Epreuve 5 || Black & White

Contexte:

Le Roi, c’est toi.
Le froid glaçant tes veines était autrefois un feu ardent. Le trône de pierre d’où tu régis à été conquis par le sang. Tu n’avais rien à perdre mais tout à y gagner. Un pari contre le destin est bien maigre en échange de ton secret. Tu es né fils de notaire, tu as été chassé des Enfers, pour revenir tu as croisé le fer et affronté les Cerbères gardant le Tribunal.  Les récits content des batailles barbares, des blessés par milliers, des bastilles assiégées pour renforcer ton pouvoir impérial. Devant toi se dressent désormais des armées, des bataillons bien rangés, une horde à tes ordres dont la main noire de toute terre peut s’emparer. Tout le bestiaire des reptiles et la ménagerie des sauriens s’activent à construire ta société. C’est l’idéal que tu imagines, où les frères démons se tiendront la main. Pour embraser le ciel et renverser les nuages, pour faire triompher les malins.

Le Roi, c’est toi.
Tu te souviens d’une époque où seuls le froid et la peur menaçaient tes entrailles. Un temps où vous n’étiez que deux à chasser des chimères pour survivre dans la pagaille. Des malandrins, des voleurs, des fumiers, des créatures prêtes à tuer pour survivre sur Terre. Tous les moyens étaient bons pour tenir jusqu’à votre retour en Enfers. Ensemble avec ta seconde vous avez échafaudé ce plan machiavélique pour venger votre honneur et récupérer votre titre. Et au bout de toutes ces années vos efforts ont payé, vous avez marqué l’histoire et clôt un chapitre.

Le Roi, c’est toi.
Tu te souviens désormais du jour où tu as déclamé ton nouveau rang. Les murs jusqu’aux Terres du Nord ont tremblé, vibrant sous le son des cuivres et la voix des soldats ton nom scandant. Tes seconds silencieux arboraient les insignes serpentines de ton empire, jugeaient avec fierté et respect ta grandeur. Toi, tu portais la couronne des anciens, portant les couleurs d’une révolution dont personne ne pourrait ignorer les ardeurs. Par la foudre, par les flammes, ton peuple tout entier se réjouissait de cette victoire et imaginait déjà le monde de demain. Un monde qui brillerait de ton envergure et se laisserait décorer de tes mains.

Le Roi, c’est toi.
Tu te souviens de tes voyages, pèlerinages au-delà des Terres inexplorées, à inspecter et prospecter en quête d’autres secrets. Dans la gloire des anciens se perdent des récits inexploités. Tu as fais des rencontres fondatrices, lié des alliances novatrices et un peu plus encore resserré l’étreinte de ton pouvoir sur la basse-cour infernale. Ceux qui autrefois se riait de ta déchéance désormais baisse le regard quand devant eux s’avance ta marche triomphale. Tu as appris le respect à ceux qui te ne respectaient pas, forcé l’allégeance des curieux ou petits gens dont les desseins annonçaient ta perte. Aujourd’hui tu règnes en maître.

Le Roi, c’est toi.
Tu te souviens des regards échangés pour la première fois avec ta seconde. Ses joues roussies par les mèches de ses cheveux, son corps un nouveau monde. Son toucher délicat contrastait avec la colère de ton âme. Elle comptait te brûler avec ses flammes dévastatrices, mais c’est finalement toi qui l’a refroidi comme le fer d’une lame. Sa chaleur n’est jamais parvenu à réchauffer ton cœur de glace. Mais c’est à se demander si ce n’est pas une pierre qui en occupe la place. A l’époque elle avait des idées de grandeurs, imaginait te changer, te dérider, peindre sur ton visage une expression quelconque si ce n’est la finité. Elle était prête à jouer de sa vie en pari pour te faire plier.

Le Roi, c’est toi.
Tu t’en souviens, parce que tu l’as dit. Tu l’as écris. Et maintenant tu n’as plus besoin de le prononcer. Acté dans le marbre, inscrit à tout jamais. Ce souvenir, d’un petit garçon sans avenir, devenu roi de tout un empire, c’est toi, le Roi.