fissures pour que l’horreur tapie dans les tripes s’en écoule. Ton amour il n’est pas sain, Troll. Tu cherches à briser pour te retrouver un peu plus en l’autre, le voir aussi inhumain que toi. Et pourtant tu t’accroches encore à tes amours passés. Tu es une vaste blague, Troll, clown triste d’une histoire qui n'est plus la tienne, qui se contente d’observer les autres se conclure et s’offrir un luxe que tu te refuses. Se morfondre, se vautrer dans l’ennui, c’est tout ce que tu mérites, odieux, odieux monstre tapis sous les couvertures.

Il souffle. Respire contre ma peau. Ce corps de poupée de chiffon qui ne quitte mes bras. Je le sens vivre contre moi, sa peau froide se teinter de la chaleur de la mienne, sa mécanique interne s’éveiller en ma présence. Il y a quelque chose de terriblement grisant dans cette simple étreinte. Une réminiscence qui s’éveille, celle de représenter quelque chose, celle de toucher quelqu’un, plus que physiquement. Prendre place dans son existence.

Et ça t’effraie. L’idée d’exister encore et qu’une vie te rappelle que la tienne n’est pas achevée.

Mais il ne veut pas mourir.

- Pourquoi ! Pourquoi ?

La question m’échappe. Je penche la tête sur le côté, à l’image de l’animal confus que je suis. Pourquoi est- il là ? Mais surtout, pourquoi ne pas vouloir mourir ? C’est l’apothéose de la vie, la paix salvatrice qui se dérobe aux habitants de ce monde au temps brisé. Il me montre ses crocs, me laisse pantois face à l’illogisme de sa conduite.

- Ah !

Ma main se pose sur mes lèvres qui s’étirent déjà en un rictus aussi amusé que dérangeant. Mon rire grinçant ne manque pas de se lancer à la poursuite de l’exclamation. Je m’écarte de lui, un pas en arrière, sa main toujours dans la mienne, je recule pour mieux observer l’ensemble chaotique qui prend forme devant moi. La suite logique serait de le faire tourner sur lui-même pour le ramener à moi, mais le mouffet interrompt la valse de sa voix et des incohérences qu’elle porte à mon oreille avec sa douce mélodie.

J’arque un sourcil, perplexe. Ma main laisse la sienne orpheline tandis que je la porte sur mon menton. Les pourquoi d’un enfant qui veut comprendre le monde s’enchaînent dans un presto aux notes bancales. Il n’a que faire de cet endroit, c’est après moi qu’il en a.

Ma tête se baisse, comme si elle avait été détaché du reste de mon corps, elle pend bêtement au sommet de mon cou avant de s’agiter de micro spasmes saccadés. Un nouveau rire, plus franc, sifflement presque inaudible. On pourrait me prendre pour une cocotte minute prête à exploser, mais je me redresse brusquement, lui offrant mon plus beau sourire. Celui qui montre les dents et sépare ma face en deux, un sourire que le chat du Cheshire m’envierait.

Derrière ses larmes ce n’est pas de la compassion que je lui offre mais du ravissement. Il est beau ce spectacle qu’il offre à mon regard. Ma main se pose machinalement sur sa joue humidifiée de détresse.


- Je n’ai jamais parlé de te tuer. Je te proposais une activité des plus délicieuses, le climax et la chute, l’éternité gravée dans les cœurs des vivants et dans le marbre.

Tu ne sais plus si tu y crois à ton baratin, mais tu le lui sers avec ferveur. C’est une bile amère, sucée et digérée que tu vomis à tes clients. Ton autre main vient se poser sur la joue libre de ton interlocuteur et tu tournes sa tête vers une allée. Tu te glisses derrière lui, prends une de ses mains dans la tienne, la glissant sur les lames de rasoir rouillées étiquetées d’un bout de papier rose indiquant “Si vous vous loupez, vous choperez au moins le tétanos!”. Tu avances, lui faisant explorer du bout des doigts cordes, poisons et arbalètes. La visite macabre se poursuit alors que tu reviens à lui, ta main lâche la sienne pour prendre son minois et le forcer à te faire face. Derrière le verre de tes lunettes, tu poses sur lui un regard sérieux.

- Pourquoi continuer à exister quand tu te brises si facilement ? - Tu viens essuyer ses larmes de ton pouce et l’observes de haut tandis que ta langue recueille ses larmes. Si petit. Je pourrai le casser… si facilement. Et pourtant tes yeux ne quittent pas les siens. - Pourquoi ?

Je lui retourne sa question avec hésitation. Un sentiment de malaise te gagne. Toi qui voulais en finir rapidement pour partir à la recherche de ton reptile, tu t'attardes sur un enfant perdu. Ça doit te rappeler les bons vieux jours… tu sais… Wen…

- TA GUEULE.

Tu siffles entre tes dents acérées et tu t’apprêtes à relâcher le gamin pour le foutre à la porte quand tu sens un cliquetis retentir contre ta cage thoracique. Depuis quand ? Si tu avais seulement su écouter.

Je le relâche comme s’il était brûlant. Je l’observe, la mine surprise avant d’éclater dans un rire chaotique mêlant incrédulité, frustration et excitation. Je me redresse et applaudit vivement de mes grandes mains.

- Les crocos deals de l’escrocoeur, gnihihihi ! Douce mélodie à mes oreilles !

Je plonge sur lui, prend son visage entre mes mains encore une fois, je le triture, l’écrase, le déforme sans la moindre manière.

- Biiiien… Bieeeeen. Comment ?

Je relève le chef, approche, le libère, court chercher le livre de comptes sans lui laisser le temps de répondre. Je griffonne sur le papier quelques idées pour la boutique forte d’un élément en plus.

- Que faire… que faire… ? Les jeux de mots s’enchaînent et se bousculent.

Je saute sur la table, dégageant les objets accumulés sur le comptoir et faisant signe au sac à main.

- Viens ! On a du travail !

Tu ne prends même pas le temps de le regarder, tu ne fais que fuir en avant espérant qu'au bout il y aura un précipice. Gali est là, Troll. Et tu effaces cette réalité d'un revers de main, te plongeant dans le travail, mettant les revenus sur un piédestal... Pourquoi au final ? Tu dis que ton avidité te guide, mais alourdir tes poches n'est qu'un moyen de mieux te noyer.
Ciaran
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