Épreuve 4 || Peek a Boo - Nano Roleplay

tu te lèves d’un bon pied, non réellement - on pourrait presque croire que ta journée pourrait être délicieusement attrayante ; sauf qu’un bon réveil s’accompagne d’un trépas dont tu te passerais bien. tu te lèves d’un bon pied, pied gauche - te dépêches de te préparer ; et pose malencontreusement ta main sur ce mur. ce mur de ton propre appartement qui est gluant - pleins de sucres visqueux et qui tient au piège ta main quelques minutes qui te paraissent interminables - des minutes où tu te déhanches en tirant sur ton bras, vociférant des insultes dont même le moins sain et pur rougirait. et réussir enfin ! en essayant vainement d’essuyer cette main avec un mouchoir - si ce n’est deux ou trois paquets de mouchoir tellement cela suinte et tombe en gouttes bien épaisses de graisse dont tu ne souhaites guère savoir le nom. mais c’est une belle journée, une très belle journée ! tu essaies d’être positive, point grincheuse, tu te dis que c’est n’est qu’un accident, rien de plus - à peine sorti de ton appartement que tes talons de vingt centimètres te lâchent ; ton corps part en avant et tu t’accroches à ce qui te tombe sous les mains : rien. le sol simplement le sol - et une douleur à ta cheville - mais c’est une belle journée !

rouspètes en langue arabe, ta langue natale - te redresse en enlevant ses chaussures de l’enfer, littéralement ; et continue ta route, zieutant l’heure. tu risquais d’arriver en retard ! et tu n’aimais, mais alors réellement pas ceci - tu dois faire un choix cornélien pour la suite : l’ascenseur infernale ou la descente des 666 marches par palier … ta cheville te laissant une petite douleur sourde, tu n’as guère le choix ; rentrant dans cette cabine en poussant sans ménagement quelques fantômes qui passaient par là. priant, qui que ce soit, même ton très cher roi des Lémures de te permettre de descendre à bon port et sans retard - ding dong ! bonne journée mais pas pour toi ! l’ascenseur fait des siennes, remontant, descendant, s’arrêtant à un étage inconnu de tous et toutes dans cette cabine - avant de commencer à faire des loopings sans explication apparente. un ascenseur infernal ? oui, tel était le mot pour le décrire. ta mine empreinte de colère, tes cheveux ébouriffés, ta tenue tout autant - tes chaussures à la main, ta cheville qui morfle et te voilà enfin - ou presque - arrivé à ton lieu de travail. mais même la météo, même cette fichue météo, te hurle à la figure que cette belle journée, cette bonne journée, n’était pas pour toi - quand une drachée se fait ressentir et te parsème de gouttes qui s’insinuent jusqu’au tréfond de ton âme. le froid et l’eau - et ton visage qui se défigure toujours plus pour cette haine envers ce monde maudit. ne peut-tu donc pas avoir une bonne journée ?!

beaucoup trop demander - à peine arrivé chez que le croque-mort, mettant cette blouse blanche pour cacher tes habits dont la pluie laissent des traînées obscure d’eau et de lac derrière toi - qu’un de tes clients réguliers se pointent pour t’enguirlander toujours plus ; ta potion de pousse de dents avaient tellement bien réussi qu’il se retrouvait avec des dents démesurément grande - aussi grande que ceux de lapins de dessins animés ; ses propos incohérent par ceci te donnant envie de pouffer.ce que tu fis. le rendant encore plus hystérique. tu n’y pouvais rien - il te fallait te moquer de lui, pour ta propre santé mentale ; tu ne t’attendais cependant point à ce qu’il te lance un molard en pleine figure avant de s’enfuir très très vite. alors lui. si tu le chopais. alors lui. il allait passer un très très très mauvais quart d’heure. essuyant avec une main dégoutée la salive d’autrui sur ton pauvre, pauvre petit visage. ne pouvais-tu pas avoir une belle journée ?!

et non, une dernière surprise pour la fin. un coup à cette porte qui te donne envie de hurler mais tu maugrées dans ta barbe de l’ouvrir, cette fichue, fichue porte. une âme et une seconde, un individu que tu ne connaissais guère - des explications plutôt nulles, avouons-le. et ta tête, ton regard qui se penche vers cet individu. rouquin, yeux verts ; tenue atypique. était-ce des oreilles pointues ? de quel monde venait-il celui-ci ? des bijoux en or, et une tunique déchirée ; une rixe ? une bagarre ? autre ?  et nom de joshua, était-ce une étoile luminescente que tu voyais sur son front ? tu te demandais si c’était comme ces veilleuses pour gosse et que cela s’allumait une fois la nuit tombée ; bah quoi ? il fallait bien se poser des questions existentielles. un sourire - presque machiavélique.

_ Bienvenue dans le monde des morts !

quelle bonne journée, quand même !

(nombre de mots : 820)

“Il y a des jours avec et il y a des jours sans” lui disait souvent sa mère. Facile pour une prophétesse de prédire les temps meilleurs quand les ennuis s'amoncellent dès le réveil. L’aubergiste le regardait d’un air mauvais en réclamant son dû pour la nuitée - forte agitée au demeurant - que l’elfe avait passé avec un amant quidam mystérieusement envolé au petit matin. La chambre était bien mais le prix…. passons. Xaerys pouvait se délester de quelques deniers, il pouvait se le permettre même s’il aurait préféré économiser (il avait besoin d’une nouvelle broche pour ses cheveux, comprenez-le).

Décidant que ce désagrément financier n’entacherait pas davantage sa magnifique journée si bien commencée, le guérisseur des grands chemins reprit sa route à travers monts et forêts en quête de nouvelles rencontres et de patients potentiels pour se refaire (et acheter cette broche à cheveux tant désirée, suivez un peu). Enfin, disons plutôt à travers monts, forêts ET ronces aux cruelles épines acérées et… bien…. épineuses. Le rouquin eut un arrêt soudain, horrifié par le bruit caractéristique d’une étoffe délicate qui se déchire de part en part, sentant son cœur en faire de même. Sa tunique préférée !! Celle en blanc cassé avec un léger filigrane d’or et des broderies en sur couture s’était accrochée à ces satanées ronces et promettait d’être très difficilement raccommodable (surtout avec ses talents… il était doué de ses mains pour de nombreuses choses - ahem - mais définitivement pas pour la couture).

Pleurant la perte de son précieux habit, le guérisseur jura mais un peu tard qu’on ne lui prendrait plus et quitta d’un pas vif et indigné les broussailles de mauvaises augures pour le reste de ses vêtements. Hélant un charretier sur le bord de route qui passait par là, Xaerys y vit le retour de sa bonne fortune et négocia avec son plus beau sourire quelques heures de trajet en tant que passager discret. Le péon bourru le laissa faire, déjouant le mauvais sort qui semblait s’abattre sur lui depuis l’aube, et Xaerys s’apprêtait à un repos bien mérité dans le foin accueillant.

Mais à peine quelques miles plus loin que l’elfe s'extirpa violemment de son sommeil avec un éternuement fort peu gracieux et des démangeaisons à des endroits incongrus que nous tairons ici. Le diagnostic n’échappa point à l’homme de médecine qu’il était : une allergie. Lui, l’elfe de la forêt, faisait une bête allergie à une plante ramassée parmi les brins d’herbe sèche. La nature, n’ayant définitivement cure de lui épargner quoique ce soit ce jour-ci, renforça sa misère en soufflant un vent chargé de cette herbacée urticante à souhait. Pestant et jurant entre deux éternuements, l’elfe tira son sac à lui avec l’espoir - plutôt maigre si vous lui demandait - que la potion crémeuse aux vertus apaisantes acquise il y a quelques nuit d’un marabout devrait soulager ces horribles grattements ; toute la subtilité de cette aparté étant dans le “devrait” car, quitte à vivre une journée déplorable, autant la vivre jusqu’au bout.

Il allait se plaindre de l’acharnement du destin (aka son auteur) à toutes les pauvres âmes d’Heavensaw et Enfers confondus - pour ce qu’elles en étaient responsables - quand le cheval fit soudainement une embardée spectaculaire, le faisant valser lui et le foin pernicieux sur le sol dur et caillouteux de la route, son hennissement paniqué se perdant au loin. A contrario, et malgré un léger engourdissement, Xaerys entendait très bien le rugissement lourd et caractéristique d’un dragon en chasse en approche et, puisqu’un malheur ne semblait jamais arriver seul, une douleur sourde se manifesta brusquement dans l’une de ses molaires qui n’était pas absolument pas due à sa chute.

La bête massive atterrit trop proche non loin de lui dans un vaste déploiement de force et d’ailes membraneuses et histoire d'asseoir un peu plus sa prestance, ouvrit grand une gueule aux crocs saillants dans un rugissement intimidant, emmêlant un peu plus le foin à ses cheveux roux. Outre l’odeur de charogne avariée qui lui vint en pleine tête, l’elfe entrevit la dent à moitié cassée du reptile que son don avait détectée et comprit alors le pourquoi de l’agressivité manifeste du dragon. Peut-être que, au bout du bout, sa journée finirait lucrative s’il venait à soigner gardien de trésors, avec peut-être une broche en or à la clé… du moins se furent ses pensées avant qu’une lueur rougeoyante vint tourbillonner du fond de la gorge du mastodonte écailleux.

- Bienvenue dans le monde des morts !

L’accueillit une femme magnifique aux jolis cheveux violets qui portait autant de bijoux que lui - bien dommage que cette blouse blanche la mette si peu en valeur d’ailleurs - mais son sourire en coin ne lui disait rien qui vaille.

C’était définitivement une journée sans.