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 Le début de la fin

Kaa
Déjan-thé
Icône : Le début de la fin K5OhCv3
Citation : Whatever ~
Messages : 17
Race : Déjan'thé
Métier : Prêteur sur gage
Avatar : Oc de len-yan
Origine : Le Livre de la jungle
Pouvoir : Regard hypnotique
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Kaa
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Déjan-thé
#1 | 23.08.22 12:17 | Le début de la fin
Le début de la fin
I don't eat or sleep no more just pace around
Banging my head on the wall just to hear the sound
Can't hold myself together falling apart


✰✶✰✦✰✶✰


✶Cate



Ton pied nu ne parvient à éviter une flaque. Ton pantalon t'étrangle. Ces lumières inutiles et fluctuantes t'aggressent. Les odeurs t'insultent. Tu ne te ferais jamais à la ville. A la foule. Aux prisons en bois et en pierres nommées maisons. Aux bipèdes, partout. A ce monde dont tu n'es plus le centre. Depuis plusieurs mois que tu arpentes Otherlands à la recherche d'une réponse à laquelle tu as oublié la question. Tout autant que tu t'es oublié toi-même. Mais petit à petit, tu te retrouves, dans tes dégoûts, dans tes errances, le peu que te permet de ressentir ta maladive indifférence.
Ton regard doré se perd fréquemment dans les ombres, tu te surprends à guetter une présence familière. Tu t'arrêtes, plus d'une fois, persuadé d'un pas, attendu, recherché même, dans les tiens, pour ne rencontrer que le silence.
T'es paumé, Kaa. T'es à la dérive mais libéré de ta forêt. C'est un début.

Voilà bien longtemps que tu n'as pas remis les pieds dans ce royaume. Tu y as vécu toute ta jeunesse et pourtant, les chemins que tu traverses, les villes qui les ponctuent, te sont en grande majorité inconnus. Comme tu es perdu en dehors de ta forêt.

Une ruelle étroite, une voix tour à tour geignarde puis agressive t'agresse les yeux. Ton désintérêt pour cette querelle de bipède est complet. Ton agacement face à cette pollution sonore croît lentement.

- …me devez des réponses ! J'ai vu ce dont vous êtes capable ! Pourquoi vous voulez pas me dire ce qui va m'arriver ? … J'ai besoin de savoir…

Tant de jérémiades. Cependant, un détail accroche ton attention. Est-ce la silhouette pâle sous la lumière blafarde de l'entrée ? Est-ce le contenu de cette supplique désespérée ? Elle t'est vaguement familière cette scène. Puis, tu l'as déjà entraperçue cette figure dégingandée, dispenser des mots à ces fidèles comme autant de présages. Qui était-ce déjà ? Ah ah…oui, la Chenille. Elle avait alors déjà inspiré ton dédain. Tant de pouvoir, tant de possibilités à portée de ses doigts, et pourtant tu ne l'avais pas entendu réclamer le salaire qui lui était dû. Au contraire.
Tant de potentiel gâché. Si tu avais la capacité de prédire l'avenir comme l'affirmaient les rumeurs, tu croulerais sous les offrandes et les promesses de futures faveurs.

Tu ignores exactement ce qui te pousses à sortir de l'ombre. A poser une main glacée sur l'épaule du bipède de plus en plus énervée. Peut-être cette colère vindicatrice justement.

- Et combien comptez-vous rémunérer ce service ? Tes lèvres seules sourient, ton regard, lui, se fait tranchant, tout comme tes crocs.

- Sans parler du dérangement, vous allez le dédommager pour cela, n'est-ce pas ? Il est si tard et vous osez tambouriner à sa porte.  C'est ainsi que vous comptez le convaincre de vous…rendre service ?

Ou tu pourrais aussi tout simplement le manger. Chasser était beaucoup plus facile en ville mais le gibier beaucoup moins diversifié. Il se plaignait également beaucoup plus.

Ton regard se posa sur la Chenille, patient. S'il voulait manger l'autre bipède en premier, il lui laisserait. Question de courtoisie. Tu n'aurais de ton côté, pas supporté cette irruption aussi longtemps.



CODAGE PAR AMATIS

Cate
Déjan-thé
Icône : Le début de la fin 43fq
Citation : Keep your temper.
Messages : 10
Race : Déjan'thé
Métier : Propriétaire et employé du pawn shop Have Faith
Avatar : Takasugi Shinsaku (Gintama)
Origine : Les Aventures d’Alice au pays des merveilles (Lewis Carroll)
Pouvoir : Annonce le futur
https://otherlands.forumactif.com/https://otherlands.forumactif.com/t396-take-me-to-wonderland-cate
Cate
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Déjan-thé
#2 | 12.02.23 20:22 | Re: Le début de la fin
le début de la fin
couronne de cytises
et une aubépine

▼▲▼

Ce n’est pas la première fois.

Ce n’est pas la première fois et certainement pas la dernière non plus, te dis-tu en écoutant ta porte trembler sous la pluie de coups. Combien viennent, ces temps-ci ?

Tu as cessé de compter après les derniers.

Avant ça, tu aimais le bruit de l’anneau en fer forgé qui s’abat une fois, deux fois, trois, sur le bois de la porte, résonne à travers les murs. Avant ça, tu te précipitais, enivré, et sur ton chemin se répandait en corolles le parfum ouaté d’encens et de camomille, d’amaryllis et de chocolat fondu. Avant ça, il n’y avait que sourire et excitation à l’arrivée d’une nouvelle personne.

Avant ça, tu rêvais. Trop jeune, trop naïf pour comprendre que le monde, là, dehors, n’est pas prêt pour le pouvoir qui chante dans tes mots. Un jour, un malheureux a commencé à se lamenter et ce ne fut que le début de la fin. Et toi, t’as perdu ces parfums roses et délicats, ces envolées de soies colorées et brillantes. Tu vivais de rêves. Tu rêvais d’une vie. Éclatée, brisée, en mille morceaux la voilà éventrée, et avant, eh bien, c’est avant et c'est fini.

Maintenant, tu aimerais t’envoler, t’en aller loin, loin de chez toi, loin de ces rues, loin de ces gens. Maintenant, tu aimerais pouvoir te cacher derrière les épaisses tentures de tes murs, t’étouffer dans les volutes âcres de ta pipe. A défaut, tu déplies ta silhouette en bâtons, l’enroules de l’un des longs haoris que tu affectionnes tant, celui brodé de dragons prenant leur envol au milieu d’un champ de coquelicots plus vrais que natures. Tes getas claquent sur le sol, rythment chacun de tes pas alors que tu avances tel un condamné vers la porte qui grince et vacille.

Tu le reconnais, te dis-tu en t’adossant contre le chambranle de l’entrée. Oui, tu le reconnais. Il est de ceux qui se nourrissaient de tes mots pour se préserver de tous les maux, de ceux que tu as aidés plus d’une fois, à qui tu as tourné le dos quand les coups de poignards ont commencé à pleuvoir.

Vous devez m’aider, qu’il dit.
Vous ne pouvez pas arrêter, qu’il continue.
J’ai besoin de vous, qu’il martèle.

C’est amusant, tu ne te souvenais pas qu’il avait autant de cheveux blancs.

Aidez-moi, qu'il supplie encore et encore, litanie rouillée, disque rayé.

Tu comprends si mal les gens. Pourquoi ? Pourquoi est-il venu ? Pourquoi te réclame-t-il ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ça ? Les mécontents se sont faits si nombreux, foule qui grossit dans l’ombre, qui envahit les rues, bat le pavé puis ton existence au complet, que cela ne fait pas sens. Leurs déboires et leurs revendications, multitudes, ont englouti la poignée de tes défenseurs qui ne te contacte plus que rarement, quémandant pour tes conseils une fois l’an.

En tout cas, le fait est que désormais, tu ne dispenses tes mots qu’à ceux-là, ceux qui se sont montrés vaillants, confiants. Pas aux autres, qui t’ont tourné le dos ou ignoré et qui reviennent finalement en rampant. Malheureusement, tu as bien du mal à les chasser, ces hypocrites. Comme lui, ils s’acharnent, sur ta porte, sur tes fenêtres, ils te trouvent au détour d’une ruelle, t’attrapent quand tu ne t’y attends pas, plus. Que tu détestes ça. Que ça te rend malade. Anxieux, même. Tu n’oses plus vraiment sortir et tu as fini par ajouter quelques calmants à ton mélange d’herbes à pipe. Aujourd’hui aussi, ça se sent, dans l’odeur douce-amère qui flotte derrière les effluves acidulées de balsamine et de bardane s’échappant de ta pipe.

… me devez des réponses ! continue l’homme dont tu as oublié le nom, perdu dans les méandres fumeux des ans. J’ai vu ce dont vous êtes capable ! Pourquoi vous voulez pas me dire ce qui va m’arriver ? J’ai besoin de savoir…

Tu l’écoutes, silencieux. Et il y a comme un sourire qui sonne faux sur tes lèvres maquillées, peut-être pour mieux cacher la rancœur qui te colle au cœur. Parce que malgré tout, tu restes un gentil alors tu ne sais jamais vraiment comment les repousser. Ce visage qui se colle presque au tien, qui te rappelle ceux qui reviennent dans chacun de tes cauchemars, tu ignores comment le chasser.

Alors tu devrais sans doute remercier l’inconnu sorti des ombres pour affronter le monde à ta place.

Et combien comptez-vous rémunérer ce service ?

Tu ne sais pas de quoi il parle.

Sans parler du dérangement, vous allez le dédommager pour cela, n’est-ce pas ? Il est si tard et vous osez tambouriner à sa porte. C’est ainsi que vous comptez le convaincre de vous… rendre service ?

Tu ne sais vraiment pas de quoi il parle.
Tu n’as jamais rien fait payer, Cate. Pas même avant.

Les sourcils froncés, tu penches un peu la tête sur le côté, en direction de ce regard ambré, froid et immobile que tu pourrais presque envier. Tu tires longuement sur ta pipe, exhalant une fumée colorée de ressentiments qui vous enveloppe tous les trois, presque chaleureusement. C’est alors seulement que tu affrontes les yeux de cet homme qui fut de tes ouailles un jour.

Comme si vous aviez suffisamment à offrir pour mériter mes conseils.

Tu n’as jamais souhaité être dédommagé. Pour sûr, tu n’y as même jamais songé. Comment aurais-tu pu ? Une hérésie, voilà ce que ça aurait été. Mais les temps changent, les gens aussi, alors peut-être bien que l’idée fera un bout de chemin, pour peu que quelqu’un plante la graine et l’arrose suffisamment. En attendant, te voilà agrippé par le col, ta pipe qui heurte le sol, ton dos qui ploie et plie bien malgré toi, quoi quoi quoi, tu ne comprends pas mais ton monde bascule un peu. Face à toi, la vieille branche aigrie te postillonne au visage, supplie plus fort encore et tu n’arrives plus vraiment à faire la différence entre morve et larme, tu dois bien l’admettre.

Lâchez-moi.

Qui se débat de la sorte, avec si peu d’entrain et de force ? Qui tente de se reculer ainsi, sans y mettre plus d’énergie ? La Chenille a perdu bien des choses, au fil des ans, d’illusions en désillusions, il semblerait que toute envie, y compris de vie, se soit délitée, étiolée.

CODAGE PAR AMATIS

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