sleepwalking - s a n d y

Tu as cette apparence douce, celle d’un ange. Des cheveux blonds comme les blés, de grands yeux azur, des lèvres roses et charnues, des traits fins et délicats que les plus délicates donzelles t’envieraient. Enfin, ça c’était avant. A l’époque où tu avais encore tes fils et où tu respirais joie et douceur, désormais tu n’es plus que l’ombre de celui que tu as été. Tes cheveux se sont faits de jais, illustrant ta tristesse, tes azurs se sont parés d’un écrin de cernes suite aux nuits sans fin, hantées de cauchemars et tes traits se sont faits émaciés depuis que tu oublies de t’alimenter.

Tu ressembles à un vieux chiffon délavé avec tes ailes et tes plumes noir corbeau que tu portes comme un manteau d’obscurité en écho à celle de ton coeur coupable d’avoir voulu aider et d’avoir détruit ceux que tu chérissait. Tu arbores des chemises à jabot lâches, des pantalons noirs mal repassés, tout ton être respire la lassitude et le renoncement. Les seules couleurs que tu t’autorises sont celles de ta veste arlequin et parfois, celle de ta chevelure qui se fait rousse sous le coup d’émotions trop vives.

Tu arbores parfois des boucles d’oreille, dans un effort pour paraître présentable. Tes gestes sont lents, presque flegmatiques, ton regard est vide et ton visage exsangue, dénué de toute expression. Le temps passé dans les caves t’a ôté toute ta couleur de même que ta douceur. Aujourd’hui de tes gestes tendres et de ton sourire affable il ne reste rien, juste une amertume difficilement dissimulée. Que dire de plus ? Tu es de taille moyenne, environs 1m75, mais avec ta maigreur tu paraît plus grand et tu impressionnes quand autrefois ton apparence rassurait.

Tu as toujours les yeux vitreux, Sandy, un peu vaporeux, embrumés comme un matin d'automne. A la manière d'un épais brouillard, tu sembles planer par dessus la réalité. Tu renfermes un monde entier en toi, de rêves sans fin, d'espoirs, mais surtout de déchirures, une infinité immatérielle de questions, de réflexions, d’élucubrations tellement interminables que tu croirais pousser le rocher de Sisyphe. Tant et si bien que tu peines souvent à t'ancrer dans la tangibilité immédiate du présent. Que, parfois, le temps s'écoule et te file entre les doigts - ironique non  ? - sans même que tu t'en rendes compte. Tu pourrais mourir sans même le réaliser. Et en fait, tu meurs un peu à chaque aube qui se lève, à chaque inspiration, car tu leur a pris toutes les leurs. Parce que tu es un monstre, Sandy, sous ta douceur apparente, sous tes sourires tendres, il n'y a que les brisures de ton âme, aussi fragile que du verre, des millions de fragments sur lesquels on pourrait se couper. Et ça te terrifie. Tu ne veux pas qu'on t'approche, car tu as peur, pour les autres bien plus que pour toi-même. Les monstres tapis dans l'ombre, les cauchemars... Rien de tout ça ne t'atteint; car ce qui t'effraie est tapis dans tes entrailles, tassé sous les joies fugaces et grondant dans chaque moment de répit. Alors oui, tu es doux, bienveillant, tu as toujours ces sourires, le mot pour rire ou réconforter, mais tu as aussi toutes ces absences en toi, tant de vides à combler que tu culpabilises de remplir de peur que leur souvenir ne s'efface. La mélancolie te colle à la peau, comme une épaisse chappe d'obscurité qui annihile tout éclat de lumière.  

Il y a des jours où tu n'es plus toi, où tu n'es plus rien. Des jours où tu oublies, tu dissocies, déréalises, et t'effaces du monde l'espace d'un soupir. Et ces jours tu ne peux que remercier tes troubles cérébraux d'alléger un peu plus ton cœur tourmenté, parce qu'en ces jours tu oublies la peine et la culpabilité, mais en ces jours, tu oublies aussi à quel point tu as aimé et tu aimes encore. "Mon corps est une tombe. " affirmes-tu fréquemment, de ton rire muet, signant de tes doigts graciles, de la même façon que certains disent " Mon corps est un temple ". Comme les possessions matérielles, on emporte pas son corps dans la mort. L'âme, on ne sait pas; mais le corps, la chair, c'est sûr que ça pourrit, que ça se désagrège et qu’ultimement, ça disparaît, ravalé par cette même Terre qu’on a traversé, pensé connaître et maîtriser, durant toutes ces années. " Car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. " Alors autant le pousser jusque dans les derniers retranchements, autant l’éprouver, l’abîmer et le casser. Parce que ce n'est rien. Parce que tu n'es rien. Parce que tu aimerais un jour t'effacer pour de bon, oublier tout cet amour, oublier toute cette peine et l'espoir de les revoir qui te maintiens encore en vie. Et lui. Le seul qui puisse rester à tes côtés, le seul qui reste intouché par ce pouvoir maudit qui t'a tout pris. Il est là, toujours, encore. Il te rappelle ce que tu as fait, il te renvoie à tes ténèbres et pourtant, il est toujours à tes côtés, comblant ce vide dont vous êtes responsables. Parce que vous êtes tous deux coupables et qu'il est le seul à pouvoir comprendre cette horreur que tu tentes désespérément de cacher aux yeux du monde.

T’es plus capable de te voir, te voir comme la personne que tu es réellement. Tu ne te connais plus. Triste, aveugle. Tu ne vois plus. Et pourtant, t’es tellement plus qu’une erreur. T’es délicat et sensible. T’aimes les mots qui vont droit au cœur, qui renversent et qui bouleversent, t’aimes quand les mots se plantent dans ton cœur, qu’ils remuent quelque chose en toi. T’es tombé amoureux de milliers d’histoires, de milliers de personnages, si beaux dans leurs défauts. Et pourtant, tu as perdu tes mots, comme tous ceux qui t'étaient chers. Tu n’arrives plus à les faire franchir la barrière de tes lèvres, ils s’emmêlent et trébuchent, retournent mourir au fond de ta gorge. Ils ne veulent plus sortir. Tu voudrais crier, mais ta bouche s’ouvre sur des hurlements silencieux, invisibles. C’est les traumatismes que tu traînes qui ont volé tes mots. Mais malgré ça t’es pas encore éteint. T’as des désirs, et des passions. Tu laisses tes songes prendre le pas sur la réalité trop crue et trop vive, mais tu n'as plus de rêves, uniquement des cauchemars. Alors tu offres des rêves et des espoirs aux autres pour retrouver un peu de cette chaleur perdue dans leur mines béates. Mais il est toujours là, quelque part, hors de ton champ de vision.

Cette figure rassurante et familière, qui continue à balayer tous tes efforts pour rendre des vies plus belles l'espace d'une nuit. Et tu crains toujours sa venue, autant que tu la souhaites. Il est le seul à parvenir à balayer cette narcose insinuée au plus profond de ton être, à te faire reprendre pied dans la réalité, celui dont les railleries déforment ta mine placide, qui ébrèche encore ton calme olympien.
Le seul qui te fasse encore sentir vivant.

Il était une fois… Parce que c’est comme ça que commencent les histoires ici, et parce qu’il faut faire bonne impression, alors on va la lisser cette histoire, en retirer toute ton amertume pour tenter de la restituer au mieux.

Donc, il était une fois, des jumeaux, nés de la nuit ténébreuse, Hypnos et Thanatos. Quand ta mère étendait son manteau sombre sur le monde, tu répandait le sommeil sur toutes les créatures vivantes, mortelles comme immortelles.

Quant à ton frère, Thanatos, il faisait preuve de zèle, son pouvoir était différent du tien, le sommeil qu’il apportait était éternel. Alice vous donna le pouvoir de façonner le monde, et tu aidas à construire cette contrée de rêve avec tes semblables, les premiers déjan'thés.

Vous étiez à cette époque comme des génies ailés qui planaient sur les champs de bataille, à l’image d’oiseaux de mauvais augure, ramassant les corps inertes des héros tombés au combat pour les ramener à leurs familles pour qu’ils ne meurent pas oubliés.

On te considérait comme le plus doux et paisible des dieux car tu venait les soulager en versant l’oubli de leurs peines, réparant les corps et les esprits fatigués pour leur donner la force d’affronter les lendemains.  

Tout allait pour le mieux jusqu’à ce que Héra vit en toi un potentiel à exploiter, alors elle te demanda une première fois d’endormir Zeus, tromperie qu’il n’apprécia guère et tu dus te cacher dans les caves avec ta génitrice pour échapper à son courroux.

Dans ton exil, tu tombas amoureux de l’une des trois Grâces, Pasithea et Héra ne manqua pas de s’en servir, te promettant de l’épouser en échange d’un dernier service : endormir Zeus une nouvelle fois pour changer la donne dans un conflit les opposant.

Zeus ne sut jamais le rôle que tu jouas dans cette histoire. Avec ta femme, tu allas te réfugier dans les caves où tu construisit un palais pour elle, un paradis entouré d'un champ de pavots et d'autres plantes hypnotiques. Elle te donna plusieurs enfants avant de périr dans un nouveau conflit entre les dieux.

✦✦✦
Vous viviez paisiblement, quand l’un de tes fils, Icelus, commença à changer, sombrant doucement dans la folie à l’image d’autres déjan’thés sans que tu ne puisses rien y faire. Cette folie donna naissance à l’Insomnie, qui accéléra sa chute, rapidement Icelus ne fut plus totalement lui, laissant place à Phoebetor, roi des cauchemars.

Il engendra le premier Roi Noir et avec lui le Royaume Noir, s’emparant des âmes des déjan’thés jusqu’alors libres pour gagner en pouvoir. Pour contrer cette folie, le Royaume Blanc fut créé et tu le rejoignis.

Tu ne sais encore pourquoi, mais Insomnie t’aida à revoir Phoebetor, t’aidant à t’introduire dans le noir palais pour endormir ton enfant perdu et par le biais des rêves lui faire rencontrer ses frères. C’est une trêve temporaire dans cette guerre vous opposant. Même les horreurs commises et les camps adverses n’ont su avoir raison de l’amour vous liant.

Cependant, le Roi Noir découvrant vos petits subterfuges lança une malédiction sur Phoebetor : lors de son prochain sommeil, il ne se réveillera pas tant qu’il y aura un Roi Noir. Cette nuit, tu perdis tous tes enfants, Morphée et Phantasus se retrouvant coincés dans le cauchemar du maudit.

Depuis ce jour, tu n’as plus osé toucher personne, te contentant d’enchanter des grains de sable pour offrir le sommeil aux habitants de ce monde, mais il est moins réparateur. Tu as trop peur de reproduire l’expérience et de devenir comme ton frère jumeaux, faisant perdre à d’autres des enfants, des parents, des amis.

Entre temps, Alice abandonna ses pouvoir de Créatrice et tu perdis ton rôle temporaire. Perdu et blessé par les derniers évènements, tu allas t’isoler dans les caves des Otherlands, laissant les guerres se dérouler, les royaumes se faire et se défaire sans réellement y prêter attention.

Tu te renfermas dans ton monde de ténèbres et dans ta routine de marchand de sable. Tu abandonnas ton nom maudit au profit d’un titre plus impersonnel. Aujourd’hui, tu t’es effacé du monde, tu n’es qu’une ombre dans l’obscurité venant apaiser un peu les nuits des créatures de ce royaume.

Ne connaissant pas les termes de la malédiction planant sur tes enfants, tu ne sais pas qu’ils se sont éveillés et même si c’était le cas, tu te sentirais trop coupable pour leur faire face.

Pseudo HRP? : :T (je vais finir par changer définitivement de pseudo)
Parles nous de toi : cc, je peuple le forum à moi seul. tout va bien.
Comment t'es arrivé là? : cette fois, j'y suis pour rien. c'est la faute à inso :x
Quelque chose à nous dire? : je n'ai absolument pas pompé le magnifique code d'inso et fait un truc moche parce que je n'ai aucune race ou talent .-.
Rang désiré : lapin avait l'air d'être inspiré