Un passé dépassé. Un souvenir regretté. Protégé. Un instant égaré. Retrouvé en une pensée. Replonger dans vos mémoires trépassées. Déterrer la beauté des récits achevés. Ressasser ces moments oubliés. Ces images aux couleurs délavées. Guidez vos personnages dans leurs pèlerinages. En quête d’un ancien âge. Quelques phrases pour revenir aux bases. D’un passé dépassé.
Écrivez en slam une introspection de votre personnage sur ses souvenirs (ou un souvenir en particulier).
Contrainte
Slam!: Dans son texte, le champion devra utiliser la répétition, soit de sons (assonance, allitération) ou de mots de même famille(figure dérivative). Le joueur peut utiliser la même répétition tout au long du texte, ou changer de son ou de famille de mot à chaque paragraphe.
exemple: Allitération (répétition d’une consonne): Si les salauds s’allient; si les missiles s’élancent; si nos soeurs sont salies; c’est la faute au silence (La faute au silence - David Goudreault) Assonance (répétition d’un son vocalique): Je mens énormément; j’ai un certain talent apparemment; souvent les gens croient en mes boniments; c’est étonnant. (Je mens - Bernard Friot) Figure dérivative: “Ton bras est invaincu, mais non pas invincible “ (Corneille, Le Cid)
Rappels importants:
Cette épreuve est d’une durée de 24h. (Du dimanche 26 mars à 00:01 au dimanche 26 mars à 23h59.) Il s’agit d’un solo en 1 post d’un maximum de 1500 mots. Indiquez les trigger warnings (TW) en début de post s’il y en a et évitez les sujets sensibles. Si cela est impossible ou en cas de doute, utilisez notre code pour y insérer les passages plus délicats.
Code:
<div class="TW">Le texte</div>
Si vous ne voulez pas être commenté, indiquez-le de manière visible au début de votre post. Les description de votre forum ou personnage en spoiler sont autorisées.
Au bord de l'effondrement démographique, l'Etat japonais a créé le super-programme de l'Incontestable pour sauver sa nation. Addict aux paliatifs technologiques, vivant par proxy au travers d'écrans et de gadgets, délaissant complètement la relation à l'humain, le peuple japonais s'est retrouvé pucé comme du bétail. L'objectif ? Créer des couples artificiels grâce à la compatibilité de parfaits inconnus, qui sont alors déclarés unis par les liens sacrés d'un mariage aux clauses mortelles. Les jeunes époux doivent apprendre à se connaître et se supporter. Certains citoyens se retrouvent dans des relations allant contre leurs valeurs, voire même contre leurs sexualités, car l'Incontestable règne en maître et les données ne mentent jamais. Derrière la propagande et les heureuses unions, le régime de l'Incontestable est sans pitié. Toute contestation ou manquement à ses devoirs est sévèrement réprimé. Une dictature nécessaire et une réussite, redonnant peu à peu vigueur à une société malade.
À propos de Mun-Hee:
Mun-Hee est un jeune homme de vingt-huit ans. Originaire de la Corée du Sud, il se voit dans l'obligation de déménager au Japon au cours de sa seizième année de vie pour deux raisons : son père est japonais mais aussi pour des raisons de sécurité, car il a manqué de perdre la vie sur l'asphalte suite à une agression. Son parcours de vie n'est pas sans obstacles. Et quand il rejoint sa soeur à Tokyo, tout va pour le mieux. Tous deux propriétaires d'une boutique de vêtements créée par leur mère, ils en font également la promotion sur les réseaux. Tout allait bien jusqu'alors — ou plutôt, jusqu'à ce qu'il rencontre Sun-Mi (PJ). Ce qui devait être l'histoire d'une nuit finit par devenir une histoire forte ancrée dans la réalité. Après bon nombres de disputes et d'évènements importants, Mun-Hee coupe les ponts avec sa soeur. Il change de voie, passe des castings de sorte à intégrer une troupe de danse — et il y arrive, courant l'été 2113. Or, à cause de ses nombreux entraînements et le retard qu'il doit rattraper, Mun-Hee délaisse Sun-Mi. De plus, il se rapproche beaucoup de l'un de ses collègues, sans arrières pensées et ça ne plait pas. S'en suit une rupture qui le touche énormément — car jamais il n'a aimé quelqu'un comme il a aimé Sun-Mi.
INTERFORUM XVI
it's sad when people who gave you the best memories, become a memory. now you're just a stranger, with all of my secrets.
La cigarette entre les doigts, l’affichette de la représentation future sous les mirettes — dans ma tête, c’est la tempête.
Ce flyer me donne des hauts-le-coeur. Pourquoi ces pleurs qui menacent quand je côtoie le bonheur ? D’extérieur, je n’ai guère droit à l’erreur. Je dois être ce menteur — voleur d’une joie qui ne m’appartient pas — pour que l’on ne voit qu’à l’intérieur, je manque de chaleur depuis que tu n’es plus là. La douleur, cette lourdeur, de tout son poids écrase mon coeur. Être danseur n’a plus aucune saveur quand l’ampleur de mon malheur assassine la moindre lueur.
À chaque nuitée passée, je me suis demandé qu’elles étaient les raisons de notre séparation. Au tréfonds de mes interrogations, une remise en question. Quand, le son des violons a-t-il dérapé ? Quand, les papillons se sont-ils échappés ? Quand, la passion s’est-elle amenuisée ? La puce avait beau nous menacer, je te l’ai dit : rien ne m’effrayait. Je croyais même en notre union.
Mais la conclusion s’est noyée dans les regrets. Juillet passé, un papier signé m’envoyait entamer ma nouvelle destinée.
L’effervescence d’une renaissance — insouciance.
Je me suis laissé aller à la nouveauté. Happé par les changements opérés dans ma normalité. Fatigué à travailler, mémoriser la chorégraphie qui allait changer ma vie. Je me suis tué pour cette activité. Et je t’ai abandonné — toi, que j’aimais.
Decrescendo, le tempo de notre duo a chuté tandis que je passais mon temps au studio. Idiot, je pensais suivre le bon scénario sans percevoir le fossé se creuser crescendo.
Lui s’est pointé dans ma vie — un ami, tout simplement. Et pourtant, un contre-chant a notre petit paradis. Étais-je réellement clairvoyant ? Non, assurément. Mon comportement discordant avec notre serment, ce rapprochement ; naturellement sont nés l’agacement, le mécontentement. Lentement, je t’ai négligé à ton détriment alors qu’inchangés restaient mes sentiments.
Candide, intrépide — stupide. Appâté par une histoire insipide quand limpide était la nôtre — sans arrières pensées toutefois. Je n'avais pas compris la calamité qu'il serait pour toi et moi.
Obnubilé, tout allait bien dans le train de mes pensées ; alors qu’en réalité la fin déjà nous encerclait.
La pâleur a remplacé les couleurs. Les fleurs ont été dépouillé de leur valeur.
Tout ne fut plus qu’incompréhension, aversion.
La colère gronda, tonnerre — meurtrière d’un amour étouffé qui ne voyait plus le jour.
Comme si rien n’avait existé, ton ombre a glissé sans que jamais tu ne te sois retourné.
Le papier tombe à mes pieds quand mes doigts vont chercher cette photo cachée dans la poche de mon chemisier. La peine flotte dans la fontaine que sont mes ébènes. Des semaines, lointaines… Mais j’manque toujours autant d’oxygène.
La balle de la rupture est fatale. J’ai mal — mais remballe tes états d’âmes en bon coupable que tu es. Le vide maximal, infernal, alors que je me raccroche à ce Polaroïd.
Véhémente mélancolie — assommante nostalgie. Interminables insomnies. De jour comme du nuit, notre idylle n’est plus qu’un spectre enfoui dans l’oubli.