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 Une histoire à dormir debout.

White Rabbit
Attrape-moi si tu peux
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White Rabbit
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Attrape-moi si tu peux
#1 | 02.05.21 2:14 | Une histoire à dormir debout.

ft. Snow White

Bonne nuit les petits


Hier, c’était le mille cent soixante quatrième alices que White ramenait sur les otherlands.
Plus ou moins.
Il s’était promis de compter. De garder en mémoire les allers-retours, ( de garder en mémoire les visages de ses passes ; il était alors si jeune - si naïf). Tout pour ne pas ressembler à Moon, ne pas avoir son détachement, sa distance. Ne pas lui ressembler.
La vérité, c’est que ton détachement à toi, tu l'appelles “je m’en foutisme” mais c’est exactement la même chose, White.
T’as arrêté de compter. T’as arrêté de regarder. T’as arrêté d’espérer.

Les passages sont devenus monotones. Quand avant il s’émerveillait d’une nouvelle époque, d’une nouvelle technologie, maintenant White est las, ne fait plus attentions aux paysages, ni aux visages. Il arrive, fauche la personne de ses manières exquises, de ses gestes doux. Une invitation pour un aller simple… en enfer ? Il n’est pas encore aussi mélodramatique. Il se détache de tout ça, évite de penser, arrête de réfléchir, ça lui ferait mal à la tête.
Autant que le mal soit donné par une gueule de bois.
Une vraie.
Une pire encore que la cuite que se prendra l’alice quand il se rendra compte où il est tombé. Et qu’il ne pourra jamais en partir vivant.
Réfléchis pas à ça, ne pense pas, ne ressens pas.
T’as arrêté tout ça.  


On dit que demain sera meilleur. Pas quand t’es passeurs aurait envie de rire White (Un rire mauvais, un rire teinté d’amertume), pas quand t’as sa putain de vie de merde..
Le lendemain des passages, White est assommé par le manteau lourd du sommeil et l’habitude ni enlève rien. Les rôles s’inversent, il n’est plus le danger qui rôde ; il devient proie qui se terre. Il est vulnérable, il est groggy.
Personne ne sait vraiment quoi faire des passeurs les lendemains. Les envoyer travailler de suite, chercher des déjan’thés neutres pour les convertir à la cause du royaume ? Quand ils risquent de s’endormir au milieu d’une phrase, quelle bonne blague. Ou quoi ? Les laisser oisivement profiter d’une journée de repos, quitte à froisser leurs susceptibilités à être considéré comme, l’espace d’un temps, des petites choses fragiles et sans défense ? Beaucoup s’en offusquent, vils créatures orgueilleuses, et refusent d’admettre leurs limites. Les royaumes n’aiment pas non plus les admettre, les temps de paix sont trop rares pour la bienveillance.
La paix sert juste à préparer la prochaine guerre.
Oh, bien sûr. Les Royaumes ne touchent pas aux passeurs, qu’importe l’humeur du moment. C’est comme une convention des otherlands, un non-dit que tout le monde accepte. Mais il n’est pas dit qu’un alice un peu hardi puisse crier alors que les règles sont faites pour être enfreintes, pour se venger de sa vie désormais volée et gâchée.
Alors on ne sait pas, on ne dit rien. On laisse le passeur vivre sa vie. Dormir toute la journée s’il en a besoin. Manger jusqu’à en vomir, s’il en a envie. Partir à la chasse s’il s’y sent prêt.

White, lui, s’isole et s’éteint au yeux du monde.

Le lapin le sait : qu’il est faible, qu’il est lent. Qu’il titube, qu’il trébuche. Il enragerait plutôt que de l’admettre, mais l’énergie lui manque même pour ça. Il reste dans sa chambre, celle du palais dont il a pris soin de barricader les portes de meubles et de planches ; qu’ainsi seuls ceux qui ont le pouvoir adéquat puissent passer. Jusqu’à aujourd’hui, sa méthode a marché. Sinon, il en aurait changé.
Parfois, il va passer sa convalescence chez les Chapeliers. Créer le chaos dans ses habitudes le dérange, autant que ça l’arrange : on sait moins où l’attendre ou le traquer. Mais ça, c’est quand il a l’énergie pour un tunnel qui irait un peu loin. Pas aujourd’hui.
Aujourd’hui, White est mal. Parce qu’il est fatigué a presque voir flou. Parce qu’il a mal prévu, victime de son organisation de merde, et ses réserves de grignotages sont désespérément vides. Il essaye de se dire que qui dort dîne, tente de dormir sur son ventre creux et quand ça ira mieux, il bougera.
Mais sa faim, couplée à sa fatigue, lui donne la nausée et des vertiges. Les bouts de ses doigts s’engourdissent de froid. White soupire et cède. Il ne pourra pas dormir, pas avec l’estomac qui fait autant des siennes, pas quand il est dérangé par tout son corps qui a décidé de le faire chier.
On ne peut compter sur personne. Encore moins lui.
Aujourd’hui, il trahit l’une de ses plus sacrées habitudes. Aujourd’hui, lendemain d’un passage, il sort et déambule dans le château.

Il existe, mais pas aussi parfaitement que d’habitude.
Le tunnel pour sortir de sa chambre est déjà éreintant. Il s’écrase contre le mur d’en face et a besoin d’un temps pour souffler.
Ses cheveux sont en bataille, indomptable, un amas d’épis froissés par l’oreiller et pourraient lui tomber dans les yeux s’il ne portait pas des lunettes. Plus sombres, moins cendrées, car la lumière lui agresse ses yeux fatigués. La tête de la gueule de bois, version passeur. Il porte une chemise blanche miraculeusement bien enfilée quoi qu’au dessus de son pantalon, un veston noir dont il a abandonné la tâche bien trop ardue de boutonner. Son pantalon noir est comme d’habitude bien repassé, ces chaussures (même pas lacées) sont bien cirées, mais ça, c’est parce que tout était déjà prêts. Mais ça, rend encore plus ridicule son pas traînant, raclant le sol.
Il fait du bruit.
S’il en avait la force, il serait irrité contre lui-même. Car il aime le silence (lui qui le brise si souvent de ses éclats de voix, quelle douce ironie), il aime arriver sans un bruit, partir sans un son. Comme s’il n’existait pas.
White voudrait ne plus exister.
Prendre moins de place encore, sa vie ne tient déjà que dans une chambre, c’est trop, c’est trop.

Peut-être qu’un jour, il y arrivera.
Pas plus qu’une armoire.
Tout juste un cercueil.
ça sera parfait.

Oh, White, te voilà à danser sur ma toile, à regarder en bas, ne plus avoir le vertige. Te voilà à te dire pourquoi pas, pourquoi pas. Qu’attends-tu ? Dis ? Qu’attends-tu ? Est-ce la fatigue qui te rend fragile ? Ou bien lucide ?

Epaulé contre le mur qui le tient debout, les yeux voilés et éteints, c’est un claquement de doigts devant son nez qui l’arrache à ses pensées morbides. Quoi, quoiiii, quoi encore ? Ah oui, il y a un homme, un conseiller de la reine a vaguement reconnu le lapin (peut-être, qu’est-ce qu’il en a à foutre) qui est en train de lui faire vaguement la morale sur qui aller chercher plutôt que de flâner. White ne sait même plus quand il l’a croisé. Comment l’autre à commencé à parler. Ce qui lui a fait dire que c’était une bonne idée de l’agresser. White ne sait qu’une chose.
C’est un pauvre con.
Qui ne comprend rien.
Il croit que la nonchalance de White est feinte. Une tentative vaine pour agacer. Il croit que ces yeux à moitié fermés sont pour provoquer. Il croit que les bâillements que fait le lapin sont pour le faire sortir de ses gongs. Il croit que cette allure d’épouvantail est un fuck à la bienséance, un signe de non-respect pour la parfaite reine blanche. Que si White s’appuie contre un mur pour se tenir debout, c’est pour se moquer de l’autorité, défier les grands.
Le défier lui, très cher conseiller de la reine.
L’homme se croit plus haut que ça, à mater le lapin si terrible dépeint par une rumeur visiblement exagérée. Il ne se montre pas sensible à la fatigue provocatrice, hausse juste la voix pour mieux se faire entendre. Il mettra à terre ce je-m’en-foutiste.
Il fait la morale à un passeur rendu junkie par la fatigue.

S’il pouvait, White lui éclaterait la tête contre le mur. Il interroge son bras, ce dernier reste désespérément pendant. Tant pis. Il mettra ça à plus tard. Il imprime ce visage dans son crâne.
Un sourire étire la moitié de ses lèvres séchées. Sa réputation est quand même là, présente car l’homme ne comprend rien, confus à la fatigue et la pensant comme une expression de sa mauvaise tête.  Car tu es mauvais. Mais pas le mauvais que tu aimerais.
White n’écoute pas, car sa tête est déjà chargée des images sanglantes d’un futur proche. Cette bouche qui crache des postillons sans dents. Ce nez carré fracassé. Ses yeux plissé poché de noir. Des galaxies d’ecchymoses, sur l’homme et sur les mains du lapin. Du sang sur le visage du conseiller, sur les vêtements immaculés.
White se baigne dans ses rêves de violence où il deviendra le cauchemars de ce type. Dans ses rêves, il le balance d’une falaise.
Et lui aussi, il sauterait.

Les Lapins sont fait pour bondir.

Mais tout ça, ça n’aura aucun sens s’il s’endort. Car ça serait. Tellement humiliant. Si vulnérable. Si faible.
Oh, que ça m’arrangerait pourtant que tu dormes, Whiiiite, ce serait si dégradant pour toi et tu le sais, je ne veux que ton malheur, je m’en repais.
Ta faim te ferait plonger dans tant de délire que tu ne te reposerais pas vraiment. Serait-ce alors ta... Fin ?
Mais tu luttes, tu luttes.  


Il se mord l’intérieur de la joue, jusqu’au sang, espérant tenir encore un peu. Que l’autre se lasse, se casse et le laisse.

Encore un peu, et c’est toi que je casse, White.
Red Queen
Déjan-thé
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Déjan-thé

Une histoire à dormir debout

Bonne nuit les petits...
feat White Rabbit
Aujourd'hui tu ne dors pas. Aujourd'hui c'est son tour d'essayer et toi, son pire cauchemar, tu te fais gardien de ses songes. Aujourd'hui tu ne lui cours pas après car tu sais parfaitement où il est, là où tu ne peux l'atteindre, là où tu ne veux l'atteindre. C'est comme un temple que tu n'oses profaner. Il est à un mur de toi, probablement adossé contre le même pan, si proche et si loin à la fois, dos à dos avec une immense paroi de pierre entre vous pour faire illusion qu'il a parfois le choix. C'est le seul moment où tu sais qu'il ne veut vraiment pas de toi, le seul moment où tu abandonnes pour le laisser souffler histoire de mieux reprendre votre mascarade absurde. C'est une pause dans votre course poursuite digne d'un cartoon, la trêve ridicule dans ta quête du bonheur. S'il s'agissait vraiment de ça, vous n'auriez pas besoin d'une pause, tout ça ne serait pas aussi éprouvant.

Tu pourrais demander à faire abattre cette paroi insolente se dressant entre vous, mais t'as la dérangeante impression que ce serait briser les règles tacites instaurées dans votre jeu du chat et de la souris. Tu les détestes, ces moments où il s'efface de ton monde, où il se retire de ta vue, qu'il se cache sans chercher à savoir où tu es terré en attendant le moment propice pour l'attraper. Ces moments où tu n'existes plus dans son monde, ceux où tu quittes son esprit au profit de la fatigue. Si ça ne tenait qu'à toi, tu l'empêcherais de travailler. Mais tu te retrouves contraint de l'épuiser pour éviter qu'il ne t'oublie, que ta sœur soit responsable de cette fatigue qui l'harasse. C'est ta seule façon de le faire un peu plus tien, dans tes jeux et tes caprices mesquins. Car tu n'es rien, Snow, rien de plus que le cauchemar sans consistance qui le hante.

Ton regard écarlate se pose sur le panier soigneusement préparé et déposé sur le pas de sa porte condamnée. Ses plats préférés que tu laisses non loin de lui dans l'espoir qu'il ait le courage de se sustenter. Tu te fais timide jouvencelle déposant son offrande en secret dans le casier de l'être aimé sans jamais oser signer. Tu laisses échapper un ricanement amer tant la situation est risible. Toi qui ne te refuses jamais rien, tu réprimes tes envies pour lui. Il est probablement le seul à parvenir à contenir tes élans de démence de plus en plus présents. Pour lui, tu réduirais le monde à néant. Si seulement il daignait te soumettre une requête. Tu serais prêt à tout s'il pouvait te remarquer autrement que par les tourments que tu lui instigues.

Tu relèves la tête vers ce maudit plafond immaculé avant de fermer les yeux, t'imaginant à ses côtés, dans cette pièce sans ouverture, à l'abri de cette lumière oppressante que t'a toujours imposée ta naissance.

Un bruit inhabituel te sors de tes rêveries. Tu vois le lapin blanc s'écraser contre un mur et ton corps se crispe alors que tu tentes de te faire violence pour ne pas accourir à son secours. Pas aujourd'hui, tu te l'es promis. Alors tu observes impuissant son agonie, sachant pertinemment que toute aide de ta part ne serait qu'une torture bien pire que celle de devoir traîner sa carcasse à travers le blanc palais. Une fois encore, il n'a pas vu le panier préparé par tes soins. Tu as tant de questions au bord des lèvres que tu ne peux formuler. Une fois par mois, tu le laisses t'oublier, tu le laisses se départir du poids de l'ombre qui le traque sans relâche.

Et puis tu la vois, une inconnue irritante qui vient obombrer la silhouette de ton passeur attitré, s'en prenant à ton joyaux que tu gardes dans un écrin, si précieusement gardé, loin du reste du monde. Tu refuses qu'un autre puisse le tourmenter, prendre ne serait-ce qu'un peu de la place qui t'est allouée dans son esprit. Ton sang ne fait qu'un tour et tu vois rouge. Tu sors du coin où tu t'étais terré, hors de vue du lapin, et tu t'approches. Ton pas est lent et maîtrisé, retentit dans le couloir vide comme un signe de mauvais augure alors que gronde en toi une colère sourde, difficilement contenue. Un rictus mauvais vient ourler tes lippes alors que tu t'avances dans le dos du lapin.

Pas un mot, pas un soupir, juste un regard où brulent les flammes de l'enfer qui se pose sur le conseiller alors que tes ronces s'étendent de ton cœur meurtri aux jambes de l'homme mal avisé. Et doucement ton poison acerbe se déverse dans son organisme comme dans le tien. Mais t'es habitué à cette bile vicieuse hantant tes veines, la douleur n'est plus rien, n'a jamais rien été en comparaison de celle provoquée par les refus incessants du lapin blanc. Le conseiller se fige sur place, recule instinctivement, manquant de trébucher sur les épines viciées. Ton sourire se fait doucereux alors que tu le toises d'une œillade narquoise.

Ta voix retentit, extrêmement douce, bien trop pour être sincère alors que tu dépasses le lapin sans un regard, te penchant vers le conseiller, approchant ton visage du sien, laissant ton haleine de rose s'écraser sur son faciès blême.

- Monsieur le conseiller, vous faites du zèle. Reprendre les passeurs ne fait pas partie de vos attributions. - Tu recules venant porter ton index sur ta joue, affichant une moue faussement innocente. - Vous m'avez l'air bien pâle, si usé que vous en oubliez de saluer vos supérieurs. Vous feriez mieux d'aller vous reposer sinon je crains pour votre santé.

La dernière phrase sonne davantage comme une menace qu'un conseil. Le conseiller balbutie quelques excuses avant de se retirer en titubant, en presque aussi mauvais état que ton cher rongeur. Tu te retournes, posant sur le lapin un regard froid. Tu ne sais pas comment réagir, tu laisses échapper un soupir avant de t'abaisser pour chercher son regard derrière ses verres teintés.  

- Je ne peux décidément pas te laisser sans surveillance. Que ferais-tu sans moi ? Allez, viens.

Tu esquisses un sourire faussement moqueur avant de saisir son bras et de l'entraîner à ta suite. Tu dois maintenir l'illusion, maintenant que tu es intervenu, tu n'as plus le choix, tu dois revêtir ton plus beau masque et te montrer aussi casse pieds qu'à l'accoutumée. La trêve a été rompue. Tu viens t'emparer de ton panier sur le chemin et l'entraînes jusqu'aux jardins, prétextant un nouveau caprice pour t'occuper de lui. Tu l'installes contre un arbre, sortant doucement ses denrées préférées de ton petit panier.
(c) Snow
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ft. Snow White

our love is a ghost that the others can't see


Il la déteste tant, cette fatigue.

Elle est irréelle, irrationnelle. Même après tant d'années, tant d’aller-retour, tant d’alices ramenés… il ne la comprend pas, il ne s’attend jamais à sa violence. Elle le rend con, elle s'immisce dans chaque veines et chaque artères, comme une drogue dont il aurait abusé et dont il reconnaît les signes d’overdose. Son propre corps lui semble étranger.
Même l’homme en face de lui, qui bouge, qui gigote, White le voit disparaître. Son regard se voile de noir, son champ de vision s’amenuit.

*Non, merde* Ses yeux se ferment. Oui, oui…!

Puis c’est un frisson qui le réveille, il arrive presque à sursauter -frétiller, tout au plus, ta fatigue te donne l’énergie d’un poisson qui n’a pas vu l’eau depuis 3 heures et qui suffoque,  ne te donne pas de grand air White, tu ne le mérites pas !)- il arrive presque à se redresser, juste un peu. Une main glacée glisse sur sa colonne vertébrale, comme une goutte de sueur, et ricoche sur chacune de ses vertèbres saillantes car il entend Sa voix. White se demande s’il hallucine. Ça y est ? Il s’est endormi sur le conseiller ?

Nage-t-il dans ses cauchemars à présent ?
Tendres, tendres cauchemars…
Puisses-tu t’y noyer.


Les bras presque croisés, les ongles s’enfonçant dans ses flancs, White voit passer la Princesse à ses côtés. Les yeux ronds, il regarde les ronces naîtrent aux pieds de l’indésirable, il assiste à l’échange tout en étant absent.
*Fuis, du-con* a-t-il envie de dire. Mais ses lèvres ne bougent pas. Tout juste son visage se crispe-t-il en une expression douloureuse. Il n’est qu’un spectateur, inutile, faible. (Tu en as l’habitude, mais quand est-ce que ta Princesse s’en rendra compte selon toi ?).
*Arrête ça !* pense-t-il si fort pour l’Autre qu’il espère que ça passera la commissure de ses lèvres cette fois. Et peut-être y’a-t-il eut un murmure White ? T’es certain de rien. Tu délires, nages en eau plus troublée encore que ton esprit. Car cette fois, votre trêve est rompue, vos règles ont été bafouées et tout ça, à cause de ta négligence.

Ta faute ta faute.
Comme toujours.

Même ce jour là, même si tu ne te l’avoues pas…


Et Il parle, de nouveau, s’adressant à lui cette fois. Le lapin cligne des yeux, surpris de voir qu’à part eux deux, il n’y a plus personne dans ce grand couloir blanc. Le conseiller est parti, il n'est même pas sûr de quand. Et cherche dans ta mémoire, tu verras qu’il ne l’a pas marquée. Tu ne sers vraiment à rien. C’est comme si ça n’avait été qu'un tour de son esprit. Il lâche sa respiration, celle qu’il ne s'était même pas rendu compte qu’il retenait. Ça produit un son, comme un rire soufflé et désincarné. Ivre de fatigue, avec fatalisme il sourit presque.
N’est-ce pas ta fin, White ? Celle que tu as pris tant soin d’éviter, de courser ? Toi qui tient à peine debout, te voilà face à ce que tu essayes d’échapper mais aujourd’hui, nulle énergie pour lutter. Juste quelques paroles vaines que tu espères assez provocatrices pour provoquer son ire et son départ.

Et si j’te salue pas, je dois craindre pour ma santé ?

Il espère. Mais c’est pitoyable, pitoyable, tu le sais bien, même pour toi, pourtant, les standards sont bas.
Il ferait bien une courbette, s’il pouvait. La plus ridicule possible, comme pour se foutre de Sa gueule, pour replacer cette distance entre vous, pour dire qu’il n’y a plus rien. Ça avait presque marché la dernière fois, l’enfin indifférence, incarnation du fantôme d’une relation qui vous hante. Mais il craint de tomber s’il essaye, ce serait tellement ridicule.
Et puis l’Autre attrape son avant bras.
Oh oui ! Snow White, Snow White, Snow White, fais le danser ! La toile est si fine, qu'à un moment il pourrait bien basculer !
Et il l'entraîne dans les dédales du palais. White questionne son bras : peut-il se dégager ? Pousser, rugir, s’agacer ? Le blanc de son esprit ne prend même pas la peine de répondre. Alors il avance, comme vaincu.

White est si concentré à suivre, à mettre un pied devant l’autre, qu’un instant il s’enivre. Il se souvient quand ce geste était joyeux. Quand ils étaient heureux. Quand cette main enlaçant son poignet provoquait une douce chaleur au creux de son ventre. Quand, alors que Moon était trop occupé à être absent, que Black se terrait, enfin il avait l’impression d’exister pour quelqu’un. Ils avançaient ensemble vers un même futur.

Qu’êtes-vous devenu ?

Aujourd’hui, Sa main menotte ton poignet et te glace, cette chaleur est brûlante, blessante et tu as l’impression de te perdre et de te noyer et de suffoquer, d’arrêter de respirer pour ne plus exister. Tu ne souhaites que courir dans la direction opposée à la Sienne.

Les temps ont changé. Vous avez changé mais cherchez encore vos carcasses passées.

White atterrit sans grâce contre l’arbre qui lui servira de tuteur tandis que tout son être veut s'effondrer. Il regarde les gestes de la princesse, fronce les sourcils et arrive à porter une main tremblante vers son visage pour se pincer l'arête du nez.

À quoi tu joues ? Sérieux, c’est…

Mais il sent la nausée qui lui coupe la parole. Il en gémit presque. Son estomac crie plus fort que toute indignation qu’il veut exprimer. White soupire et se dit.
*Quitte à vivre un cauchemar, autant au moins profiter de ses bons côtés.*
Que peut-il bien perdre ? De lui, il n’y a plus rien à conserver.

Ok… ok. Jouons à deux. Aujourd’hui. Jouons.

*Jouons à ce que nous étions.*
Sera-t-il déçu ? D’avoir ce qu’il ne pouvait atteindre, toucher le dos du lapin et enfin l’éteindre ? Fera-t-il l’enfant capricieux qui laisse finalement tomber le jouet tant convoité ?
Est-ce que ce sera la fin de l’absurde théâtre burlesque qu’est votre monde ?
Allons, tu te penses encore acteur White ? Mais tu es juste un bouffon qui fait rire par son ridicule. Pitoyable, sans vie, sans cervelle, un misérable pantin qu’on manie du bout d’une ficelle.

Tais toi donc et laisse-toi faire.

Red Queen
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Une histoire à dormir debout

Bonne nuit les petits...
feat White Rabbit
Le lapin se moque, le lapin provoque, te lance une pique désagréable que tu balaies d’un léger soufflement de nez, un sourire s’étirant sur tes lippes purpurines. Lapin, crois-tu que tu en finiras aussi facilement ? Non, non. Votre histoire mérite une fin bien plus grandiose et inattendue. De lui, toi tu sais déjà où tes frasques mesquines vous mènent. Tu traces le chemin de ta rédemption dans ses tourments les plus sombres tel un feu follet dans son obscurité. Reste encore à savoir si tu ne te perdras pas toi-même dans le dédale de tes envies. Tu l’attrapes et l’entraîne à ta suite, ton panier de douceurs suspendu à ton autre bras, mais il n’est plus délicieux caprice que ce rongeur résigné en extension de ta main.

Si faible, qu’il serait si simple de le briser, de le faire tien dans ses moments de détresse. Mais tu n’aimes pas la facilité, tu veux qu’il abandonne, qu’il t’accueille non par résignation mais par envie. Alors tu traces ta route dans le labyrinthe qu’est le palais aux murs incolores jusqu’à vous arrêter dans un coin de verdure chatoyante. Les jardins sont paisibles, comme vidés de toute existence, comme si le monde s’était effacé autour de vous suite à un seul de tes battements de cils. Tes désirs font désordre.

Tu éventres le panier avec minutie, en ressort les mets préférés de ta proie pour l’attirer dans tes filets. Il affiche toujours cette mine irritée et fébrile quand il te fait face, comme si tu lui mettais tout le poids du monde sur les épaules, le poids d’être tout ton monde. Tel Atlas, il supporte tes assauts incessants et répétés même dans cette journée de congés de toi.

Il abandonne, décide de prendre part à cette mascarade te donnant paradoxalement une excuse pour faire tomber le masque. Un sourire ravi et sincère fleurit sur tes lèvres alors que tu poignardes d’une fourchette la part de carrot cake enrobée de tout ton amour. S’il s’avait, il laisserait peut-être échapper un rire moqueur en t’imaginant brûler tes délicates mains sur les fourneaux tout ça pour attirer son attention. Pathétique princesse en proie à ses rêveries de jeunesse. Le gâteau n’est pas parfait, mais reste appétissant, tu penses. Il n’est pas digne du pâtissier royal mais tu espères que ta ferveur saura compenser ton manque de technique.

Tu te penches vers lui, approchant la fourchette de sa bouche.

- Fais “aaaah”.

Tu y prends beaucoup trop de plaisir, à l’image d’une jeune lycéenne enamourachée. Tu l’observes, un sourire béat étirant tes lippes. Ton regard se pose avec nostalgie sur les pétales blancs des magnolias cascadant autour de vous et joignant leur odeur à celle de carottes embaumant l’air. Les fleurs telles des flocons te remémorent le dernier Choc’Holà passé à ses côtés, une époque bien lointaine désormais. Tu tends la main pour retirer un pétale ornant sa chevelure dorée.

- Le blanc as toujours été une couleur qui te sied…

Tu souffles sur le pétale qui va s’écraser loin de vous, vous abandonnant seuls face à vous mêmes. Tes mots te laissent un goût doux amer sur la langue. Ce blanc que tu hais autant que tu l’aimes quand il est associé à son nom, une dualité douloureuse qui persiste en toi. Le lapin est ton seul réel caprice, celui qui te pousse à te détourner de la destinée imposée par ta sœur, blanche colombe immaculée. Sans lui, tu ne serais rien de plus que ce qu’on aurait fait de toi, une coquille vide, simple réceptacle des envies de ton entourage.

Tu viens t’asseoir à ses côtés, reprenant une fourchette de gâteau avant de la lui tendre alors que ta main libre vient se poser auprès de la sienne, l’effleurant à peine alors que tu tentes discrètement de lier ton auriculaire au sien avec une timidité qui te fait généralement défaut. Parce que c’est un jeu. Parce que sous couvert d’amusement tu peux te montrer plus sincère sans qu’il ne puisse entrevoir tes nombreuses failles. T’as le cœur au bord des lèvres, tu n’aurais pas pu attendre de meilleure résultante à la rupture de votre trêve. Que vous est-il arrivé ? Tu n’oses poser la question de peur de briser la magie de cet instant, voir ce mirage s’envoler dans le désert de son absence.

- C’est comment ?

Tu le regardes une lueur d’excitation dans le regard avant que l’impatience ne prenne le dessus et que tu prennes une fourchette pour goûter à ton tour. Une grimace dépitée se dessine sur ton faciès de poupée.

- Brûlé…

Il faut toujours que ça tourne au pire et que tes espoirs se gâtent.

- Désolé.

Murmure presque inaudible étouffé par ta culpabilité.
(c) Snow
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Attrape-moi si tu peux

ft. Snow White

our love is a ghost that the others can't see

Tais-toi et laisse toi faire.
Laisse-toi bercer par le chant du vent froissant les pétales des champs de magnolias.
Laisse toi envahir par le parfum des fleurs qui chantent en chœur.
Laisse-toi sombrer dans ce doux rêve à deux, celui où vous êtes encore ensemble.


La fatigue comme une drogue qui le fait planer, la famine comme une punition le tenant éveillé. Quelle cruelle réalité dans laquelle il se noie, un cauchemar éveillé qui réveille les pires souvenirs de son existence.
La douceur des odeurs, la tendresse des gestes, la cruauté de la mort plus en bas. Comme une ombre toujours attachée à ses pieds, il ne peut s’en défaire comme Peter Pan. Dans son sillage blanc, il y a une odeur de sang, une tâche sur son blanc immaculé qu’il ne peut oublier. De ce gestes de pinceaux précieux et brutal, il a peint cette expression sur Son visage, peintre maudit et la couleur qui ressortit de ce mélange n’a jamais disparu de la toile de son être.

Elle le pourrit, elle le gangrène, pourra-t-il retrouver ce qu’ils avaient ? Le temps d’une tragédie en plusieurs actes, peut-il vraiment faire semblant de nouveau d’aimer ?
Que ressens-tu White ?
Du dégoût, de l’envie de vomir, l’envie d’hurler et de fuir.
Mais contre qui ?

La fourchette tendue, il aimerait se l’enfoncer dans la gorge et s’étrangler avec. Ce serait une fin pitoyable pour une vie pitoyable. Comme cette pitoyable résistance qu’il oppose le temps d’un battement de paupières. Ses lèvres restent closes en guise de défi mais n’a-t-il pas convenue de jouer la comédie ? Quelle douce Torture White, de te voir céder, de te regarder manger dans sa main tendu comme une bête qu’on tente d’apprivoiser.
Il prend le goûté qui lui est présenté, son estomac flip dans son ventre alors qu’il avale cette amère bouchée.
Le goût est sucré et caramélisé du gâteau cramé. N’est-ce pas une parfaite image de votre relation ? Gâchée et brûlée par un amour trop brûlant entre vous deux ?
Vous étiez si jeunes…

L’amertume lui reste en bouche, mais elle n’est pas tant dû au goût de carotte et d'épices trop prononcé que par les souvenirs que la douce saveur éveille. Il cligne des paupières, force ses yeux à voir au-delà du brouillard provoqué par la fatigue et regarde pour la première fois le pique-nique déballé par la princesse.
Et quel effroi, pas vrai White ?
Car il n’y a que des choses qu’il aime. De ce temps où tous les deux, vous viviez heureux, de ce temps où vous appreniez à vous connaître, à partager, à confier… Il se souvient de tes préférences, comme un amoureux tente de séduire et de faire plaisir. C’est facile de fuir quelqu’un quand on est convaincu que ce qu’il prétend ressentir n’est qu’un mirage et qu’un jour, à l’éviter, l’autre va réaliser. Mais là ? C’est un poignard dans ton cœur qui se sert. Et si tout ça était vrai ? Et si tu étais le seul à te voiler la face, petit lapin fuyard ?
Que fuis-tu réellement ?


Il est distrait de ses pensées par la princesse proche, si proche. Elle lui murmure quelque chose, souffle sur ses cheveux pour déloger un pétale de fleur qui s’y était posé et White suit du regard les lèvres qu’il sait douce, il sent l’odeur de l’haleine dont il connaît que trop bien le goût. Et il sent…
Une odeur étrangère.
Une odeur dérangeante.
La mémoire de son corps rejette cette nouvelle saveur.
White fronce les sourcils, il met ce doute qui lui caresse le talon de sa cervelle d’Achille un peu plus loin, caché entre ses pensées épuisée et oublie aussitôt. Tente de se concentrer sur le blanc.
Il a un rire désincarné, dérangé. Le blanc, n’est-ce pas trop salissant ? Si c’est le cas, évidement que c’est la couleurs qui lui convient le mieux car depuis le temps, la toiles vierges de sa vie s’est salie de noir, de bleu et d’un rouge carmins mélangé aux embruns et au rocher. Quelle idiotie d’imaginer qu’il est encore le lapin blanc, il tâche et salit tout ce qu’il touche. Il ne répondra pas plus à cette provocation. S’il a convenu de jouer la comédie, il n’a jamais acquiescé que ce serait agréable pour l’un comme pour l’autre.
Mais oh, pauvre imbécile, tu es bien celui qui en souffre le plus.

Tu souffres de voir toutes ces friandises que tu apprécies étalées devant tes jambes tendues. Car l’Autre se souvient, l’amour qu’il prétend toujours exister et que tu refuses n’est peut-être pas le mirage que tu souhaites. Rejeter avec la violence dont tu fais preuve quelque chose qu’on croit faux est facile, mais si c’est vrai ? N’est-ce pas du sadisme ?
Tu es donc comme ça, White ? Après l’avoir tué, ça ne te suffit pas, tu continues à le blesser ?

Ses doigts contre les tiens, ils sont comme brûlants. Et tout à ta cruauté, tu veux lui prouver d’un coup que toi aussi tu te souviens.


White prend cette main délicate entre ses doigts écorchés et l’apporte à son visage. Tendrement, il pose sur chacune des phalanges un effleurement de ses lèvres entrouvertes. Il peut sentir le souffle léger, presque endormi aux douces saveurs d’épices. C’était un geste d'autrefois, quand vous passiez les saisons du Bones Fire à profiter de l’obscurité pour vous cacher, comme si ce que vous faisiez était interdit. Un jeu d’enfants, bien plus réel et effrayant s’il avait su la vérité.
Le délicat baise-main accompli; le lapin rend la main de son bourreau en feignant une indifférence marquée par un détournement de regard. Tout voir sauf Ses yeux à cet instant précis.
Tout sauf qu’Il constate son coeur fatigué battant.

C’est le regard toujours détourné qu’il accepte une seconde bouchée qu’il mâche avec difficulté, son estomac toujours retourné et capricieux. Le cœur au bord des lèvres, il aimerait tant gesticuler, hurler, mais l’énergie lui manque. Elle est si basse, il lui suffirait de… s’évanouir. Fuir une nouvelle fois, le Lapin n’est bon qu’à ça.
Il regarde enfin la princesse, la voit dans ses tourments de gâteau calciné et White trouve ça tellement pitoyable. Pour l’amour de cet instant théâtrale, ne peut-il pas faire la ménagère accomplie ? Quelle est cette excuse lancée comme la plus grande des tragédies ?

Ah ! Tu te sentirais presque coupable, de quoi t’arracher une larme ! Que tu es l’affreux des deux, que ton amour est cruel…

White glisse sa main dans le dos de la princesse. Elle remonte, doucement, lentement, le long de sa colonne, caresse la nuque dénudée pour se poser dans la chevelure d’ébène. Puis il la tire contre lui, avec des gestes lents, l’invite à enfouir sa tête dans sa nuque tandis qu’il posera sa joue sur les cheveux et sentira le shampoing envoûtant. Est-ce le même qu’avant ? Reconnaîtra-t-il l’odeur qu’il a tant aimé ?

Ce n’est pas grave.” murmure-t-il d’une voix étouffée dans sa gorge. “Le prochain sera mieux.

Le prochain pourrira au pied de cette porte de chambre à jamais fermée. Car la leçon est apprise, plus jamais le lapin ne sortira dans cet état, plutôt se laisser crever la gueule grande ouverte. Car n’oublions pas, tout ça n’est qu’un jeu, qu’ils jouent à deux mais qui surtout comporte une fin. En attendant, il se tait et se laisse faire.

Et c’est sans doute un peu ça l’enfer.
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