a Little... problem little red cap x jack frost runaway babe
Si j’avais été sensible au froid, je pense que j’aurais été gelé. Un vrai glaçon parce que le temps en plus d’être pourri est relativement froid. Je le vois bien, je crache une fumée blanche et je ne suis pas le seul. C’est un bon indicateur. Puis le vent frais qui s’infiltre m’informe parfois des météos avec ses jeux de mots plus pourris que les miens. Le paysage est relativement cool par ici, deux îles correspondent bien à l’ambiance du soleil complètement voilé par les nuages. La dernière, je dirais que les habitants s’en fichent, ils sont tout le temps perchés. Mais bon. J’hésite quand même. Chaque fois que je passe par Memeland, forcément je pense aux maisons en pain d’épice, au sucre et surement au diabète que j’aurais eu rien qu’en entrant dans les parages. Mais c’est plus fort que moi, j’ai très, très envie d’y retourner parce que je n’ai rien de mieux à faire et parce qu’il y a des gens. Je m’ennuie : j’ai besoin de me divertir, peu importe le moyen. Même si je dois dire que je garde les bons souvenirs plus que les mauvais, j’ai beau être libre, je sais que les quelques maisons dont je me suis empiffré m’avaient valu une ou deux arrestations. Comment je m’en suis sorti ? Des travaux d’intérêt généreux, c’est fou ça ! ça existe encore ! Mais ça m’a quand même sauvé. Je crois que je leur avais fait pitié, à force de manger du poisson presque à tous les repas, ils ont fini par comprendre. Je suis un bon pêcheur et si j’adore ça, ça devient vite redondant quand c’est la seule chose qu’on mange en route… j’avais mon sac rempli ! Une vraie bombe olfactive ! Tu m’étonnes qu’ils m’aient laissé sortir…
Bon, c’est pas tout, mais il faut que je me décide. Ma capuche sur la tête et le bas du visage masqué par mon foulard, j’avance les mains dans les poches en hésitant. Les montagnes russes ne mènent pas nécessairement à toutes les îles donc je dois choisir celle que je veux visiter en premier. Je danse d’une converse à l’autre, réfléchissant même si ça agace les gens dans la file, m’en fous ! Voyons voir… Poney ville ? Cible facile, sans vouloir offenser personne, mais ils sont tellement perchés que c’est trop évident. Puis ils sourient et ça, ça, même quand je les ai volés ! Soit ils sont idiots, soit ils sont trop gentils et ça me donne des frissons d’horreur, j’aime pas culpabiliser. La suivante ? Dark machin cirque là ? Tellement sombre là-dedans, puis y’a des monstres dont il faut se méfier… mouais, je vais passer mont tour. Halloween alors ! Je m’installe dans le wagonnet et croise les bras, patiente jusqu’à ce qu’on démarre. Je suis curieux de savoir quel type est monté à côté de moi et… je fixe comme un imbécile. C’est une blague ? J’ai envie de bouger de là ! Trop tard… merde, je suis coincé par la barre de sécurité. Non, mais sérieusement sur toutes les personnes du royaume je tombe sur Little ? C’est pas que je l’aime pas, c’est juste que je sais très bien ce qu’il va me demander, puis en plus, la dernière fois j’ai voulu toucher ses cheveux et il m’a presque grogné ! Il s’est pris pour un loup, vous imaginez ?! Il m’a pas encore cramé, mais je sens que ça ne va pas tarder, j’ai toujours la même dégaine… vieux jean troué, mon foulard, mes affaires qui sont dans le dernier wagon et mon sweat à capuche sombre. Bref… j’ai intérêt à le semer une fois arrivé !
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Le réveil est si froid lorsqu’elle n’est pas là. Lui aurait aimé la serrer plus longtemps dans ses bras, mais ce n’est pas le genre de la louve de traîner au lit. Elle se lève tôt, elle part tôt. Elle a toujours quelque chose à faire tandis que lui préfère vivre dans l’oisiveté. Little n’est pas sans emploi, il est juste très fainéant. Alors même lorsque cela concerne son boulot, il ne s’y met pas réellement à fond. À quoi bon ? Il n’est pas si fidèle à ce royaume. Son âme et celle de sa bien-aimée sont prises en otage, voilà pourquoi il s’exécute, mais au fond de lui, il s’en fout de tout ça. Si ça ne tenait qu’à lui, il resterait à la maison à rien faire, à se lasser de l’absence de la louve tout en réfléchissant à des conneries pour la mettre en colère, pour attiser sa jalousie. Ce qu’il peut être con lorsqu’il le veut.
Sa petite promenade est également froide. Quelle idée de se contenter de son gros sweat aussi. Il est vrai que ça tient chaud, mais quand même, il risquerait presque l’hypothermie à ce niveau-là. Une chance qu’il ait été raisonnable aujourd’hui, enfilant un haut noir dissimulant ses tatouages – véritable miracle pour le blond, d’ordinaire si allergique aux tee-shirts. Il soupire, le chasseur, il a également quelques affaires à régler mais n’est clairement pas pressé. Ses pas sont lents, sans motivations aucune. Sa démarche est nonchalante, les mains dans les poches. Il traîne tout simplement, désintéressé par le monde qui l’entoure. Bon sang, ce qu’il s’ennuie lorsque son âme-sœur n’est pas là. Il aurait mieux fait de rester au chaud, à flemmarder sans se prendre la tête. À compter les minutes jusqu’à ce qu’elle arrive. À mettre au point un… Tiens, qu’est-ce donc ? Un air de déjà-vu l’envahi soudainement, il se met à sourire. Un sourire en coin, retrouvant tout à coup un semblant d’intérêt. Cette silhouette, il la reconnaît et elle l’intéresse pas mal. Ce n’est pas réciproque, toutefois il ne peut la laisser filer. Alors, il entreprend discrètement sa filature.
La chasse est toute aussi froide, le chasseur reste au loin, laissant toute la liberté à sa proie. Il prend le temps de l’observer, de loin, en toute discrétion et jamais trop longtemps. Noyé dans la foule autour de lui, Little ne risque pas de se faire remarquer. Surtout pas avec ce type qui ne cesse de gigoter sur place, il est bien trop distrait pour le sentir arriver. Quelle chance. Intérieurement, il se pose quelques questions ; que fait-il là, est-il perdu ? Ou simplement de passage ? À moins qu’il ne soit prêt à revenir sur sa décision ? Frost possède un sacré potentiel et serait un véritable plus pour Memeland. Toutefois, avant d’entreprendre quoique ce soit, Little prend le temps d’observer plus attentivement ses gestes et surtout, il s’assure qu’il n’est pas accompagné. Bien heureusement, ça n’a pas l’air d’être le cas et puis, du peu qu’il a pu découvrir, le chaperon se doute bien que le déjan’thé pourrait se parler tout seul de toute façon. Il soupire, au fond, même lui se demande pourquoi il tente tant à le recruter ? Par ennui peut-être.
Le jeune homme le voit monter sur l’un des wagons et immédiatement, il avance, ne se gênant pas pour dépasser tout le monde. La filature a bien assez duré, il est temps d’entamer le dialogue. Sans plus attendre, il s’installe à ses côtés, sans mot dire. Little préfère feindre de ne pas l’avoir vu, sa présence ici n’est qu’une simple coïncidence, rien de plus. Il regarde face à lui puis observe la barre de sécurité s’abaisser sur leurs cuisses. Pris au piège, qu’il se dit intérieurement, retenant un sourire. Enfin, il décide de porter son regard vers lui et bien sûr, il fait mine d’être un minimum surpris. « Tiens donc, Frost, ça faisait longtemps. » Il se tourne légèrement vers lui, affichant un sourire amical. « T’es venu te promener ? Ou tu cherches à mieux connaître les environs peut-être ? » Pour s’installer ici, bien sûr. Frost a tout à fait sa place à Memeland. C’est un personnage haut en couleur après tout. Et puis, son humour ne peut que bien coller avec celui des autochtones. Little n’entrera pas tout de suite dans le vif du sujet, comme tout bon chasseur, il sait se montrer patient. « Alors, quoi de neuf ? Tu dois en avoir des aventures à raconter ? » Lui qui n’est pas si bavard lui offre une oreille attentive, cherchant à se montrer davantage sympathique – bien plus qu’il ne l’est réellement.
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Bien sûr qu’il m’a repéré, si je n’avais pas bougé, ça aurait été plus simple, mais tenter de s’enfuir en étant discret quand on est juste à côté c’est difficilement possible à moins de s’appeler James Bond ou d’avoir les pouvoirs adéquats. Inutile de rester couvert avec mon foulard et ma capuche, je les remets en place en levant mon nez vers lui. Le joli sourire en dit trop long : t’adores me taquiner Little, t’es pas croyable. Bon, je ne vais pas m’en plaindre, j’ai juste un tic quand il parle de repérage. « N’y compte pas trop, je suis allergique à la sédentarisation » j’ai beau être un crétin, j’utilise des mots compliqués. En vrai, c’est parce que j’ai cru que le bouquin cachait quelque chose, vous savez comme dans les films d’agents secrets ? Et pas du tout c’était un dictionnaire tout ce qu’il y avait de plus normal. Je grogne presque quand les cliquetis du wagon se font entendre et que les coups réguliers nous font sauter. Nos voix en sont affectées, comme tout le monde et ça ne me plait pas tellement.
Ses grands yeux clairs m’interrogent, est-ce qu’il s’y intéresse vraiment ? Je pense oui, ou peut-être que non ? Je n’ai pas grand-chose à lui servir à part peut-être… « J’ai rencontré des gens, un peu bizarre, plus que toi, mais ça c’est pas bien difficile » et je ne fais pas exception. Après l’avantage qu’il y a avec lui, c’est que je ne détonne pas avec le décor quand on traîne ensemble. Souvent, c’est plus une partie de cache-cache qu’autre chose et j’avoue y prendre un malin plaisir. Le chaperon, il est plus fiable que beaucoup trop de monde et même si je ne dirais pas lui faire entièrement confiance pour mettre mon sort entre ses mains, faute de le connaître mieux et d’être assez parano sur les bords, je dirais que j’ai quand même une certaine affection parce qu’il est relativement calme. Je voulais le voler au départ, quel magnifique détournement d’attention que sa chevelure blonde et sans fourches… BORDEL, je recommence. Ressaisis-toi Frost. Je cligne en détournant mon regard pour essayer de tenir le plus longtemps possible à le regarder dans les yeux. « Et j’ai pas appris grand-chose jusque-LAAAAAAAAAAAAAAAAA » non d’une souris épileptique ! Quelle idée de faire la conversation dans une attraction ?! J’avais complètement zappé la descente ! J’aime les sensations fortes, mais ça ne m’empêche pas de me tenir à la barre comme si ma vie en dépendait, parce que tout bonnement si cette merde lâche, que le mur soit en glace ou non je me le mange quand même. Je m’agrippe et j’essaie de décrisper mes dents en le regardant lui d’un air inquisiteur. Il n’y est pour rien et j’apprécie tout de même. Une fois j’ai failli tomber parce que j’étais trop fin, maintenant je me méfie. « Et toi, quelque chose à raconter ? Tes cheveux ont poussé de combien de centimètres en un mois ? » si je pouvais me parler à moi-même, je me dirais tout seul, comme un grand de la fermer bien comme il faut pour les conneries que je sors. Ou alors, je me marrerais de mon propre sort, ce qui n’est pas impossible. Cette fixation commence à me démanger trop sévère. Je lui demanderais presque de me laisser passer ma main ou de lui faire une couette. OH OUI… UNE COUETTE ! ‘Fin… ça c’est certain, il dirait non à moins que je reste officiellement dans ce patelin, même pas en rêve… par fierté et surtout parce que je me connais pour savoir que je ne tiendrais pas cinq minutes dans un pays pour m’y cantonner trop longtemps, impossible.
Je ne vais pas lui faire ce plaisir et prends le temps d’apprécier le vent dans mes cheveux noirs, soulevant quelques mèches et caressant ma peau. Un vent aussi givré que moi celui-là, il est créé par le wagon et il s’amuse bien. Lui aussi, il apprécie les cheveux de Little. J’ouvre les yeux. « Oh, j’ai croisé un roux avec des cheveux aussi longs que les tiens ! » quant au reste, pas sûr que ce soit vraiment important à relever, pas pour l’instant en tout cas.
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Sa logique n’a aucun sens. Il s’en fout réellement de son boulot et pourtant, le voilà à persister. Si fainéant et pourtant si obstiné. Le comportement de Little change en fonction de son humeur et bien qu’il se fiche bien des refus qu’il se prend de la part du plus petit, il ne compte pas abandonner pour autant. Ce gamin est spécial. Il est chiant, trop bavard et trop curieux, mais lui-même n’est-il pas ainsi ? Il se reconnait en lui autant qu’il l’insupporte. Du moins, c’est ce qu’il se plait à dire car au fond, la présence du brun ne le dérange pas. Il est, certes, toujours à côté de la plaque, mais il n’a pas un mauvais fond. Et puis, fou comme il est, il a bien sa place par ici. Le recruteur est toujours calme, il cherche à l’amadouer et non à le forcer. Il a beau savoir se battre, il ne compte pas l’enlever de force. Ce serait stupide et inutile. De plus, avec ce potentiel qu’il perçoit auprès de son camarade, le blondinet préfère éviter les conneries.
Lorsque sa cible est repérée, le chasseur ne réfléchit pas et saute sur l’occasion. Pour un solitaire, il sait se montrer un minimum sociable et civilisé. Alors, faire la discussion ne lui est d’aucun ennui. Bien au contraire. Frost a cette particularité de toujours dire ce qu’il pense, même si ses pensées n’ont parfois pas de logique et passent d’un sujet à un autre. Tiens, il devrait le présenter à Wolf, elle en serait sûrement blasée. À moins qu’elle trouverait cela mignon. Ouais, c’est pas une bonne idée, il préfère vite oublier. Installé à ses côtés, Little n’est que sourire et sympathie. Il n’est en aucun cas hypocrite, le jeune homme sait simplement se montrer très agréable lorsqu’il cherche à s’approcher de quelqu’un. Il ne s’empêche toutefois pas de lui faire part de son enthousiasme à l’idée de le voir rejoindre les rangs de Memeland. Bien sûr, Frost refuse mais lui n’en perd pas son sourire. « C’bien dommage, tu te plairais tellement ici. » Et étrangement, il le pense. Pour un petit farceur dans son genre, Memeland doit certainement être un véritable paradis. N’y a-t-il vraiment aucun moyen de lui faire changer d’avis ? Little réfléchit intérieurement, ne faisant pas réellement attention aux mécanismes de leur moyen de locomotion. Faut dire, il y est habitué depuis le temps. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il trouve ces transports pratiques ou confortables – non pour lui, c’est juste stupide, à l’image de la nation qu’il doit servir aujourd’hui.
Le wagon s’active, commençant lentement sa course. Rien qui ne l’impressionne, le chasseur préfère porter toute son attention sur son camarade. Celui-ci ne semble pas si confiant, mais il n’en dira rien. Ses sourcils s’haussent à l’entente de cette remarque. Bien trop peu pour le vexer. Au contraire, il retrouve un sourire en coin. Attendant la suite, Little ne peut qu’être amusé au vu de la réaction du brun. Portant son poing contre sa bouche, il ricane discrètement, ne voulant pas se moquer ouvertement de lui. En comparaison, le blondinet est bien plus détendu, n’attrapant la barre que d’une main alors qu’il est toujours légèrement tourné vers son vis-à-vis. Visiblement discuter dans un endroit comme celui-ci ne le dérange pas. Bien évidemment, Frost lui retourne la question et lorsqu’il lui fait part de son étrange obsession capillaire, Little ne se retient pas de rouler des yeux. Ce gosse est vraiment bizarre. Mais cela peut être un bon moyen de le faire flancher après tout. Son index s’entortille autour d’une de ses longues mèches blondes, toujours cet air si amical peint sur son visage. « Mh, ils commencent à devenir bien trop long… j’devrais peut-être songer à les couper. » Pour sûr que ça le choquera ça. C’est pas entièrement faux pourtant, avec toutes ces mèches qui viennent parfois couvrir la moitié de son visage, ça devient vite gênant pour ses parties de chasse. « T’en penses quoi ? Et si j’les coupais, genre, vraiment très courts ? » Ce serait du gâchis ? Ou de l’énergie bêtement gaspillée. La dernière fois qu’il s’est retrouvé avec les cheveux courts, il n’était qu’un gosse et c’était l’œuvre de sa diabolique sœur. Bien heureusement sa tignasse a vite repoussé, ce qui ne l’a pas empêché de se planquer honteusement sous une capuche le temps de retrouver un minimum de longueur.
Les pentes s’enchaînent et lui garde son calme. La première fois qu’il avait grimpé sur cet engin, il s’était bien foutu la honte en compagnie de sa louve qui ne s’était pas faite prier pour rire aux éclats. Maintenant, les rôles s’inversent, Little ne peut que rire des visiteurs qui viennent emprunter ces voies sans savoir où ils mettent réellement les pieds. Ses cheveux, toutefois, risquent vite d’être décoiffés alors il enfile sa capuche. Tant pis pour Frost, il aura qu’à se rincer l’œil ailleurs. Le voici d’ailleurs à parler une nouvelle fois de cheveux. Vraiment, est-ce son sujet préféré ? Encore s’il était chauve, il pourrait comprendre cette fixation, mais là… le chaperon n’en comprend pas les raisons. Un roux aux cheveux longs. Le hasard fait bien les choses. Il s’agit de cette autre cible qu’il tente désespérément de ramener ici. Sympa, mais maladroit. Little ne veut se risquer à se prendre un nouveau coup par maladresse du rouquin. « Oh, vraiment très intéressant… Et tu l’as vu où pour la dernière fois ? » Le voilà qu’il se remet à parler comme un enquêteur, il n’y peut rien, c’est plus fort que lui. Allez, il est temps de l’amadouer ! « Qu’est-ce qui te plait tant avec les cheveux longs ? » Chacun ses délires et fétichismes, le chaperon n’est pas du genre à juger autrui, il veut seulement comprendre. « Ça t’dirait pas d’avoir mh… ton propre salon ? Où tu pourrais mater des cheveux toute la journée et même… les toucher. » Sa voix s’échoue dans un murmure telle une confidence qu’il ne souhaite partager qu’avec lui. Il hausse répétitivement les sourcils afin de le convaincre. « Penses-y… Ici tu pourrais facilement te faire une p’tite place. Et tester tes propres expérimentations. » Des cheveux de toutes les couleurs, des clients qui ne risquent pas de lui en mettre une si jamais il se plante… Le paradis, vraiment.
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Dommage, dommage, ça dépend pour qui et certainement pas pour moi. Je m’installerais si j’ai quelqu’un… si je retrouve la mémoire, beaucoup trop de choses m’empêchent de me poser vraiment et j’ai cette méfiance envers tous ou presque qui me pousse à ne jamais rester bien longtemps dans un coin. Je râle dans la barbe que j’ai pas, m’enfonce un peu plus sur mon siège. Faire la conversation avec Little c’est aussi changer souvent de sujets parce qu’il revient presque toujours à celui du recrutement. Bon, j’exagère, il n’en parle pas constamment non plus, il aime bien me taquiner à ce sujet juste et au moment où je réponds, je me laisse surprendre par le circuit du wagon en m’y accrochant de toutes mes forces. Je le vois bien qu’il se marre, il fait bien de rien montrer, je suis contrarié par cette connerie. Vraiment Little, pourquoi tu t’es assis à côté de moi ? Pour m’humilier hein ? T’en savais peut-être rien, mais le résultat est quand même là. Tss… vite, parle, fait comme si de rien n’était Frost !
Bien sûr c’est sur sa chevelure que j’ouvre la bouche et même si ça le surprend, il rebondit plutôt bien. Tout ce qui me vient en tête quand je le regarde en ne sillant pas c’est : Le salaud… il couperait ses cheveux, vraiment ? « Je doute pas que ça t’aille, mais ça te va très bien comme ça. Coupe pas tes cheveux, sinon seulement les pointes. Un bon coiffeur qui sait ou couper dans cette superbe qualité t’auras pas beaucoup à… BREF » la ferme Frost, t’es pas coiffeur, tu pourrais, mais tu sais pas si t’as les compétences pour et la seule fois où tu coupes tes cheveux c’est en les gelant. Pas très recommandé comme méthode. Mais c’est sur moi, alors je m’en fiche. Je me racle la gorge.
Je vois les yeux du chaperon s’illuminer quand je parle du roux, haha, est-ce qu’il le connait ? « Hollywood Town, tu le connais ? » ce n’était pas forcément bon signe, mais ça me permettrait d’en apprendre plus sur ce terriblement sexy playboy pâle aux cheveux longs, soyeux et ROUX. Merde, ça recommence. J’ébouriffe mes cheveux. Je ne sais pas pourquoi je suis autant passionné par les cheveux, ça me perturbe aussi, je sers un sourire à la con, à défaut de savoir répondre autre chose. « J’en sais rien, j’aime et pas forcément qu’ils soient longs, je crois que c’est la première chose que je remarque chez les autres » la première chose qui m’intéresse surtout. Et chaque fois que les cheveux sont longs, j’ai envie d’y passer les doigts indéfiniment, mais je ne le ferais pas. Pas par respect pour l’espace personnel de chacun, juste par fierté. Quoi encore ? Me faire prendre au piège comme ça, ce serait tellement bête et pourtant, c’est exactement ce qu’il fait, le sale petit… J’en frissonne. Les toucher… toucher les cheveux, les coiffer, les couper, les sentir sous mes doigts. « T-t’es vraiment… AH… mais, vraiment ! » j’ai presque envie de sortir ma glace pour le coup, c’est pas bien de me faire espérer comme ça ! « Je peux pas… » pas maintenant, j’ai pas dit que je ne voulais pas, ça me tenterait, mais je dois d’abord savoir ce qui m’est arrivé et si je suis seul au monde ou si on m’a aimé autrefois. Si ça se trouve, ça ne changera rien à ce que je suis, à qui je suis, mais je veux en avoir le cœur net. « Ce serait cool si tu pouvais m’aider à trouver des infos sur mon passé ou… à retrouver la mémoire, tu vois ? Ça nous arrangerait à tous les deux » c’est que, je n’ai jamais proposé à personne de m’aider pour cette tâche, mais Little doit connaître du monde, partout je dirais même. S’il voulait que je reste à memeland… on a peut-être de quoi faire un deal. Si je sais qui j’étais, si j’ai des raisons de rester, Little, tes cheveux ne tomberont jamais de ta tête, même quand tu seras un vieux croulant ! Je m’égare.
